Texte intégral
Monsieur le Directeur,
Mesdames et Messieurs les Ambassadeurs,
Mes Chers Amis,
Je vous remercie, cher Monsieur le Directeur, de nous accueillir aujourd'hui dans les locaux de votre prestigieux institut, car l'Institut d'Etudes politiques (IEP) de Paris est en effet plus qu'un symbole de l'indispensable ouverture au monde du système d'enseignement de notre pays. Je n'oublie pas que c'est sous votre impulsion, que Sciences-Po s'est profondément réformé pour être désormais à la pointe de cette politique salutaire d'ouverture qui permet aux étudiants de l'Institut de bénéficier, in situ, d'une expérience internationale, et en particulier européenne, dans le cadre même de leur scolarité. Vous représentez à cet égard un modèle. Il faut vous en féliciter. Votre présence ici revêt une signification d'autant plus forte que les "Jeunes Européens" des pays de l'élargissement, qui me remettent aujourd'hui officiellement leur rapport, sont étudiants de Sciences-Po. Constitué selon mon souhait sous l'égide de l'Association "Le Pont Neuf", dont je salue chaleureusement la présidente Sophie Fouace pour son extraordinaire dynamisme, le Groupe de "Jeunes Européens", ainsi formé de dix jeunes étudiants des pays de l'élargissement a fait, à ma demande, un travail remarquable. Votre rapport, chères Dominika et Andrea, tel que vous nous l'avez présenté, et tel qu'il faut également le lire en détail, est exceptionnellement riche d'idées inventives et intelligentes. Je reviendrai dans un moment sur son contenu, mais permettez-moi brièvement d'évoquer également la démarche qui m'a conduite à solliciter ce travail hors du commun.
Nous sommes tous ici conscients que 2004 est une année exceptionnelle pour l'Europe. D'abord, hélas, c'est l'année de la prise de conscience des dangers communs auxquels nous sommes confrontés. Le terrorisme, sous sa forme la plus hideuse, s'est exprimé le 11 mars à Madrid, au mépris le plus total de la vie et de la personne humaine. Aujourd'hui, nous rendons hommage aux victimes et à leur famille. Nous leur disons notre révolte contre cette atrocité. Chacun a bien compris par ailleurs, qu'au-delà des sacrifices humains, c'est la démocratie qui était visée, c'est à dire les valeurs mêmes sur lesquelles nous avons fondé la construction européenne. Cela ne peut que nous conforter dans l'idée qu'il est urgent de consolider l'Europe pour qu'elle soit encore plus solidaire et plus forte. Et c'est pourquoi j'appelle de mes vux l'adoption prochaine de la future Constitution européenne. Ne tardons pas trop, ce serait nous affaiblir. Cette Constitution sera la loi fondamentale de tous les citoyens européens réunis autour d'un idéal commun de liberté, de sécurité et de justice. Car l'Europe nous protège. C'est en ce sens que la future Constitution prévoit, pour la première fois, une "clause de solidarité" impliquant la mobilisation des moyens - y compris militaires - de l'Union pour "protéger les institutions démocratiques et la population civile d'une attaque terroriste". Les événements de ces derniers jours illustrent malheureusement l'utilité d'une telle clause. La solidarité entre nos nations et nos peuples en Europe est en effet devenue une condition de la sauvegarde de nos démocraties. Je voudrais en ce lendemain d'élections en Espagne, saluer la vitalité de la démocratie espagnole. Permettez-moi également de saluer l'ampleur du travail accompli par le gouvernement Aznar qui a notamment réussi à hisser au plus haut possible l'économie de son pays dans l'Europe.
Mais la démocratie n'est plus seulement à l'échelle nationale. La démocratie européenne doit aussi se renforcer en tant que telle à l'échelle du continent. Or à cet égard, force est de constater que le sentiment d'appartenance à l'Europe n'est pas à la hauteur des enjeux actuels. Les jeunes, en particulier, se sentent citoyens de leur pays bien sûr, mais même davantage citoyens du monde que citoyens européens. Cela n'est pas normal dès lors que cela fait plus de dix ans que cette citoyenneté européenne leur est automatiquement reconnue dès l'âge de la majorité. Il faut remédier à une telle situation qui est, à mes yeux, la grande faiblesse du projet européen. Celui-ci a été surtout conçu jusqu'à présent au niveau des dirigeants politiques ou des acteurs économiques et sociaux. L'Europe est née d'un accord de raison conclu entre des Etats soucieux d'éviter le retour des conflits fratricides et ô combien meurtriers qui auraient dévasté le continent des siècles durant. Or, il nous faut maintenant bâtir l'Europe du coeur. Il faut donner un contenu émotionnel au projet européen. L'élan de solidarité qui s'est fait jour depuis jeudi dans toute l'Europe envers nos frères espagnols attestent de ce sentiment européen, mais il faut encore le développer. Ce qui passe par une meilleure connaissance de l'autre.
