Déclaration de Mme Marie-George Buffet, secrétaire nationale du PCF, sur le bilan des batailles politiques menées à gauche depuis la victoire du non au référendum sur la Constitution européenne, sur les perspectives de rassemblement d'une gauche véritablement antilibérale et sur la nécessité de préparer un programme comportant des propositions concrètes de transformation sociale, à Marseille, plage des Corbières, le 26 août 2005.

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Circonstance : Conseil national du PCF, plage des Corbières à Marseille, le 26 août 2005

Texte intégral

Je voudrais d'abord vous dire tout simplement mon bonheur d'être ici parmi vous dans ce quartier et dans cette ville de Marseille. Les journalistes me posaient déjà la question " Mais pourquoi faire cette rentrée ici ? ".
Il y a plusieurs raisons. Dans cette ville, injustices et inégalités ne rime pas avec résignations et repli sur soi. Dans cette ville, on conjugue injustices et inégalités avec colère, luttes, et solidarité. Lors de chaque grande manifestation régionale, il y a toujours une forte mobilisation à Marseille.
Ensuite, à chacun de mes passages à Marseille, j'ai rencontré des hommes et des femmes qui avaient une dignité dans leurs combats et je voudrais ici évoquer, et vous saluer à travers eux, quelques un d'entre eux. Les jeunes des quartiers nord de Marseille avec qui j'ai beaucoup travaillé lorsque j'étais Ministre de la Jeunesse et des sports. Ils ont fait un travail extraordinaire dans ces quartiers pour faire en sorte que ces jeunes trouvent un moyen de vivre bien.
Je pense également au Mouvement des Chômeurs que j'ai eu l'occasion d'accompagner, devant l'Assedic, à ces femmes qui animent ce mouvement, aux marins de la SNCM qui m'ont aujourd'hui encore remis un dossier. Nous allons prendre une initiative avec Frédéric Dutoit et Michel Vaxès à l'Assemblée nationale pour accompagner leur combat. Enfin, dernier clin d'il, aux salariés de Nestlé que j'irai voir demain, dans leur entreprise, et qui grâce à leur lutte remarquable pour défendre non seulement leur emploi mais aussi leur entreprise ont marqué un point en cette fin du mois d'août, puisque de nouveau le tribunal a rendu justice. La direction doit remettre cette entreprise en marche.
Autre raison de ma venue ici, c'est cette capacité que vous avez eu, tous et toutes, ensemble, à mobiliser les hommes et les femmes de cette ville sur le " non " au projet de traité constitutionnel, à cette camisole libérale. Souvenez-vous des commentaires qui ont suivi, " les grandes villes ont vote oui ". Marseille est une belle exception et elle rejoint Lille, et ce n'est pas un hasard s'il se trouve que ce sont des villes ouvrières.
Pour toutes ces raisons, j'ai choisi de venir à Marseille, parque vous allez donner le ton à la rentrée du Parti communiste français.
Bien sûr, on parle de rentrée, mais il n'y a pourtant eu aucune trêve estivale dans l'action face aux mauvais coups du gouvernement. Nous avons continué à faire signer la pétition pour que votre vote du 29 mai soit respecté, pour que la France et son Président de la République retire la signature de notre pays du projet de traité constitutionnel. Pour que la France s'exprime pour l'arrêt de l'agenda de Lisbonne et des différentes directives qui arrivent, la fameuse directive Bolkestein, celle sur le temps de travail, celle, encore, qui vise à mettre en concurrence un peu plus les transports. On le voit en ce moment avec la fermeture des lignes Corail par la SNCF. Nous allons atteindre ce million de signatures pour faire en sorte que vous soyez entendu.
