Texte intégral
Q- Avec J.-F. Copé, nous allons évoquer notamment les rendez-vous européens qui sont importants, d'abord parce qu'on l'a vu les intentions de voter non au référendum sur la Constitution européenne montent, et puis les chefs d'Etat et de gouvernement se réunissent aujourd'hui à Bruxelles après avoir presque trouvé un accord sur l'assouplissement du Pacte de stabilité et de croissance. Donc un contexte un peu compliqué, qui vous fait dire quoi, que finalement le non qui monte est moins dangereux qu'on pourrait l'imaginer ?
R- Ah bien non, ce n'est pas ça que je veux dire. Ce qui est vrai, c'est qu'il faut qu'on se bouge, il faut qu'on se bouge, parce que si on regarde simplement les sondages en faveur du non monter, effectivement on n'ira pas très loin. La réalité elle est très simple. Il faut d'abord commencer par relever le défi, relever le défi des partisans du non pour aller sur leur terrain discuter avec eux et débattre avec eux, d'abord de leurs arguments, pour les démonter, et puis naturellement faire campagne pour le oui. C'est comme ça qu'il faut qu'on fasse. Si on regarde simplement le temps passer, on n'y arrivera pas, et les arguments d'un Fabius, d'un Villiers ou d'un Le Pen, il faut qu'on les démonte.
Q- Cela veut dire que demain, si P. de Villiers demande de faire un débat avec lui, vous êtes d'accord ?
R- Bien sûr. Ecoutez, si on regarde les choses dans le détail, on ne peut pas d'un côté, comme P. de Villiers par exemple, ou d'autres, dénoncer les dangers de la concurrence...
Q- Ici même, hier, il disait Bolkestein/Frankenstein, qu'il appelle d'ailleurs gracieusement, c'est épouvantable, n'importe quel ouvrier, vous allez prendre les pages jaunes du bottin à Varsovie pour faire venir votre plombier zingueur, et il va piquer l'emploi des français, voilà.
R- Là-dessus, il a raison, mais tout le monde a raison, puisque la meilleure démonstration, c'est le président de la République lui-même qui a dit clairement que cette directive n'était pas acceptable du tout en l'état, qu'elle devait être remise à plat et c'est naturellement à ça qu'on travaille.
Q- De toute façon elle est confuse, déjà personne n'y comprend rien.
R- Non, mais un elle est confuse, deux elle est totalement incohérente avec l'esprit et l'idée que nous nous faisons de l'Europe, et donc en l'état, elle n'est pas acceptable. Ce que je veux simplement rappeler c'est que ce n'est pas lié à la constitution européenne, c'est tout l'inverse. Si la Constitution européenne est adoptée, des directives comme celle-là auront beaucoup plus de mal à voir le jour, ne serait-ce que parce que l'on renforce la minorité de blocage, donc la capacité de certains pays de dire non, au sein de l'Europe, grâce à la nouvelle Constitution. Vous savez, le nombre d'arguments qu'on peut mettre en avant pour donner envie aux Français de voter oui, sont très importants. Donc il faut qu'on les décline les uns après les autres, et on ne va pas se laisser simplement imposer les arguments du non sans répondre. Il faut qu'on bouge maintenant.
Q- Ce qui s'est passé quand les ministres de l'Economie et des Finances ont négocié l'aménagement du pacte de stabilité et de croissance, c'est un signal...
R- Mais c'est la démonstration parfaite que, comme l'a d'ailleurs dit T. Breton à plusieurs reprises, lorsque la France est à la table des négociations avec l'Allemagne et un certain nombre d'autres pays, les choses bougent et la politique reprend ses droits au service des citoyens. C'est sûr que si la France n'est pas à la table des négociations, il ne se passera rien, parce qu'elle en est le moteur.
Q- Vous voulez dire que là vous avez eu raison de la technostructure et qu'en effet le politique a primé ?
R- Ecoutez, on en a la meilleure démonstration. Le pacte de stabilité, c'est cette idée que l'euro pour que ça marche il faut naturellement maintenir d'être en dessous des 3% de déficit, ça c'est très important. Mais qu'est-ce qui s'est passé ? C'est qu'on l'a appliqué de manière très brutale sans tenir compte de la situation de la conjoncture, sans tenir compte du fait qu'il y a des pays qui font des réformes. Désormais, on va en tenir compte. Regardez le cas de la France. La France elle investit pour l'avenir, dans la recherche en particulier, et elle investit dans l'aide au développement vers l'extérieur. La France elle se modernise, elle fait des réformes de structures, qui sont douloureuses mais qui marchent, les retraites, la Sécu etc., Je ne vois pas au nom de quoi on ne tiendrait pas compte de cela pour la France qui le fait alors que d'autres pays européens ne le font pas. C'est tout le combat et l'initiative qu'a pris le président de la République depuis de nombreux mois maintenant, et qui est en train, je l'espère, de trouver son aboutissement en ce moment même, et de ce point de vue T. Breton a fait un travail fantastique à Bruxelles en obtenant de la part des pays membres un accord très important.
