Texte intégral
Messieurs les ministres,
Monsieur le Président de l'Association des Maires de France,
Messieurs les Maires,
Monsieur le Président (Jacques Guy, le Moniteur),
Mesdames, Messieurs,
Je me réjouis d'être parmi vous pour remettre les trophées de l'aménagement urbain, concours organisé par Le Moniteur depuis plus d'une décennie. Vous savez que dans un exercice passé qui me fut cher, celui de maire d'Amiens, j'ai développé le goût de la qualité urbaine. J'ai beaucoup apprécié mon travail avec les architectes et les urbanistes, avec vous ou vos collègues qui êtes si nécessaires pour embellir nos villes, pour leur offrir un renouveau patrimonial et, en tout premier lieu, pour donner de l'aménité et du plaisir aux citadins. Fabriquer la ville aura été une de mes plus grandes satisfactions d'élu local.
Vous savez qu'il existe plusieurs prix pour la ville.
Du grand prix de l'urbanisme qui récompense une carrière au palmarès des jeunes urbanistes qui visent les premières réalisations, en passant par le Prix 'Habiter le XXIe siècle' que nous avons lancé avec Renaud Donnedieu de Vabres et Marc Philippe Daubresse. Les trophées de l'aménagement urbain, que nous remettons aujourd'hui, me tiennent particulièrement à cur, pour au moins trois raisons :
1 - d'abord, ils récompensent une équipe. Avec les maires ici présents, je vois aussi les équipes de maîtrise d'uvre qui ont travaillé dur et qui sont, pour une fois, mises en avant.
La ville n'est jamais finie, faute de quoi elle se meurt. La ville se fabrique constamment et ces réalisations montrent que la ville n'est pas seulement la somme de phénomènes spontanés relevant du laisser faire. Ces réalisations montrent aussi que l'urbanisme ne se fait pas forcément de manière autocratique, que le dialogue peut être fécond, que l'esthétique n'est pas contradictoire avec la fonctionnalité, que la modernité peut être bien reçue si elle n'est pas provocante et si elle ne nie pas l'histoire et l'usage. Et cette qualité est d'abord le travail d'une équipe.
2 - Ensuite, la diversité des choix montrent que la qualité urbaine n'est pas une question de taille. Cette diversité est d'abord géographique allant de l'ouest à l'est et du nord (relatif) au sud.
Ils récompensent l'intervention ambitieuse et créative sur des bourgs comme Ars sur Tech, ou sur les abords de la Vire, à Saint-Lô qui montre comment transformer une frange urbaine en un élément fédérateur du centre ville. Dans le même prix, vous récompensez Echirolles ou Marseille, je vous en félicite.
En effet, en regardant les projets, je remarque que tous me paraissent habités d'une certaine permanence, d'une certaine unité. Vous le savez, je crois profondément à l'existence d'un modèle urbain européen. Il y a une manière de construire les villes "à l'européenne", qui crée un vrai facteur d'unité culturelle entre tous les peuples européens.
A travers ces réalisations que nous distinguons aujourd'hui, c'est la vitalité de la ville européenne qui est démontrée ici et elle est un message d'espoir.
La ville européenne a de l'avenir, à condition de savoir continuer à écrire son histoire, lui conférer des qualités tant dans son cur historique, que dans sa partie consolidée, et également sur la ville hors la ville, en attente de projets. La ville dense est vivable, elle peut offrir des qualités au moins comparables à celles que les habitants vont chercher en périphérie.
J'aurais aussi pu vous parler d'Europe avec les choix du jury, qui montrent les métissages de pensée et de talents avec deux concepteurs catalans sur les quatre sélectionnés, Miquel Battle, et Joan Busquets. Barcelone demeure une sorte de Mecque de l'urbanisme et Joan Busquets joua un rôle majeur comme directeur de l'urbanisme du renouveau de Barcelone. L'Europe est aussi présente au travers des financements de l'Union, grâce auxquels nombre de projets, comme celui d'Arles sur Tech deviennent possibles.
Vous le savez, je crois profondément à l'Europe et à notre destin commun.
Après avoir souligné que ces trophées récompensent une équipe, qu'ils récompensent des projets très divers, je voudrais, si vous me le permettez, évoquer les réalisations récompensées.
3 - Les trophées illustrent la capacité à recréer du vivre ensemble en réinventant l'espace public contemporain.
C'est une constante des 4 projets salués et au premier plan celui du Grand Parc Urbain du XXVIe Centenaire à Marseille, uvre posthume de Bernard Huet. Les Marseillais se retrouvent aujourd'hui avec un immense parc urbain à deux pas du centre ville.