Initiatives encore, contre ce déni de démocratie que constituent les ordonnances contre le code de travail par le gouvernement Villepin ; des ordonnances qui installent la précarité, qui détruisent ce qui fondait le contrat de travail, c'est-à-dire la possibilité pour un individu d'avoir un emploi stable puisqu'en fait on instaure une sorte de permanence de l'essai. A tout moment, un patron, pourra décider de licencier un salarié. Rendez-vous compte des conséquences de cette menace permanente. C'est une façon de dire subissez ou taisez-vous. C'est insupportable.
Et puis mobilisation en soutien aux salariés, j'ai évoqué Nestlé, mais pensons à la lutte de ses ouvriers polonais à Saint-Nazaire. Rappelez-vous ceux qui pendant la campagne du référendum nous donnaient des leçons en nous disant " mais il faut être solidaire des salariés polonais " ! Rappelez-vous de ce fameux commissaire Bolkestein se moquant des plombiers français et évoquant les plombiers polonais Mais là, on ne les a pas entendus, pas un geste du gouvernement, rien pour faire en sorte que ces ouvriers aient leur dû. Leur lutte et la solidarité des salariés français a permis que ces ouvriers reçoivent enfin leur salaire. C'est tout le sens du " non " que nous avons porté, un " non " de solidarité. Et puis solidarité aussi avec ces hommes et ces femmes issus de l'immigration qu'on a vus cet été rester dans les quartiers. L'Union européenne a été capable d'arriver à un accord pour organiser, à plusieurs pays, des charters pour expulser des sans-papiers. Mais cette même Union serait incapable d'envisager des garanties sociales partagées avec tous les salariés de ce pays.
Pas de trêve non plus dans le débat politique. Je ne parle pas des pages consacrées aux vacances de Sarkozy ou au voyage de son épouse, je parle du véritable débat politique. Pas de trêve parce qu'on a vu en juillet, non loin d'ici, à Arles, un débat rassembler les différentes sensibilités de gauche qui se sont prononcées pour le " non ", parce qu'on a vu les collectifs du non se réunir au plan national et décider de poursuivre ensemble après la victoire du 29 mai pour construire une autre Europe mais aussi pour discuter de quelles politiques en France. Il y a eu aussi les initiatives du Parti communiste, rencontres et débats qui vont bien sûr prendre toute leur dimension lors de la fête de l'humanité. Au rendez-vous national, nous étions déjà 4 000 vignettes supplémentaires vendues par rapport au chiffre de l'an dernier. Une fête de l'huma qui verra le tribunal des 100 jours du Premier ministre Villepin, un tribunal qui va parcourir toutes les allées de la fête avec les salariés, les hommes et les femmes qui mènent le combat pour changer leur vie. Une fête qui sera aussi un lieu de rencontre, puisque dès le samedi matin nous avons invité toutes les forces de gauche à venir débattre sur le thème " quelles propositions, quel projet pour la gauche demain ? ".
Donc il n'y a pas eu de trêve estivale mais nous sommes encore loin du compte, il faut aller plus vite, plus fort, plus largement dans le rassemblement. Nous avons besoin d'une véritable contre-offensive populaire et citoyenne. C'est urgent parce que la droite va aller à marche forcée vers une nouvelle étape de sa politique. Ce que nous avons fait lors de la campagne du référendum, nous pouvons le refaire face à cette offensive libérale. Tout à l'heure, un dame m'a dit que j'avais mené une belle campagne mais, justement, ce qui a fait la force de celles et ceux qui, à gauche, se sont engagés pour le " non ", c'est la mobilisation populaire, citoyenne, c'est le fait que nous avons tous et toutes, engagé ou non dans un parti, dans une association, un syndicat, nous avons tous et toutes été des militants et des militantes de ce " non " pour une autre Europe, une Europe de la paix, du progrès social et de la démocratie.
