Déclaration de M. Jean-François Lamour, ministre des sports, sur la politique sportive notamment la loi sur le sport, l'éducation par le sport, le rôle de l'INSEP, l'aide à la pratique sportive et la préparation des jeux olympiques 2004, Paris le 23 janvier 2004.

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Circonstance : Présentation des voeux de M. Jean-François Lamour, ministre des sports, à la presse, à Paris le 23 janvier 2004

Texte intégral

Mesdames, Messieurs
Chers amis
Je suis tout particulièrement heureux et ému, ce matin,- je dois vous l'avouer- de vous retrouver à l'occasion de cette nouvelle année 2004, et de vous accueillir dans les nouveaux locaux du ministère des sports.
Cette rencontre a, en quelque sorte, des allures de baptême puisque l'opportunité ne m'avait pas encore été donnée de m'exprimer publiquement, depuis notre installation, en fin d'année 2003.
C'est donc avec infiniment de plaisir que je vous présente, ce matin, mes vux les plus chaleureux, de bonne et heureuse année 2004, pour vous même, et ceux qui vous sont proches, ainsi que pour les responsabilités que vous assumez.
Je sais qu'à travers vos travaux vous contribuez, sans cesse, à faire reconnaître le sport, dans ses dimensions éducatives, culturelles, sociales, économiques ou internationales.
Comme vous le savez, 2004 a été consacrée année européenne de l'éducation par le sport. Elle sera également portée par les valeurs des Jeux Olympiques et Paralympiques d'été qui se dérouleront à Athènes.
Il y a un an, nous tracions - ensemble - les conclusions des Etats Généraux du Sport et, à cette occasion, le ministère des sports avait ouvert de grands chantiers, avec le souci principal de préserver notre vision commune du modèle de développement du sport en France, fondé sur son unité, sur la solidarité entre les différentes formes de pratique, sur la défense et l'enrichissement de ses valeurs.
Selon le calendrier fixé, une nouvelle loi sur le sport a été promulguée le 1er août 2003. Grâce à celle ci, les fédérations sportives ont retrouvé la marge de souplesse, d'organisation qui leur manquait et qui leur offre, désormais, la possibilité de faire des choix responsables, adaptés aux spécificités de leur discipline, et à leur environnement économique.
Le décret relatif à l'encadrement statutaire des fédérations a été publié au Journal Officiel du 8 janvier dernier, dans des délais exceptionnellement courts.
Les autres textes d'application de la loi sont élaborés avec les mêmes préoccupations de célérité et de concertation.
Cette loi, je l'ai voulu fondée sur la notion de responsabilité.
Plus encore que l'indépendance, je préfère en effet les notions de responsabilité et de partenariat. État et mouvement sportif doivent - au bénéfice du sport français et de ses acteurs - être des partenaires responsables.
J'ai voulu, par ailleurs, que l'année 2003 marque la reconnaissance du dévouement et de l'implication des deux millions de bénévoles, qui oeuvrent quotidiennement au développement du sport en France. Je suis heureux que 68 Centres de Ressources et d'Information des Bénévoles, aient pu être créés, dès 2003, afin de soulager les dirigeants associatifs de tâches administratives, qui les empêchent de se consacrer, pleinement, à leurs projets.
Tous les départements en seront dotés en 2004.
Je salue les travaux menés avec les élus locaux et le mouvement sportif, dont il est régulièrement fait le bilan lors des réunions du Comité de suivi des Etats Généraux du Sport. L'année 2003 a ainsi permis, de donner de nouvelles orientations aux politiques conduites par l'Etat, pour réaffirmer le rôle du sport dans le domaine de la cohésion sociale.
Ces chantiers seront naturellement poursuivis en 2004. Mais la formidable capacité du sport à fédérer et à mobiliser les énergies, ne trouvera pleinement à s'exprimer que si elle s'appuie sur une véritable culture de l'efficacité et du résultat. Ainsi, je m'attacherai en 2004, à ce que l'action publique en matière sportive s'imprègne de cette légitime exigence.