Le parc a une capacité de lien fédérateur entre quartiers, lieu repère, lieu d'usage, lieu de représentation. La ville se refait sur elle-même et Bernard Huet, grand prix de l'urbanisme 1993, a longtemps explicité ce que les tracés, la mémoire donnaient comme guides pour refaire sans cesse la ville sans la nier.
Cette uvre posthume est à l'image de son message, une démonstration que la qualité première de la ville est sa capacité de substitution, de mutabilité.
C'est aussi la leçon d'Echirolles avec la Place des cinq fontaines, qui créé à la fois un vrai centre ville, lieu d'identité, de rencontres, mais aussi atout économique majeur.
Stratégie urbaine, concertation, long terme, n'empêchent pas la ville de s'embellir, pour réussir l'enjeu ambitieux de faire de la " banlieue " une vraie ville. Cela démontre l'importance de régénérer la première couronne des villes, souvent maltraitée, l'importance de pacifier, un paysage urbain longtemps perçu comme hétérogène. L'espace public a un rôle majeur à cet égard et je me félicite qu'il ait constitué le fil conducteur des choix du jury.
Vous l'avez compris, les trophées de l'aménagement urbain me tiennent particulièrement à cur. Ils mettent en avant une équipe qui a réalisé un espace public remarquable, avec une diversité de taille et de conception exceptionnel.
Cette édition s'achèvera dans quelques minutes autour de quelques bulles de champagne. Je voudrais en conclusion adresser deux messages : le premier à Jacques GUY, président du Moniteur, pour le remercier d'avoir organisé ces trophées et l'assurer du soutien de mon ministère pour les prochaines éditions.
Mon second message s'adresse aux lauréats, pour les remercier également, car la qualité de leur travail me donne espoir pour la ville, pour la vie dans la cité, pour l'avenir de notre modèle social, urbain et européen. Au nom de tous les citadins, et pour paraphraser le Général De Gaulle, vous savez que " chaque français a été, est ou sera citadin "; Au nom de tous les citadins, je voudrais vous remercier pour le futur que ces projets préparent pour les villes de demain.
Je vous remercie.
(Source http://www.equipement.gouv.fr, le 19 avril 2005)
Monsieur le Président de l'Association des Maires de France,
Messieurs les Maires,
Monsieur le Président (Jacques Guy, le Moniteur),
Mesdames, Messieurs,
Je me réjouis d'être parmi vous pour remettre les trophées de l'aménagement urbain, concours organisé par Le Moniteur depuis plus d'une décennie. Vous savez que dans un exercice passé qui me fut cher, celui de maire d'Amiens, j'ai développé le goût de la qualité urbaine. J'ai beaucoup apprécié mon travail avec les architectes et les urbanistes, avec vous ou vos collègues qui êtes si nécessaires pour embellir nos villes, pour leur offrir un renouveau patrimonial et, en tout premier lieu, pour donner de l'aménité et du plaisir aux citadins. Fabriquer la ville aura été une de mes plus grandes satisfactions d'élu local.
Vous savez qu'il existe plusieurs prix pour la ville.
Du grand prix de l'urbanisme qui récompense une carrière au palmarès des jeunes urbanistes qui visent les premières réalisations, en passant par le Prix 'Habiter le XXIe siècle' que nous avons lancé avec Renaud Donnedieu de Vabres et Marc Philippe Daubresse. Les trophées de l'aménagement urbain, que nous remettons aujourd'hui, me tiennent particulièrement à cur, pour au moins trois raisons :
1 - d'abord, ils récompensent une équipe. Avec les maires ici présents, je vois aussi les équipes de maîtrise d'uvre qui ont travaillé dur et qui sont, pour une fois, mises en avant.
La ville n'est jamais finie, faute de quoi elle se meurt. La ville se fabrique constamment et ces réalisations montrent que la ville n'est pas seulement la somme de phénomènes spontanés relevant du laisser faire. Ces réalisations montrent aussi que l'urbanisme ne se fait pas forcément de manière autocratique, que le dialogue peut être fécond, que l'esthétique n'est pas contradictoire avec la fonctionnalité, que la modernité peut être bien reçue si elle n'est pas provocante et si elle ne nie pas l'histoire et l'usage. Et cette qualité est d'abord le travail d'une équipe.
2 - Ensuite, la diversité des choix montrent que la qualité urbaine n'est pas une question de taille. Cette diversité est d'abord géographique allant de l'ouest à l'est et du nord (relatif) au sud.