Forte de cette conviction, et m'appuyant sur l'expertise unique de l'association "Le Pont Neuf", j'ai donc demandé la constitution du Groupe de "Jeunes Européens" et je les ai consultés sur trois thèmes :
- comment faire mieux connaître leurs pays, c'est-à-dire les pays adhérents, en France ;
- comment faire émerger un sentiment de citoyenneté européenne, notamment chez les jeunes ;
- comment améliorer les conditions d'accueil des étudiants étrangers en France, afin que nos universités acquièrent une dimension véritablement continentale et deviennent le lieu privilégié de rencontre des différentes cultures européennes.
Ce dernier thème fait actuellement l'objet d'un questionnaire qu'ont lancé les "Jeunes Européens", et dès la réception des réponses que j'attends avec impatience et intérêt, un rapport complémentaire me sera remis.
Le rapport, qui est aujourd'hui rendu public, répond quant à lui aux deux premières questions d'une manière, je dois dire, qui me ravit. En effet, je ne pensais pas trouver une telle richesse et un tel à-propos dans ses propositions. Il s'agit là d'un travail qui est immédiatement exploitable par le décideur public que je suis, puisqu'en effet, vous avez pris soin de veiller à la faisabilité de chaque opération recommandée. Ainsi, non seulement vous recensez de manière très utile, les initiatives déjà mises en uvre par ailleurs, mais vous prenez soin de vous adresser à des interlocuteurs différents pour chaque type d'opérations. Vous donnez même la recette pour trouver les financements nécessaires. Pour un ministre astreint comme je le suis à la rigueur budgétaire, croyez bien que vos conseils sont précieux ! J'étais samedi à Bordeaux où j'ai participé à une journée consacrée à la presse écrite dans ses relations avec les jeunes. Des discussions que j'ai eues avec les étudiants présents à ce colloque, je retire une impression très encourageante : les jeunes sont en avance sur nous, les plus anciens. Ils savent que leur destin est en Europe et que l'espace européen est leur espace à eux, pour travailler, se former, s'enrichir de contacts humains, goûter à des traditions et à des modes de vie autres que les leurs Ils sont prêts, je ne dis pas forcément à l'aventure, mais au voyage car ils voient bien que l'Europe est leur espace domestique.
Votre rapport nous invite à ce voyage en France même. Il fait venir l'Europe, dans sa dimension pluri-culturelle chez nous, selon votre jolie expression. Je vous sais gré d'avoir, à cet égard, associé à votre démarche deux pays qui ne nous rejoindront qu'en 2007 - la Bulgarie et la Roumanie. On ne pouvait les oublier. Ces pays ne resteront pas au bord de la route, et vous avez eu bien raison de le leur faire savoir aussi clairement.
En ce qui concerne d'abord la familiarisation des Français avec votre culture. J'ai relevé plusieurs suggestions excellentes comme la création en France d'un Centre culturel européen ou d'une Ecole européenne des "masters classes" européennes, l'affichage d'extraits de poésies de vos pays dans le métro, l'organisation de festivals de films ou de théâtre de rue, ou encore - ce qui me plaît énormément - l'édition d'un recueil des blagues des pays de l'Europe centrale et orientale. Je vais saisir le président de l'Association des maires de France et le président du Sénat des quelques propositions qui leur sont plus spécialement adressées et qui me paraissent très porteuses en effet.
Quant à la citoyenneté européenne, elle ne sera effective que si elle parle au cur. Là encore, vos propositions sont intéressantes, comme celle visant à une grande campagne d'information sur le thème "Quand l'Europe n'existait pas" soulignant dans le concret les acquis de la construction européenne. Je suis également heureuse que vous rejoigniez certaines des actions que j'ai initiées dans le cadre du plan que j'ai fait adopter par le Conseil des ministres du 29 octobre dernier. Ce plan pour la citoyenneté européenne comprend la diffusion de jeux éducatifs comme les puzzles et autres quizz et d'un film ludique et informatif à la fois. Je pense que les jeux et aventures télévisées que vous avez imaginés vont, dans le même esprit, grandement intéresser les chaînes de télévision dont je vais saisir sans tarder les présidents.