Q- Il va y avoir ambiance club, si je puis dire, ce soir au sommet des chefs d'Etats, parce qu'on a entendu tout à l'heure M. Barroso, le président de la Commission européenne, qui était très énervé et qui a dit que franchement, si les Français votaient non au référendum parce qu'ils ne comprenaient rien à la directive Bolkestein, ce n'était pas son problème, et qu'il fallait que l'Europe avance et qu'il n'allait pas à chaque fois arrêter de faire de la politique européenne pour faire plaisir à tel ou tel Etat membre. En gros.
R- Je vais vous dire, il y a un point sur lequel il a tout à fait raison : chacun son boulot, ce n'est pas à lui de faire campagne. Nous, en revanche, notre objectif il est de rappeler à tout le monde, aux Français bien sûr, mais aussi aux membres de la Commission, à nos partenaires européens, que l'Europe c'est aussi l'Europe politique, que le poids des chefs d'Etat et de gouvernement, des membres de cette Europe, il est essentiel. Donc, on le voit bien, on vient de le voir sur les questions de budgets, car désormais les pays qui se réforment, qui se modernisent, on va en tenir compte. De la même manière, quand on ne veut pas d'une directive, qui est totalement inadaptée à l'esprit de la Constitution, à la préservation de notre modèle social...
Q- Mais on est les seuls en Europe à ne pas la vouloir, les autres disent que ce n'est pas si mal la libération des services.
R- Non, ne dites pas ça, n'écoutez pas que de Villiers, c'est bien d'avoir tout le monde en tête.
Q- Non, j'essaie d'écouter tout le monde, franchement.
R- Oui, mais alors justement, donc dans ce cas je dois vous dire que nous ne sommes pas les seuls. Nous sommes au moins quatre pays qui sommes extrêmement réservés, sans compter d'autres qui sur des points particuliers émettent des réserves. Et en tout état de cause, notre position est une position très forte de réserve et d'opposition par rapport à cette directive en l'état, puisqu'elle est contraire à l'esprit et à l'idée que nous nous faisons de l'Europe. Donc c'est ça qui n'est pas acceptable.
Q- Monsieur Bolkestein dit qu'il va venir en France pour, je ne sais pas, expliquer... Vous allez le rencontrer ?
R- Non... pourquoi pas le débat, le débat c'est très bien, tout est très bien, la seule chose, c'est que sur tous ces sujets nous allons faire campagne. On va démonter point par point les arguments du non et montrer aux Français que l'avenir de nos enfants passe par l'Europe. On ne peut pas d'un côté s'angoisser sur le développement de la Chine, les Etats-Unis, les grands blocs mondiaux, et de l'autre s'interroger sur le fait de savoir est-ce qu'on renforce l'Europe ou pas ?
Q- Mais est-ce qu'il n'y a pas dans le non, à un moment donné, qui monte comme ça, une sorte de retournement de tendance, qui est un non de ras-le-bol, et qui au fond est un non qui va au-delà du non à la Constitution, qui est un non à Raffarin, qui est un non aux institutions, qui est un non de, voilà, ça va bien, on met tout en l'air, très français quoi au fond.
R- Oui, il y a sans doute un peu de ça, mais c'est pour ça que nous il faut qu'on mette là aussi les pieds dans le plat en disant : "attendez, ne nous trompons pas, parce que les lendemains de non ils sont un peu compliqués à vivre !". Il faut savoir ce que ça veut dire. Ça veut dire qu'on s'exclut de la table, ça veut dire clairement qu'on dit finalement on ne sait plus très bien ce qu'on veut pour l'Europe, mais qu'on ne veut pas d'une Europe qui renforce des pouvoirs politiques et démocratiques, et qui renforce le poids de la France en Europe.
Q- Et on change de Premier ministre, s'il y a un non qui l'emporte ?
R- Non, très honnêtement, là vous-même vous tombez dans le panneau de ceux qui disent ça puisqu'en réalité vous revenez sur un problème de politique intérieure, ce n'est pas le sujet.
Q- Ça va se poser à un moment donné.
