Conférence de presse de M. François Bayrou, président de l'UDF, sur les conséquences politiques du non au référendum sur la Constitution européenne, notamment sur le rôle du Parlement dans l'orientation des politiques publiques et la nécessité d'un "changement de cap", Paris le 30 mai 2005.

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Circonstance : Réunion du bureau politique de l'UDF, à Paris le 30 mai 2005-référendum du 29 mai sur la Constitution européenne

Texte intégral

La journée a été intéressante. Comme vous le savez, j'ai rencontré ce matin le Président de la République, puis nous avons eu une réunion du comité exécutif, puis sans rupture, réunion du bureau politique.
Au cours de ces différents moments de la journée, nous avons fait une analyse de ce qui s'est passé hier. Je considérais déjà hier soir, ayant regardé de près les analyses et les chiffres, et je considère aujourd'hui que le vote d'hier est un des votes les plus inquiétants que la République ait eu à enregistrer ces dernières décennies. Il est naturellement inquiétant par son résultat, parce qu'il ouvre une crise européenne qui sera de longue durée et dont il est à craindre que la Constitution européenne soit la victime. Les analystes disent que le vote français va entraîner un vote négatif des Pays-Bas, et ce vote négatif des Pays-Bas risque de suggérer à des responsables politiques qui n'attendent que cela qu'on interrompe le processus de ratification, et c'est naturellement un très gros risque parce qu'il ne sera pas repris.
Une crise européenne
J'ai eu l'occasion d'indiquer devant le bureau politique qu'en tout cas, désormais, il est certain que si cette interruption avait lieu, le jour où l'on remettrait sur le métier un texte de Constitution européenne, il n'y aurait qu'une chose qui puisse apparaître, c'est que ce texte serait moins européen, tant on voit deux forces conjuguées pour que la Constitution européenne aille vers une concurrence entre Etats ou une différenciation accrue entre Etats et pas vers une harmonisation. C'est la première conséquence, elle est européenne et, en effet, elle va entraîner pour la France, pour sa situation et pour l'avenir de l'Europe quelque chose d'extrêmement lourd. C'est d'autant plus important pour nous que nous assumons le fait d'avoir défendu le traité établissant une Constitution pour l'Europe, nous défendons l'idée de Constitution pour l'Europe et nous défendons les principes qui sont dans ce texte de Constitution pour l'Europe. Nous assumons et nous continuons à porter cette idée. L'avenir est là. Et nous avons eu un grand nombre d'adhésions depuis hier soir qui sont arrivées sur notre site Internet, probablement parce que nous avons continué à défendre cette idée, qu'elle nous apparaît cruciale et qu'il y a beaucoup de Français qui ressentent aujourd'hui du désarroi et de la tristesse à voir cette idée en situation de difficulté. Voilà pour le premier élément de gravité.
Une crise française
Deuxième élément de gravité : ce que ce vote révèle de la situation française. Jamais la fracture n'a été aussi importante que dans le vote d'hier. Fracture entre les villes et les campagnes ; fracture entre les ouvriers et les cadres ; fracture entre ceux qui travaillent, avec des situations peu favorisées ; fracture entre les quartiers et les centres-villes ; fracture selon le prix du logement. Tous les critères que l'on peut recenser sont des critères qui montrent le fossé qui s'est creusé entre deux France. Et si l'on remonte un peu dans le temps, c'était déjà ce que l'on ressentait au moment de Maastricht. Cela s'est aggravé en 1995, cela s'est aggravé le 21 avril 2002. Aujourd'hui cela s'est révélé avec une violence inédite, une violence jamais atteinte et ceci invite donc à s'interroger et à se poser des questions sur la société française. Et cela invite à une rupture profonde et à un changement de cap très important pour notre pays. Voilà pour la première partie de cette réflexion sur le vote d'hier.
