Texte intégral
Chers amis, tout d'abord je voudrais saluer la presse qui nous a rejoints après notre déjeuner, saluer les parlementaires qui sont avec nous et parmi eux tous les députés européens sur cette estrade, et vous saluer les uns et les autres, vous qui êtes Présidents de Fédération, du Mouvement Pour la France ou Secrétaires, ainsi que les responsables d'arrondissements de Paris, Lyon, et Marseille.
Nous avons eu ce matin, notre Conseil National où nous avons abordé les grandes questions dont je vais maintenant faire une synthèse et à partir desquelles je vais tirer quelques conclusions.
Nous avons d'abord constaté ce matin que notre Mouvement est au complet, enfin presque, parce qu'il y a encore quelques nominations qui restent à effectuer, notamment pour certains Dom Tom (Guadeloupe et Réunion), mais l'ensemble des départements métropolitains est désormais couvert, complètement couvert puisque nous avons un président et un bureau du MPF dans chacun d'eux.
Nous avons ensuite évoqué le projet politique du Mouvement Pour la France et un document de travail a été remis à tous les participants. Ce document, vous allez repartir avec, vous allez l'enrichir, le compléter, l'amender et nous l'adopterons lors de notre congrès de 2001.
Ensuite, nous avons parlé des outils militants avec ce tract qui vient de sortir, " Le Mouvement Pour la France, l'autre choix " : souveraineté, liberté, probité et sécurité, notre pétition nationale pour un référendum sur le franc, que vous allez faire signer partout et j'y reviendrai dans un instant, la vignette, gardons le franc. Puis, nous avons parlé naturellement de la démarche du Mouvement Pour la France pour les prochaines échéances puisque nous sommes à la veille de nombreuses et importantes élections.
Le Mouvement Pour la France est un mouvement indépendant
En introduction, je reprendrai ce qui disait le professeur Lucien ISRAËL tout à l'heure, dans sa question de synthèse, à savoir que finalement les gens à qui nous allons nous adresser en priorité, c'est cette immense majorité des grands absents du référendum, du 24/09 qui est en fait une majorité potentielle pour le M.P.F., pour notre démarche, pour nos convictions et pour nos idées. Et pour le faire, pour avoir cette démarche, notre force principale c'est évidemment notre indépendance ; j'entends par-là notre indépendance financière, et quand vous êtes indépendant financièrement, je ne sais pas si cela se sent ou si cela va se sentir, mais on a un sentiment de liberté, de sérénité, on peut dire ce que l'on veut, on peut ne pas changer d'avis sous la pression de tel ou tel événement ou de tel ou tel chantage.
Donc oui, nous sommes un mouvement indépendant, financièrement, philosophiquement avec des gens très différents les uns des autres, mais qui s'accordent sur un certain nombre de valeurs essentielles.
Et je dirai également indépendant stratégiquement car, on ne magouille pas dans le dos de nos électeurs. Il n'y a au Mouvement Pour la France ni magouille financière, ni magouille politique et nous n'avons rien à voir avec ces candidats forts en gueule qui négocient en sous-main des accords de désistement.
Notre mouvement, nos idées, notre démarche, nos combats apparaissent, pour nous, comme une nécessité dans la vie politique française aujourd'hui. Cela veut dire que si nous n'étions pas là, beaucoup de gens qui se tournent vers nous et qui demain se tourneront encore plus vers nous, se sentiraient orphelins et ce, pour trois raisons :
1) Parce que nous sommes une nécessité politique pour combler un vide ;
2) Parce que nous sommes une nécessité pour lutter contre le socialisme ; nous serons une armée des ombres qui, sans relâche, traquera le socialisme partout où il cherche à détruire la société.
3) Parce que nous sommes une nécessité comme une avant-garde, pour faire entrevoir aux Français ce que sera le nouveau destin de la France, dans la nouvelle Europe, que nous appelons de nos vux.
Premièrement, nous sommes une nécessité pour combler un vide. Le vide, on le sent, on le pressent, on le voit parfois, c'est le vide laissé par une classe politique aujourd'hui très largement discréditée. Discréditée par deux phénomènes concomitants : manquement grave au principe de l'honnêteté, et une cohabitation qui s'est peu à peu transformée en connivence.
a) Le manquement grave au principe de l'honnêteté Je redis ici ce que je disais lors de notre dîner débat à Paris, l'immense majorité des élus français est une majorité de gens honnêtes, dévoués et souvent admirables, quelles que soient les étiquettes et les partis auxquels ils appartiennent ; mais il se trouve qu'il y a ce phénomène de tortue romaine, au-dessus des élus de terrain ou à côté avec ce sentiment que nous bénéficierons d'une sorte d'échange de protection.
Aujourd'hui, il y a trois phénomènes nouveaux par rapport à ce que nous avons connu dans le passé. Je rappelle que nous sommes le mouvement politique qui a, le premier, débusqué la corruption et vous pouvez être fiers de dire que nous avons été les premiers à dénoncer l'affaire URBA.
Oui, le Mouvement Pour la France a été le premier mouvement politique à dénoncer la corruption en France, seulement, à l'époque, on pensait que c'était un phénomène limité, on ne savait pas l'étendue du mal.
Or aujourd'hui, on constate que tous les grands partis sont touchés, abîmés, et qu'ils n'y survivront pas. La preuve, c'est que certains réclament une amnistie, en ajoutant " s'il n'y a pas d'amnistie, ça va durer 20 ans ". Et bien, s'il y a 20 ans de marchés truqués, que ce soit au RPR, au Parti Socialiste ou au Parti Communiste, comme le laissent entendre les confessions de ce fameux Monsieur MERY, alors il faudra aller jusqu'au bout !
Deuxième élément nouveau, c'est que chacun sent bien aujourd'hui que nous sommes à la veille, la France est à la veille, d'un " mani-pulite " rampant. Cela ne se passe pas comme en Italie, cela se fait doucement et l'on voit bien qu'aujourd'hui, les grands partis, perdent leurs militants et souvent leurs électeurs et le phénomène de l'abstention au référendum est, à cet égard, sinon un tournant historique, du moins un moment clé, symbolique de la vie politique française.
Quand les hommes politiques refusent d'entendre le message des Français, c'est-à-dire, propreté, probité, honnêteté, et que les hommes politiques répondent à côté, sur des questions, certes importantes, mais qui ne sont pas celles posées par les Français, les Français reçoivent cette marque de mépris comme un encouragement à l'indifférence.
Et le point le plus important, c'est que bien qu'il y ait parfois des sanctions, les Français on le sentiment que la sanction est tardive ou inexistante, c'est-à-dire que les Français ont le sentiment que beaucoup d'hommes politiques sont au-dessus des lois et que, alors que l'exemple devrait venir d'en haut, il y a deux catégories de français : ceux qui sont désarmés devant la justice, les citoyens et ceux qui bénéficient d'un système de protection. Alors je crois que si l'on veut sortir de cette situation, rétablir le crédit de ceux qui représentent leurs concitoyens pour éviter toute forme d'extrémisme ravageur sur cette question qui est importante parce que le " tous pourris " ne sert que l'extrémisme, cela ne sert pas la démocratie, alors il faut prendre des mesures énergiques, et ce que l'on peut aujourd'hui reprocher à nos gouvernants, c'est de ne pas penser à ces mesures énergiques.
Quand on entend par exemple, le Premier ministre sur TF1, deviser sur la mairie de Lille ou sur la cassette MERY, (il n'aurait pas dû la toucher, Dominique ),, ou il aurait dû la rendre tout de suite), ce n'est pas à la hauteur de ce que l'on attend d'un Premier ministre ; il aurait dû dire bon voilà, il y a un problème en France, vous les téléspectateurs qui êtes aussi mes concitoyens, vous pensez que les hommes politiques sont pourris, je vous dis non et d'ailleurs on va vous le prouver puisque l'on va prendre un ensemble de mesures qui vont permettre de purger tout cela. Et puisque les partis politiques ne veulent pas le faire eux-mêmes, c'est au Premier ministre, c'est au gouvernement de la France de le faire et on peut faire deux choses :
La première, supprimer définitivement, pour qu'il n'y ait pas de malentendus, toutes les immunités, après tout, pour un voleur de pain, il n'a pas d'immunité, il n'y a pas besoin de demander l'autorisation au Syndicat National de la corporation des boulangers. Donc, tout le monde à la même enseigne, pas d'immunité, pas de caractère inviolable pour tel ou tel. Tout homme politique condamné pour corruption est inéligible à vie
Et la deuxième chose, c'est la proposition de loi qui a été déclarée recevable par le Bureau de l'Assemblée Nationale et que j'ai déposée il y a quelques jours, proposition de loi qui porte justement sur l'immense problème de la corruption et qui repose sur un article clé : " tout homme politique condamné pour corruption est inéligible à vie ".