Ils récompensent l'intervention ambitieuse et créative sur des bourgs comme Ars sur Tech, ou sur les abords de la Vire, à Saint-Lô qui montre comment transformer une frange urbaine en un élément fédérateur du centre ville. Dans le même prix, vous récompensez Echirolles ou Marseille, je vous en félicite.
En effet, en regardant les projets, je remarque que tous me paraissent habités d'une certaine permanence, d'une certaine unité. Vous le savez, je crois profondément à l'existence d'un modèle urbain européen. Il y a une manière de construire les villes "à l'européenne", qui crée un vrai facteur d'unité culturelle entre tous les peuples européens.
A travers ces réalisations que nous distinguons aujourd'hui, c'est la vitalité de la ville européenne qui est démontrée ici et elle est un message d'espoir.
La ville européenne a de l'avenir, à condition de savoir continuer à écrire son histoire, lui conférer des qualités tant dans son cur historique, que dans sa partie consolidée, et également sur la ville hors la ville, en attente de projets. La ville dense est vivable, elle peut offrir des qualités au moins comparables à celles que les habitants vont chercher en périphérie.
J'aurais aussi pu vous parler d'Europe avec les choix du jury, qui montrent les métissages de pensée et de talents avec deux concepteurs catalans sur les quatre sélectionnés, Miquel Battle, et Joan Busquets. Barcelone demeure une sorte de Mecque de l'urbanisme et Joan Busquets joua un rôle majeur comme directeur de l'urbanisme du renouveau de Barcelone. L'Europe est aussi présente au travers des financements de l'Union, grâce auxquels nombre de projets, comme celui d'Arles sur Tech deviennent possibles.
Vous le savez, je crois profondément à l'Europe et à notre destin commun.
Après avoir souligné que ces trophées récompensent une équipe, qu'ils récompensent des projets très divers, je voudrais, si vous me le permettez, évoquer les réalisations récompensées.
3 - Les trophées illustrent la capacité à recréer du vivre ensemble en réinventant l'espace public contemporain.
C'est une constante des 4 projets salués et au premier plan celui du Grand Parc Urbain du XXVIe Centenaire à Marseille, uvre posthume de Bernard Huet. Les Marseillais se retrouvent aujourd'hui avec un immense parc urbain à deux pas du centre ville.
Le parc a une capacité de lien fédérateur entre quartiers, lieu repère, lieu d'usage, lieu de représentation. La ville se refait sur elle-même et Bernard Huet, grand prix de l'urbanisme 1993, a longtemps explicité ce que les tracés, la mémoire donnaient comme guides pour refaire sans cesse la ville sans la nier.
Cette uvre posthume est à l'image de son message, une démonstration que la qualité première de la ville est sa capacité de substitution, de mutabilité.
C'est aussi la leçon d'Echirolles avec la Place des cinq fontaines, qui créé à la fois un vrai centre ville, lieu d'identité, de rencontres, mais aussi atout économique majeur.
Stratégie urbaine, concertation, long terme, n'empêchent pas la ville de s'embellir, pour réussir l'enjeu ambitieux de faire de la " banlieue " une vraie ville. Cela démontre l'importance de régénérer la première couronne des villes, souvent maltraitée, l'importance de pacifier, un paysage urbain longtemps perçu comme hétérogène. L'espace public a un rôle majeur à cet égard et je me félicite qu'il ait constitué le fil conducteur des choix du jury.
Vous l'avez compris, les trophées de l'aménagement urbain me tiennent particulièrement à cur. Ils mettent en avant une équipe qui a réalisé un espace public remarquable, avec une diversité de taille et de conception exceptionnel.
Cette édition s'achèvera dans quelques minutes autour de quelques bulles de champagne. Je voudrais en conclusion adresser deux messages : le premier à Jacques GUY, président du Moniteur, pour le remercier d'avoir organisé ces trophées et l'assurer du soutien de mon ministère pour les prochaines éditions.
Mon second message s'adresse aux lauréats, pour les remercier également, car la qualité de leur travail me donne espoir pour la ville, pour la vie dans la cité, pour l'avenir de notre modèle social, urbain et européen. Au nom de tous les citadins, et pour paraphraser le Général De Gaulle, vous savez que " chaque français a été, est ou sera citadin "; Au nom de tous les citadins, je voudrais vous remercier pour le futur que ces projets préparent pour les villes de demain.
Je vous remercie.
(Source http://www.equipement.gouv.fr, le 19 avril 2005)