Texte intégral
Q - La campagne des élections européennes ne semble guère passionner les Français...
R - Depuis que le projet européen a été lancé, l'Europe s'est construite pour les peuples mais sans eux. Il y a eu très peu de rendez-vous avec les citoyens. Les Français votent très souvent pour des élections nationales, régionales ou locales. Mais très peu pour l'Europe. Le 13 juin, il y a un rendez-vous à ne pas manquer : il s'agit de défendre la place de la France en Europe.
Q - Comprenez-vous l'inquiétude de nombreux Français face à la construction européenne ?
R - Oui. Mais je pense qu'elle est plus liée à la manière parfois bureaucratique dont fonctionne l'Union européenne qu'aux raisons pour lesquelles on a construit l'Europe. La promesse de paix qui est à l'origine de l'idée européenne a été tenue. Pour réussir la mondialisation, pour obtenir plus de sécurité écologique ou alimentaire, il y a aujourd'hui encore plus de raison qu'hier d'être ensemble.
Q - N'est-il pas regrettable que les Européens votent le 13 juin alors que le projet de Constitution ne sera connu que le 18 ?
R - J'aurais préféré que les travaux de la Conférence intergouvernementale soient terminés avant, mais le calendrier est ce qu'il est.
Q - C'est une première qu'une Constitution définisse la politique à mener, en l'occurrence une politique libérale.
R - Je ne partage pas cette critique. Ce texte n'est ni de droite ni de gauche. Il reprend toutes les politiques qui ont été menées en Europe depuis 50 ans, parfois élaborées par des gouvernements de gauche. Il vise à faire fonctionner correctement une Europe à vingt-cinq.
Q - Cette Constitution ne devrait pas prévoir d'harmonisation fiscale. Certains pays ne vont-ils pas être tentés de faire du dumping pour susciter des délocalisations ?
R - Nous n'accepterons pas que l'autonomie fiscale serve à délocaliser. Nous gérerons les fonds structurels en conséquence.
Q - La Turquie a-t-elle vocation à entrer dans l'Europe ?
R - La vocation européenne de la Turquie a été affirmée il y a quarante ans par Charles de Gaulle et Conrad Adenauer, qui avaient une vision d'hommes d'État. C'est l'intérêt de l'Europe d'ouvrir cette perspective pour que la Turquie se rapproche de notre modèle de société. Cela dit, son entrée n'est pas pour demain. Il faudra beaucoup de temps pour que ce pays réponde aux critères requis.
(...)
Q - Craignez-vous que les électeurs se déplacent aux urnes pour "sanctionner" le gouvernement ?
R - Les quelques tentatives de détournement du vote du 13 juin ont eu peu d'échos. Les élections européennes ne sont pas un vote pour ou contre Raffarin en France, pour ou contre Blair en Angleterre. Ce n'est pas un service à rendre à la France que de réduire ce scrutin à sa dimension de politique intérieure. L'enjeu, c'est l'Europe de demain : développer une stratégie industrielle européenne, une Europe de la culture, une Europe des relations humaines, de la recherche afin de créer les emplois de demain et développer notre modèle social.
(Source http://www.diplomatie.gouv.fr, le 11 juin 2004)
R - Depuis que le projet européen a été lancé, l'Europe s'est construite pour les peuples mais sans eux. Il y a eu très peu de rendez-vous avec les citoyens. Les Français votent très souvent pour des élections nationales, régionales ou locales. Mais très peu pour l'Europe. Le 13 juin, il y a un rendez-vous à ne pas manquer : il s'agit de défendre la place de la France en Europe.
Q - Comprenez-vous l'inquiétude de nombreux Français face à la construction européenne ?
R - Oui. Mais je pense qu'elle est plus liée à la manière parfois bureaucratique dont fonctionne l'Union européenne qu'aux raisons pour lesquelles on a construit l'Europe. La promesse de paix qui est à l'origine de l'idée européenne a été tenue. Pour réussir la mondialisation, pour obtenir plus de sécurité écologique ou alimentaire, il y a aujourd'hui encore plus de raison qu'hier d'être ensemble.
Q - N'est-il pas regrettable que les Européens votent le 13 juin alors que le projet de Constitution ne sera connu que le 18 ?
R - J'aurais préféré que les travaux de la Conférence intergouvernementale soient terminés avant, mais le calendrier est ce qu'il est.
Q - C'est une première qu'une Constitution définisse la politique à mener, en l'occurrence une politique libérale.
R - Je ne partage pas cette critique. Ce texte n'est ni de droite ni de gauche. Il reprend toutes les politiques qui ont été menées en Europe depuis 50 ans, parfois élaborées par des gouvernements de gauche. Il vise à faire fonctionner correctement une Europe à vingt-cinq.
Q - Cette Constitution ne devrait pas prévoir d'harmonisation fiscale. Certains pays ne vont-ils pas être tentés de faire du dumping pour susciter des délocalisations ?
R - Nous n'accepterons pas que l'autonomie fiscale serve à délocaliser. Nous gérerons les fonds structurels en conséquence.
Q - La Turquie a-t-elle vocation à entrer dans l'Europe ?
R - La vocation européenne de la Turquie a été affirmée il y a quarante ans par Charles de Gaulle et Conrad Adenauer, qui avaient une vision d'hommes d'État. C'est l'intérêt de l'Europe d'ouvrir cette perspective pour que la Turquie se rapproche de notre modèle de société. Cela dit, son entrée n'est pas pour demain. Il faudra beaucoup de temps pour que ce pays réponde aux critères requis.
(...)
Q - Craignez-vous que les électeurs se déplacent aux urnes pour "sanctionner" le gouvernement ?
R - Les quelques tentatives de détournement du vote du 13 juin ont eu peu d'échos. Les élections européennes ne sont pas un vote pour ou contre Raffarin en France, pour ou contre Blair en Angleterre. Ce n'est pas un service à rendre à la France que de réduire ce scrutin à sa dimension de politique intérieure. L'enjeu, c'est l'Europe de demain : développer une stratégie industrielle européenne, une Europe de la culture, une Europe des relations humaines, de la recherche afin de créer les emplois de demain et développer notre modèle social.
(Source http://www.diplomatie.gouv.fr, le 11 juin 2004)