Texte intégral
Q - Vous prenez souvent l'exemple du Languedoc-Roussillon pour dénoncer la gestion socialiste des régions. Serions-nous dans votre ligne de mire ?
R - Non, bien au contraire. Le Languedoc-Roussillon est une région que nous voulons défendre, que nous voulons incarner. Mais, malheureusement pour les contribuables de la région, elle est devenue par la faute de la nouvelle majorité socialiste la championne de France du matraquage fiscal, avec plus de 54 % d'augmentation de la fiscalité régionale. Une augmentation d'autant plus choquante qu'aucun des transferts de compétence n'aura de conséquence financière en 2005. Les contribuables ont le droit à la vérité sur l'utilisation de l'argent public.
Q - Votre tendance à parler négativement de la région ne traduirait-elle pas un problème personnel avec Georges Frêche, qui vous attaque régulièrement ?
R - C'est tout le contraire ! C'est parce que je crois dans le formidable potentiel de votre région que je souhaite que nous la défendions. Je n'ai par ailleurs de " compte personnel " avec personne. Ce n'est pas ma conception de la vie politique. Quant aux pratiques de Georges Frêche, chacun les connaît. Il insulte régulièrement la droite mais aussi les membres de sa propre famille politique : ses amis et ses alliés. La région vaut mieux que ça. Toute personne qui l'aime, voudrait qu'elle soit représentée différemment. Disons avec davantage de sérénité, de mesure et de dignité.
Q - Pour les prochaines échéances électorales, on dit que l'UMP va renouveler son état major et sa stratégie en faisant appel à de nouvelles têtes ?
R - Nous avons perdu les élections régionales. Il faut donc tirer les leçons du passé et ne pas avoir peur des conséquences. Il doit y avoir un renouvellement profond des idées, des projets, mais aussi une diversification des équipes. Le moment venu, je demanderai aux adhérents de l'UMP de donner leur avis sur nos perspectives d'avenir. Je souhaite que chacun puisse trouver sa place et que les nouveaux qui nous ont rejoint en masse puissent exercer des responsabilités aux côtés de tous ceux dont l'expérience nous est précieuse.
Q - Vous défendez donc l'idée d'une primaire ?
R - Sans aller systématiquement jusque là, je crois qu'il est normal que nous ayons un débat démocratique avant de désigner un candidat. La force d'une formation politique c'est de savoir trancher les différences idéologiques comme la concurrence entre les personnes par le biais d'un vote, comme nous l'avons fait sur la question turque. Nous avons dit non à 91 % à son adhésion à l'Union Européenne. Le processus démocratique, avec sa règle du jeu, celle de l'élection, celle de la concurrence loyale, apporte une force qui installera durablement l'UMP comme la première formation politique Française.
Q - Vous rencontrez les viticulteurs demain. Face à leur désarroi, qui s'exprime de plus en plus souvent par des excès de colère et de vandalisme, que pouvez-vous faire ?
R - D'abord je pense que la violence n'est jamais une solution, même si je peux comprendre leurs inquiétudes et je dois entendre leur désarroi. Les viticulteurs sont confrontés à une concurrence exacerbée alors qu'ils ne peuvent lutter à armes égales. Ils ont donc un sentiment d'injustice. Il faut absolument rééquilibrer les conditions de cette concurrence. Aussi, je compte bien au cours de cette rencontre leur présenter des éléments de réponses concrets. Nous ne pouvons laisser tomber la viticulture française qui est stratégique pour l'exportation française et l'économie rurale.
Q - Sur l'Europe, les sondages ne vous sont toujours pas favorables
R - Les sondages, on verra bien ce qu'il en sera le 29 mai. Toutefois, je refuse de prendre le "non" comme la seule expression d'une mauvaise humeur passagère car ce serait peu respectueux des craintes qui sont exprimées. Je ne voudrais pas qu'on refasse l'erreur qu'on fait les Socialistes en 2002, en niant ou en minimisant l'angoisse des Français face à l'insécurité. Les craintes face à l'Europe, il faut y répondre concrètement pour faire comprendre l'importance des enjeux.
Q - Comment ?
R - Tous ceux qui considèrent que l'Europe ne répond pas à leurs aspirations doivent comprendre qu'en votant "oui", ils se donnent la chance de la changer. Le "non" malheureusement, conduirait l'Europe à l'immobilisme, et donc à garder l'Europe d'aujourd'hui avec toutes ses imperfections. C'est justement pour la changer, pour la faire bouger, pour la bousculer qu'il faut voter "oui". Et c'est en disant "oui" qu'on aura une Europe plus efficace, plus démocratique, plus humaine. Une Europe qui nous protège mieux. C'est, par ailleurs, la première fois qu'un texte européen a des objectifs sociaux aussi précisément revendiqués et assumés.
Q - Mais si le "non" l'emportait, quels enseignements faudrait-il tirer ?
