Texte intégral
Mesdames, Messieurs,
Je voudrais tout d'abord remercier l'Institut Montaigne de m'avoir invité à ce
débat, et je sens, en conséquence que vous présupposiez que j'allais peut-être
exprimer un avis quelque peu différent. C'est aussi cela que je veux saluer dans
votre approche.
Les Verts et les agriculteurs, une histoire tendue, passionnée, remplie
d'incompréhensions et de malentendus, mais remplie aussi de vrais désaccords.
Je suis certain en tout cas, que , dans les années à venir, cette histoire pourrait
évoluer dans le bon sens, et que nos relations pourraient bien finir par devenir
nettement plus constructives, car nous pourrions enfin finir par avancer dans la
même direction.
Car il est une chose qui est devenue certaine pour quasiment tout le monde : les
objectifs assignés à l'agriculture au lendemain de la guerre (une production rapide
et en grande quantité) ne sont plus exactement les mêmes qu'aujourd'hui. La
mécanisation, l'usage des engrais et des pesticides, la sélection des semences ont
répondu à des exigences de revenus et de moindre pénibilité. Tout ceci pendant
une longue période de croissance forte et d'énergie bon marché.
Mais les choses ont changé. La mondialisation s'est accrue, le droit au
développement et à l'auto-suffisance des pays en voie de développement et les
pays pauvres ne peut plus être ignoré, des crises sanitaires ont secoué nos pays,
les pollutions sont fortes, le climat change. À cela s'ajoute une exigence nouvelle
de la part des consommateurs : une exigence de sécurité alimentaire.
Quels sont les objectifs que nous devrions partager ? Quels sont nos vrais
désaccords aujourd'hui, du moins avec toutes la branche professionnelle qui
défends le système qui régit toujours encore l'agriculture.
Je ne suis évidemment pas venu ici pour éviter les questions qui fâchent, et
j'espère que vous ne serez pas surpris si je profite de cette occasion qui m'est
donnée de discuter de questions difficiles avec des acteurs du monde agricole avec
qui les Verts ne sont pas toujours d'accord. Je voudrais notamment parler de deux
questions qui me semblent importantes dans ce débat :
- le marché mondial
- les modes de productions
L'intitulé de ce débat, sous forme de question est « l'agriculture française a-t-elle
un avenir ? ». Ma réponse est oui et a priori, on pourrait bien se demander qui
pourrait dire « non ». Pourtant, en creux, on a envie de deviner que ce qui
compte ici n'est évidemment pas le mot « agriculture » tant il est évident qu'il
faudra toujours maintenir une production alimentaire pour nous nourrir. Mais c'est
l'adjectif « française » qui me donne envie de faire un développement car il
soulève la question actuelle de l'agriculture, à savoir l'ordre mondial agricole dans
lequel nous nous trouvons et qui cadre fondamentalement l'agriculture. Ainsi, nous
savons que certaines logiques voudraient penser la planète comme un vaste champ
sur lequel, par sectorisation, certains continents en nourriraient d'autres.
Cette vision-là n'est pas celle des Verts.
Aujourd'hui, le principe selon lequel le court des produits alimentaires est aligné
sur le moins-disants est une aberration. L'exemple du lait est à ce titre
particulièrement parlant. Le prix du litre de lait est fixé par la Nouvelle-Zélande
qui a un climat idéal pour des vaches laitières 2 fois plus nombreuses que les
humains. Résultat : un prix du litre très bas qui nivelle par le bas le court mondial.
Ce seul exemple montre bien que l'agriculture ne peut pas être considéré comme
un marché mondial comme les autres. Pour nous, il faut oser briser certains
tabous et reposer la question de la pertinence de mettre en concurrence toutes
les productions alimentaires. Le prix d'une denrée alimentaire doit être fixé par
zone géographique en fonction du coût de fabrication. Dès lors, il s'agit de
reparler de taxes douanière aux importations qui permettent de mettre à même
niveau de prix un litre de lait néo-zélandais par rapport au litre de lait européen.
Si cela s'apparente à du protectionnisme, osons dès lors proposer que les fonds
collectés alimentent un fonds de solidarité internationale dont la mission sera
d'assurer l'approvisionnement de certains pays qui manquent de certaines denrées
car ils ne sont pas ou ne sont plus en capacité de la produire eux-mêmes.
Le système mis en place au plan mondial, même avec les aménagements mis en
place par l'Europe, se présentent comme le contraire du protectionnisme? mais
en réalité, pour reprendre des propos tenus par d'autres, il s'agit du
protectionnisme des puissants qui ont les moyens d'aider leurs agricultures. Dès
lors toute exportation devient déloyale et nuit ainsi gravement aux agricultures
des PED. Bref, si notre système est aberrant, ayant l'intelligence de le changer. Il
faut mettre en place au sein de l'OMC l'exception alimentaire.
Pour autant, je sais à quel point certains propos peuvent être mal compris. Je
précise donc aussi que nous restons évidemment favorable à un système d'aides.
Mais pour nous les aides doivent servir à
- rémunérer les agriculteurs pour leur permettre de tirer de leur production un
revenu minimum
- permettre une agriculture qui produise des aliments de qualité, qui se passe
d'intrants chimiques
- permettre au consommateur de s'alimenter avec des produits sains, et à des
prix acceptables.
