Texte intégral
Q- Le grand public ne vous connaît pas encore vraiment très bien parce que cela fait un mois que vous êtes le patron des Verts. Quand on regarde votre biographie, on s'aperçoit que vous avez trente-trois ans, ce qui est jeune pour un patron de parti, et que votre métier c'est illustrateur pour enfants. Comment on passe de l'illustration pour enfants à la politique ?
R- Cela n'a pas grand rapport, c'est un militantisme de longue date qui aujourd'hui aboutit à cette responsabilité. Mais l'illustration n'a pas de rapport avec mon activité aujourd'hui.
Q- Mais vous continuez à dessiner ?
R- Tout à fait.
Q- Alors quand vous avez été désigné comme le nouveau patron desVerts, cela a été à la fin d'un très long processus. Les Verts ne se mettaient pas d'accord, comme d'habitude, il y a eu un psychodrame... Vous vous êtes vous-même qualifié de "plus petit dénominateur
commun" ; cela manque un peu d'ambition.
R- Non, c'est-à-dire qu'à un moment donné les Verts ont décidé " d'enterrer la hache de guerre " - entre guillemets -, il s'agissait...
Q- Cela a duré des semaines...
R- On ne se le cache pas, c'est la réalité. On a débattu longuement et aujourd'hui on a une direction qui est solide, qui marche, qui fonctionne, qui a envie d'avancer, et je crois que c'est l'essentiel. Je suis aujourd'hui secrétaire national, qui est un point d'équilibre, un point d'entente dans le parti et c'est l'essentiel pour nous.
Q- Mais un point d'entente, un point d'équilibre, est-ce que ce n'est pas un signe de paralysie ? Est-ce que cela veut dire qu'il faut que tout le monde soit d'accord, c'est-à-dire à peu près sur rien ?
R- Tout le monde est d'accord aujourd'hui sur l'essentiel et c'est le principal, c'est-à-dire que nous voulons avancer pour préparer les élections de 2007, nous voulons faire entendre aux électeurs notre projet de société qui est ambitieux et audacieux.
Q- Quand vous avez été élu, les amis de D. Voynet auraient dit "on va le manger tout cru" ; comment vous vous sentez un mois après ?
R- Je n'ai pas été mangé !
Q- Sur le plan politique, vous avez rencontré les socialistes la semaine dernière, il y a des négociations qui vont sans doute commencer en vue des élections de 2007 ; est-ce qu'un accord qui est possible avec les socialistes ?
R- Tout à fait, il est possible. On a déjà un certain nombre d'accords avec eux dans des conseils régionaux, dans des municipalités, c'est toujours possible. Pour nous, ce qui est important c'est le fond, c'est un projet, c'est un projet politique qu'on veut construire avec des partenaires de gauche, pas seulement le Parti socialiste, mais aussi le Parti communiste, comme nous l'avions fait en 1997 lors de la dernière mandature. Il s'agit d'être ambitieux, les Français nous attendent sur un certain nombre de sujets et donc tout est possible aujourd'hui. Mais encore une fois, nous sommes dans une phase de discussions et surtout pour nous, ce qui compte aujourd'hui, c'est que la phase qui s'ouvre en 2005, c'est avant tout la construction de notre propre projet des Verts que nous allons construire avec des associations, avec des syndicats, des partenaires qui veulent travailler avec nous.
Q- Vous dites "ancrage à gauche" ; chez les Verts, il y a un débat là-dessus, il y a ceux qui disent que les Verts doivent être proche du Parti socialiste, doit être un parti de gouvernement, et puis, il y a ceux qui disent les Verts doit être un parti complètement indépendant. Quelle est votre ligne ? Le rapprochement avec le PS ?
R- Non, enfin la ligne que les Verts défendent depuis toujours, c'est d'être eux-mêmes avant tout. Les Verts, c'est un projet de société...
Q- Mais d'être eux-mêmes tout seul ou d'être eux-mêmes avec les socialistes ?
R- Non, on est dans une démocratie, il faut faire des coalitions, dans tous les partis et dans tous les pays du monde les partis font des coalitions pour gouverner ensemble. Les Verts sont une composante de la démocratie française, plus ou moins importante, nous avons aujourd'hui l'ambition de participer effectivement à la gestion des affaires, et pour cela, il faut construire des coalitions et des partenariats, il n'y a pas d'indépendance ou - comment dire... - d'alliance forte, c'est avant tout les Verts qui sont un parti et qui veulent exister sur le paysage politique français.
