Texte intégral
Q - Pouvez-vous confirmer un bilan supérieur à 150 morts français ?
R - A l'heure actuelle, nous déplorons 23 morts confirmés et identifiés. Quatre de ces personnes ont péri au Sri Lanka, les autres en Thaïlande. 99 Français ont été engloutis par les eaux, 244 sont blessés et une partie d'entre eux a pu rentrer en France. Enfin, plusieurs centaines de familles sont sans nouvelles de proches. On ne peut pas exclure, dans ces conditions, que le chiffre total de nos compatriotes décédés soit supérieur à 150. Au total, de 5.000 à 10.000 touristes occidentaux sont pour l'instant portés manquants.
Q - Quelle est votre priorité ?
R - Il faut agir sans relâche sur le cas des personnes dont on est sans nouvelles. Des efforts sont engagés dans toutes les directions à travers l'action de notre réseau diplomatique, des professionnels du tourisme, des autorités locales et de notre cellule de crise. Le suivi se développe rapidement via Internet et les opérateurs téléphoniques. Nous sommes lancés dans plusieurs courses contre la montre. Il est indispensable de continuer à se préoccuper de nos compatriotes, d'identifier les corps avant que des impératifs de santé publique n'empêchent les enquêtes, d'éviter de basculer dans une crise sanitaire marquée par des épidémies. D'ici à quelques jours, il ne sera malheureusement plus possible, compte tenu du climat chaud, de conserver les corps.
Q - Quand les personnes disparues seront-elles déclarées mortes ?
R - Il est trop tôt pour le dire. A Paris, le bureau du procureur de la République est chargé de faciliter les démarches administratives des proches des victimes pour saisir le tribunal qui prononce la "déclaration de décès".
Q - Quel est votre rôle ?
R - Ma démarche est celle d'un "urgentiste" qui travaille en coopération avec l'Intérieur, la Justice, la Santé, la Défense et l'Environnement. Mon rôle est celui d'un régulateur qui oriente l'aide en fonction des besoins. Chaque secteur, chaque service de l'Etat est opérationnel pour permettre, par exemple, de convoyer des médicaments remis par les grands groupes pharmaceutiques, des épidémiologistes et des microbiologistes pour faire face aux risques d'épidémies. Les mécanismes d'intervention tournent à plein régime avec la participation des ONG françaises, dont le savoir-faire et l'efficacité sont reconnus internationalement. Ce partenariat repose sur une confiance réciproque. Nous avançons tous ensemble avec le drapeau France tout en intervenant avec retenue et décence.
Q - Comment s'articule l'aide au niveau européen ?
R - Bruxelles mobilise sa structure humanitaire, l'office humanitaire de la Communauté européenne, dont le financement est assuré à hauteur de 17 % par la France. Et le commissaire européen à la Coopération et à l'Aide humanitaire, le Belge Louis Michel, est à Jakarta pour une mission d'évaluation. Aujourd'hui, l'urgence c'est l'eau, la nourriture et la lutte contre les épidémies. Il faut des latrines, du matériel pour rendre l'eau potable, des soins essentiels pour les sinistrés. Il faut aussi organiser la recherche de fonds pour préparer la reconstruction.
Q - La mobilisation internationale est-elle adaptée à la crise ?
R - Nous assistons à une mobilisation humanitaire historique, sans précédent, et il faut adapter nos réponses à une situation qui évolue très rapidement. Il existe un décalage entre le rythme des émotions et des images qui nous assaillent et celui des secours. Il est indispensable de créer un véritable Samu européen - la "Force européenne de protection civile" dont a parlé Michel Barnier -, voire mondial, pour accélérer les mécanismes d'intervention. Depuis deux ans, les crises se succèdent. Les crises majeures, comme celles en Haïti, en Iran, au Darfour ou au Liberia, montrent qu'il faut mettre en place un service d'aide médicale d'urgence planétaire.
C'est également dans un souci de prévention que la communauté internationale devra mettre en place un "système d'alerte et de prévention des catastrophes sismiques" pour l'océan Indien, à l'instar de ce qui fonctionne déjà dans l'océan Pacifique.