L'état d'esprit de l'UDF
Nous avons évoqué plusieurs éléments de la situation d'aujourd'hui. La conclusion qui a été tirée est que les décisions que l'UDF aurait à prendre, elle les prendrait de manière collective. A tout dialogue ou discussion que nous aurions, c'est collectivement, par une procédure collective que nous répondrions. Pourquoi ? Parce qu'il apparaît clairement que les questions qu'on pose à l'UDF aujourd'hui ou les sollicitations éventuelles dont l'UDF pourrait être l'objet, sont le résultat de la résistance que l'UDF a fournie et du témoignage inlassable qui a été le nôtre pour avertir, pour indiquer à l'avance vers quel mur on se dirigeait. Au moment où le choc avec le mur a eu lieu, nous n'avons l'intention de ne rien perdre de cet esprit de résistance et de cette volonté de continuer à dire ce que les Français pensent et que les pouvoirs n'entendent pas.
Voilà l'état d'esprit dans lequel nous sommes.
Pendant que nous étions en réunion est tombée une dépêche annonçant que le Président de la République s'exprimerait demain mardi. Nous verrons quels seront ses orientations et ses choix. J'ai dit moi-même au Président de la République que la situation était assez grave pour qu'il s'entoure des réflexions, des forces politiques et des personnalités qui ont suivi de près ou participé à cette campagne électorale, qui ont senti de près l'état du pays et qui ont un avis à formuler sur son avenir. En tout état de cause je ne pense pas, je l'ai dit hier, que de petits changements suffiront. Je suis frappé de la gravité de ce que nous traversons. Dans la situation où nous sommes, avec une croissance - on annonçait qu'elle serait de retour, elle est aujourd'hui en fuite - avec une période de temps extrêmement courte avant que ne s'ouvre une campagne présidentielle qui promet d'être spectaculaire, avec un soutien du pays dont le vote d'hier a dit la précarité, alors en effet, il est légitime de s'interroger sur la manière dont va être fixé le cap et aussi dont vont être choisis les acteurs principaux.
- Question : Vous voulez faire partie de ces acteurs ?
J'ai l'impression que je peux reprendre éternellement les mêmes réponses ! Ce qui m'intéresse dans l'action politique, ce n'est pas les galons, c'est le cap qui est fixé. Pour l'instant, je n'ai aucune idée du cap fixé. Je fixerai moi-même mon cap si on ne m'en propose pas d'autres.
- Question sur la participation éventuelle de l'UDF et sur le nombre de ministres
Ce qui m'intéresse dans l'action politique, peut-être suis-je une singularité, un cas particulier, une originalité dans le paysage, ce qui m'intéresse ce n'est pas d'avoir des responsabilités éminentes et flatteuses, ni pour moi ni pour ma famille politique, ce qui m'intéresse, c'est de savoir dans quelle direction on va. Ayant refusé à plusieurs reprises d'entrer au gouvernement, parce qu'il me semblait que la direction prise n'était pas la bonne et que les conditions n'étaient pas réunies pour le succès, je vous assure que dimanche je me suis félicité de ne pas avoir succombé aux sirènes, parce que quand quelque chose va mal, il faut bien qu'il y ait quelqu'un pour le dire et si vous reprenez les interventions traduites dans les dépêches, vous verrez qu'il me semble que nous avions bien senti quels étaient les risques. Donc, tant que je ne sais pas dans quelle direction on va et tant que je ne sais pas qui est choisi pour assumer les responsabilités, pour moi, toute question de participation ne se pose pas.
- Question : M. Chirac ne vous a pas du tout éclairé sur les conséquences de cette victoire du non et du nouveau cap qu'il pourrait éventuellement impulser à l'action du
gouvernement ?
Non. Et s'il l'avait fait, je ne vous le dirais pas. Considérez que ma réponse serait de toute façon discrète parce que je n'ai jamais raconté ce que le Président de la République me dit dans un entretien, surtout à son initiative. Mais non, nous n'avons pas abordé ce sujet. Je me suis borné à lui dire quelle était la gravité de la situation et nous avons longuement échangé sur les conséquences du vote d'hier en France et en Europe.