R- Je propose d'abord qu'on essaie de faire campagne, qu'on gagne - pour ceux qui sont les partisans du oui. Après, on se reparle, de toute façon vous me réinviterez, le sujet il n'est pas là aujourd'hui, le sujet...
Q- Oui, vous ne répondrez pas aujourd'hui, j'ai bien compris.
R- Le sujet il est surtout, encore une fois je le répète, de prendre les arguments point par point et de donner un rendez-vous historique aux Français.
Q- Les Français en ce moment sont en train de bûcher, si je puis dire, leur déclaration d'impôt.
R- Oui, absolument.
Q- Elle est simplifiée cette année, avec quand même un truc qui est un peu compliqué surtout pour ceux qui nous regardent, qui ont forcément la télévision, c'est la case qu'il faut cocher. On coche dans quel cas ?
R- Alors si ceux qui nous regardent, nous regardent grâce à leur téléviseur, il faut surtout qu'ils ne se trompent pas. On ne coche la case que si on n'a pas de téléviseur.
Q- Donc ceux qui nous regardent ne cochent pas, et allez voir votregrand-mère qui n'a pas la télévision, et vous lui dites de cocher la case, c'est ça. Et si ça ne correspond pas les services vérifient...
R- Alors il y a un autre sujet qui est important : la déclaration simplifiée, chacun doit l'avoir bien à l'esprit, c'est que désormais on peut la remplir en 5 minutes. Quand on a une déclaration simplifiée ça va très vite si on a simplement des salaires ou des pensions.
Q- Dernière question. Les négociations sur les fonctionnaires, ça commence aujourd'hui. Les syndicats attendent un signal fort du Gouvernement, ils demandent au moins 1,8% d'augmentation pour rattraper la baisse du pouvoir d'achat. Vous avez un peu de grain à moudre, comme disait A. Bergeron dans des époques reculées ?
R- Ces rencontres sont très importantes, avec les syndicats de fonctionnaires. L'esprit dans lequel nous sommes est le suivant. Premièrement, on l'a dit, l'ouverture, notamment sur la question des rémunérations, le message sur le pouvoir d'achat il est reçu 5/5, et le deuxième mot c'est celui de la responsabilité, les marges de manuvre budgétaires elles ne sont pas illimitées. Et le troisième, c'est celui du gagnant-gagnant. Nous devons ensemble réfléchir à tous les sujets, et c'est ça la mission de mon collègue R. Dutreil, la modernisation de la fonction publique est un élément évidemment tout à fait essentiel et fait partie de ces discussions.
(Source : premier-ministre, Service d'information du gouvernement, le 23 mars 2005)
R- Ah bien non, ce n'est pas ça que je veux dire. Ce qui est vrai, c'est qu'il faut qu'on se bouge, il faut qu'on se bouge, parce que si on regarde simplement les sondages en faveur du non monter, effectivement on n'ira pas très loin. La réalité elle est très simple. Il faut d'abord commencer par relever le défi, relever le défi des partisans du non pour aller sur leur terrain discuter avec eux et débattre avec eux, d'abord de leurs arguments, pour les démonter, et puis naturellement faire campagne pour le oui. C'est comme ça qu'il faut qu'on fasse. Si on regarde simplement le temps passer, on n'y arrivera pas, et les arguments d'un Fabius, d'un Villiers ou d'un Le Pen, il faut qu'on les démonte.
Q- Cela veut dire que demain, si P. de Villiers demande de faire un débat avec lui, vous êtes d'accord ?
R- Bien sûr. Ecoutez, si on regarde les choses dans le détail, on ne peut pas d'un côté, comme P. de Villiers par exemple, ou d'autres, dénoncer les dangers de la concurrence...
Q- Ici même, hier, il disait Bolkestein/Frankenstein, qu'il appelle d'ailleurs gracieusement, c'est épouvantable, n'importe quel ouvrier, vous allez prendre les pages jaunes du bottin à Varsovie pour faire venir votre plombier zingueur, et il va piquer l'emploi des français, voilà.
R- Là-dessus, il a raison, mais tout le monde a raison, puisque la meilleure démonstration, c'est le président de la République lui-même qui a dit clairement que cette directive n'était pas acceptable du tout en l'état, qu'elle devait être remise à plat et c'est naturellement à ça qu'on travaille.
Q- De toute façon elle est confuse, déjà personne n'y comprend rien.