R - Il est encore beaucoup trop tôt pour en parler. D'autant que les derniers sondages confirment un regain du "oui" dans les intentions de vote. Je fais campagne et je garde toute l'espérance qui est la mienne dans le choix des Français qui savent au-delà des contingences du jour tout ce que l'Europe nous a apporté en termes de paix et de prospérité.
Q - Mais n'avez-vous pas dit qu'en cas d'échec, il faudrait suivre l'exemple du général de Gaulle en 1969 ?
R - Non, je crois au contraire que si on veut que le référendum vive, il faut le dégager de conséquences politiques de cette nature. Parce que sinon il n'y aura plus de référendum mais des plébiscites. Quand j'ai évoqué 1969, c'était pour rappeler qu'à l'époque les gens n'ont pas répondu à la question, qu'ils ont exprimé leurs craintes.
Q - Après une campagne plus pédagogique, on constate un regain du "oui" dans les derniers sondages. Le succès du "non" serait-il lié à un manque d'explications ?
R - Pas forcément, même si les gens sont très demandeurs d'informations. Je pense que la tentation du "non" est plutôt une tentation de faire l'amalgame de toutes les souffrances, de toutes les craintes, de toutes les incompréhensions accumulées ces derniers mois. Mais en faisant cela on ne résout aucun problème, bien au contraire on les aggrave. Le débat européen n'a pas été suffisamment approfondi. Les Français ont le sentiment que l'Europe s'est faite trop souvent sans eux.
Q - Vous êtes donc confiant ?
R - Je suis vigilant parce que si j'étais confiant je ne me donnerais pas autant de mal. N'oublions pas que quand on donne la parole aux Français, on ne sait jamais quelle réponse ils vont nous faire. Ce n'est jamais une décision neutre. Elle exige de tous un engagement sans faille. C'est ce que fait toute l'UMP.
Q - Est-ce à dire qu'on n'aurait pas dû consulter les Français sur cette question ?
R - Bien au contraire, je pense que c'est une bonne décision d'en appeler à tous les Français. C'est un choix très important qui devait nous être soumis. On ne pouvait pas continuer à construire l'Europe sans demander l'avis des Français. Je crois à la portée profondément démocratique du référendum.
Q - Qu'attendez-vous de l'intervention de jeudi soir du Président de la République ?
R - Qu'il fasse comprendre aux Français les enjeux d'une consultation à la dimension historique. Ce n'est pas tous les jours que l'on est appelé à approuver une Constitution.
(Source http://www.u-m-p.org, le 20 avril 2005)
R - Non, bien au contraire. Le Languedoc-Roussillon est une région que nous voulons défendre, que nous voulons incarner. Mais, malheureusement pour les contribuables de la région, elle est devenue par la faute de la nouvelle majorité socialiste la championne de France du matraquage fiscal, avec plus de 54 % d'augmentation de la fiscalité régionale. Une augmentation d'autant plus choquante qu'aucun des transferts de compétence n'aura de conséquence financière en 2005. Les contribuables ont le droit à la vérité sur l'utilisation de l'argent public.
Q - Votre tendance à parler négativement de la région ne traduirait-elle pas un problème personnel avec Georges Frêche, qui vous attaque régulièrement ?
R - C'est tout le contraire ! C'est parce que je crois dans le formidable potentiel de votre région que je souhaite que nous la défendions. Je n'ai par ailleurs de " compte personnel " avec personne. Ce n'est pas ma conception de la vie politique. Quant aux pratiques de Georges Frêche, chacun les connaît. Il insulte régulièrement la droite mais aussi les membres de sa propre famille politique : ses amis et ses alliés. La région vaut mieux que ça. Toute personne qui l'aime, voudrait qu'elle soit représentée différemment. Disons avec davantage de sérénité, de mesure et de dignité.
Q - Pour les prochaines échéances électorales, on dit que l'UMP va renouveler son état major et sa stratégie en faisant appel à de nouvelles têtes ?
R - Nous avons perdu les élections régionales. Il faut donc tirer les leçons du passé et ne pas avoir peur des conséquences. Il doit y avoir un renouvellement profond des idées, des projets, mais aussi une diversification des équipes. Le moment venu, je demanderai aux adhérents de l'UMP de donner leur avis sur nos perspectives d'avenir. Je souhaite que chacun puisse trouver sa place et que les nouveaux qui nous ont rejoint en masse puissent exercer des responsabilités aux côtés de tous ceux dont l'expérience nous est précieuse.
Q - Vous défendez donc l'idée d'une primaire ?
R - Sans aller systématiquement jusque là, je crois qu'il est normal que nous ayons un débat démocratique avant de désigner un candidat. La force d'une formation politique c'est de savoir trancher les différences idéologiques comme la concurrence entre les personnes par le biais d'un vote, comme nous l'avons fait sur la question turque. Nous avons dit non à 91 % à son adhésion à l'Union Européenne. Le processus démocratique, avec sa règle du jeu, celle de l'élection, celle de la concurrence loyale, apporte une force qui installera durablement l'UMP comme la première formation politique Française.