Q- Vous parliez de discussion avec les socialistes, il y a un point de discussion qui a toujours fait achoppement, c'est le nucléaire. Vous, vous dites qu'il faut sortir du nucléaire complètement, les socialistes ne sont pas très chauds. Si jamais il n'y a pas d'évolution des socialistes là-dessus, est-ce que vous claquez la porte ?
R- Cela va être difficile. Nous avons besoin effectivement d'engagements plus précis de la part de nos partenaires sur la question de l'énergie au sens large du terme. Nous pensons qu'il faut sortir du nucléaire et qu'il faut aller vers l'énergie renouvelable et vers l'économie d'énergie...
Q- Sortir du nucléaire dans combien de temps ? Quel est le programme : c'est dans dix ans, dans cinq ans ? Qu'est-ce que vous exigez des socialistes ?
R- L'important n'est pas forcément de dire que c'est dans dix ans, vingt ou trente ans. Nous pensons que dans un laps de temps de vingt à trente ans, il est possible d'en sortir. Ce qui est important, c'est de fixer des dates, de fixer un échéancier et un budget pour en sortir. A partir du moment où les engagements sont là, on signe.
Q- Et là vous pensez que les socialistes peuvent être d'accord sur ce projet-là ?
R- On en discute, c'est difficile.
Q-.Autre point d'achoppement, c'est la proportionnelle. Vous exigez une vraie proportionnelle aux élections législatives ; là encore, les socialistes n'ont jamais été très chauds. Est-ce que là encore c'est un point d'achoppement, est-ce que là encore, là-dessus, vous pouvez claquer la porte ?
R- Là aussi, nous avons l'ambition de convaincre. La plupart des démocraties européennes, aujourd'hui, ont comme mode de scrutin la proportionnelle comme mode d'élection des députés dans leurs assemblées. Nous pensons qu'il faut être une démocratie moderne et qu'il faut aller dans ce sens-là. La France aujourd'hui est toujours dans un scrutin majoritaire, il est temps d'évoluer et de mettre de la proportionnelle. Donc, nous sommes là pour convaincre.
Q- Mais est-ce que vous avez dit aux socialistes, "si là-dessus vous ne faites pas un vrai pas en avant il n'y aura pas de discussion davantage avec nous" ?
R- On n'est pas dans ce mode de discussion. Ils connaissent notre point de vue, on va avancer, on va discuter. Mais effectivement, ils savent que pour nous c'est très important.
Q- Le référendum sur la Constitution : les Verts ont choisi le "oui" de justesse. Est-ce que ceux qui chez vous sont pour le " non " pourront faire campagne librement ?
R- Comme dans tous les partis démocratiques, il n'est pas dans nos moyens et dans notre souhait d'interdire aux individus de parler. Mais en tout cas, il y a une ligne du parti qui est le "oui " au Traité constitutionnel européen. Les gens qui ne sont pas sur cette ligne-là chez nous, s'exprimeront en leur nom propre, c'est évident.
Q- Mais il n'y aura pas de sanction ?
R- Cela va être difficile à mener. Mais en tout cas, il y aura d'abord une discussion et il y aura ensuite un travail de conviction. Mais je pense que la logique et l'intérêt de tous, c'est d'aller dans le même sens.
Q- Est-ce que les Verts qui sont pour le " oui " font des meetings communs avec les socialistes ?
R- Alors les Verts qui sont pour le " oui ", c'est d'abord les Verts dans leur ensemble, il n'y a pas des Verts qui sont pour le " oui ", les Verts...
Q- 53 % des Verts...
R- Oui, ça fait une position 53 % ; 53 % en démocratie, cela fait une position majoritaire, donc les Verts sont pour le " oui ".
Q- Alors là, vous êtes pour le scrutin majoritaire, vous n'êtes plus pour la proportionnelle ?
