Déclaration de Mme Brigitte Girardin, ministre de l'outre-mer, sur la convention organisant la concertation et la coopération entre des organismes de recherche au bénéfice de l'outre-mer tropical français, Paris le 18 janvier 2005.

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Circonstance : Signature de la convention de coopération relative à l'Outre-Mer tropical, à Paris le 18 janvier 2005

Texte intégral

Mesdames, Messieurs les Présidents,
Messieurs les Directeurs généraux,
Mesdames, Messieurs,
Permettez-moi de vous dire tout le plaisir que j'ai de vous recevoir ce jour au ministère de l'outre-mer, pour la signature de la convention organisant la concertation et la coopération entre vos organismes au bénéfice de l'outre-mer tropical français.
Les organismes de recherche que vous représentez, affichent ainsi la volonté de travailler ensemble, malgré des parcours souvent très différents, et malgré des compétences quelquefois complémentaires mais aussi parfois concurrentes.
En mettant en commun vos moyens humains et financiers, en confrontant vos expériences internationales, en matière de recherche agronomique au service du développement, par exemple, vous faites assurément le bon choix.
Cette concertation et cette coopération qui a commencé en 2000 a déjà abouti à des résultats concrets. Le pôle universitaire guyanais qui fait ses premiers pas, en fait partie. Je pourrais citer également pour illustrer l'efficacité de telles démarches, le " pôle recherche agronomique martiniquais ", le PRAM, ou le pôle 3P de La Réunion, important pour l'agriculture de ce département.
Aujourd'hui, à travers la signature de cette convention, c'est une nouvelle impulsion qui est donnée pour faire émerger des projets communs de recherche orientés vers le développement des collectivités de l'outre-mer français. Je pense notamment à nos départements d'outre-mer, dont il faut impérativement consolider les grandes filières agricoles traditionnelles, qu'il s'agisse de la banane ou de la filière canne- sucre-rhum. Vous le savez, les enjeux sociaux, économiques et environnementaux de ces activités sont très importants. Je pense aussi au développement durable de filières d'exploitation et de valorisation des ressources de la mer avec notamment la pêche et l'aquaculture (la connaissance des facteurs influençant les migrations de thonidés dans le Pacifique, par exemple, sera précieuse pour les professionnels de la mer). Je pense également aux filières plus localisées mais tout aussi importantes telles que l'ananas ou les productions minières et industrielles. Sans oublier, enfin, l'intérêt d'étudier et de surveiller les phénomènes d'échelle planétaire, tels que les risques naturels, sismiques et climatiques, comme malheureusement l'actualité tragique de ces dernières semaines nous l'a rappelé.
Placer les populations d'outre-mer au cur des politiques de développement, en apportant des réponses scientifiques et techniques à leurs besoins, les former pour leur donner les capacités de prendre en main leur développement, et faire en sorte qu'elles puissent rayonner dans leur région, tel est l'objectif ambitieux de la convention que nous allons signer. Elle ne constitue en fait qu'une étape dans ce processus de renforcement des liens de coopération et de concertation entre organismes, mais elle est essentielle. Après le galop d'essai encourageant engagé depuis juin 2000, sur une base de quatre ans renouvelables et autour de quatre organismes, c'est aujourd'hui, une réelle confirmation et un élargissement du cercle des acteurs, avec six organismes pour une période de six ans renouvelables.
Je tiens à réaffirmer aujourd'hui mon soutien à l'esprit de cette convention et à sa mise en uvre et mon souhait que le ministère de l'outre-mer continue à être associé étroitement à vos travaux, pour mieux apporter son appui aux opérations que vous déciderez.
Parmi les chantiers en perspective, la préservation et la valorisation, à travers une gestion durable, de notre biodiversité ultramarine tropicale et subtropicale est un bel exemple de ce qui doit se décider à la croisée des mondes scientifique et politique, en faveur des populations d'outre-mer et de leur avenir. Je suis certaine que la conférence internationale qui se tiendra à Paris la semaine prochaine à l'UNESCO, permettra de traiter de ce sujet, et de lancer des initiatives pour nos régions ultrapériphériques (RUP), mais aussi pour nos pays et territoires d'outre-mer (PTOM).
J'insisterai enfin sur l'importance pour vos organismes, de rester à l'écoute des attentes, des besoins, des souhaits exprimés par nos collectivités d'outre-mer qui doivent être de vrais partenaires dans les activités que vous menez.
Pour terminer ce bref propos, je vous adresse tous mes vux de réussite dans cette quête d'une synergie de la recherche au service du développement durable de l'outre-mer français. Que chacun y trouve sa place, et surtout que le résultat final dépasse de loin, la somme des contributions individuelles.
Je vous remercie.
(Source http://www.outre-mer.gouv.fr, le 19 janvier 2005)