Texte intégral
Q- S. Lepeltier, vous êtes le ministre de l'Ecologie et du Développement durable. Alors, un petit rappel : la moitié du territoire français est classé en zone vulnérable pour les nitrates ; les pesticides, eux, sont présents dans 75% des cours d'eau et la moitié des nappes souterraines. Mais voilà, le texte n'impose aucune nouvelle taxe aux agriculteurs en dépit de leur responsabilité dans la pollution des eaux avec les pesticides, les nitrates. S. Lepeltier, on ne veut pas s'attirer les foudres des agriculteurs ? On baisse les bras ? On laisse faire Bruxelles ?
R- Ecoutez, plutôt que de leur donner un droit à polluer en leur faisant payer une taxe, je préfère leur interdire progressivement de polluer, et c'est l'objet de ce projet de loi sur l'eau, c'est de faire en sorte que d'ici 10 ans nous ayons dans la nature une eau potable de totale qualité. Alors pour cela, je prévois des plans d'action, par cours d'eau, c'est-à-dire des mesures pour tous ceux qui sont concernés, les industriels, les agriculteurs bien sûr, mais aussi les collectivités locales. Et puis dans le cadre de la Politique agricole commune, il y a ce que l'on appelle maintenant, qui est mis en place dans cette réforme de la Politique agricole commune, "la conditionnalité des aides", c'est-à-dire que, nous allons obliger à certains procédés de production, une limitation de l'utilisation de l'azote, par exemple, qui est responsable des nitrates, et puis la mise en place de bandes enherbées le long des cours d'eau, qui captent les nitrates, et c'est comme cela que nous aboutirons et que nous réussirons pour diminuer la pollution.
Q- Cela va arriver quand, à quelle échéance ? En 2050 ? 2070... ?
R- Non, c'est au cours des années qui viennent, il ne faut pas caricaturer une action que nous menons avec détermination. Et l'objectif, encore une fois, c'est que d'ici à 10 ans nous ayons cette eau potable de totale qualité, parce que cela nous donnera des cours d'eau écologiques et vivants, riches en poissons, une production d'eau potable naturellement moins chère, puisqu'il faudra moins de traitements, et puis surtout un lien santé-environnement dans l'agriculture et dans l'industrie, sans risques. Il faut bien voir que nous sommes aujourd'hui dans une modification complète avec cette réforme de la Politique agricole commune, il y a des perturbations, un déséquilibre de certaines exploitations agricoles, et le but n'est naturellement pas de taxer plus, mais d'avoir une efficacité environnementale.
Q- Tout de même S. Lepeltier, je ne veux pas caricaturer, mais d'autres rappels : les agriculteurs émettent la plus grande partie des nitrates et des pesticides, ils acquittent 1% des redevances aux agences de l'eau qui leur versent sept fois plus d'aides à la dépollution. Un autre rappel : alors que l'irrigation concerne près de 70% de l'eau en France, plus de 80% des redevances sont payées par les ménages, comment comptez-vous convaincre l'opinion ?
R- Ce qu'il faut bien voir c'est que, lorsque les particuliers payent leur eau et payent en particulier une redevance, ils en ont le retour par tous les investissements qui sont faits au niveau des collectivités locales. Il faut bien voir que les besoins sont gigantesques dans les années qui viennent, en matière d'assainissement, le besoin est de 4 à 5 milliards d'euros d'investissements par an, en matière d'investissements pour assainir, et pour assainir en particulier les communes, nous avons besoin de ces moyens financiers. Et l'objectif de ma loi c'est de donner les moyens aux collectivités locales de faire face financièrement aux besoins en eau potable et en assainissement, et ce, sans augmenter le prix de l'eau. Donc il y a là toute une réorganisation strictement indispensable, nous allons conforter les agences de l'eau et nous allons, comme je le disais tout à l'heure, mettre en place des plans d'action au niveau des cours d'eau.
Q- EDF conteste le passage à 10%, pourtant prévu par la loi depuis quelques années, sur la restriction justement, la réglementation sur les barrages. Les écologistes la jugent laxiste, les producteurs d'électricité trop contraignante. C'est vrai que le projet supprime le classement actuel en cours d'eau réservés, on ne peut pas construire de barrages et laisse aux préfets le soin de créer de nouvelles listes, cela va grever la valeur d'EDF. C'est important justement dans le cadre de la privatisation prochaine, enfin en tout cas de l'entrée en Bourse.
R- Ce qui est important, c'est de trouver vraiment un équilibre entre, d'une part, les énergies renouvelables, et quand EDF fait de l'hydroélectricité il utilise l'eau qui est une énergie renouvelable, il ne faut pas que cela se fasse contre l'équilibre écologique des cours d'eau comme cela s'est fait depuis 30 à 40 ans maintenant. Ce n'est pas parce que depuis 30 à 40 ans on a permis de faire de l'hydroélectricité sans trop se préoccuper de l'état de la qualité de l'eau et de l'état écologique des eaux, qu'il faut continuer à le faire. Donc ce projet de loi sur l'eau c'est justement de trouver cet équilibre. Et quelquefois, quand j'entends les critiques qui sont faites, je me dis que l'on n'a pas lu jusqu'au bout ce projet de loi qui prévoit justement de trouver les mesures pour faire en sorte, par exemple que les poissons puissent remonter le long des cours d'eau, les poissons en particulier qui sont des poissons qui vivent, à la fois, en eau de mer et en eau douce, je pense bien sûr au saumon. Et là, il y a toute une qualité à faire qui va dans le sens de cet équilibre écologique. Et il faut là, bien sûr, qu'EDF fasse des efforts qui n'ont pas été faits par le passé, c'est une transition nécessaire.