R- Pas du tout, il y a une position qui est tranchée. Mais quand on doit décider d'une proposition, il faut la trancher à un moment donné à 50 %, c'est ce qu'on a fait. On nous reproche assez de ne pas décider, pour une fois qu'on le fait, ne nous le reprochez pas. On a décidé à 53 % d'être en faveur du Traité, c'est une chose importante pour nous. Maintenant, ce qui compte c'est de convaincre les citoyens français de voter " oui " au Traité et pour cela, nous pensons que nous devons faire une campagne verte pour convaincre nos électeurs de voter " oui " au Traité. Une campagne verte, c'est sur un projet politique bien précis. Donc, faire un front uni du " oui " pour nous est quelque chose de moins efficace que d'être sur une campagne verte.
Q- D. Voynet a dit qu'elle ferait, elle, des meetings communs avec l'UDF et les socialistes ; là encore, il y aura des sanctions ?
Elle n'a pas tout à fait dit ça. En tout cas, nous sommes plutôt sur la ligne de tenter d'être avant tout nous-mêmes dans cette campagne et de convaincre sur nos propres arguments.
Q- Mais pas de sanctions ?
R- Nous, on n'est pas à faire des sanctions pour ce genre de chose.
Q- Une question sur la Charte de l'environnement : elle sera discutée la semaine prochaine au Congrès en même temps que la révision de la Constitution pour le référendum. C'est un des grands projets de J. Chirac qui veut mettre l'environnement au coeur de la Constitution ; est-ce que les parlementaires Verts voteront cette Charte sur l'environnement ?
R- Les parlementaires Verts sont favorables à cette Charte. Il est important que la France puisse se doter d'outils juridiques supplémentaires pour lutter en faveur de l'environnement. Aujourd'hui, cette Charte va dans le bon sens...
Q- Donc, vous dites "bravo Chirac" ?
R- Oui, mais voilà : le problème, il est quand même que J. Chirac s'amuse à mettre ça dans un paquet commun avec d'autres affaires sur la Constitution. On aurait pu le faire plus tôt, on aurait pu en débattre plus tôt et le dépassionner. Aujourd'hui, il y aura un débat mêlé et il est dangereux de mêler ces deux débats et le risque est réel que cette Charte soit rejetée pour des arguments politiciens et nous le regrettons.
Q- Mais vous, vous la voterez ?
R- Oui.
(Source : premier-ministre, Service d'information du gouvernement, le 23 février 2005)
R- Cela n'a pas grand rapport, c'est un militantisme de longue date qui aujourd'hui aboutit à cette responsabilité. Mais l'illustration n'a pas de rapport avec mon activité aujourd'hui.
Q- Mais vous continuez à dessiner ?
R- Tout à fait.
Q- Alors quand vous avez été désigné comme le nouveau patron desVerts, cela a été à la fin d'un très long processus. Les Verts ne se mettaient pas d'accord, comme d'habitude, il y a eu un psychodrame... Vous vous êtes vous-même qualifié de "plus petit dénominateur
commun" ; cela manque un peu d'ambition.
R- Non, c'est-à-dire qu'à un moment donné les Verts ont décidé " d'enterrer la hache de guerre " - entre guillemets -, il s'agissait...
Q- Cela a duré des semaines...
R- On ne se le cache pas, c'est la réalité. On a débattu longuement et aujourd'hui on a une direction qui est solide, qui marche, qui fonctionne, qui a envie d'avancer, et je crois que c'est l'essentiel. Je suis aujourd'hui secrétaire national, qui est un point d'équilibre, un point d'entente dans le parti et c'est l'essentiel pour nous.
Q- Mais un point d'entente, un point d'équilibre, est-ce que ce n'est pas un signe de paralysie ? Est-ce que cela veut dire qu'il faut que tout le monde soit d'accord, c'est-à-dire à peu près sur rien ?
R- Tout le monde est d'accord aujourd'hui sur l'essentiel et c'est le principal, c'est-à-dire que nous voulons avancer pour préparer les élections de 2007, nous voulons faire entendre aux électeurs notre projet de société qui est ambitieux et audacieux.
Q- Quand vous avez été élu, les amis de D. Voynet auraient dit "on va le manger tout cru" ; comment vous vous sentez un mois après ?
R- Je n'ai pas été mangé !