"Last but not least" : je compte utiliser certaines de vos idées pour promouvoir la participation au vote pour les élections européennes du 13 juin, qui sont une occasion unique de réaffirmer tous ensemble notre foi dans la démocratie européenne. Comme vous le soulignez vous-mêmes, enfin, le livret du citoyen européen que je vais faire distribuer à partir du 1er mai prochain, en collaboration avec mon collègue Mékachéra, lors de la journée d'appel de préparation à la défense s'inscrit-il dans la ligne de ce que vous proposez. Car j'ai la ferme conviction qu'il est temps de faire naître, de la rencontre et du mélange de toutes nos cultures, un civisme européen seule garantie, à mon sens, d'une Europe en mesure d'être un modèle de démocratie dans le reste du monde. Ce modèle se veut en effet fondé sur une solidarité sans faille quelles que soient la diversité de nos mentalités et de nos cultures.
Vous le dites vous-mêmes, vous avez travaillé avec enthousiasme. Eh bien, croyez que votre enthousiasme est communicatif. Votre rapport est non seulement pratique et créatif, il est aussi généreux. Il constitue pour moi un argument de poids en faveur de l'élargissement en montrant tout ce que les pays adhérents nous apportent pour le bien commun de tous les Européens. Et tout ce que les jeunes de ces pays sont capables d'inventer pour nous permettre de nous rapprocher les uns des autres.
Après avoir analysé, dans le détail, toutes vos propositions, et après avoir consulté d'autres parties prenantes sur votre rapport (associations d'élus, par exemple), je reviendrai vers vous avant d'arrêter "le Plan II pour la citoyenneté européenne" que je compte présenter au Premier ministre. Je ne m'avance pas trop en vous disant, d'ores et déjà, que vos suggestions auront des suites. C'est pourquoi, je vous remercie encore vivement de votre contribution si originale et si utile à notre grande Europe, celle de l'amitié et de la solidarité entre tous les peuples qui la composent
(Source http://www.diplomatie.gouv.fr, le 17 mars 2004)
Mesdames et Messieurs les Ambassadeurs,
Mes Chers Amis,
Je vous remercie, cher Monsieur le Directeur, de nous accueillir aujourd'hui dans les locaux de votre prestigieux institut, car l'Institut d'Etudes politiques (IEP) de Paris est en effet plus qu'un symbole de l'indispensable ouverture au monde du système d'enseignement de notre pays. Je n'oublie pas que c'est sous votre impulsion, que Sciences-Po s'est profondément réformé pour être désormais à la pointe de cette politique salutaire d'ouverture qui permet aux étudiants de l'Institut de bénéficier, in situ, d'une expérience internationale, et en particulier européenne, dans le cadre même de leur scolarité. Vous représentez à cet égard un modèle. Il faut vous en féliciter. Votre présence ici revêt une signification d'autant plus forte que les "Jeunes Européens" des pays de l'élargissement, qui me remettent aujourd'hui officiellement leur rapport, sont étudiants de Sciences-Po. Constitué selon mon souhait sous l'égide de l'Association "Le Pont Neuf", dont je salue chaleureusement la présidente Sophie Fouace pour son extraordinaire dynamisme, le Groupe de "Jeunes Européens", ainsi formé de dix jeunes étudiants des pays de l'élargissement a fait, à ma demande, un travail remarquable. Votre rapport, chères Dominika et Andrea, tel que vous nous l'avez présenté, et tel qu'il faut également le lire en détail, est exceptionnellement riche d'idées inventives et intelligentes. Je reviendrai dans un moment sur son contenu, mais permettez-moi brièvement d'évoquer également la démarche qui m'a conduite à solliciter ce travail hors du commun.