- Question : Certains de vos amis députés UDF ont, eux, envie de rentrer dans un gouvernement. Est-ce que le meilleur moyen ce n'est pas d'être dans le bateau
Quand vous êtes dans un gouvernement, vous êtes rameurs dans la galère. Avant de ramer dans la galère, il est légitime de se poser la question de savoir dans quelle direction va la galère et si elle va droit sur les récifs, je ne conseille pas de ramer. Je conseille de dire " attention, regardez, quelque chose se prépare à quoi vous ne vous attendez pas, mais qui est dangereux ". Je suis monté à la tribune de l'Assemblée nationale dix fois depuis trois ans pour dire ce qui se préparait là et le vote d'hier en ce sens n'a été qu'une révélation de ce qui se préparait depuis longtemps et que je considère comme extrêmement dangereux. On n'est pas devant une de ces petites affaires politiques qui se résolvent par un dosage en mettant six ministres d'un côté et en accordant des maroquins plus ou moins importants à des personnalités sympathiques. Ce n'est pas la question ! La France va très mal ! J'ai employé hier l'expression de " crise gravissime ". Je la répète devant vous. C'est une crise morale, c'est une crise démocratique, c'est une crise économique et c'est une crise sociale. Jamais le pays n'a été fracturé comme il est fracturé aujourd'hui. Excusez-moi de vous dire que cela mérite des changements de cap majeurs et pas seulement des dosages différents à l'intérieur de l'équipe gouvernementale.
- Question Est-ce que cela vous l'avez aussi exprimé clairement face au Président de la République
Clairement.
-et quelle a été la qualité de son oreille ?
J'ai l'impression que le Président de la République a écouté. Je pense qu'il réfléchit à la situation. On en a un indice évident dans le fait qu'il ait retardé les décisions et les déclarations qu'il a à faire. Et je trouve cette réflexion juste de sa part.
- Question : Est-ce que vos amis ont envie de ramer dans la galère ?
Le bureau politique a délibéré en disant que ce serait une décision collective pour l'UDF. Délibéré à l'unanimité.
- Question sur les déclarations de Nicolas Dupont-Aignan sur un gouvernement très large.
J'ai beaucoup défendu l'idée de gouvernement d'union nationale notamment en 2002. Je pense que cette idée en 2002 était juste. Mais au lendemain d'un affrontement comme celui que nous venons de vivre, essayer d'empiler dans un gouvernement des " non " et des " oui " cela me paraîtrait malhonnête vis-à-vis de l'opinion. Le choix européen est un choix fondamental et donc, à l'heure qu'il est, je trouve que cette approche n'est pas une approche juste.
- Question : quand vous dites " changement ", qu'attendez-vous ?
Changement de cap profond, exprimé. Que l'on dise au pays " on s'est trompé depuis des années ". Il y a des attentes qui n'ont pas été prises en compte, elles méritent de l'être aujourd'hui et qu'on explicite lesquelles. Quand un pays vit un événement aussi déstabilisant que celui que nous avons vécu hier, il y a des questions à se poser sur ses règles de vie en commun. Je prends un exemple : les formations politiques qui soutenaient le oui ont 90% des sièges à l'Assemblée nationale. Hier, ces formations politiques, toutes additionnées avec beaucoup d'autres, ont obtenu 45% des voix. Qui ne voit le déséquilibre incroyable qui est créé ainsi dans la représentation du pays ? Qui ne voit que les Français aujourd'hui se disent que le monde politique est en décalage complet avec la réalité du pays ? Et vous vous retrouvez ainsi devant des changements institutionnels que j'ai défendus depuis longtemps sur le rôle du Parlement, sur la manière dont on élit les représentants du peuple pour que le débat soit authentique et que la sensibilité du pays soit prise en compte comme elle devrait l'être. Et s'il ne traite pas cette question ou si on la traite distraitement, au passage, on passe à côté d'une question essentielle.