Q - Vous rencontrez les viticulteurs demain. Face à leur désarroi, qui s'exprime de plus en plus souvent par des excès de colère et de vandalisme, que pouvez-vous faire ?
R - D'abord je pense que la violence n'est jamais une solution, même si je peux comprendre leurs inquiétudes et je dois entendre leur désarroi. Les viticulteurs sont confrontés à une concurrence exacerbée alors qu'ils ne peuvent lutter à armes égales. Ils ont donc un sentiment d'injustice. Il faut absolument rééquilibrer les conditions de cette concurrence. Aussi, je compte bien au cours de cette rencontre leur présenter des éléments de réponses concrets. Nous ne pouvons laisser tomber la viticulture française qui est stratégique pour l'exportation française et l'économie rurale.
Q - Sur l'Europe, les sondages ne vous sont toujours pas favorables
R - Les sondages, on verra bien ce qu'il en sera le 29 mai. Toutefois, je refuse de prendre le "non" comme la seule expression d'une mauvaise humeur passagère car ce serait peu respectueux des craintes qui sont exprimées. Je ne voudrais pas qu'on refasse l'erreur qu'on fait les Socialistes en 2002, en niant ou en minimisant l'angoisse des Français face à l'insécurité. Les craintes face à l'Europe, il faut y répondre concrètement pour faire comprendre l'importance des enjeux.
Q - Comment ?
R - Tous ceux qui considèrent que l'Europe ne répond pas à leurs aspirations doivent comprendre qu'en votant "oui", ils se donnent la chance de la changer. Le "non" malheureusement, conduirait l'Europe à l'immobilisme, et donc à garder l'Europe d'aujourd'hui avec toutes ses imperfections. C'est justement pour la changer, pour la faire bouger, pour la bousculer qu'il faut voter "oui". Et c'est en disant "oui" qu'on aura une Europe plus efficace, plus démocratique, plus humaine. Une Europe qui nous protège mieux. C'est, par ailleurs, la première fois qu'un texte européen a des objectifs sociaux aussi précisément revendiqués et assumés.
Q - Mais si le "non" l'emportait, quels enseignements faudrait-il tirer ?
R - Il est encore beaucoup trop tôt pour en parler. D'autant que les derniers sondages confirment un regain du "oui" dans les intentions de vote. Je fais campagne et je garde toute l'espérance qui est la mienne dans le choix des Français qui savent au-delà des contingences du jour tout ce que l'Europe nous a apporté en termes de paix et de prospérité.
Q - Mais n'avez-vous pas dit qu'en cas d'échec, il faudrait suivre l'exemple du général de Gaulle en 1969 ?
R - Non, je crois au contraire que si on veut que le référendum vive, il faut le dégager de conséquences politiques de cette nature. Parce que sinon il n'y aura plus de référendum mais des plébiscites. Quand j'ai évoqué 1969, c'était pour rappeler qu'à l'époque les gens n'ont pas répondu à la question, qu'ils ont exprimé leurs craintes.
Q - Après une campagne plus pédagogique, on constate un regain du "oui" dans les derniers sondages. Le succès du "non" serait-il lié à un manque d'explications ?
R - Pas forcément, même si les gens sont très demandeurs d'informations. Je pense que la tentation du "non" est plutôt une tentation de faire l'amalgame de toutes les souffrances, de toutes les craintes, de toutes les incompréhensions accumulées ces derniers mois. Mais en faisant cela on ne résout aucun problème, bien au contraire on les aggrave. Le débat européen n'a pas été suffisamment approfondi. Les Français ont le sentiment que l'Europe s'est faite trop souvent sans eux.
Q - Vous êtes donc confiant ?
R - Je suis vigilant parce que si j'étais confiant je ne me donnerais pas autant de mal. N'oublions pas que quand on donne la parole aux Français, on ne sait jamais quelle réponse ils vont nous faire. Ce n'est jamais une décision neutre. Elle exige de tous un engagement sans faille. C'est ce que fait toute l'UMP.
Q - Est-ce à dire qu'on n'aurait pas dû consulter les Français sur cette question ?
R - Bien au contraire, je pense que c'est une bonne décision d'en appeler à tous les Français. C'est un choix très important qui devait nous être soumis. On ne pouvait pas continuer à construire l'Europe sans demander l'avis des Français. Je crois à la portée profondément démocratique du référendum.
Q - Qu'attendez-vous de l'intervention de jeudi soir du Président de la République ?
R - Qu'il fasse comprendre aux Français les enjeux d'une consultation à la dimension historique. Ce n'est pas tous les jours que l'on est appelé à approuver une Constitution.
(Source http://www.u-m-p.org, le 20 avril 2005)