Mes chers amis, vous allez repartir avec cette proposition de loi que je vais envoyer à tous mes collègues, députés et sénateurs, et on verra bien qui la signe.
Et pour être plus sûr qu'elle arrive bien entre leurs mains, je vous demande de faire une conférence de presse dans les 100 départements français, à votre diligence, dès cette semaine, avec la proposition de loi et d'écrire à tous les députés et sénateurs de France, pour leur demander de signer cette proposition qui pourrait devenir la proposition de loi des 577 députés français ; on rendrait tous ensemble un immense service à la démocratie, je dirai même qu'on la sauverait, parce que cela voudrait dire : voilà on est tous d'accord sur les règles, quelqu'un qui est condamné, (condamné pas mis en examen) doit faire autre chose. Après tout, quelqu'un qui a fait faillite il n'a plus le droit de revenir dans les affaires, cela devrait être la même chose en politique.
Il faut que la justice passe, parce qu'actuellement, quand on écoute la radio, qu'on lit les journaux et que l'on regarde la télévision, dès que l'on entend la rubrique politique on entend parler d'un parti transformé en quincaillerie, un autre parti en vidéothèque et pendant ce temps-là, les problèmes de la France ne sont pas traités et moi je n'accepte pas ce nouveau clivage, entre ceux qui fabriquent des casseroles, ceux qui les accrochent et ceux qui les traînent.
b) Une cohabitation qui s'est peu à peu transformée en connivence.
J'ai parlé du double discrédit de la classe politique aujourd'hui qui explique l'abstention, le rejet, l'indifférence. Le deuxième c'est le discrédit intellectuel. Un discrédit intellectuel que l'on pourrait résumer de la manière suivante : il y a une cohabitation institutionnelle qui, petit à petit, a conduit à une connivence idéologique et nous sommes passés, à l'ultime étape de cette connivence idéologique qui se traduit par plusieurs phénomènes : le premier de tous, tout le monde s'entend pour respecter les mêmes tabous. Il y en a deux en France, deux grands tabous que Georges BERTHU citait ce matin judicieusement, la sécurité et l'euro. Vous allez dans la rue, vous demandez aux gens : quel est votre premier problème, quel est votre premier souci ? Ils disent : la sécurité.
La sécurité est le problème n°1 de notre pays. Au cours du procès des frères JOURDAIN, on voit des récidivistes, des assassins qui n'auraient jamais dû sortir de prison ; et c'est un crime des responsables politiques de ne pas changer le Code pénal aujourd'hui, pour punir une fois pour toutes les récidivistes et pour rétablir l'ordre et la liberté d'aller et venir. Nous parlerons de la sécurité, il faut ouvrir ce grand débat. De la même manière que nous sommes les premiers à avoir ouvert le débat, sur la corruption puis sur la vache folle et sur l'euro, nous ouvrirons le débat sur la sécurité.
Deuxième tabou, l'euro. Pas de débat sur l'euro ! C'était surréaliste à l'Assemblée de voir des députés qui essayaient de trouver un clivage sur l'euro, mais comme ils sont tous euro-béa, c'était très difficile. Or, l'euro est en capilotade et il y a des choses à dire sur l'euro parce que l'on s'apprête quand même à faire disparaître le franc. Et cette connivence idéologique, que l'on appelle la pensée unique, elle conduit à évacuer des débats tous les problèmes des Français, c'est le cas avec la sécurité, c'est le cas avec la monnaie.
Deuxième conséquence de cette cohabitation connivence, c'est que très souvent la gauche trouve ses relais à droite, et cela est désastreux. Sur la Corse par exemple, quel est le correspondant de Monsieur JOSPIN ? Monsieur ROSSI. Sur le PACS, quelle est la correspondante de Monsieur JOSPIN ? C'est Madame BACHELOT.
Deuxièmement, nous sommes une nécessité pour lutter contre le socialisme.
a) Une impuissance publique généralisée.
Au sujet de la Corse, Lionel JOSPIN restera à mon sens, dans l'histoire politique nationale comme un dangereux incendiaire et son parcours restera marqué du sceau de l'infamie, je pèse mes mots, parce qu'il y a un préfet qui a été assassiné ; et que fait le Premier ministre de la France ? il accepte d'inviter à la table des négociations, à Matignon, des complices de terroristes que l'on appelle à tort des nationalistes et qui sont en fait des poseurs de bombes. C'est une faute majeure qui d'ailleurs, a provoqué cet été, le départ du ministre de l'Intérieur, ce qui est tout à son honneur. Mais un Premier ministre de la France qui accepte à sa table, des terroristes, sans leur demander au préalable, au moins, de renoncer à la violence, ne se comporte pas bien. Et ce qui s'est passé cette nuit, au Pays Basque et à Marseille, est la conséquence de cette irresponsabilité d'un Premier ministre qui ne gouverne pas la France, qui fait de la politique politicienne démagogique. Monsieur JOSPIN, ce que vous avez fait pour la Corse, vous empêchera probablement d'être élu Président de la République et l'on fera tout pour cela.
Je redis ici ce que j'ai eu l'occasion de dire récemment, à savoir que le jour où la Corse aura obtenu la dévolution du pouvoir législatif, j'organiserai avec une dizaine de présidents de Conseils Généraux de départements à forte identité une conférence de presse pour réclamer la dévolution du pouvoir législatif à tous les départements français.... Je le dis avec humour et c'est une boutade, mais c'est pour bien montrer l'absurdité d'une attitude gouvernementale qui, poussée à l'extrême, va provoquer des phénomènes auxquels on ne s'attend pas du tout. Il est évident que lorsque vous dites à des régions qui ont une forte identité, voilà la Corse fait sa loi, il n'y a pas de raison, demain que ce ne soit pas le cas ailleurs.
Je voudrais, vous faire toucher du doigt, le cur du problème ; nous nous défaisons petit à petit de tous nos pouvoirs et cela nous conduit à une impuissance totale qui fait dire aux gens, de toute façon ce n'est pas la peine de parler de sécurité, ils ne feront rien et puis ils n'ont plus le pouvoir. Ce n'est pas la peine de parler de santé publique avec la vache folle, de toute façon ils ne feront rien, ils n'ont plus le pouvoir. Ce n'est pas la peine de parler de la marée noire, ils ne feront rien, ils n'ont plus le pouvoir
Et donc, petit à petit, les problèmes de la France s'accumulent sous les yeux des Français et on doute, ce qui est ancien, de la volonté des gouvernants, mais on doute, ce qui est nouveau, de leur capacité à agir, c'est-à-dire que nous sommes dans un régime d'impuissance publique. On est passé de la puissance publique à l'impuissance publique et j'ai été très frappé, par un dialogue d'ailleurs courtois et sympathique avec MOSCOVICCI, dimanche dernier, parce qu'en réalité, quand on parle ensemble, de même qu'avec tous les hiérarques du parti socialiste de la Côte Atlantique, de l'affaire de l'Erika, ils savent et ils vous disent, eh bien non, on ne fera rien, voilà.
Alors, je rappelle que l'on avait réclamé des mesures, très importantes, on nous avait répondu, vous ne pourrez pas les prendre parce que la France est trop petite. C'est extraordinaire que des hommes politiques nous expliquent que la France est trop petite, il n'y a pas un pays qui raisonne comme cela dans le monde, un pays ne se croit jamais trop petit. On est petit par la mentalité, quand on se dit petit, quand on se veut petit, mais la France se croit toujours trop petite, alors on nous dit, on est trop petit, donc il faut attendre l'Europe, la présidence française. Maintenant il y a la présidence française et il ne se passe rien. Alors on nous explique qu'il ne se passe rien parce que les autres ne sont pas d'accord mais que si l'on passait demain à la majorité qualifiée peut-être que l'on pourrait y arriver ! Mais non, ce serait pire, parce que si l'on passe à la majorité qualifiée, par exemple pour l'Erika, toutes ces mesures que l'on a demandées, (l'interdiction des pavillons de complaisance, la co-responsabilité affréteurs-armateurs), ne passeront jamais parce que cela n'intéresse ni les Allemands, ni les Anglais, ni les pays nordiques, encore moins les Italiens et demain Malte et Chypre et surtout pas la Grèce. Donc, de toute façon on est "caramélisé" à la majorité qualifiée.