R- Non, mais un elle est confuse, deux elle est totalement incohérente avec l'esprit et l'idée que nous nous faisons de l'Europe, et donc en l'état, elle n'est pas acceptable. Ce que je veux simplement rappeler c'est que ce n'est pas lié à la constitution européenne, c'est tout l'inverse. Si la Constitution européenne est adoptée, des directives comme celle-là auront beaucoup plus de mal à voir le jour, ne serait-ce que parce que l'on renforce la minorité de blocage, donc la capacité de certains pays de dire non, au sein de l'Europe, grâce à la nouvelle Constitution. Vous savez, le nombre d'arguments qu'on peut mettre en avant pour donner envie aux Français de voter oui, sont très importants. Donc il faut qu'on les décline les uns après les autres, et on ne va pas se laisser simplement imposer les arguments du non sans répondre. Il faut qu'on bouge maintenant.
Q- Ce qui s'est passé quand les ministres de l'Economie et des Finances ont négocié l'aménagement du pacte de stabilité et de croissance, c'est un signal...
R- Mais c'est la démonstration parfaite que, comme l'a d'ailleurs dit T. Breton à plusieurs reprises, lorsque la France est à la table des négociations avec l'Allemagne et un certain nombre d'autres pays, les choses bougent et la politique reprend ses droits au service des citoyens. C'est sûr que si la France n'est pas à la table des négociations, il ne se passera rien, parce qu'elle en est le moteur.
Q- Vous voulez dire que là vous avez eu raison de la technostructure et qu'en effet le politique a primé ?
R- Ecoutez, on en a la meilleure démonstration. Le pacte de stabilité, c'est cette idée que l'euro pour que ça marche il faut naturellement maintenir d'être en dessous des 3% de déficit, ça c'est très important. Mais qu'est-ce qui s'est passé ? C'est qu'on l'a appliqué de manière très brutale sans tenir compte de la situation de la conjoncture, sans tenir compte du fait qu'il y a des pays qui font des réformes. Désormais, on va en tenir compte. Regardez le cas de la France. La France elle investit pour l'avenir, dans la recherche en particulier, et elle investit dans l'aide au développement vers l'extérieur. La France elle se modernise, elle fait des réformes de structures, qui sont douloureuses mais qui marchent, les retraites, la Sécu etc., Je ne vois pas au nom de quoi on ne tiendrait pas compte de cela pour la France qui le fait alors que d'autres pays européens ne le font pas. C'est tout le combat et l'initiative qu'a pris le président de la République depuis de nombreux mois maintenant, et qui est en train, je l'espère, de trouver son aboutissement en ce moment même, et de ce point de vue T. Breton a fait un travail fantastique à Bruxelles en obtenant de la part des pays membres un accord très important.
Q- Il va y avoir ambiance club, si je puis dire, ce soir au sommet des chefs d'Etats, parce qu'on a entendu tout à l'heure M. Barroso, le président de la Commission européenne, qui était très énervé et qui a dit que franchement, si les Français votaient non au référendum parce qu'ils ne comprenaient rien à la directive Bolkestein, ce n'était pas son problème, et qu'il fallait que l'Europe avance et qu'il n'allait pas à chaque fois arrêter de faire de la politique européenne pour faire plaisir à tel ou tel Etat membre. En gros.
R- Je vais vous dire, il y a un point sur lequel il a tout à fait raison : chacun son boulot, ce n'est pas à lui de faire campagne. Nous, en revanche, notre objectif il est de rappeler à tout le monde, aux Français bien sûr, mais aussi aux membres de la Commission, à nos partenaires européens, que l'Europe c'est aussi l'Europe politique, que le poids des chefs d'Etat et de gouvernement, des membres de cette Europe, il est essentiel. Donc, on le voit bien, on vient de le voir sur les questions de budgets, car désormais les pays qui se réforment, qui se modernisent, on va en tenir compte. De la même manière, quand on ne veut pas d'une directive, qui est totalement inadaptée à l'esprit de la Constitution, à la préservation de notre modèle social...
Q- Mais on est les seuls en Europe à ne pas la vouloir, les autres disent que ce n'est pas si mal la libération des services.
R- Non, ne dites pas ça, n'écoutez pas que de Villiers, c'est bien d'avoir tout le monde en tête.
Q- Non, j'essaie d'écouter tout le monde, franchement.
R- Oui, mais alors justement, donc dans ce cas je dois vous dire que nous ne sommes pas les seuls. Nous sommes au moins quatre pays qui sommes extrêmement réservés, sans compter d'autres qui sur des points particuliers émettent des réserves. Et en tout état de cause, notre position est une position très forte de réserve et d'opposition par rapport à cette directive en l'état, puisqu'elle est contraire à l'esprit et à l'idée que nous nous faisons de l'Europe. Donc c'est ça qui n'est pas acceptable.