Q- Sur le plan politique, vous avez rencontré les socialistes la semaine dernière, il y a des négociations qui vont sans doute commencer en vue des élections de 2007 ; est-ce qu'un accord qui est possible avec les socialistes ?
R- Tout à fait, il est possible. On a déjà un certain nombre d'accords avec eux dans des conseils régionaux, dans des municipalités, c'est toujours possible. Pour nous, ce qui est important c'est le fond, c'est un projet, c'est un projet politique qu'on veut construire avec des partenaires de gauche, pas seulement le Parti socialiste, mais aussi le Parti communiste, comme nous l'avions fait en 1997 lors de la dernière mandature. Il s'agit d'être ambitieux, les Français nous attendent sur un certain nombre de sujets et donc tout est possible aujourd'hui. Mais encore une fois, nous sommes dans une phase de discussions et surtout pour nous, ce qui compte aujourd'hui, c'est que la phase qui s'ouvre en 2005, c'est avant tout la construction de notre propre projet des Verts que nous allons construire avec des associations, avec des syndicats, des partenaires qui veulent travailler avec nous.
Q- Vous dites "ancrage à gauche" ; chez les Verts, il y a un débat là-dessus, il y a ceux qui disent que les Verts doivent être proche du Parti socialiste, doit être un parti de gouvernement, et puis, il y a ceux qui disent les Verts doit être un parti complètement indépendant. Quelle est votre ligne ? Le rapprochement avec le PS ?
R- Non, enfin la ligne que les Verts défendent depuis toujours, c'est d'être eux-mêmes avant tout. Les Verts, c'est un projet de société...
Q- Mais d'être eux-mêmes tout seul ou d'être eux-mêmes avec les socialistes ?
R- Non, on est dans une démocratie, il faut faire des coalitions, dans tous les partis et dans tous les pays du monde les partis font des coalitions pour gouverner ensemble. Les Verts sont une composante de la démocratie française, plus ou moins importante, nous avons aujourd'hui l'ambition de participer effectivement à la gestion des affaires, et pour cela, il faut construire des coalitions et des partenariats, il n'y a pas d'indépendance ou - comment dire... - d'alliance forte, c'est avant tout les Verts qui sont un parti et qui veulent exister sur le paysage politique français.
Q- Vous parliez de discussion avec les socialistes, il y a un point de discussion qui a toujours fait achoppement, c'est le nucléaire. Vous, vous dites qu'il faut sortir du nucléaire complètement, les socialistes ne sont pas très chauds. Si jamais il n'y a pas d'évolution des socialistes là-dessus, est-ce que vous claquez la porte ?
R- Cela va être difficile. Nous avons besoin effectivement d'engagements plus précis de la part de nos partenaires sur la question de l'énergie au sens large du terme. Nous pensons qu'il faut sortir du nucléaire et qu'il faut aller vers l'énergie renouvelable et vers l'économie d'énergie...
Q- Sortir du nucléaire dans combien de temps ? Quel est le programme : c'est dans dix ans, dans cinq ans ? Qu'est-ce que vous exigez des socialistes ?
R- L'important n'est pas forcément de dire que c'est dans dix ans, vingt ou trente ans. Nous pensons que dans un laps de temps de vingt à trente ans, il est possible d'en sortir. Ce qui est important, c'est de fixer des dates, de fixer un échéancier et un budget pour en sortir. A partir du moment où les engagements sont là, on signe.
Q- Et là vous pensez que les socialistes peuvent être d'accord sur ce projet-là ?
R- On en discute, c'est difficile.
Q-.Autre point d'achoppement, c'est la proportionnelle. Vous exigez une vraie proportionnelle aux élections législatives ; là encore, les socialistes n'ont jamais été très chauds. Est-ce que là encore c'est un point d'achoppement, est-ce que là encore, là-dessus, vous pouvez claquer la porte ?
R- Là aussi, nous avons l'ambition de convaincre. La plupart des démocraties européennes, aujourd'hui, ont comme mode de scrutin la proportionnelle comme mode d'élection des députés dans leurs assemblées. Nous pensons qu'il faut être une démocratie moderne et qu'il faut aller dans ce sens-là. La France aujourd'hui est toujours dans un scrutin majoritaire, il est temps d'évoluer et de mettre de la proportionnelle. Donc, nous sommes là pour convaincre.