En d'autres termes, on peut prendre cet exemple de la marée noire et beaucoup d'autres, ce qu'un peuple ne fait pas pour lui-même, personne ne le fait à sa place, ce qu'un État ne consent pas à faire pour ses ressortissants, personne ne le fait à la place de cet État et si la France était encore un grand pays, elle prendrait toute seule des mesures pour ouvrir la voie et obliger les autres à suivre. Dans un État qui dit à ses concitoyens, je ne peux rien faire pour vous, les citoyens sont en droit de dire, nous on ne fera plus rien pour vous et on ne se déplacera même plus pour voter.
Voilà tout le problème devant lequel nous nous trouvons. J'ai pris l'exemple de la marée noire, parce que j'y suis particulièrement sensible, mais j'aurais pu très bien prendre l'exemple de la vache folle ou tout autre exemple. Vous vous rendez compte que, dans la même semaine, vous avez le Gouvernement français qui prépare à Biarritz, le renforcement des pouvoirs de la Commission de Bruxelles, et en même temps rédige un mémorandum pour pouvoir se défendre contre la Commission de Bruxelles, qui nous a traînés en justice parce que l'on n'a pas accepté de lever l'embargo sur la vache folle, sur la viande britannique. Nous sommes là, dans une contradiction absolument fondamentale.
Et c'est comme cela aussi pour le travail de nuit des femmes, Madame Nicole PERIS, secrétaire d'État a eu des mots très durs au Sénat, qui expliquent le vote du Sénat, elle a dit c'est une régression, on revient un siècle en arrière. Mais pourquoi le Gouvernement de Monsieur JOSPIN a fait cette loi ? tout simplement parce que de toute façon il n'avait pas le choix sinon on payait 950 000 F d'astreinte par jour. Condamné par Bruxelles ! Cet empire de la norme qu'est devenue l'Europe technocratique explique que nous ayons aujourd'hui un sentiment de parfaite impuissance publique et ce sentiment d'impuissance publique explique l'indifférence et l'abstention.
Ce double discrédit laisse aujourd'hui un grand vide ou plutôt un vide qui s'ouvre et nous sommes au-dessus de ce vide. Que va-t-il se passer ? Ou bien des gens comblent ce vide, nous et d'autres, ou bien personne ne le comble et dans ce cas-là il y a grand danger pour le pays et il y a grand danger pour notre démocratie. On ne sait pas du tout comment la situation politique de la France va évoluer, mais encore une fois mettez-vous à la place de n'importe quel électeur qui est devant sa télévision, qui voit le Premier ministre parler de la Cassette de Jean-Claude MERY, c'est catastrophique, c'est ravageur dans l'esprit public. Alors moi, je veux bien que tout aille bien, que tout cela soit destiné à passer, mais c'est quelque chose qui me paraît extrêmement grave.
b) Nos prélèvements obligatoires doivent être plafonnés à 40 %
A cause de la cohabitation, la droite campe bien souvent sur le territoire de la gauche, n'a plus de territoire propre et souvent, plus de légitimité. On le voit avec l'affaire de la pilule du lendemain (quoi que l'on puisse penser par ailleurs), les députés de droite votaient tous non dans leur tête, mais une dizaine seulement ont voté non dans l'urne, par " terrorisme intellectuel ", par peur de s'affirmer.
L'école, c'est un sujet là aussi, de grand débat, mais qui s'ouvre uniquement entre les tenants de Monsieur ALLEGRE et ceux de Monsieur LANG. Ce débat nous devons y participer, la droite doit y participer.
Nous proposerons aussi aux Français au fil de nos rencontres, dans tous les départements, une vraie politique familiale, digne de ce nom (et la politique familiale, ça ne consiste pas à proposer l'adoption des enfants par les couples homosexuels). Nous demanderons aussi que l'on revienne sur les 35 heures et notamment les 35 heures dans les PME. C'est-à-dire que nous demanderons l'annulation d'une mesure qui est dévastatrice pour l'emploi en France, aujourd'hui, dans toutes les PME. C'est dramatique de prendre, à contretemps, une mesure pareille qui est une mesure qui consiste à décourager l'emploi et à décourager l'ardeur au travail.
Et puis, nous proposerons aussi quelque chose qui nous tient à cur, une norme constitutionnelle plafonnant à 40 % les prélèvements obligatoires. Aujourd'hui, les prélèvements fiscaux et sociaux sont à 45,5, c'est la caractéristique d'un pays socialiste, où il y a de moins en moins de liberté pour ceux qui créent, qui transmettent et qui travaillent. Il faut revenir à 40 %, c'est d'ailleurs le seuil que GISCARD appelait le seuil socialiste en 1973. Ce qui veut dire qu'en 5 ans de législature, on doit faire baisser les prélèvements d'1 % par an
En conclusion de ce second point, nous proposerons tout simplement aux Français de s'opposer au socialisme, à ses hiérarques qui ne s'occupent pas des gens mais passent leur temps à vouloir nous imposer une société déstructurée et à faire croire que nous, nous serions loin des gens. Je peux vous dire, que dans mon département, dans la vie quotidienne, je suis plus proche des gens que n'importe quel socialiste parce que les socialistes, quand ils parlent, on ne les comprend pas, parce que c'est une espèce d'abstraction idéologique, ils font du social avec du mental, du concret avec de l'abstraction. Et puis un État socialiste, c'est un État qui s'occupe de ce que les gens ne demandent pas, par exemple les 35 heures et qui ne s'occupe pas de ce que les gens demandent, par exemple la sécurité. Alors nous, nous voulons un État qui ne soit plus socialiste. Combler un vide, lutter contre le socialisme et le vaincre.
Troisièmement, faire entrevoir le nouvel avenir de la France dans la nouvelle Europe.
Cela veut dire deux combats à mener dans l'année. Le premier qui est intellectuel, avec des colloques qu'organiseront les députés européens pour faire comprendre aux français que la donne européenne est complètement nouvelle et qu'en réalité les tenants de ce que l'on croit être l'Europe moderne, s'accrochent à une figure historique dépassée, révolue et que ceux que l'on disait être des eurosceptiques ou des nationalistes rétrogrades, ont sans doute un temps d'avance parce que les événements ont bouleversé la donne.
Il faut donc mener à la fois le combat sur le franc, parce que ce n'est pas une bataille perdue, et expliquer aux Français que la nouvelle donne européenne permet sans doute d'inscrire le destin de la France dans une nouvelle perspective européenne.
Il faut, mes chers amis, que vous sachiez qu'aujourd'hui, en privé, lorsque les responsables de l'Europe se rencontrent, ils n'y croient plus, ils ne savent plus quelle pièce nouvelle ajouter pour que ça fonctionne. Il y a le non danois, il y a la pantalonnade autrichienne, il y a la faiblesse maladive de l'euro et puis il y a l'échec probable de Nice, parce que l'on nous a parlé de l'esprit de Biarritz " the spirit of Biarritz ", eh bien, esprit es-tu là, les tables ont tourné mais les têtes n'ont pas tourné et en fait, les petits pays ne se laissent pas faire.
Il se passe que la réalité ne se plie pas à l'idéologie, exactement comme pour le soviétisme ou pour le fachisme. Depuis des années, l'on nous a dit l'avenir, le seul avenir possible c'est la fusion dans un magma européiste, où la France aura tout perdu et retrouvera l'essentiel. On a perdu beaucoup de choses et l'on n'a rien retrouvé. Le problème c'est que depuis le 9 novembre 1989, chute du mur de Berlin, tout a changé puisqu'il faut élargir l'Europe, passer à 25, peut-être 40, passer d'une Europe de petite taille, uniformisée, centralisée, avec le prima du monétaire et de l'économique à une Europe de grande taille qui ne soit plus uniformisée mais au contraire fondée sur la diversité et la souplesse.