(Source : premier-ministre, Service d'information du gouvernement, le 6 avril 2005)
R- Ecoutez, plutôt que de leur donner un droit à polluer en leur faisant payer une taxe, je préfère leur interdire progressivement de polluer, et c'est l'objet de ce projet de loi sur l'eau, c'est de faire en sorte que d'ici 10 ans nous ayons dans la nature une eau potable de totale qualité. Alors pour cela, je prévois des plans d'action, par cours d'eau, c'est-à-dire des mesures pour tous ceux qui sont concernés, les industriels, les agriculteurs bien sûr, mais aussi les collectivités locales. Et puis dans le cadre de la Politique agricole commune, il y a ce que l'on appelle maintenant, qui est mis en place dans cette réforme de la Politique agricole commune, "la conditionnalité des aides", c'est-à-dire que, nous allons obliger à certains procédés de production, une limitation de l'utilisation de l'azote, par exemple, qui est responsable des nitrates, et puis la mise en place de bandes enherbées le long des cours d'eau, qui captent les nitrates, et c'est comme cela que nous aboutirons et que nous réussirons pour diminuer la pollution.
Q- Cela va arriver quand, à quelle échéance ? En 2050 ? 2070... ?
R- Non, c'est au cours des années qui viennent, il ne faut pas caricaturer une action que nous menons avec détermination. Et l'objectif, encore une fois, c'est que d'ici à 10 ans nous ayons cette eau potable de totale qualité, parce que cela nous donnera des cours d'eau écologiques et vivants, riches en poissons, une production d'eau potable naturellement moins chère, puisqu'il faudra moins de traitements, et puis surtout un lien santé-environnement dans l'agriculture et dans l'industrie, sans risques. Il faut bien voir que nous sommes aujourd'hui dans une modification complète avec cette réforme de la Politique agricole commune, il y a des perturbations, un déséquilibre de certaines exploitations agricoles, et le but n'est naturellement pas de taxer plus, mais d'avoir une efficacité environnementale.
Q- Tout de même S. Lepeltier, je ne veux pas caricaturer, mais d'autres rappels : les agriculteurs émettent la plus grande partie des nitrates et des pesticides, ils acquittent 1% des redevances aux agences de l'eau qui leur versent sept fois plus d'aides à la dépollution. Un autre rappel : alors que l'irrigation concerne près de 70% de l'eau en France, plus de 80% des redevances sont payées par les ménages, comment comptez-vous convaincre l'opinion ?
R- Ce qu'il faut bien voir c'est que, lorsque les particuliers payent leur eau et payent en particulier une redevance, ils en ont le retour par tous les investissements qui sont faits au niveau des collectivités locales. Il faut bien voir que les besoins sont gigantesques dans les années qui viennent, en matière d'assainissement, le besoin est de 4 à 5 milliards d'euros d'investissements par an, en matière d'investissements pour assainir, et pour assainir en particulier les communes, nous avons besoin de ces moyens financiers. Et l'objectif de ma loi c'est de donner les moyens aux collectivités locales de faire face financièrement aux besoins en eau potable et en assainissement, et ce, sans augmenter le prix de l'eau. Donc il y a là toute une réorganisation strictement indispensable, nous allons conforter les agences de l'eau et nous allons, comme je le disais tout à l'heure, mettre en place des plans d'action au niveau des cours d'eau.
Q- EDF conteste le passage à 10%, pourtant prévu par la loi depuis quelques années, sur la restriction justement, la réglementation sur les barrages. Les écologistes la jugent laxiste, les producteurs d'électricité trop contraignante. C'est vrai que le projet supprime le classement actuel en cours d'eau réservés, on ne peut pas construire de barrages et laisse aux préfets le soin de créer de nouvelles listes, cela va grever la valeur d'EDF. C'est important justement dans le cadre de la privatisation prochaine, enfin en tout cas de l'entrée en Bourse.
R- Ce qui est important, c'est de trouver vraiment un équilibre entre, d'une part, les énergies renouvelables, et quand EDF fait de l'hydroélectricité il utilise l'eau qui est une énergie renouvelable, il ne faut pas que cela se fasse contre l'équilibre écologique des cours d'eau comme cela s'est fait depuis 30 à 40 ans maintenant. Ce n'est pas parce que depuis 30 à 40 ans on a permis de faire de l'hydroélectricité sans trop se préoccuper de l'état de la qualité de l'eau et de l'état écologique des eaux, qu'il faut continuer à le faire. Donc ce projet de loi sur l'eau c'est justement de trouver cet équilibre. Et quelquefois, quand j'entends les critiques qui sont faites, je me dis que l'on n'a pas lu jusqu'au bout ce projet de loi qui prévoit justement de trouver les mesures pour faire en sorte, par exemple que les poissons puissent remonter le long des cours d'eau, les poissons en particulier qui sont des poissons qui vivent, à la fois, en eau de mer et en eau douce, je pense bien sûr au saumon. Et là, il y a toute une qualité à faire qui va dans le sens de cet équilibre écologique. Et il faut là, bien sûr, qu'EDF fasse des efforts qui n'ont pas été faits par le passé, c'est une transition nécessaire.
(Source : premier-ministre, Service d'information du gouvernement, le 6 avril 2005)