Q- Monsieur Bolkestein dit qu'il va venir en France pour, je ne sais pas, expliquer... Vous allez le rencontrer ?
R- Non... pourquoi pas le débat, le débat c'est très bien, tout est très bien, la seule chose, c'est que sur tous ces sujets nous allons faire campagne. On va démonter point par point les arguments du non et montrer aux Français que l'avenir de nos enfants passe par l'Europe. On ne peut pas d'un côté s'angoisser sur le développement de la Chine, les Etats-Unis, les grands blocs mondiaux, et de l'autre s'interroger sur le fait de savoir est-ce qu'on renforce l'Europe ou pas ?
Q- Mais est-ce qu'il n'y a pas dans le non, à un moment donné, qui monte comme ça, une sorte de retournement de tendance, qui est un non de ras-le-bol, et qui au fond est un non qui va au-delà du non à la Constitution, qui est un non à Raffarin, qui est un non aux institutions, qui est un non de, voilà, ça va bien, on met tout en l'air, très français quoi au fond.
R- Oui, il y a sans doute un peu de ça, mais c'est pour ça que nous il faut qu'on mette là aussi les pieds dans le plat en disant : "attendez, ne nous trompons pas, parce que les lendemains de non ils sont un peu compliqués à vivre !". Il faut savoir ce que ça veut dire. Ça veut dire qu'on s'exclut de la table, ça veut dire clairement qu'on dit finalement on ne sait plus très bien ce qu'on veut pour l'Europe, mais qu'on ne veut pas d'une Europe qui renforce des pouvoirs politiques et démocratiques, et qui renforce le poids de la France en Europe.
Q- Et on change de Premier ministre, s'il y a un non qui l'emporte ?
R- Non, très honnêtement, là vous-même vous tombez dans le panneau de ceux qui disent ça puisqu'en réalité vous revenez sur un problème de politique intérieure, ce n'est pas le sujet.
Q- Ça va se poser à un moment donné.
R- Je propose d'abord qu'on essaie de faire campagne, qu'on gagne - pour ceux qui sont les partisans du oui. Après, on se reparle, de toute façon vous me réinviterez, le sujet il n'est pas là aujourd'hui, le sujet...
Q- Oui, vous ne répondrez pas aujourd'hui, j'ai bien compris.
R- Le sujet il est surtout, encore une fois je le répète, de prendre les arguments point par point et de donner un rendez-vous historique aux Français.
Q- Les Français en ce moment sont en train de bûcher, si je puis dire, leur déclaration d'impôt.
R- Oui, absolument.
Q- Elle est simplifiée cette année, avec quand même un truc qui est un peu compliqué surtout pour ceux qui nous regardent, qui ont forcément la télévision, c'est la case qu'il faut cocher. On coche dans quel cas ?
R- Alors si ceux qui nous regardent, nous regardent grâce à leur téléviseur, il faut surtout qu'ils ne se trompent pas. On ne coche la case que si on n'a pas de téléviseur.
Q- Donc ceux qui nous regardent ne cochent pas, et allez voir votregrand-mère qui n'a pas la télévision, et vous lui dites de cocher la case, c'est ça. Et si ça ne correspond pas les services vérifient...
R- Alors il y a un autre sujet qui est important : la déclaration simplifiée, chacun doit l'avoir bien à l'esprit, c'est que désormais on peut la remplir en 5 minutes. Quand on a une déclaration simplifiée ça va très vite si on a simplement des salaires ou des pensions.
Q- Dernière question. Les négociations sur les fonctionnaires, ça commence aujourd'hui. Les syndicats attendent un signal fort du Gouvernement, ils demandent au moins 1,8% d'augmentation pour rattraper la baisse du pouvoir d'achat. Vous avez un peu de grain à moudre, comme disait A. Bergeron dans des époques reculées ?
R- Ces rencontres sont très importantes, avec les syndicats de fonctionnaires. L'esprit dans lequel nous sommes est le suivant. Premièrement, on l'a dit, l'ouverture, notamment sur la question des rémunérations, le message sur le pouvoir d'achat il est reçu 5/5, et le deuxième mot c'est celui de la responsabilité, les marges de manuvre budgétaires elles ne sont pas illimitées. Et le troisième, c'est celui du gagnant-gagnant. Nous devons ensemble réfléchir à tous les sujets, et c'est ça la mission de mon collègue R. Dutreil, la modernisation de la fonction publique est un élément évidemment tout à fait essentiel et fait partie de ces discussions.
(Source : premier-ministre, Service d'information du gouvernement, le 23 mars 2005)