Q- Mais est-ce que vous avez dit aux socialistes, "si là-dessus vous ne faites pas un vrai pas en avant il n'y aura pas de discussion davantage avec nous" ?
R- On n'est pas dans ce mode de discussion. Ils connaissent notre point de vue, on va avancer, on va discuter. Mais effectivement, ils savent que pour nous c'est très important.
Q- Le référendum sur la Constitution : les Verts ont choisi le "oui" de justesse. Est-ce que ceux qui chez vous sont pour le " non " pourront faire campagne librement ?
R- Comme dans tous les partis démocratiques, il n'est pas dans nos moyens et dans notre souhait d'interdire aux individus de parler. Mais en tout cas, il y a une ligne du parti qui est le "oui " au Traité constitutionnel européen. Les gens qui ne sont pas sur cette ligne-là chez nous, s'exprimeront en leur nom propre, c'est évident.
Q- Mais il n'y aura pas de sanction ?
R- Cela va être difficile à mener. Mais en tout cas, il y aura d'abord une discussion et il y aura ensuite un travail de conviction. Mais je pense que la logique et l'intérêt de tous, c'est d'aller dans le même sens.
Q- Est-ce que les Verts qui sont pour le " oui " font des meetings communs avec les socialistes ?
R- Alors les Verts qui sont pour le " oui ", c'est d'abord les Verts dans leur ensemble, il n'y a pas des Verts qui sont pour le " oui ", les Verts...
Q- 53 % des Verts...
R- Oui, ça fait une position 53 % ; 53 % en démocratie, cela fait une position majoritaire, donc les Verts sont pour le " oui ".
Q- Alors là, vous êtes pour le scrutin majoritaire, vous n'êtes plus pour la proportionnelle ?
R- Pas du tout, il y a une position qui est tranchée. Mais quand on doit décider d'une proposition, il faut la trancher à un moment donné à 50 %, c'est ce qu'on a fait. On nous reproche assez de ne pas décider, pour une fois qu'on le fait, ne nous le reprochez pas. On a décidé à 53 % d'être en faveur du Traité, c'est une chose importante pour nous. Maintenant, ce qui compte c'est de convaincre les citoyens français de voter " oui " au Traité et pour cela, nous pensons que nous devons faire une campagne verte pour convaincre nos électeurs de voter " oui " au Traité. Une campagne verte, c'est sur un projet politique bien précis. Donc, faire un front uni du " oui " pour nous est quelque chose de moins efficace que d'être sur une campagne verte.
Q- D. Voynet a dit qu'elle ferait, elle, des meetings communs avec l'UDF et les socialistes ; là encore, il y aura des sanctions ?
Elle n'a pas tout à fait dit ça. En tout cas, nous sommes plutôt sur la ligne de tenter d'être avant tout nous-mêmes dans cette campagne et de convaincre sur nos propres arguments.
Q- Mais pas de sanctions ?
R- Nous, on n'est pas à faire des sanctions pour ce genre de chose.
Q- Une question sur la Charte de l'environnement : elle sera discutée la semaine prochaine au Congrès en même temps que la révision de la Constitution pour le référendum. C'est un des grands projets de J. Chirac qui veut mettre l'environnement au coeur de la Constitution ; est-ce que les parlementaires Verts voteront cette Charte sur l'environnement ?
R- Les parlementaires Verts sont favorables à cette Charte. Il est important que la France puisse se doter d'outils juridiques supplémentaires pour lutter en faveur de l'environnement. Aujourd'hui, cette Charte va dans le bon sens...
Q- Donc, vous dites "bravo Chirac" ?
R- Oui, mais voilà : le problème, il est quand même que J. Chirac s'amuse à mettre ça dans un paquet commun avec d'autres affaires sur la Constitution. On aurait pu le faire plus tôt, on aurait pu en débattre plus tôt et le dépassionner. Aujourd'hui, il y aura un débat mêlé et il est dangereux de mêler ces deux débats et le risque est réel que cette Charte soit rejetée pour des arguments politiciens et nous le regrettons.
Q- Mais vous, vous la voterez ?
R- Oui.
(Source : premier-ministre, Service d'information du gouvernement, le 23 février 2005)