Interview de M. Bernard Accoyer, président du groupe parlementaire UMP à l'Assemblée nationale, dans "Le Parisien" du 3 mai 2005, sur la campagne du référendum sur la Constitution européenne et sur la suppression du lundi de Pencôte férié.

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Média : Le Parisien

Texte intégral

Q - Constatez-vous, sur le terrain, une remontée du oui ?
R - Il ne faut jamais oublier que les sondages sont un piètre moyen de pronostic. Par conséquent, prudence ! Mais il est vrai que les députés UMP constatent actuellement une vive attente d'explication de nos concitoyens. Nos arguments sont convaincants.
Dans cette campagne, il y a d'abord eu le temps de la protestation. Les partisans du non ont voulu mettre sur le dos de la Constitution toutes les inquiétudes des Français. Ils leur ont fait croire qu'en disant non, leurs problèmes seraient réglés.
Maintenant vient le temps de la raison, des explications et du rationnel. Le président de la République a fait le choix de la démocratie pour que chaque Français s'approprie l'enjeu du débat. La France ne peut pas s'affaiblir au moment où, dans le cadre de la mondialisation, elle est confrontée, comme tous les pays à haut niveau de vie et de protection sociale, à la montée en puissance de gigantesques pays, telles la Chine ou l'Inde.
Q - Réclamez-vous, comme Dominique de Villepin, une " nouvelle impulsion " après le 29 mai ?
R - Cette question est de la compétence du chef de l'Etat. Ce que je peux dire, c'est que, pour l'après-29 mai, les députés UMP attendent des réponses du gouvernement adaptées, au plus près des inquiétudes des Français.
Les réformes indispensables et lourdes que nous avons faites durant trois ans sont bonnes. Nous voulons maintenant qu'elles s'appliquent bien et collent donc au terrain. Plutôt que de nous lancer dans de grandes réformes nouvelles, consacrons-nous à une bonne application de ce que nous avons voté.
Q - Le lundi de Pentecôte travaillé s'annonce comme une belle pagaille...
R - Je voudrais rappeler le principe de ce jour férié travaillé : c'est une journée de solidarité qui doit financer l'aide en faveur des personnes âgées et handicapées. On ne peut quand même pas être contre la solidarité, surtout vis-à-vis des personnes dépendantes.
Cette mesure n'est pas inégalitaire, contrairement à ce que certains disent : les revenus du patrimoine, les professions libérales, les travailleurs indépendants sont également concernés.

Q - François Hollande dit que, quand la gauche reviendra au pouvoir, elle rétablira le lundi de Pentecôte férié...
R - C'est inquiétant. Le PS n'a toujours pas compris. Pire : il refuse de comprendre. La solidarité ne peut être financée que par le travail. La gauche française est décidément la plus archaïque du monde.
(Source http://www.ump.assemblee-nationale.fr, le 4 mai 2005)