J'ai utilisé cette expression l'autre jour devant Pierre MOSCOVICCI " vous ne ferez pas rentrer 15 éléphants dans une 2CV ". La 2 CV, c'est le système actuel avec la commission, le système euro fédéral tel qu'il est installé en Europe, et les éléphants ce sont les15 pays. Aujourd'hui, ou bien vous adaptez les institutions à cette Europe nouvelle ou bien c'est la réalité qui va choisir pour les hommes. La seule Europe possible à l'avenir, c'est une Europe continentale avec la Croatie, la Yougoslavie, avec tout le monde
Mais cette Europe ne pourra fonctionner que dans la souplesse, avec quelques objectifs politiques communs, (rattrapage du retard des pays de l'Est avec des aides très importantes pour le désarmement des centrales nucléaires, bouclier anti-missiles, les grands programmes de sécurité contre les mafias sous la forme de coopération entre les polices, etc) que les gouvernements ne peuvent pas faire tout seuls, mais pour le reste, il est bien évident que l'Europe ne pourra plus être celle de la commission de Bruxelles. Pour l'instant, les gouvernants continuent dans cette impasse, mais il faudra en sortir. Et l'occasion pour en sortir, c'est naturellement l'échec de l'euro et c'est la raison pour laquelle, à partir d'aujourd'hui, nous allons mener une campagne sur ce sujet qui est essentiel : sauver le franc, garder le franc, oui au maintien de notre monnaie.
Notre campagne nationale pour le franc
Il y aura deux temps dans cette campagne que nous lançons aujourd'hui : premier temps la vignette et deuxième temps, la demande de référendum. La vignette nous la proposons à tous les Français. Il y aura des vignettes pour tout le monde puisque nous commençons par éditer un million de vignettes. Chaque détenteur de vignette la colle sur sa vitre, là où il mettait l'autre vignette, celle qui a disparu. Ce geste symbolique est une demande de référendum "Pour Garder le Franc".
Pour le référendum, la question est simple : voulez-vous maintenir la situation actuelle, c'est-à-dire maintenir le franc à côté de l'euro ? Alors là, je peux vous dire que 80 % des Français se déplaceront. Regardez au Danemark, 80 % des Danois ont participé à leur référendum. Quand la question est importante et intéressante les gens se déplacent.
Enfin, autre bonne raison pour demander un référendum, Jacques CHIRAC nous l'avait promis pendant sa campagne en 1995. Et que l'on ne viennent pas nous dire "ah mais on a déjà voté Maastricht"
Car, il y a deux faits nouveaux par rapport à Maastricht. Oui, on nous avait dit en 1992, c'était François MITTERRAND à l'époque, le Traité, tout le Traité, rien que le Traité. Or, les mêmes aujourd'hui, y compris Monsieur FABIUS cet été nous expliquent, et bien si ça ne marche pas ; c'est parce qu'il manque quelque chose.
C'est toujours la même histoire, l'Europe ne marche pas parce qu'il n'y a pas assez d'Europe, donc on en reprend un petit coup. Et là, ce que l'on va nous proposer, on sent venir le débat, plus l'Euro baisse, plus on nous dit " eh bien oui mais c'est normal, il faut un État " parce que tout le monde est d'accord pour dire qu'une monnaie unique sans État unique ça ne fonctionne pas.
Eh bien oui, mais seulement, si vous voulez vraiment faire votre État unique, soyez gentils consultez le peuple parce que c'est quand même une donnée nouvelle, ça on ne le savait pas en 1992.
Beaucoup de gens qui ont voté "oui" à Maastricht auraient peut-être voté "non" à ce moment-là puisque vous nous avez dit le contraire.
Deuxième fait nouveau, on nous avait dit, en 1992, et jusqu'en 1999, ça sera la plus forte monnaie du monde, vous vous souvenez peut-être du grand voyage de Monsieur Thibault de SILGUY, il allait voir les Japonais, les Américains, et revenait ensuite à LCI et expliquait , ils ont tous la "trouille". Les Américains ont peur, les Japonais ont peur, tout le monde avait peur de l'Euro. Ils ont eu tellement peur de l'Euro qu'aujourd'hui la monnaie la plus forte du monde est la monnaie la plus faible du monde.
Alors vous me direz la faiblesse ça a des avantages. Oui, c'est vrai pour les exportations, dans un premier temps. Mais comme le dit très bien Georges BERTHU dans un livre qui va sortir dans trois semaines, il y a une limite au-delà de laquelle il ne faut pas aller parce qu'après il y a crise de confiance et aujourd'hui, on arrive à une constatation sur laquelle tout le monde peut se mettre d'accord, c'est qu'une monnaie sans Etat et qui n'est pas adossée à un peuple, à une Nation, ça n'a pas de sens. Depuis que les civilisations existent et que la monnaie a été inventée, le premier geste d'un Gouvernement, c'est d'imposer sa monnaie, et le premier geste quand il se libère de la tutelle de je ne sais quel empire, c'est de rétablir le cours de sa monnaie.
C'est si vrai que lors de la dernière guerre en France, De Gaulle à la Libération a imposé le Franc. C'est vrai aussi dans tous les pays de l'Est, où il y a une sorte de correspondance symbolique, intime entre la monnaie et son peuple.
Voilà pourquoi nous demandons un référendum avec une question simple "souhaitez-vous conserver le franc ?"
Les échéances électorales
Première échéance : les municipales et les cantonales. Nous avons confirmé ce matin que nous participerions à des listes de l'opposition, à une double condition : que ces listes de l'opposition affichent une ligne claire contre les socialistes et sur la probité ; nous ne figurerons pas sur des listes conduites par des gens mis en examen.
Deuxième échéance, les législatives et la présidentielle. Ce sera la même campagne puisque les législatives auront lieu quelques mois avant l'élection présidentielle et j'ajoute ce seront les mêmes enjeux. J'en vois trois qui domineront la campagne :
- Premier enjeu : la propreté, je dis propreté parce que souvent lorsque les gens entendent probité ; ils comprennent mal le mot.
- Deuxième enjeu : la cohabitation ;
- Troisième enjeu, la disparition du franc ; je n'y reviens pas mais je crois que ce sera une question importante et c'est la raison pour laquelle nous avons décidé, ce matin, de présenter 577 candidats aux élections législatives de 2002..
Naturellement, il n'est pas question pour nous d'accepter l'inversion du calendrier électoral, qui serait une véritable manipulation (vous imaginez les Français qui regardent les Députés qui prolongeraient leur mandat et leurs émoluments pour 4 mois de plus).
Il y a eu le référendum qui est une manuvre politicienne, les Français ont répondu "assez des manuvres politiciennes, ne recommencez pas avec une nouvelle manuvre politicienne".
Voilà. Mes chers amis, vous êtes, nous sommes sur la ligne de départ pour 2002 (les élections municipales, qui se préparent très bien et dans la discrétion, sont aussi une manière de préparer 2002) et je pense qu'à l'avenir et je terminerai par-là, ceux qui survivront sont ceux qui auront les trois caractéristiques suivantes :
a) un véritable ancrage qui leur permettra d'échapper au zapping électoral, parce que nous allons vers des temps de zapping électoral,
b) Deuxième caractéristique, une grande intransigeance sur la question de l'honnêteté parce que la justice ne s'arrêtera plus et les approximations, le manque de rigueur seront sanctionnés,,
c) Et enfin troisième caractéristique, une cohérence dans la durée ; il n'est jamais certain qu'un mouvement politique, qu'un homme politique soit, à un moment ou à un autre, en correspondance avec le peuple français ; mais ça peut arriver et je pense que cela nous arrivera même si nous devons être patients. Ce que nous avions dit il y a dix ans arrive, par exemple, sur un certain nombre de plans : vache folle, probité etc, je pense que le jour où la courbe va se retourner sur l'affaire européenne et que l'on va reparler de l'idée d'Europe des Nations, que l'Euro sera dans le trou, il y aura un changement très profond et très rapide.
Cette cohérence dans la durée nous l'avons, nous n'avons pas varié et nous n'avons aucune raison de changer, notre discours et notre pensée sont justes, il faut simplement les porter à la connaissance des Français.
Pour cela, nous tiendrons notre Université d'été 2001 avec 1000 jeunes en septembre prochain, et notre Congrès à l'automne, le Grand Congrès du Mouvement Pour la France, puis je ferai un tour de France pour visiter tous vos départements.
Voilà, Mes chers amis, le programme de notre année à venir, je voudrais, pour terminer, vous remercier d'avoir participé à cette journée de travail, merci pour ceux qui sont partis très tôt de chez eux. On souhaitait tous avoir terminé à 17 heures pour que vous puissiez reprendre vos avions et vos trains et je voudrais vous dire aussi merci pour ce que vous avez fait et qui ne se sait pas, c'est qu'en réalité, les apparences médiatiques sont telles que l'on a agi dans la discrétion et que les gens ne savent pas encore que le Mouvement Pour la France dégage un véritable enthousiasme à Paris et sur le terrain. Et je préfère ça que les effets d'annonce, compte tenu de ce qui s'est passé, je vous invite à travailler comme vous le faites, avec sérieux, dans la discrétion, le temps viendra de la moisson, continuez à semer, nous semons pour la France. Vive la France.