Enfin, nous devons déjà réfléchir à la post-urgence et à la reconstruction, dans l'esprit de la demande formulée par le président de la République, Jacques Chirac, d'un moratoire sur la dette des pays affectés par le séisme
(Source http://www.diplomatie.gouv.fr, le 4 janvier 2005)
R - A l'heure actuelle, nous déplorons 23 morts confirmés et identifiés. Quatre de ces personnes ont péri au Sri Lanka, les autres en Thaïlande. 99 Français ont été engloutis par les eaux, 244 sont blessés et une partie d'entre eux a pu rentrer en France. Enfin, plusieurs centaines de familles sont sans nouvelles de proches. On ne peut pas exclure, dans ces conditions, que le chiffre total de nos compatriotes décédés soit supérieur à 150. Au total, de 5.000 à 10.000 touristes occidentaux sont pour l'instant portés manquants.
Q - Quelle est votre priorité ?
R - Il faut agir sans relâche sur le cas des personnes dont on est sans nouvelles. Des efforts sont engagés dans toutes les directions à travers l'action de notre réseau diplomatique, des professionnels du tourisme, des autorités locales et de notre cellule de crise. Le suivi se développe rapidement via Internet et les opérateurs téléphoniques. Nous sommes lancés dans plusieurs courses contre la montre. Il est indispensable de continuer à se préoccuper de nos compatriotes, d'identifier les corps avant que des impératifs de santé publique n'empêchent les enquêtes, d'éviter de basculer dans une crise sanitaire marquée par des épidémies. D'ici à quelques jours, il ne sera malheureusement plus possible, compte tenu du climat chaud, de conserver les corps.
Q - Quand les personnes disparues seront-elles déclarées mortes ?
R - Il est trop tôt pour le dire. A Paris, le bureau du procureur de la République est chargé de faciliter les démarches administratives des proches des victimes pour saisir le tribunal qui prononce la "déclaration de décès".
Q - Quel est votre rôle ?
R - Ma démarche est celle d'un "urgentiste" qui travaille en coopération avec l'Intérieur, la Justice, la Santé, la Défense et l'Environnement. Mon rôle est celui d'un régulateur qui oriente l'aide en fonction des besoins. Chaque secteur, chaque service de l'Etat est opérationnel pour permettre, par exemple, de convoyer des médicaments remis par les grands groupes pharmaceutiques, des épidémiologistes et des microbiologistes pour faire face aux risques d'épidémies. Les mécanismes d'intervention tournent à plein régime avec la participation des ONG françaises, dont le savoir-faire et l'efficacité sont reconnus internationalement. Ce partenariat repose sur une confiance réciproque. Nous avançons tous ensemble avec le drapeau France tout en intervenant avec retenue et décence.
Q - Comment s'articule l'aide au niveau européen ?
R - Bruxelles mobilise sa structure humanitaire, l'office humanitaire de la Communauté européenne, dont le financement est assuré à hauteur de 17 % par la France. Et le commissaire européen à la Coopération et à l'Aide humanitaire, le Belge Louis Michel, est à Jakarta pour une mission d'évaluation. Aujourd'hui, l'urgence c'est l'eau, la nourriture et la lutte contre les épidémies. Il faut des latrines, du matériel pour rendre l'eau potable, des soins essentiels pour les sinistrés. Il faut aussi organiser la recherche de fonds pour préparer la reconstruction.
Q - La mobilisation internationale est-elle adaptée à la crise ?
R - Nous assistons à une mobilisation humanitaire historique, sans précédent, et il faut adapter nos réponses à une situation qui évolue très rapidement. Il existe un décalage entre le rythme des émotions et des images qui nous assaillent et celui des secours. Il est indispensable de créer un véritable Samu européen - la "Force européenne de protection civile" dont a parlé Michel Barnier -, voire mondial, pour accélérer les mécanismes d'intervention. Depuis deux ans, les crises se succèdent. Les crises majeures, comme celles en Haïti, en Iran, au Darfour ou au Liberia, montrent qu'il faut mettre en place un service d'aide médicale d'urgence planétaire.
C'est également dans un souci de prévention que la communauté internationale devra mettre en place un "système d'alerte et de prévention des catastrophes sismiques" pour l'océan Indien, à l'instar de ce qui fonctionne déjà dans l'océan Pacifique.
Enfin, nous devons déjà réfléchir à la post-urgence et à la reconstruction, dans l'esprit de la demande formulée par le président de la République, Jacques Chirac, d'un moratoire sur la dette des pays affectés par le séisme
(Source http://www.diplomatie.gouv.fr, le 4 janvier 2005)