2004 doit être l'année d'une grande ambition pour le sport français
Les Etats Généraux du Sport avaient réaffirmé les fondements et les valeurs du sport, auxquels je crois profondément. À cet égard, l'année européenne de l'éducation par le sport constitue une opportunité exceptionnelle pour les valoriser.
J'insiste sur l'importance, que revêt cette initiative de la commission européenne, qui doit permettre le développement et la mise en valeur de projets associatifs, dans le domaine sportif, à forte potentialités éducatives et sociales.
Le programme européen est doté, à cette fin d'un budget de 11,5 millions d'euros.
Le ministère des sports est membre du comité de pilotage, aux cotés du ministère de la jeunesse, de l'éducation nationale et de la recherche, et du Comité National Olympique et Sportif Français.
Le lancement officiel de l'année de l'éducation par le sport, en France, aura lieu le lundi 16 février 2004, à l'INSEP. J'aurai le plus grand plaisir à participer à cet événement, aux cotés de Madame Viviane Reding, Commissaire européenne chargée de l'éducation, de la culture et du sport.
Le récent débat sur la laïcité a montré toute l'importance des repères portés par le sport qui, lorsqu'ils ne sont pas détournés ou pervertis, peuvent jouer un rôle éducatif et favoriser le lien social, en contribuant à rassembler autour des principes de la République. Le respect de l'autre, la solidarité, l'intégration, l'égalité entre les hommes et les femmes : toutes ces valeurs se retrouvent dans l'apprentissage des règles de comportement et de vie en société, qui accompagnent l'enseignement du geste sportif au sein des clubs.
L'approche éthique est en effet indissociable de la technique sportive. Il est essentiel que les différentes formes de pratiques, au sein des fédérations, restent largement ouvertes, en préservant le lien qui existe et qui doit perdurer entre les mondes amateur et professionnel.
La volonté délibérée du maintien de cette unité, et de l'esprit de solidarité, au sein du sport français a servi de guide aux évolutions concernant le sport professionnel.
Si je refuse avec force l'éclatement du sport ou une dualisation qui serait totalement contraire à ce qui fait la spécificité de notre modèle, je n'exclus pas, naturellement, d'autres évolutions positives destinées à renforcer la compétitivité des clubs français.
Des réflexions sont actuellement menées, dans le prolongement du rapport sur le sport professionnel, qui m'a été rendu en décembre dernier par Jean-Pierre DENIS. À l'issue de ces réflexions, des propositions d'adaptations législatives pourront être faites, en 2004, concernant le droit d'image collectif, le régime d'épargne salariale au sein des clubs ou encore la fiscalité applicable aux spectacles sportifs.
J'ai d'ores et déjà engagé les concertations interministérielles en ce sens. J'y associerai naturellement l'ensemble des acteurs du sport professionnel.
Réaffirmer, valoriser et développer les valeurs sociales du sport, dans un cadre juridique rénové qui respecte l'unité du sport, est à mes yeux une grande ambition.
Je m'attacherai à ce que les services, et les établissements du ministère, les CREPS, se mobilisent - comme ce fut le cas, avec succès, lors de l'opération Temps de sport en novembre dernier - pour rechercher des partenariats avec l'Association des Maires de France et le mouvement sportif, afin de soutenir et mettre en lumière les projets qui donnent un sens citoyen à l'adhésion des jeunes au sein des clubs.
Par ailleurs, comme l'a récemment souligné le Président de la République, le degré de civilisation d'une société se mesure d'abord à la place qu'occupent les femmes. Il faut encourager plus fortement la pratique sportive féminine, notamment dans les quartiers où elle connaît une baisse sensible.
Le groupe de travail créé, avec ma collègue Nicole AMELINE, Ministre déléguée à la Parité et à l'Egalité Professionnelle et que préside Brigitte DEYDIER, formulera bientôt des propositions qui seront discutées dans le cadre de la conférence européenne " Femmes et Sport " qui se tiendra à Paris en avril 2004.
La volonté d'assurer, aux femmes, une juste place au sein des instances dirigeantes des fédérations, que traduit le décret paru en ce début d'année 2004, fera l'objet de la part de mes services, d'un suivi particulièrement attentif, notamment au travers des conventions d'objectifs.