(Source http://www.mpf-villiers.org, le 17 mai 2002)
Nous avons eu ce matin, notre Conseil National où nous avons abordé les grandes questions dont je vais maintenant faire une synthèse et à partir desquelles je vais tirer quelques conclusions.
Nous avons d'abord constaté ce matin que notre Mouvement est au complet, enfin presque, parce qu'il y a encore quelques nominations qui restent à effectuer, notamment pour certains Dom Tom (Guadeloupe et Réunion), mais l'ensemble des départements métropolitains est désormais couvert, complètement couvert puisque nous avons un président et un bureau du MPF dans chacun d'eux.
Nous avons ensuite évoqué le projet politique du Mouvement Pour la France et un document de travail a été remis à tous les participants. Ce document, vous allez repartir avec, vous allez l'enrichir, le compléter, l'amender et nous l'adopterons lors de notre congrès de 2001.
Ensuite, nous avons parlé des outils militants avec ce tract qui vient de sortir, " Le Mouvement Pour la France, l'autre choix " : souveraineté, liberté, probité et sécurité, notre pétition nationale pour un référendum sur le franc, que vous allez faire signer partout et j'y reviendrai dans un instant, la vignette, gardons le franc. Puis, nous avons parlé naturellement de la démarche du Mouvement Pour la France pour les prochaines échéances puisque nous sommes à la veille de nombreuses et importantes élections.
Le Mouvement Pour la France est un mouvement indépendant
En introduction, je reprendrai ce qui disait le professeur Lucien ISRAËL tout à l'heure, dans sa question de synthèse, à savoir que finalement les gens à qui nous allons nous adresser en priorité, c'est cette immense majorité des grands absents du référendum, du 24/09 qui est en fait une majorité potentielle pour le M.P.F., pour notre démarche, pour nos convictions et pour nos idées. Et pour le faire, pour avoir cette démarche, notre force principale c'est évidemment notre indépendance ; j'entends par-là notre indépendance financière, et quand vous êtes indépendant financièrement, je ne sais pas si cela se sent ou si cela va se sentir, mais on a un sentiment de liberté, de sérénité, on peut dire ce que l'on veut, on peut ne pas changer d'avis sous la pression de tel ou tel événement ou de tel ou tel chantage.
Donc oui, nous sommes un mouvement indépendant, financièrement, philosophiquement avec des gens très différents les uns des autres, mais qui s'accordent sur un certain nombre de valeurs essentielles.
Et je dirai également indépendant stratégiquement car, on ne magouille pas dans le dos de nos électeurs. Il n'y a au Mouvement Pour la France ni magouille financière, ni magouille politique et nous n'avons rien à voir avec ces candidats forts en gueule qui négocient en sous-main des accords de désistement.
Notre mouvement, nos idées, notre démarche, nos combats apparaissent, pour nous, comme une nécessité dans la vie politique française aujourd'hui. Cela veut dire que si nous n'étions pas là, beaucoup de gens qui se tournent vers nous et qui demain se tourneront encore plus vers nous, se sentiraient orphelins et ce, pour trois raisons :
1) Parce que nous sommes une nécessité politique pour combler un vide ;
2) Parce que nous sommes une nécessité pour lutter contre le socialisme ; nous serons une armée des ombres qui, sans relâche, traquera le socialisme partout où il cherche à détruire la société.
3) Parce que nous sommes une nécessité comme une avant-garde, pour faire entrevoir aux Français ce que sera le nouveau destin de la France, dans la nouvelle Europe, que nous appelons de nos vux.
Premièrement, nous sommes une nécessité pour combler un vide. Le vide, on le sent, on le pressent, on le voit parfois, c'est le vide laissé par une classe politique aujourd'hui très largement discréditée. Discréditée par deux phénomènes concomitants : manquement grave au principe de l'honnêteté, et une cohabitation qui s'est peu à peu transformée en connivence.
a) Le manquement grave au principe de l'honnêteté Je redis ici ce que je disais lors de notre dîner débat à Paris, l'immense majorité des élus français est une majorité de gens honnêtes, dévoués et souvent admirables, quelles que soient les étiquettes et les partis auxquels ils appartiennent ; mais il se trouve qu'il y a ce phénomène de tortue romaine, au-dessus des élus de terrain ou à côté avec ce sentiment que nous bénéficierons d'une sorte d'échange de protection.
Aujourd'hui, il y a trois phénomènes nouveaux par rapport à ce que nous avons connu dans le passé. Je rappelle que nous sommes le mouvement politique qui a, le premier, débusqué la corruption et vous pouvez être fiers de dire que nous avons été les premiers à dénoncer l'affaire URBA.
Oui, le Mouvement Pour la France a été le premier mouvement politique à dénoncer la corruption en France, seulement, à l'époque, on pensait que c'était un phénomène limité, on ne savait pas l'étendue du mal.
Or aujourd'hui, on constate que tous les grands partis sont touchés, abîmés, et qu'ils n'y survivront pas. La preuve, c'est que certains réclament une amnistie, en ajoutant " s'il n'y a pas d'amnistie, ça va durer 20 ans ". Et bien, s'il y a 20 ans de marchés truqués, que ce soit au RPR, au Parti Socialiste ou au Parti Communiste, comme le laissent entendre les confessions de ce fameux Monsieur MERY, alors il faudra aller jusqu'au bout !
Deuxième élément nouveau, c'est que chacun sent bien aujourd'hui que nous sommes à la veille, la France est à la veille, d'un " mani-pulite " rampant. Cela ne se passe pas comme en Italie, cela se fait doucement et l'on voit bien qu'aujourd'hui, les grands partis, perdent leurs militants et souvent leurs électeurs et le phénomène de l'abstention au référendum est, à cet égard, sinon un tournant historique, du moins un moment clé, symbolique de la vie politique française.
Quand les hommes politiques refusent d'entendre le message des Français, c'est-à-dire, propreté, probité, honnêteté, et que les hommes politiques répondent à côté, sur des questions, certes importantes, mais qui ne sont pas celles posées par les Français, les Français reçoivent cette marque de mépris comme un encouragement à l'indifférence.
Et le point le plus important, c'est que bien qu'il y ait parfois des sanctions, les Français on le sentiment que la sanction est tardive ou inexistante, c'est-à-dire que les Français ont le sentiment que beaucoup d'hommes politiques sont au-dessus des lois et que, alors que l'exemple devrait venir d'en haut, il y a deux catégories de français : ceux qui sont désarmés devant la justice, les citoyens et ceux qui bénéficient d'un système de protection. Alors je crois que si l'on veut sortir de cette situation, rétablir le crédit de ceux qui représentent leurs concitoyens pour éviter toute forme d'extrémisme ravageur sur cette question qui est importante parce que le " tous pourris " ne sert que l'extrémisme, cela ne sert pas la démocratie, alors il faut prendre des mesures énergiques, et ce que l'on peut aujourd'hui reprocher à nos gouvernants, c'est de ne pas penser à ces mesures énergiques.
Quand on entend par exemple, le Premier ministre sur TF1, deviser sur la mairie de Lille ou sur la cassette MERY, (il n'aurait pas dû la toucher, Dominique ),, ou il aurait dû la rendre tout de suite), ce n'est pas à la hauteur de ce que l'on attend d'un Premier ministre ; il aurait dû dire bon voilà, il y a un problème en France, vous les téléspectateurs qui êtes aussi mes concitoyens, vous pensez que les hommes politiques sont pourris, je vous dis non et d'ailleurs on va vous le prouver puisque l'on va prendre un ensemble de mesures qui vont permettre de purger tout cela. Et puisque les partis politiques ne veulent pas le faire eux-mêmes, c'est au Premier ministre, c'est au gouvernement de la France de le faire et on peut faire deux choses :
La première, supprimer définitivement, pour qu'il n'y ait pas de malentendus, toutes les immunités, après tout, pour un voleur de pain, il n'a pas d'immunité, il n'y a pas besoin de demander l'autorisation au Syndicat National de la corporation des boulangers. Donc, tout le monde à la même enseigne, pas d'immunité, pas de caractère inviolable pour tel ou tel. Tout homme politique condamné pour corruption est inéligible à vie
Et la deuxième chose, c'est la proposition de loi qui a été déclarée recevable par le Bureau de l'Assemblée Nationale et que j'ai déposée il y a quelques jours, proposition de loi qui porte justement sur l'immense problème de la corruption et qui repose sur un article clé : " tout homme politique condamné pour corruption est inéligible à vie ".