Je veux croire que notre peuple à pris conscience qu'à travers ce projet de traité, quelque chose d'irréversible était en train de se présenter et qu'il était temps d'ébranler la pensée unique, qu'il était temps de ne plus accepter ce modèle qu'on veut nous imposer depuis maintenant plus de trente ans.. Au nom du profit immédiat, on impose la précarisation, la fin des services publics ; on impose la mise en concurrence et le tout marchand. Je crois que ce " non " a porté un retour aux exigences d'égalité, de solidarité, de justice, un retour à l'idée d'intérêt général, du bien commun. C'est un " non " qui a été collectif. Je crois que ce vote est un vote de classe, lorsqu'on regarde comment les ouvriers, les employés, les professions intermédiaires se sont rassemblés sur le " non ", et s'est traduit le vote de ton quartier et de ta circonscription (ndrl 15e et 16e arrondissement de Marseille), et bien je crois que ce vote nous donne à penser que si le peuple prend les choses en main, les choses peuvent bouger. Il n'y a aucune fatalité, on a gagné le 29 mai, demain on peut de nouveau gagner et chasser la droite durablement.
C'est une course de vitesse qui est engagée, la droite veut tenir jusqu'en 2007 et se prépare à une énorme forfaiture. Il y aurait une alternance dans la droite elle-même, une droite nouvelle apparaîtrait avec son leader Sarkozy. Mais qu'est ce que c'est que cette droite nouvelle, en fait, c'est la super exploitation. Cette droite nouvelle, c'est une droite composée de liquidateurs, que ce soit en vers, ou à coup de karcher, l'objectif est le même. Depuis des décennies dans ce pays, ils ont essayé à tout prix de nous imposer la logique capitaliste et une politique libérale, mais jusqu'à présent cela a cohabité avec le maintien des statuts, des garanties, des droits, de l'intérêt général, mais aujourd'hui ils ont décidé de casser tout cela. Oui, ce sont des liquidateurs de ce qui a fait la base de notre République, de ce qui a fait la base de notre société qui se sont construites par les luttes et par les lois. C'est ça, la droite nouvelle à laquelle ils veulent nous faire croire, il y a une course de vitesse engagée entre cette alternance de casse sociale, de casse démocratique qu'ils nous préparent et une gauche qui soit réellement une gauche avec un projet alternatif.
Il y en a assez de cette société où on nous demande de choisir entre exclusion et précarité. Quand j'ai vu, dans certains articles, mettre en exergue des jeunes qui disaient " mais écouter c'est quand même pas si mal qu'on nous prenne à l'essai pendant deux ans ", c'est à cela qu'on veut réduire notre peuple, et c'est ça que la gauche doit refuser. C'est à ça que la gauche doit s'attaquer. On peut les mettre en échec durablement, je le pense profondément. Pour cela, il faut que nous retrouvions la même dynamique que nous avons eue au début de l'année. " Tous ensemble ", c'est le mot d'ordre que nous avons scandé dans les meetings. Il faut que ce tous ensemble nous le retrouvions, dans les semaines et les mois à venir. " Tous ensemble " dans les luttes, je vous propose de tenir, en octobre, à l'initiative du Parti Communiste Français, où nous invitons toutes les forces de gauche, les syndicats, les associations, un grand rassemblement national.
Rappelez-vous le premier meeting à Marseille, en décembre 2004, quand nous disions " nous allons gagner ! "ça a sourit. Personne n'y croyait. Et puis on y est arrivé et si aujourd'hui, je vous propose que nous nous fixions comme objectif de bâtir une union populaire, une majorité politique pour changer la vie, porteuse d'un projet anti-libéral, une démarche politique, y compris de la conception du pouvoir, radicalement neuve, certains vont sourire Ils vont dire " Comment le Parti Communiste qui a connu cet affaiblissement peut-il avoir cette ambition ? ". Ce n'est pas le Parti communiste qui a cette ambition, ce sont les hommes et les femmes qui ont dit " non " au référendum. Ce " non " appelle à un tel objectif, il faut passer à la vitesse supérieure. Ce que je vous propose n'est pas une alternance, ce n'est pas de remettre la gauche au pouvoir, au pouvoir point final, on l'a déjà fait ça. Il y a eu des déceptions et la droite et l'extrême droite sont revenues, toujours plus violente. Ce que je vous propose c'est de garder la parole que vous avez pris l'année dernière ; de vous saisir du débat politique, de le maîtriser de bout en bout jusqu'au pouvoir, et d'aller au bout de vos attentes, vos exigences. Il faut créer les conditions politiques pour que la gauche revienne au pouvoir sur la base d'un tel rassemblement, d'une telle union populaire, sur des contenus audacieux, courageux, et que la gauche soit durable non pas comme on sort un slogan, mais la gauche sera durable parce qu'elle répondra aux attentes et qu'elle sera portée par un élan populaire. C'est à cela que je vous propose que nous travaillions tous ensemble.