Je considère, aussi, qu'il est du devoir de l'Etat d'encourager et d'aider les initiatives et projets innovants favorisant l'accès à la pratique sportive de publics rencontrant des difficultés particulières, qu'elles soient sociales ou liées au handicap.
Alors que s'est achevée l'année européenne du handicap, 2004 sera marquée, comme je le soulignais précédemment, par les Jeux Paralympiques d'Athènes. Dans cette perspective, l'amélioration de l'accès au sport des personnes en situation de handicap demeure plus que jamais, une priorité.
Par ailleurs, le sport est devenu un fait social majeur. Les politiques publiques, dans le domaine du sport, ont un rôle à jouer en matière de développement durable et d'économie responsable.
Enfin, la Fondation du sport, appelée de ses vux par le Président de la République est aujourd'hui officiellement créée. Son Président, Pierre DAUZIER, s'y est employé avec dynamisme. Elle contribuera à soutenir les associations et les projets de proximité, valorisant le rôle éducatif et social du sport. Je suis certain qu'elle travaillera en parfaite complémentarité, et partenariat avec le mouvement sportif. Il ne faut pas craindre dans ce domaine le mouvement et l'initiative, mais tout au contraire l'encourager
Cette ambition pour le sport me conduit, tout naturellement, à évoquer devant vous un grand projet qui me tient personnellement à cur. Je veux parler de la refondation de l'INSEP.
Dans quelques jours, je présenterai un plan ambitieux de rénovation de l'Institut, tant en ce qui concerne le programme immobilier que les modalités de son financement. Mon objectif est que le sport français dispose d'un établissement entièrement modernisé à l'échéance des Jeux Olympiques de Pékin.
Ce projet, en raison de son ampleur et de ses ambitions, justifiera un travail parfaitement concerté avec les services de la Ville de Paris.
L'INSEP, ainsi refondé et rénové, doit être doté d'équipements sportifs adaptés aux exigences d'un sport moderne, mais aussi d'infrastructures d'accueil, et de lieux de vie agréables, confortables et facilitant le quotidien des athlètes. Le nouvel INSEP doit être opérationnel, pour la préparation des Jeux de 2012 qui se tiendront, je l'espère, à Paris.
Ce grand projet participe de ma volonté de conforter le rôle moteur de l'INSEP, vitrine de l'excellence du sport français.
2004 doit aussi être l'année, pour l'action publique, du dévelopement d'une vraie culture de l'efficacite et du résultat.
Je n'évoquerai pas, à nouveau, le dossier du dopage. C'est une de mes priorité, vous l'aurez compris.
Concernant la préparation des équipes de France pour les Jeux Olympiques d'athènes, je souhaite que les efforts entrepris, pour cette préparation des équipes de France aux Jeux Olympiques et Paralympiques, soient couronnés de succès et contribuent au rayonnement international de notre pays. Je m'attacherai à ce que l'ensemble des conventions d'objectifs, qui sont à renouveler avec les Fédérations concernées, soit finalisé avant la fin mars 2004.
Ces résultats, cet engouement, cette dynamique, doivent nous conforter dans notre détermination collective à accueillir les Jeux Olympiques et Paralympiques à Paris en 2012. Je souhaite saluer le travail d'équipe qui rassemble, l'Etat, la Ville de Paris, la Région Ile-de-France, le mouvement sportif, autour de ce grand projet.
Vous le savez, il nous faudra un dossier parfait, ainsi qu'une volonté décuplée, pour convaincre les membres du CIO et donner ainsi au sport français un objectif ambitieux au travers de cette organisation.
Voilà, en quelques mots tracés, les grandes lignes de l'action que j'entends conduire en 2004 .
Permettez-moi de vous renouveler, enfin, Mesdames et Messieurs, mes vux les meilleurs pour l'année 2004 qui sera, j'en suis certain, une grande année pour le sport français - une de plus -.
Je souhaite ainsi que le sport, comme l'a appelé de ses vux le Premier Ministre, redonne aux Français " le goût de l'avenir ".
Je vous remercie.
(Source http://www.jeunesse-sports.gouv.fr, le 23 janvier 2004)