Nous sommes tous ici conscients que 2004 est une année exceptionnelle pour l'Europe. D'abord, hélas, c'est l'année de la prise de conscience des dangers communs auxquels nous sommes confrontés. Le terrorisme, sous sa forme la plus hideuse, s'est exprimé le 11 mars à Madrid, au mépris le plus total de la vie et de la personne humaine. Aujourd'hui, nous rendons hommage aux victimes et à leur famille. Nous leur disons notre révolte contre cette atrocité. Chacun a bien compris par ailleurs, qu'au-delà des sacrifices humains, c'est la démocratie qui était visée, c'est à dire les valeurs mêmes sur lesquelles nous avons fondé la construction européenne. Cela ne peut que nous conforter dans l'idée qu'il est urgent de consolider l'Europe pour qu'elle soit encore plus solidaire et plus forte. Et c'est pourquoi j'appelle de mes vux l'adoption prochaine de la future Constitution européenne. Ne tardons pas trop, ce serait nous affaiblir. Cette Constitution sera la loi fondamentale de tous les citoyens européens réunis autour d'un idéal commun de liberté, de sécurité et de justice. Car l'Europe nous protège. C'est en ce sens que la future Constitution prévoit, pour la première fois, une "clause de solidarité" impliquant la mobilisation des moyens - y compris militaires - de l'Union pour "protéger les institutions démocratiques et la population civile d'une attaque terroriste". Les événements de ces derniers jours illustrent malheureusement l'utilité d'une telle clause. La solidarité entre nos nations et nos peuples en Europe est en effet devenue une condition de la sauvegarde de nos démocraties. Je voudrais en ce lendemain d'élections en Espagne, saluer la vitalité de la démocratie espagnole. Permettez-moi également de saluer l'ampleur du travail accompli par le gouvernement Aznar qui a notamment réussi à hisser au plus haut possible l'économie de son pays dans l'Europe.
Mais la démocratie n'est plus seulement à l'échelle nationale. La démocratie européenne doit aussi se renforcer en tant que telle à l'échelle du continent. Or à cet égard, force est de constater que le sentiment d'appartenance à l'Europe n'est pas à la hauteur des enjeux actuels. Les jeunes, en particulier, se sentent citoyens de leur pays bien sûr, mais même davantage citoyens du monde que citoyens européens. Cela n'est pas normal dès lors que cela fait plus de dix ans que cette citoyenneté européenne leur est automatiquement reconnue dès l'âge de la majorité. Il faut remédier à une telle situation qui est, à mes yeux, la grande faiblesse du projet européen. Celui-ci a été surtout conçu jusqu'à présent au niveau des dirigeants politiques ou des acteurs économiques et sociaux. L'Europe est née d'un accord de raison conclu entre des Etats soucieux d'éviter le retour des conflits fratricides et ô combien meurtriers qui auraient dévasté le continent des siècles durant. Or, il nous faut maintenant bâtir l'Europe du coeur. Il faut donner un contenu émotionnel au projet européen. L'élan de solidarité qui s'est fait jour depuis jeudi dans toute l'Europe envers nos frères espagnols attestent de ce sentiment européen, mais il faut encore le développer. Ce qui passe par une meilleure connaissance de l'autre.
Forte de cette conviction, et m'appuyant sur l'expertise unique de l'association "Le Pont Neuf", j'ai donc demandé la constitution du Groupe de "Jeunes Européens" et je les ai consultés sur trois thèmes :
- comment faire mieux connaître leurs pays, c'est-à-dire les pays adhérents, en France ;
- comment faire émerger un sentiment de citoyenneté européenne, notamment chez les jeunes ;
- comment améliorer les conditions d'accueil des étudiants étrangers en France, afin que nos universités acquièrent une dimension véritablement continentale et deviennent le lieu privilégié de rencontre des différentes cultures européennes.
Ce dernier thème fait actuellement l'objet d'un questionnaire qu'ont lancé les "Jeunes Européens", et dès la réception des réponses que j'attends avec impatience et intérêt, un rapport complémentaire me sera remis.
Le rapport, qui est aujourd'hui rendu public, répond quant à lui aux deux premières questions d'une manière, je dois dire, qui me ravit. En effet, je ne pensais pas trouver une telle richesse et un tel à-propos dans ses propositions. Il s'agit là d'un travail qui est immédiatement exploitable par le décideur public que je suis, puisqu'en effet, vous avez pris soin de veiller à la faisabilité de chaque opération recommandée. Ainsi, non seulement vous recensez de manière très utile, les initiatives déjà mises en uvre par ailleurs, mais vous prenez soin de vous adresser à des interlocuteurs différents pour chaque type d'opérations. Vous donnez même la recette pour trouver les financements nécessaires. Pour un ministre astreint comme je le suis à la rigueur budgétaire, croyez bien que vos conseils sont précieux ! J'étais samedi à Bordeaux où j'ai participé à une journée consacrée à la presse écrite dans ses relations avec les jeunes. Des discussions que j'ai eues avec les étudiants présents à ce colloque, je retire une impression très encourageante : les jeunes sont en avance sur nous, les plus anciens. Ils savent que leur destin est en Europe et que l'espace européen est leur espace à eux, pour travailler, se former, s'enrichir de contacts humains, goûter à des traditions et à des modes de vie autres que les leurs Ils sont prêts, je ne dis pas forcément à l'aventure, mais au voyage car ils voient bien que l'Europe est leur espace domestique.