Deuxièmement, on a multiplié les politiques de l'emploi dans un sens et dans l'autre et on se trouve aujourd'hui avec une recrudescence telle que la question du chômage est devenue la première question du pays. Si l'on ne dit pas dans quel sens on va résoudre la question du chômage, à quoi bon ouvrir une nouvelle étape politique ? Ce sont des questions de choix absolument essentielles. Pour moi, la question de l'emploi est désormais une question brûlante, au centre des préoccupations nationales. La question de l'égalité des chances est une question brûlante. La question du pouvoir d'achat est une question brûlante. Toutes ces questions-là méritent réponse de la part du Président de la République puisque c'est à lui qu'il revient de fixer le cap et sur toutes ces questions-là, selon moi, il faut des changements majeurs parce que la preuve a été faite hier que les Français ne s'y reconnaissaient pas. Les Français ne se reconnaissaient pas du tout dans les décisions prises, les orientations qu'ils attendent ou les réalités qu'on leur raconte. Il y a un tel hiatus entre ce qu'on leur dit et ce qu'ils voient dans la réalité que ce hiatus, naturellement, crée une onde de choc dont nous avons eu hier une manifestation.
- Question : Doit-il dissoudre l'Assemblée nationale ?
Cela ne servirait à rien de dissoudre l'Assemblée nationale. Tant que vous ne changez pas les Institutions et les règles du jeu, vous pouvez dissoudre autant que vous voulez, vous avez chaque fois un coup de barre d'un côté, un coup de barre de l'autre ; chaque fois les sortants se font désavouer mais cela ne résout rien dans les relations entre les gouvernants et le pays. Au contraire, chaque fois le fossé se creuse.
- Question ; Que faudrait-il changer, la Constitution française ? Changer
de République ?
Je ne sais pas si le changement du numéro de la république est en cause, mais en tout cas je suis absolument sûr qu'il faut changer de République au sens où il faut changer les pratiques et les règles du jeu. Il faut que la manière dont la démocratie française fonctionne soit changée profondément. Cela n'est pas la seule question. Il y a des questions économiques - je le disais, il y a des questions sociales - je le disais, et il y a des questions d'égalité des chances - je le disais.
- Question : Peut-on vraiment sérieusement croire que le Président de la République qui est en charge depuis tellement d'années, soit bien placé pour le faire ?
Cette déclaration, vous la signerez et je suis sûr que vos confrères la reprendront. Je ne veux pas poser les problèmes en termes de personne, je ne l'ai jamais fait, cela m'agace. Ce n'est pas la principale question.
- C'est lui qui fixe le cap
Oui, c'est lui qui fixe le cap. J'espère qu'il fixera ce cap, qu'il fixera un bon cap, qu'il entendra les choses.
- Question : Pensez-vous qu'il devrait quand même démissionner aujourd'hui ?
Je n'exprimerai pas ce genre de chose. Si vous ajoutez une crise à la crise, rendez-vous service ? Non. Je voudrais qu'on entende. Mais il y a une question qui est posée dans cette interrogation : comment passer un nouveau contrat de confiance avec le pays ? Voilà pourquoi j'avais évoqué hier une idée d'une sorte de conférence nationale, de concertation nationale du Président de la République, dont c'est la responsabilité et le travail, avec des personnalités et des forces politiques capables d'éclairer la gravité de la situation que nous traversons. Parce que ce qui se passe n'appelle pas des réponses ordinaires. Si vous apportez des réponses ordinaires à la situation extraordinaire où nous sommes, vous allez accroître le risque, accroître le danger. On est devant une situation qui mérite des réponses construites et de profonds changements de cap.
- Question : Et si vous ne voulez pas de dissolution, si vous ne voulez pas de VIème
République et si vous gardez les mêmes hommes, que vous n'acceptez pas de responsabilité, comment voulez-vous changer
Ces deux dernières affirmations sont les vôtres, je n'ai pas dit que je gardais les mêmes hommes et je n'ai pas dit que je ne voulais pas de VIème République, c'est simplement que le numéro de la République n'est pas très important. Ce qui est important c'est la pratique.
