Texte intégral
Je tiens d'abord à vous remercier de m'avoir invitée à participer à vos Assises.
Je le fais aujourd'hui bien volontiers et avec intérêt, car l'initiative témoigne à mes yeux du souci qu'a votre profession de placer le consommateur au coeur de ses préoccupations.
Le président Richard ne manquera pas de le rappeler : votre profession et vos entreprises ont été marquées par une succession de crises et alertes sanitaires.
Plus largement, la nature du débat sur la sécurité alimentaire a changé, son acuité s'est considérablement renforcée. Je crois qu'il s'agit là d'une évolution durable, que nous devons accepter et gérer.
Je profiterai donc de notre rencontre aujourd'hui pour vous faire part de quelques réflexions sur la sécurité alimentaire, et évoquer ensuite quelques uns des chantiers qui impliquent plus particulièrement votre profession.
La sécurité alimentaire est aujourd'hui largement présente dans les préoccupations des français. Cette situation résulte à mon sens d'un long parcours : le rapport de chacun de nous à son alimentation demeure très fort. Mais progressivement, depuis les années 60, le lien entre le consommateur et la réalité des produits alimentaires s'est distancié.
Il faut voir là une conséquence de l'évolution démographique vers le modèle urbain, mais encore un effet de l'industrialisation de la production alimentaire, si bien que le consommateur a fini par perdre la perception du risque alimentaire. L'effet des crises et des questions de fond sur la sécurité alimentaire est donc d'autant plus fort, conjugué avec l'actualité de débats plus larges sur la mondialisation.
C'est pourquoi il faut aujourd'hui répondre à l'acuité des attentes exprimées par nos concitoyens à l'égard de la sécurité et de la qualité de notre alimentation. Sécurité, qualité, nutrition, voilà trois pans intimement liés du débat sur le modèle alimentaire. Créer les conditions de la confiance et de la transparence, tel est le défi que nous devons relever.
Ce défi implique l'engagement et la responsabilité de tous les acteurs de la chaîne alimentaire. Qu'il s'agisse d'abord des producteurs, mais aussi des consommateurs et bien évidemment de l'Etat et des institutions, chacun des partenaires doit concourir à répondre aux attentes parfaitement légitimes exprimées par les consommateurs.
Je crois que nous pouvons aujourd'hui nous accorder ensemble sans difficulté sur le fait que consommateurs, professionnels et pouvoirs publics doivent être des partenaires, chacun exerçant sa part de responsabilités, avec le souci réel et commun d'une alimentation sûre, saine et porteuse de sens.
Ce point m'amène encore à souligner les vertus du dialogue entre les deux acteurs premiers que sont les consommateurs et les professionnels. En France, nous disposons des instruments de ce dialogue, avec des lieux dédiés au débat comme le Conseil national de la consommation ou, dans le domaine qui nous occupe, le Conseil national de l'alimentation (C.N.A.). La récente relance du C.N.A. illustre d'ailleurs la volonté conjointe des trois ministres de l'agriculture, de la santé et de la consommation de promouvoir le dialogue. De même, la préparation des Etats généraux de l'alimentation annoncés par le Premier ministre s'inscrit dans cette perspective.
Je saisis maintenant l'occasion de notre rencontre pour aborder les questions de sécurité alimentaire touchant plus spécifiquement à votre profession, avec les crises et alertes qui concernent les produits de charcuterie.
Je souhaite d'abord souligner que votre profession, et en particulier votre Fédération, a réagi de manière prompte et responsable. Lors d'une crise, il faut prendre les mesures immédiates qui s'imposent, aller au bout de l'enquête sur la recherche des causes et des responsabilités, enfin être capable de tirer les enseignements.
De ce point de vue, vos entreprises ont su prendre collectivement des décisions rapides et efficaces sur le raccourcissement des dates limites de consommation, la mise en place d'analyses libératoires sur chaque lot, la réalisation d'audits d'hygiène et de sécurité, et je souhaite saluer votre sens des responsabilités et vous engager à aller au bout de ce processus.
Il nous reste aussi des chantiers à terminer, dont je sais qu'ils sont largement engagés, en concertation avec les administrations concernées ainsi qu'avec l'A.F.S.S.A. au plan de la validation scientifique, en particulier sur les études de vieillissement de vos produits.
Enfin, le souci de la qualité et de la sécurité de vos produits, que l'on retrouve d'ailleurs dans le Code des usages de la charcuterie, doit demeurer une préoccupation constante et partagée tout au long de la filière, pour qu'au final les conditions de la confiance et de la transparence soient justement assurées pour le consommateur.
Je disais à l'instant que la sécurité alimentaire est une chaîne de responsabilités qui va du producteur au consommateur. Il faut bien entendu, dès lors que le risque zéro n'existe pas pour ce qui touche au vivant, que le consommateur soit mis en situation de gérer au mieux la part de risque qui lui incombe.
De ce point de vue, les crises que nous avons traversées m'ont amené à transmettre ce été à Bruxelles un projet de décret imposant la fourniture avec les réfrigérateurs d'un indicateur de température. De même, je pense que les campagnes d'information qui vont être menées, et je sais que vous vous y impliquez, peuvent mieux informer les consommateurs.
En conclusion, je souhaite souligner que c'est dans cet esprit de partenariat, entre les acteurs de la chaîne alimentaire que nous pourrons, collectivement et chacun à sa place, faire progresser le débat sur la sécurité et la qualité alimentaires.