Mes chers amis, vous allez repartir avec cette proposition de loi que je vais envoyer à tous mes collègues, députés et sénateurs, et on verra bien qui la signe.
Et pour être plus sûr qu'elle arrive bien entre leurs mains, je vous demande de faire une conférence de presse dans les 100 départements français, à votre diligence, dès cette semaine, avec la proposition de loi et d'écrire à tous les députés et sénateurs de France, pour leur demander de signer cette proposition qui pourrait devenir la proposition de loi des 577 députés français ; on rendrait tous ensemble un immense service à la démocratie, je dirai même qu'on la sauverait, parce que cela voudrait dire : voilà on est tous d'accord sur les règles, quelqu'un qui est condamné, (condamné pas mis en examen) doit faire autre chose. Après tout, quelqu'un qui a fait faillite il n'a plus le droit de revenir dans les affaires, cela devrait être la même chose en politique.
Il faut que la justice passe, parce qu'actuellement, quand on écoute la radio, qu'on lit les journaux et que l'on regarde la télévision, dès que l'on entend la rubrique politique on entend parler d'un parti transformé en quincaillerie, un autre parti en vidéothèque et pendant ce temps-là, les problèmes de la France ne sont pas traités et moi je n'accepte pas ce nouveau clivage, entre ceux qui fabriquent des casseroles, ceux qui les accrochent et ceux qui les traînent.
b) Une cohabitation qui s'est peu à peu transformée en connivence.
J'ai parlé du double discrédit de la classe politique aujourd'hui qui explique l'abstention, le rejet, l'indifférence. Le deuxième c'est le discrédit intellectuel. Un discrédit intellectuel que l'on pourrait résumer de la manière suivante : il y a une cohabitation institutionnelle qui, petit à petit, a conduit à une connivence idéologique et nous sommes passés, à l'ultime étape de cette connivence idéologique qui se traduit par plusieurs phénomènes : le premier de tous, tout le monde s'entend pour respecter les mêmes tabous. Il y en a deux en France, deux grands tabous que Georges BERTHU citait ce matin judicieusement, la sécurité et l'euro. Vous allez dans la rue, vous demandez aux gens : quel est votre premier problème, quel est votre premier souci ? Ils disent : la sécurité.
La sécurité est le problème n°1 de notre pays. Au cours du procès des frères JOURDAIN, on voit des récidivistes, des assassins qui n'auraient jamais dû sortir de prison ; et c'est un crime des responsables politiques de ne pas changer le Code pénal aujourd'hui, pour punir une fois pour toutes les récidivistes et pour rétablir l'ordre et la liberté d'aller et venir. Nous parlerons de la sécurité, il faut ouvrir ce grand débat. De la même manière que nous sommes les premiers à avoir ouvert le débat, sur la corruption puis sur la vache folle et sur l'euro, nous ouvrirons le débat sur la sécurité.
Deuxième tabou, l'euro. Pas de débat sur l'euro ! C'était surréaliste à l'Assemblée de voir des députés qui essayaient de trouver un clivage sur l'euro, mais comme ils sont tous euro-béa, c'était très difficile. Or, l'euro est en capilotade et il y a des choses à dire sur l'euro parce que l'on s'apprête quand même à faire disparaître le franc. Et cette connivence idéologique, que l'on appelle la pensée unique, elle conduit à évacuer des débats tous les problèmes des Français, c'est le cas avec la sécurité, c'est le cas avec la monnaie.
Deuxième conséquence de cette cohabitation connivence, c'est que très souvent la gauche trouve ses relais à droite, et cela est désastreux. Sur la Corse par exemple, quel est le correspondant de Monsieur JOSPIN ? Monsieur ROSSI. Sur le PACS, quelle est la correspondante de Monsieur JOSPIN ? C'est Madame BACHELOT.
Deuxièmement, nous sommes une nécessité pour lutter contre le socialisme.
a) Une impuissance publique généralisée.
Au sujet de la Corse, Lionel JOSPIN restera à mon sens, dans l'histoire politique nationale comme un dangereux incendiaire et son parcours restera marqué du sceau de l'infamie, je pèse mes mots, parce qu'il y a un préfet qui a été assassiné ; et que fait le Premier ministre de la France ? il accepte d'inviter à la table des négociations, à Matignon, des complices de terroristes que l'on appelle à tort des nationalistes et qui sont en fait des poseurs de bombes. C'est une faute majeure qui d'ailleurs, a provoqué cet été, le départ du ministre de l'Intérieur, ce qui est tout à son honneur. Mais un Premier ministre de la France qui accepte à sa table, des terroristes, sans leur demander au préalable, au moins, de renoncer à la violence, ne se comporte pas bien. Et ce qui s'est passé cette nuit, au Pays Basque et à Marseille, est la conséquence de cette irresponsabilité d'un Premier ministre qui ne gouverne pas la France, qui fait de la politique politicienne démagogique. Monsieur JOSPIN, ce que vous avez fait pour la Corse, vous empêchera probablement d'être élu Président de la République et l'on fera tout pour cela.
Je redis ici ce que j'ai eu l'occasion de dire récemment, à savoir que le jour où la Corse aura obtenu la dévolution du pouvoir législatif, j'organiserai avec une dizaine de présidents de Conseils Généraux de départements à forte identité une conférence de presse pour réclamer la dévolution du pouvoir législatif à tous les départements français.... Je le dis avec humour et c'est une boutade, mais c'est pour bien montrer l'absurdité d'une attitude gouvernementale qui, poussée à l'extrême, va provoquer des phénomènes auxquels on ne s'attend pas du tout. Il est évident que lorsque vous dites à des régions qui ont une forte identité, voilà la Corse fait sa loi, il n'y a pas de raison, demain que ce ne soit pas le cas ailleurs.
Je voudrais, vous faire toucher du doigt, le cur du problème ; nous nous défaisons petit à petit de tous nos pouvoirs et cela nous conduit à une impuissance totale qui fait dire aux gens, de toute façon ce n'est pas la peine de parler de sécurité, ils ne feront rien et puis ils n'ont plus le pouvoir. Ce n'est pas la peine de parler de santé publique avec la vache folle, de toute façon ils ne feront rien, ils n'ont plus le pouvoir. Ce n'est pas la peine de parler de la marée noire, ils ne feront rien, ils n'ont plus le pouvoir
Et donc, petit à petit, les problèmes de la France s'accumulent sous les yeux des Français et on doute, ce qui est ancien, de la volonté des gouvernants, mais on doute, ce qui est nouveau, de leur capacité à agir, c'est-à-dire que nous sommes dans un régime d'impuissance publique. On est passé de la puissance publique à l'impuissance publique et j'ai été très frappé, par un dialogue d'ailleurs courtois et sympathique avec MOSCOVICCI, dimanche dernier, parce qu'en réalité, quand on parle ensemble, de même qu'avec tous les hiérarques du parti socialiste de la Côte Atlantique, de l'affaire de l'Erika, ils savent et ils vous disent, eh bien non, on ne fera rien, voilà.
Alors, je rappelle que l'on avait réclamé des mesures, très importantes, on nous avait répondu, vous ne pourrez pas les prendre parce que la France est trop petite. C'est extraordinaire que des hommes politiques nous expliquent que la France est trop petite, il n'y a pas un pays qui raisonne comme cela dans le monde, un pays ne se croit jamais trop petit. On est petit par la mentalité, quand on se dit petit, quand on se veut petit, mais la France se croit toujours trop petite, alors on nous dit, on est trop petit, donc il faut attendre l'Europe, la présidence française. Maintenant il y a la présidence française et il ne se passe rien. Alors on nous explique qu'il ne se passe rien parce que les autres ne sont pas d'accord mais que si l'on passait demain à la majorité qualifiée peut-être que l'on pourrait y arriver ! Mais non, ce serait pire, parce que si l'on passe à la majorité qualifiée, par exemple pour l'Erika, toutes ces mesures que l'on a demandées, (l'interdiction des pavillons de complaisance, la co-responsabilité affréteurs-armateurs), ne passeront jamais parce que cela n'intéresse ni les Allemands, ni les Anglais, ni les pays nordiques, encore moins les Italiens et demain Malte et Chypre et surtout pas la Grèce. Donc, de toute façon on est "caramélisé" à la majorité qualifiée.