- Question : Avec un Président qui s'appelle Jacques Chirac, qui peut incarner ce changement majeur ?
Je vais vous faire une confidence que vous ne répèterez pas, il se trouve que jusqu'à maintenant, ma responsabilité n'est pas de nommer le Premier ministre
- Question : Et si on vous proposait d'être Premier ministre, vous accepteriez ?
Cette hypothèse ne paraît pas la plus probable à l'instant où nous parlons.
- Question : Est-ce que Nicolas Sarkozy vous paraît le plus apte à conduire un changement de cap ?
C'est extrêmement bien comme question, sauf que je ne connais pas le cap. Vous comprenez que la question des changements profonds, la question de la rupture, il y a une seule question qu'elles ne disent pas : dans quel sens on va ? Que devons nous faire ?
- Question : Sarkozy on voit à peu près ce qu'il veut faire
Ah bon ! C'est-à-dire ?
- Réformer le code du travail,
Vous voyez, je ne pense pas qu'annoncer aujourd'hui aux Français qu'on va réformer le code du travail soit une idée mobilisatrice pour le pays ni reçue comme juste. Je pense qu'introduire un élément d'inquiétude de plus dans le rapport des Français à leur travail, c'est probablement fragiliser un peu plus la situation dans laquelle nous nous trouvons. Je pense qu'on a besoin d'un climat de confiance et là on irait vers un climat d'inquiétude supplémentaire. Il y a beaucoup à faire pour simplifier la codification, il y a beaucoup à faire pour qu'on ne soit plus dans le labyrinthe administratif dans lequel on se trouve et qui est pour les petites entreprises un effroyable casse-tête. Les grandes entreprises s'en tirent parce qu'elles ont des DRH, des avocats spécialisés dans le domaine social, les petites entreprises sont complètement désarmées, démunies, ont le sentiment d'en avoir par-dessus la tête. Ce sont de véritables questions. Mais quand vous dites aux Français qu'on va réformer le code du travail, qu'entendent les Français ? Ils entendent qu'on va baisser les protections qui existent dans les contrats de travail et il y a beaucoup de gens pour qui cette affirmation est inquiétante parce que leur travail est le seul bien qu'ils tiennent vraiment. Ils ont l'impression que dès l'instant qu'on parle de faire disparaître ces protections, on les met en danger. Voilà pourquoi précisément, pour ma part, je n'irai pas dans ce sens-là et je ne prétendrai sûrement pas que c'est dans le code du travail que se situent aujourd'hui les raisons du chômage.
- Question : Quelles sont les conditions nécessaires, selon vous pour recréer un climat de confiance ?
On peut reprendre les propositions qui ont été les miennes pendant toute la campagne présidentielle. Je pense qu'il faut reprendre la question de la réforme de l'Etat. Il faut une présentation de la politique qui fasse apparaître clairement que le souci du gouvernement c'est la justice et ne pas trouver un avantage pour les uns contre les autres. Pas favoriser une partie de la société contre l'autre partie de la société, ce qui est à mon avis un des éléments de la rupture dont nous avons eu un écho hier. Ne pas donner le sentiment du combat libéral contre social, du libéralisme contre le modèle social, et que ce combat oriente l'ensemble de la réflexion du gouvernement. Parce que pour moi c'est exactement le contraire : il n'y a pas d'économie de marché, de liberté qui réussisse si la confiance sociale n'existe pas, et il n'y a pas de contrat social s'il n'y a pas de prospérité. Vous voyez que c'est une approche complètement différente des choses. Je pense qu'il y a des interrogations légitimes sur le sens de l'action à mener et cela me paraît la moindre des choses qu'avant de dire qui va former le gouvernement et quelle équipe va être choisie pour ce gouvernement, on dise dans quel sens il faut aller. Le pays crève de ne pas savoir où il va. L'incertitude perpétuelle sur le cap choisi en politique économique, en politique sociale, les aller retour, cela explique l'exaspération des Français.
(Source http://www.udf.org, le 2 juin 2005)