Bien sûr, comme d'habitude, on va nous traiter de doux rêveurs, d'utopistes, nous appeler à un peu plus de responsabilités, de réalisme. Ce discours, nous l'avons tant de fois entendus. " Dans une Europe libérale, avec la mondialisation capitaliste, et avec qui vous allez faire ça ? Comment vous allez faire ? ". Mais c'est justement parce qu'il y a cette mondialisation capitaliste, la gauche ne peut pas être a minima. Justement, si on veut rompre cette logique capitaliste et libérale, il faut un projet qui soit un projet à gauche qui porte des réformes qui soient en capacité de changer profondément notre société et les règles qui la régissent. C'est justement parce que l'on a créé de la déception, de la résignation, du fatalisme, qu'il faut que la gauche se décide à faire de la politique autrement. Il faut que ceux qui construisent le projet et ceux qui, ensuite, veillent à son application, ce soit les citoyens et les citoyennes. Nous avons besoin que la gauche se hisse à la hauteur des enjeux d'aujourd'hui. La gauche a besoin de retrouver son sens. Vous savez, je regarde comme vous l'actualité, nous allons avoir un week-end chargé, à Gauche. Tous ceux et celles qui participent à ces rencontres à gauche ce week-end, les hommes et les femmes qui ont porté le " non " de la victoire, ils n'attendent pas des forces de gauche égocentrées sur leurs problèmes internes, ils n'attendent pas des forces de gauche qu'elles se donnent des bons ou des mauvais points d'une université à l'autre, non ! Ils n'attendent pas qu'on leur fasse choisir entre une alternance faible et une opposition pure et dure. On a déjà connu ça, une opposition pure et dure qui regarde de loin les partis de " gouvernement ". Ces deux facettes, ont mené la gauche à l'échec. La gauche n'a pas été capable de changer vos vies. C'est toute la gauche qui doit aujourd'hui être interpellée et débattre pour répondre aux attentes. Il faut que chaque force à gauche se dépasse, pour être acteur, actrice, de ce rassemblement dont vous voulez, dont vous avez besoin, de ce projet politique que vous voulez, dont vous avez besoin. Ce n'est pas chacun chez soi, ni chacun pour soi, à l'approche des futures élections, toute la gauche doit se dépasser pour servir notre peuple, pour lutter devant les ravages de l'ultralibéralisme et faire en sorte qu'enfin les choses bougent.
Bien sûr, il y a des différences à gauche, qui le nierait ! Il y a deux choix possibles face à ce paysage à gauche. Soit on prend la photo, on compte ses troupes, de chaque coté, soit on se dit " on ne va pas en rester là ". C'est toute la gauche qui doit venir sur une base de transformation sociale et le meilleur moyen de l'y entraîner, c'est que notre peuple l'exige, que notre peuple se manifeste et il faut d'urgence permettre à notre peuple d'exprimer cette exigence. Comment ? Pas en s'enfermant dans des rencontres au sommet, elles sont nécessaires, il faut discuter entre partis politiques, entre forces organisées, mais ça ne suffira pas, nous avons rencontré des forces avec qui nous avons parlé de calendrier, qui nous ont dit " au mois de mai, on se rencontrera quand on aura chacun élaboré notre programme ", mais vous, où êtes vous dans ce schéma là ?