En d'autres termes, on peut prendre cet exemple de la marée noire et beaucoup d'autres, ce qu'un peuple ne fait pas pour lui-même, personne ne le fait à sa place, ce qu'un État ne consent pas à faire pour ses ressortissants, personne ne le fait à la place de cet État et si la France était encore un grand pays, elle prendrait toute seule des mesures pour ouvrir la voie et obliger les autres à suivre. Dans un État qui dit à ses concitoyens, je ne peux rien faire pour vous, les citoyens sont en droit de dire, nous on ne fera plus rien pour vous et on ne se déplacera même plus pour voter.
Voilà tout le problème devant lequel nous nous trouvons. J'ai pris l'exemple de la marée noire, parce que j'y suis particulièrement sensible, mais j'aurais pu très bien prendre l'exemple de la vache folle ou tout autre exemple. Vous vous rendez compte que, dans la même semaine, vous avez le Gouvernement français qui prépare à Biarritz, le renforcement des pouvoirs de la Commission de Bruxelles, et en même temps rédige un mémorandum pour pouvoir se défendre contre la Commission de Bruxelles, qui nous a traînés en justice parce que l'on n'a pas accepté de lever l'embargo sur la vache folle, sur la viande britannique. Nous sommes là, dans une contradiction absolument fondamentale.
Et c'est comme cela aussi pour le travail de nuit des femmes, Madame Nicole PERIS, secrétaire d'État a eu des mots très durs au Sénat, qui expliquent le vote du Sénat, elle a dit c'est une régression, on revient un siècle en arrière. Mais pourquoi le Gouvernement de Monsieur JOSPIN a fait cette loi ? tout simplement parce que de toute façon il n'avait pas le choix sinon on payait 950 000 F d'astreinte par jour. Condamné par Bruxelles ! Cet empire de la norme qu'est devenue l'Europe technocratique explique que nous ayons aujourd'hui un sentiment de parfaite impuissance publique et ce sentiment d'impuissance publique explique l'indifférence et l'abstention.
Ce double discrédit laisse aujourd'hui un grand vide ou plutôt un vide qui s'ouvre et nous sommes au-dessus de ce vide. Que va-t-il se passer ? Ou bien des gens comblent ce vide, nous et d'autres, ou bien personne ne le comble et dans ce cas-là il y a grand danger pour le pays et il y a grand danger pour notre démocratie. On ne sait pas du tout comment la situation politique de la France va évoluer, mais encore une fois mettez-vous à la place de n'importe quel électeur qui est devant sa télévision, qui voit le Premier ministre parler de la Cassette de Jean-Claude MERY, c'est catastrophique, c'est ravageur dans l'esprit public. Alors moi, je veux bien que tout aille bien, que tout cela soit destiné à passer, mais c'est quelque chose qui me paraît extrêmement grave.
b) Nos prélèvements obligatoires doivent être plafonnés à 40 %
A cause de la cohabitation, la droite campe bien souvent sur le territoire de la gauche, n'a plus de territoire propre et souvent, plus de légitimité. On le voit avec l'affaire de la pilule du lendemain (quoi que l'on puisse penser par ailleurs), les députés de droite votaient tous non dans leur tête, mais une dizaine seulement ont voté non dans l'urne, par " terrorisme intellectuel ", par peur de s'affirmer.
L'école, c'est un sujet là aussi, de grand débat, mais qui s'ouvre uniquement entre les tenants de Monsieur ALLEGRE et ceux de Monsieur LANG. Ce débat nous devons y participer, la droite doit y participer.
Nous proposerons aussi aux Français au fil de nos rencontres, dans tous les départements, une vraie politique familiale, digne de ce nom (et la politique familiale, ça ne consiste pas à proposer l'adoption des enfants par les couples homosexuels). Nous demanderons aussi que l'on revienne sur les 35 heures et notamment les 35 heures dans les PME. C'est-à-dire que nous demanderons l'annulation d'une mesure qui est dévastatrice pour l'emploi en France, aujourd'hui, dans toutes les PME. C'est dramatique de prendre, à contretemps, une mesure pareille qui est une mesure qui consiste à décourager l'emploi et à décourager l'ardeur au travail.
Et puis, nous proposerons aussi quelque chose qui nous tient à cur, une norme constitutionnelle plafonnant à 40 % les prélèvements obligatoires. Aujourd'hui, les prélèvements fiscaux et sociaux sont à 45,5, c'est la caractéristique d'un pays socialiste, où il y a de moins en moins de liberté pour ceux qui créent, qui transmettent et qui travaillent. Il faut revenir à 40 %, c'est d'ailleurs le seuil que GISCARD appelait le seuil socialiste en 1973. Ce qui veut dire qu'en 5 ans de législature, on doit faire baisser les prélèvements d'1 % par an
En conclusion de ce second point, nous proposerons tout simplement aux Français de s'opposer au socialisme, à ses hiérarques qui ne s'occupent pas des gens mais passent leur temps à vouloir nous imposer une société déstructurée et à faire croire que nous, nous serions loin des gens. Je peux vous dire, que dans mon département, dans la vie quotidienne, je suis plus proche des gens que n'importe quel socialiste parce que les socialistes, quand ils parlent, on ne les comprend pas, parce que c'est une espèce d'abstraction idéologique, ils font du social avec du mental, du concret avec de l'abstraction. Et puis un État socialiste, c'est un État qui s'occupe de ce que les gens ne demandent pas, par exemple les 35 heures et qui ne s'occupe pas de ce que les gens demandent, par exemple la sécurité. Alors nous, nous voulons un État qui ne soit plus socialiste. Combler un vide, lutter contre le socialisme et le vaincre.
Troisièmement, faire entrevoir le nouvel avenir de la France dans la nouvelle Europe.
Cela veut dire deux combats à mener dans l'année. Le premier qui est intellectuel, avec des colloques qu'organiseront les députés européens pour faire comprendre aux français que la donne européenne est complètement nouvelle et qu'en réalité les tenants de ce que l'on croit être l'Europe moderne, s'accrochent à une figure historique dépassée, révolue et que ceux que l'on disait être des eurosceptiques ou des nationalistes rétrogrades, ont sans doute un temps d'avance parce que les événements ont bouleversé la donne.
Il faut donc mener à la fois le combat sur le franc, parce que ce n'est pas une bataille perdue, et expliquer aux Français que la nouvelle donne européenne permet sans doute d'inscrire le destin de la France dans une nouvelle perspective européenne.
Il faut, mes chers amis, que vous sachiez qu'aujourd'hui, en privé, lorsque les responsables de l'Europe se rencontrent, ils n'y croient plus, ils ne savent plus quelle pièce nouvelle ajouter pour que ça fonctionne. Il y a le non danois, il y a la pantalonnade autrichienne, il y a la faiblesse maladive de l'euro et puis il y a l'échec probable de Nice, parce que l'on nous a parlé de l'esprit de Biarritz " the spirit of Biarritz ", eh bien, esprit es-tu là, les tables ont tourné mais les têtes n'ont pas tourné et en fait, les petits pays ne se laissent pas faire.
Il se passe que la réalité ne se plie pas à l'idéologie, exactement comme pour le soviétisme ou pour le fachisme. Depuis des années, l'on nous a dit l'avenir, le seul avenir possible c'est la fusion dans un magma européiste, où la France aura tout perdu et retrouvera l'essentiel. On a perdu beaucoup de choses et l'on n'a rien retrouvé. Le problème c'est que depuis le 9 novembre 1989, chute du mur de Berlin, tout a changé puisqu'il faut élargir l'Europe, passer à 25, peut-être 40, passer d'une Europe de petite taille, uniformisée, centralisée, avec le prima du monétaire et de l'économique à une Europe de grande taille qui ne soit plus uniformisée mais au contraire fondée sur la diversité et la souplesse.
J'ai utilisé cette expression l'autre jour devant Pierre MOSCOVICCI " vous ne ferez pas rentrer 15 éléphants dans une 2CV ". La 2 CV, c'est le système actuel avec la commission, le système euro fédéral tel qu'il est installé en Europe, et les éléphants ce sont les15 pays. Aujourd'hui, ou bien vous adaptez les institutions à cette Europe nouvelle ou bien c'est la réalité qui va choisir pour les hommes. La seule Europe possible à l'avenir, c'est une Europe continentale avec la Croatie, la Yougoslavie, avec tout le monde
Mais cette Europe ne pourra fonctionner que dans la souplesse, avec quelques objectifs politiques communs, (rattrapage du retard des pays de l'Est avec des aides très importantes pour le désarmement des centrales nucléaires, bouclier anti-missiles, les grands programmes de sécurité contre les mafias sous la forme de coopération entre les polices, etc) que les gouvernements ne peuvent pas faire tout seuls, mais pour le reste, il est bien évident que l'Europe ne pourra plus être celle de la commission de Bruxelles. Pour l'instant, les gouvernants continuent dans cette impasse, mais il faudra en sortir. Et l'occasion pour en sortir, c'est naturellement l'échec de l'euro et c'est la raison pour laquelle, à partir d'aujourd'hui, nous allons mener une campagne sur ce sujet qui est essentiel : sauver le franc, garder le franc, oui au maintien de notre monnaie.