Votre rapport nous invite à ce voyage en France même. Il fait venir l'Europe, dans sa dimension pluri-culturelle chez nous, selon votre jolie expression. Je vous sais gré d'avoir, à cet égard, associé à votre démarche deux pays qui ne nous rejoindront qu'en 2007 - la Bulgarie et la Roumanie. On ne pouvait les oublier. Ces pays ne resteront pas au bord de la route, et vous avez eu bien raison de le leur faire savoir aussi clairement.
En ce qui concerne d'abord la familiarisation des Français avec votre culture. J'ai relevé plusieurs suggestions excellentes comme la création en France d'un Centre culturel européen ou d'une Ecole européenne des "masters classes" européennes, l'affichage d'extraits de poésies de vos pays dans le métro, l'organisation de festivals de films ou de théâtre de rue, ou encore - ce qui me plaît énormément - l'édition d'un recueil des blagues des pays de l'Europe centrale et orientale. Je vais saisir le président de l'Association des maires de France et le président du Sénat des quelques propositions qui leur sont plus spécialement adressées et qui me paraissent très porteuses en effet.
Quant à la citoyenneté européenne, elle ne sera effective que si elle parle au cur. Là encore, vos propositions sont intéressantes, comme celle visant à une grande campagne d'information sur le thème "Quand l'Europe n'existait pas" soulignant dans le concret les acquis de la construction européenne. Je suis également heureuse que vous rejoigniez certaines des actions que j'ai initiées dans le cadre du plan que j'ai fait adopter par le Conseil des ministres du 29 octobre dernier. Ce plan pour la citoyenneté européenne comprend la diffusion de jeux éducatifs comme les puzzles et autres quizz et d'un film ludique et informatif à la fois. Je pense que les jeux et aventures télévisées que vous avez imaginés vont, dans le même esprit, grandement intéresser les chaînes de télévision dont je vais saisir sans tarder les présidents.
"Last but not least" : je compte utiliser certaines de vos idées pour promouvoir la participation au vote pour les élections européennes du 13 juin, qui sont une occasion unique de réaffirmer tous ensemble notre foi dans la démocratie européenne. Comme vous le soulignez vous-mêmes, enfin, le livret du citoyen européen que je vais faire distribuer à partir du 1er mai prochain, en collaboration avec mon collègue Mékachéra, lors de la journée d'appel de préparation à la défense s'inscrit-il dans la ligne de ce que vous proposez. Car j'ai la ferme conviction qu'il est temps de faire naître, de la rencontre et du mélange de toutes nos cultures, un civisme européen seule garantie, à mon sens, d'une Europe en mesure d'être un modèle de démocratie dans le reste du monde. Ce modèle se veut en effet fondé sur une solidarité sans faille quelles que soient la diversité de nos mentalités et de nos cultures.
Vous le dites vous-mêmes, vous avez travaillé avec enthousiasme. Eh bien, croyez que votre enthousiasme est communicatif. Votre rapport est non seulement pratique et créatif, il est aussi généreux. Il constitue pour moi un argument de poids en faveur de l'élargissement en montrant tout ce que les pays adhérents nous apportent pour le bien commun de tous les Européens. Et tout ce que les jeunes de ces pays sont capables d'inventer pour nous permettre de nous rapprocher les uns des autres.
Après avoir analysé, dans le détail, toutes vos propositions, et après avoir consulté d'autres parties prenantes sur votre rapport (associations d'élus, par exemple), je reviendrai vers vous avant d'arrêter "le Plan II pour la citoyenneté européenne" que je compte présenter au Premier ministre. Je ne m'avance pas trop en vous disant, d'ores et déjà, que vos suggestions auront des suites. C'est pourquoi, je vous remercie encore vivement de votre contribution si originale et si utile à notre grande Europe, celle de l'amitié et de la solidarité entre tous les peuples qui la composent
(Source http://www.diplomatie.gouv.fr, le 17 mars 2004)