Déclaration de M. Lionel Jospin, Premier ministre, en réponse à une question sur la répartition de la "cagnotte" fiscale, et la fusion des communes de Lomme et de Lille, à l'Assemblée nationale le 21 mars 2000.

Prononcé le

Intervenant(s) : 

Circonstance : Réponse à une question de M. Franck Dhersin, député DL, à l'Assemblée nationale le 21 mars 2000

Texte intégral

Monsieur le président,
Mesdames et Messieurs les députés,
Monsieur le député,
J'ai pensé que vous m'interpelliez sur des questions qui concernaient l'ensemble du pays. Puis j'ai vu que, finalement, votre angle de vision se réfractait progressivement jusqu'à évoquer les problèmes d'une fusion entre Lille et Lomme. Si vous le voulez bien, je répondrai d'abord sur les problèmes d'ensemble.
En ce qui concerne le collectif budgétaire, qui est l'occasion, y compris pour le Parlement, de débattre de la cagnotte et des choix budgétaires, il n'y a contrairement à ce que vous indiquez, aucun saupoudrage. En ce qui concerne les allégements d'impôts, ils sont massifs. Vous les appeliez d'ailleurs de vos voeux ; vous reprochiez au Gouvernement de ne pas trancher, de ne pas décider. Nous avons décidé de le faire à travers une réduction de la taxe d'habitation, à travers une réduction des tranches inférieures de l'impôt qui -bénéficiera aussi aux tranches supérieures, naturellement, par report - et à travers la décision de diminution d'un point de la TVA - mesure qui bénéficiera à tout le monde naturellement, aux couches populaires mais aussi aux classes moyennes qui économisent et qui pourront acheter, par exemple, les automobiles sur lesquelles déjà les constructeurs ont annoncé qu'ils appliqueraient la taxe. Il n'y a pas eu saupoudrage mais au contraire concentration d'un effet d'allégement d'impôts dont je crois qu'il était juste socialement et bon économiquement.
De même nos priorités concernant les dépenses touchant la prise en compte des tempêtes qui ont frappé la France, les problèmes de l'hôpital public, la question de l'Education, étaient, là encore, des choix adaptés.
La situation économique dans notre pays est celle d'une croissance forte, d'un investissement actif, d'une consommation soutenue, d'un chômage qui baisse, de prix contrôlés, et d'un excédent commercial. Voilà des éléments dont les Français peuvent se réjouir, et dont vous devriez vous réjouir avec nous.
Au-delà de conflits qui se sont produits, l'un circonstanciel, à propos d'une réforme qui est souhaitable et dont je me réjouis d'ailleurs d'entendre, à son propos, des responsables syndicaux - alors qu'est fait effectivement un retrait de cette réforme pour pouvoir rouvrir autrement une discussion -, dire qu'il est souhaitable de réformer pour mieux servir les contribuables et les Français.

Au-delà de ces situations ponctuelles, s'agissant des problèmes dans l'enseignement, vous avez parlé de 200 000 manifestants. C'est loin du million que Monsieur Bayrou avait rassemblé contre lui dans les rues, au moment où il prenait les décisions ! Et au contraire, en termes de nombre de conflits, nous constatons que le nombre des conflits sociaux est en recul dans notre pays aujourd'hui.
En ce qui concerne enfin cette question de la fusion Lomme-Lille, je voudrais vous dire qu'à ma connaissance cette décision a été prise totalement conformément à la loi. Cette décision est prise comme elle l'est, normalement ; elle n'appelle pas d'observations particulières. C'est pourquoi je me borne à ce commentaire. Et puisque Monsieur Douste-Blazy m'interrogeais tout à l'heure, il y a ceux qui fusionnent Lourdes et Toulouse. Je ne sais pas s'ils informent les parlementaires, mais ils n'ont pas informé les Lourdais !
(source http://www.premier-ministre.gouv.fr, le 22 mars 2000)