Notre campagne nationale pour le franc
Il y aura deux temps dans cette campagne que nous lançons aujourd'hui : premier temps la vignette et deuxième temps, la demande de référendum. La vignette nous la proposons à tous les Français. Il y aura des vignettes pour tout le monde puisque nous commençons par éditer un million de vignettes. Chaque détenteur de vignette la colle sur sa vitre, là où il mettait l'autre vignette, celle qui a disparu. Ce geste symbolique est une demande de référendum "Pour Garder le Franc".
Pour le référendum, la question est simple : voulez-vous maintenir la situation actuelle, c'est-à-dire maintenir le franc à côté de l'euro ? Alors là, je peux vous dire que 80 % des Français se déplaceront. Regardez au Danemark, 80 % des Danois ont participé à leur référendum. Quand la question est importante et intéressante les gens se déplacent.
Enfin, autre bonne raison pour demander un référendum, Jacques CHIRAC nous l'avait promis pendant sa campagne en 1995. Et que l'on ne viennent pas nous dire "ah mais on a déjà voté Maastricht"
Car, il y a deux faits nouveaux par rapport à Maastricht. Oui, on nous avait dit en 1992, c'était François MITTERRAND à l'époque, le Traité, tout le Traité, rien que le Traité. Or, les mêmes aujourd'hui, y compris Monsieur FABIUS cet été nous expliquent, et bien si ça ne marche pas ; c'est parce qu'il manque quelque chose.
C'est toujours la même histoire, l'Europe ne marche pas parce qu'il n'y a pas assez d'Europe, donc on en reprend un petit coup. Et là, ce que l'on va nous proposer, on sent venir le débat, plus l'Euro baisse, plus on nous dit " eh bien oui mais c'est normal, il faut un État " parce que tout le monde est d'accord pour dire qu'une monnaie unique sans État unique ça ne fonctionne pas.
Eh bien oui, mais seulement, si vous voulez vraiment faire votre État unique, soyez gentils consultez le peuple parce que c'est quand même une donnée nouvelle, ça on ne le savait pas en 1992.
Beaucoup de gens qui ont voté "oui" à Maastricht auraient peut-être voté "non" à ce moment-là puisque vous nous avez dit le contraire.
Deuxième fait nouveau, on nous avait dit, en 1992, et jusqu'en 1999, ça sera la plus forte monnaie du monde, vous vous souvenez peut-être du grand voyage de Monsieur Thibault de SILGUY, il allait voir les Japonais, les Américains, et revenait ensuite à LCI et expliquait , ils ont tous la "trouille". Les Américains ont peur, les Japonais ont peur, tout le monde avait peur de l'Euro. Ils ont eu tellement peur de l'Euro qu'aujourd'hui la monnaie la plus forte du monde est la monnaie la plus faible du monde.
Alors vous me direz la faiblesse ça a des avantages. Oui, c'est vrai pour les exportations, dans un premier temps. Mais comme le dit très bien Georges BERTHU dans un livre qui va sortir dans trois semaines, il y a une limite au-delà de laquelle il ne faut pas aller parce qu'après il y a crise de confiance et aujourd'hui, on arrive à une constatation sur laquelle tout le monde peut se mettre d'accord, c'est qu'une monnaie sans Etat et qui n'est pas adossée à un peuple, à une Nation, ça n'a pas de sens. Depuis que les civilisations existent et que la monnaie a été inventée, le premier geste d'un Gouvernement, c'est d'imposer sa monnaie, et le premier geste quand il se libère de la tutelle de je ne sais quel empire, c'est de rétablir le cours de sa monnaie.
C'est si vrai que lors de la dernière guerre en France, De Gaulle à la Libération a imposé le Franc. C'est vrai aussi dans tous les pays de l'Est, où il y a une sorte de correspondance symbolique, intime entre la monnaie et son peuple.
Voilà pourquoi nous demandons un référendum avec une question simple "souhaitez-vous conserver le franc ?"
Les échéances électorales
Première échéance : les municipales et les cantonales. Nous avons confirmé ce matin que nous participerions à des listes de l'opposition, à une double condition : que ces listes de l'opposition affichent une ligne claire contre les socialistes et sur la probité ; nous ne figurerons pas sur des listes conduites par des gens mis en examen.
Deuxième échéance, les législatives et la présidentielle. Ce sera la même campagne puisque les législatives auront lieu quelques mois avant l'élection présidentielle et j'ajoute ce seront les mêmes enjeux. J'en vois trois qui domineront la campagne :
- Premier enjeu : la propreté, je dis propreté parce que souvent lorsque les gens entendent probité ; ils comprennent mal le mot.
- Deuxième enjeu : la cohabitation ;
- Troisième enjeu, la disparition du franc ; je n'y reviens pas mais je crois que ce sera une question importante et c'est la raison pour laquelle nous avons décidé, ce matin, de présenter 577 candidats aux élections législatives de 2002..
Naturellement, il n'est pas question pour nous d'accepter l'inversion du calendrier électoral, qui serait une véritable manipulation (vous imaginez les Français qui regardent les Députés qui prolongeraient leur mandat et leurs émoluments pour 4 mois de plus).
Il y a eu le référendum qui est une manuvre politicienne, les Français ont répondu "assez des manuvres politiciennes, ne recommencez pas avec une nouvelle manuvre politicienne".
Voilà. Mes chers amis, vous êtes, nous sommes sur la ligne de départ pour 2002 (les élections municipales, qui se préparent très bien et dans la discrétion, sont aussi une manière de préparer 2002) et je pense qu'à l'avenir et je terminerai par-là, ceux qui survivront sont ceux qui auront les trois caractéristiques suivantes :
a) un véritable ancrage qui leur permettra d'échapper au zapping électoral, parce que nous allons vers des temps de zapping électoral,
b) Deuxième caractéristique, une grande intransigeance sur la question de l'honnêteté parce que la justice ne s'arrêtera plus et les approximations, le manque de rigueur seront sanctionnés,,
c) Et enfin troisième caractéristique, une cohérence dans la durée ; il n'est jamais certain qu'un mouvement politique, qu'un homme politique soit, à un moment ou à un autre, en correspondance avec le peuple français ; mais ça peut arriver et je pense que cela nous arrivera même si nous devons être patients. Ce que nous avions dit il y a dix ans arrive, par exemple, sur un certain nombre de plans : vache folle, probité etc, je pense que le jour où la courbe va se retourner sur l'affaire européenne et que l'on va reparler de l'idée d'Europe des Nations, que l'Euro sera dans le trou, il y aura un changement très profond et très rapide.
Cette cohérence dans la durée nous l'avons, nous n'avons pas varié et nous n'avons aucune raison de changer, notre discours et notre pensée sont justes, il faut simplement les porter à la connaissance des Français.
Pour cela, nous tiendrons notre Université d'été 2001 avec 1000 jeunes en septembre prochain, et notre Congrès à l'automne, le Grand Congrès du Mouvement Pour la France, puis je ferai un tour de France pour visiter tous vos départements.
Voilà, Mes chers amis, le programme de notre année à venir, je voudrais, pour terminer, vous remercier d'avoir participé à cette journée de travail, merci pour ceux qui sont partis très tôt de chez eux. On souhaitait tous avoir terminé à 17 heures pour que vous puissiez reprendre vos avions et vos trains et je voudrais vous dire aussi merci pour ce que vous avez fait et qui ne se sait pas, c'est qu'en réalité, les apparences médiatiques sont telles que l'on a agi dans la discrétion et que les gens ne savent pas encore que le Mouvement Pour la France dégage un véritable enthousiasme à Paris et sur le terrain. Et je préfère ça que les effets d'annonce, compte tenu de ce qui s'est passé, je vous invite à travailler comme vous le faites, avec sérieux, dans la discrétion, le temps viendra de la moisson, continuez à semer, nous semons pour la France. Vive la France.
(Source http://www.mpf-villiers.org, le 17 mai 2002)