Ce qu'il faut, c'est immédiatement organiser des rencontres-débats, des forums, où les forces de gauche se confrontent avec les citoyennes, citoyens, les salariés, et posent les questions, les vraies questions.
Si la gauche est au pouvoir demain, qu'est ce qu'on fait par rapport au chômage, la précarité, est-ce que demain on met en place une sécurité d'emploi et de formation ? Par rapport au pouvoir d'achat, est-ce que ce fameux Grenelle des salaires dont tout le monde parle, la gauche s'engage à le tenir dans les mois qui suivent sa prise de responsabilité ? Quid de l'augmentation des fonctionnaires ? Qu'est ce qu'on fait par rapport aux allocations pour les chômeurs ? Pour les handicapés ? Qu'est-ce qu'on fait par rapport aux services publics ? Reviendrons-nous sur le changement de statut d'EDF-GDF ? Que fera-t-on par rapport à la nécessité de transferts publics. C'est à toutes ces questions que la gauche doit répondre aujourd'hui avec les citoyennes et les citoyens. Est-ce qu'on remettra en cause les lois sur l'immigration, pas simplement les dernières lois, mais celles d'avant aussi qui ne correspondent pas aux besoins de ces hommes et de ces femmes. Est-ce que la gauche accordera le droit de vote aux résidents étrangers ? Est-ce que la gauche modifiera les institutions de notre République ? Est-ce qu'elle donnera les moyens d'une véritable démocratie participative ? Est-ce que la gauche fera en sorte qu'il y ait une véritable réforme de la fiscalité permettant une redistribution de tout cet argent qui va s'entasser dans les dividendes, les salaires des patrons ? Est-ce que la gauche s'engage à une véritable loi sur les droits des salariés pour arrêter les délocalisations, pour arrêter la casse des entreprises ?
C'est à tous ces points là que la gauche doit répondre. La gauche doit s'engager à appliquer le vote des Français du 29 mai concernant l'Europe. Est-ce qu'elle prendra des initiatives en direction de l'organisation mondiale du commerce ? Est-ce qu'elle prendre des initiatives pour le désarmement ? C'est à toutes ces questions que nous devons répondre et sur lesquelles nous devons débattre dès aujourd'hui.
Quelles propositions, quels engagements ? C'est avec vous tous, partout dans le pays que nous voulons le faire. Le Parti Communiste prendra sa place dans ce travail. Il va faire des forums dans chaque ville et nous allons tenir le 26 novembre, une initiative nationale où nous invitons l'ensemble des forces de gauche, associatives et syndicales, les citoyennes et les citoyens, celles qui ont participé et participent aux collectifs du " Non ", pour une première étape vers l'élaboration de ce projet que nous voulons voir appliquer demain.
Après le 29 mai, ayons de l'ambition pour notre peuple, ayons de l'ambition pour la gauche. Nous voulons être le Parti de la résistance, le Parti du rassemblement, nous voulons être le parti d'une gauche qui soit une gauche de transformation sociale et nous allons y contribuer avec les hommes et les femmes qui composent ce Parti, mais aussi tous ceux et toutes celles qui en ce moment nous rejoignent. Et j'appelle ceux et celles qui ne l'ont pas encore fait à venir avec nous pour vivre cette belle aventure.
Le Parti Communiste, pour ceux qui s'en inquiètent est en bonne santé et nous voulons aller très loin et nous allons faire en sorte, je vous assure qu'à gauche on ne prenne pas le mauvais chemin. Cette fois-ci, il faut prendre le bon chemin, celui que vous nous avez indiqué le 29 mai.
(Source http://www.pcf.fr, le 5 septembre 2005)