(Source http://www.pme-commerce-artisanat.gouv.fr, le 25 septembre 2000)
Je le fais aujourd'hui bien volontiers et avec intérêt, car l'initiative témoigne à mes yeux du souci qu'a votre profession de placer le consommateur au coeur de ses préoccupations.
Le président Richard ne manquera pas de le rappeler : votre profession et vos entreprises ont été marquées par une succession de crises et alertes sanitaires.
Plus largement, la nature du débat sur la sécurité alimentaire a changé, son acuité s'est considérablement renforcée. Je crois qu'il s'agit là d'une évolution durable, que nous devons accepter et gérer.
Je profiterai donc de notre rencontre aujourd'hui pour vous faire part de quelques réflexions sur la sécurité alimentaire, et évoquer ensuite quelques uns des chantiers qui impliquent plus particulièrement votre profession.
La sécurité alimentaire est aujourd'hui largement présente dans les préoccupations des français. Cette situation résulte à mon sens d'un long parcours : le rapport de chacun de nous à son alimentation demeure très fort. Mais progressivement, depuis les années 60, le lien entre le consommateur et la réalité des produits alimentaires s'est distancié.
Il faut voir là une conséquence de l'évolution démographique vers le modèle urbain, mais encore un effet de l'industrialisation de la production alimentaire, si bien que le consommateur a fini par perdre la perception du risque alimentaire. L'effet des crises et des questions de fond sur la sécurité alimentaire est donc d'autant plus fort, conjugué avec l'actualité de débats plus larges sur la mondialisation.
C'est pourquoi il faut aujourd'hui répondre à l'acuité des attentes exprimées par nos concitoyens à l'égard de la sécurité et de la qualité de notre alimentation. Sécurité, qualité, nutrition, voilà trois pans intimement liés du débat sur le modèle alimentaire. Créer les conditions de la confiance et de la transparence, tel est le défi que nous devons relever.
Ce défi implique l'engagement et la responsabilité de tous les acteurs de la chaîne alimentaire. Qu'il s'agisse d'abord des producteurs, mais aussi des consommateurs et bien évidemment de l'Etat et des institutions, chacun des partenaires doit concourir à répondre aux attentes parfaitement légitimes exprimées par les consommateurs.
Je crois que nous pouvons aujourd'hui nous accorder ensemble sans difficulté sur le fait que consommateurs, professionnels et pouvoirs publics doivent être des partenaires, chacun exerçant sa part de responsabilités, avec le souci réel et commun d'une alimentation sûre, saine et porteuse de sens.
Ce point m'amène encore à souligner les vertus du dialogue entre les deux acteurs premiers que sont les consommateurs et les professionnels. En France, nous disposons des instruments de ce dialogue, avec des lieux dédiés au débat comme le Conseil national de la consommation ou, dans le domaine qui nous occupe, le Conseil national de l'alimentation (C.N.A.). La récente relance du C.N.A. illustre d'ailleurs la volonté conjointe des trois ministres de l'agriculture, de la santé et de la consommation de promouvoir le dialogue. De même, la préparation des Etats généraux de l'alimentation annoncés par le Premier ministre s'inscrit dans cette perspective.
Je saisis maintenant l'occasion de notre rencontre pour aborder les questions de sécurité alimentaire touchant plus spécifiquement à votre profession, avec les crises et alertes qui concernent les produits de charcuterie.
Je souhaite d'abord souligner que votre profession, et en particulier votre Fédération, a réagi de manière prompte et responsable. Lors d'une crise, il faut prendre les mesures immédiates qui s'imposent, aller au bout de l'enquête sur la recherche des causes et des responsabilités, enfin être capable de tirer les enseignements.
De ce point de vue, vos entreprises ont su prendre collectivement des décisions rapides et efficaces sur le raccourcissement des dates limites de consommation, la mise en place d'analyses libératoires sur chaque lot, la réalisation d'audits d'hygiène et de sécurité, et je souhaite saluer votre sens des responsabilités et vous engager à aller au bout de ce processus.
Il nous reste aussi des chantiers à terminer, dont je sais qu'ils sont largement engagés, en concertation avec les administrations concernées ainsi qu'avec l'A.F.S.S.A. au plan de la validation scientifique, en particulier sur les études de vieillissement de vos produits.
Enfin, le souci de la qualité et de la sécurité de vos produits, que l'on retrouve d'ailleurs dans le Code des usages de la charcuterie, doit demeurer une préoccupation constante et partagée tout au long de la filière, pour qu'au final les conditions de la confiance et de la transparence soient justement assurées pour le consommateur.
Je disais à l'instant que la sécurité alimentaire est une chaîne de responsabilités qui va du producteur au consommateur. Il faut bien entendu, dès lors que le risque zéro n'existe pas pour ce qui touche au vivant, que le consommateur soit mis en situation de gérer au mieux la part de risque qui lui incombe.
De ce point de vue, les crises que nous avons traversées m'ont amené à transmettre ce été à Bruxelles un projet de décret imposant la fourniture avec les réfrigérateurs d'un indicateur de température. De même, je pense que les campagnes d'information qui vont être menées, et je sais que vous vous y impliquez, peuvent mieux informer les consommateurs.
En conclusion, je souhaite souligner que c'est dans cet esprit de partenariat, entre les acteurs de la chaîne alimentaire que nous pourrons, collectivement et chacun à sa place, faire progresser le débat sur la sécurité et la qualité alimentaires.
(Source http://www.pme-commerce-artisanat.gouv.fr, le 25 septembre 2000)