- Ne pas servir à l'exportation pour ne pas détruire les agricultures des pays
destinataires
Notre vision de l'agriculture, qui insiste particulièrement sur la capacité des
territoires à produire une alimentation pour les populations du même secteur se
base sur un objectif d'autonomie, et non d'autarcie.
Au risque de décevoir les plus libre-échangistes parmi nous, les Verts défendent
résolument le principe d'une agriculture principalement localisée. Une zone
géographique qui peut alimenter sa population doit pouvoir le faire sans entrave.
Si cette zone a des pénuries, l'importation s'impose? à cette seule condition. Sans
quoi, nous maintiendrons un système concurrentiel déloyal qui profite aux pays les
plus puissants, régis selon la règle du fort au faible. Le marché alimentaire
mondial perdurera et nous ne nous y opposons pas, mais nous voulons que ce
dernier soit régulé selon de 3 nouveaux critères :
- des modes de production respectueux de l'environnement et de la santé,
- une reconnaissance de la souveraineté alimentaire de chaque pays de la planète,
- et une gestion des offres et des demandes au niveau mondial avant tout basé
sur un principe de solidarité alimentaire.
LE MODE DE PRODUCTION :
Comme le disait le récent rapport du Ministère de l'écologie et du développement
durable (vous voyez, j'ai des sources qui peuvent étonner !), présenté par le
CIVAM, nous devons collectivement combiner deux impératifs : répondre autant
aux attentes des agriculteurs que de la société. Par société, le vert que je suis y
englobe évidemment tant la santé et les intérêts des consommateurs, et la
préservation de notre environnement (la diversité biologique, les sols, l'eau, et l'air
que nous respirons tous).
Je disais en introduction que nous allions devoir aborder des questions qui fâchent.
Loin de moi l'idée de stigmatiser une profession comme seul coupable de plusieurs
dégradations environnementales. Il y en a malheureusement d'autres. Mais le jeu
des comparaisons est un sport amusant, mais en la matière, tentons de régler les
problèmes les uns séparément des autres. Celui qui fera les efforts améliorera
bien des choses? y compris son image auprès du grand public.
Les intrants :
- Les produits azotés utilisés comme engrais contribuent à 11 % des gaz à effet de
serre
- Ils participent activement à l'eutrophisation des cours d'eau, notamment en été.
La destruction des milieux naturels :
- les haies et talus ont été pendant des années supprimés de nos paysages. Or ils
contribuent fortement au maintien d'une biodiversité souvent fort utile à
certaines productions agricoles. Les haies et talus forment également des
remparts aux vents et retiennent les ruisselements, cause d'inondations.Ils seront
de plus en plus indispensables à la reconstruction de corridors biologiques afin de
permettre à la faune et à la flore de s'adapter aux changements climatiques.
L'eau,
- L'assèchement de zones humides pour des cultures alourdit les conséquences des
sécheresses à répétition
- Le choix de certaines cultures très gourmandes en eau en été aggrave
également les conséquences de la sécheresse. La sécheresse devant par ailleurs
être considérée comme un élément non pas exceptionnel mais réguliers du fait
des dérèglements climatiques.
La santé
- L'usage intensif des pesticides conduit à ce que l'on en retrouve maintenant dans
toute la chaîne alimentaire : 53 % des fruits contiennent des résidus de pesticides,
toutes les eaux souterraines contiennent des résidus de pesticides.
- Or, il se prouve jour à après jour que les pesticides ont des conséquences graves
sur notre santé et celle des espèces animales : les malformations à la naissance
sont 4 fois plus élevées auprès des personnes exposées aux pesticides, des
agriculteurs du milieu viticole ayant utilisés des pesticides ont développé des
cancers dont la cause a été établie comme provenant de leurs pesticides.
Les OGM
- Les Ogm se révèlent aussi responsables de pollutions génétiques dans le milieu
naturel environnant, et des essais en laboratoire ont démontré les effets
inattendus sur la taille et le poids des rats qui ont mangé des Ogm.
Le rapport de la CIVAM que je citais revêt à mes yeux un intérêt tout particulier
car il insiste sur l'utilité de la biodiversité en agriculture. L'approche a cela
d'original qu'elle tente de développer une idée qui nous est chère à savoir que
toute activité humaine ne doit plus vivre l'environnement naturel comme une
contrainte, mais le considérer comme un « véritable facteur » de production.
Il s'ouvre devant nous un important champ d'investigation, encore trop délaissé,
qui est l'optimisation des performances des techniques dites « naturelles », c'est à
dire inspirée des interactions les plus efficaces qui peuvent d'opérer en milieu
naturel sans apports ou méthodes chimiques.
Au fond, je pense très sincèrement que cette évolution n'est pas seulement une
option politique marginale qui serait celle d'un mode d'agriculture de terroir qui se
développerait à côté d'une autre agriculture plus intensive à destination d'un
marché mondial. Je pense que c'est une option généralisable à l'ensemble de
l'agriculture par nécessité sanitaire, environnementale, démographique et pour
maintenir un équilibre planétaire que notre système ne fait que fragiliser.Je vous remercie.
Je voudrais tout d'abord remercier l'Institut Montaigne de m'avoir invité à ce
débat, et je sens, en conséquence que vous présupposiez que j'allais peut-être
exprimer un avis quelque peu différent. C'est aussi cela que je veux saluer dans
votre approche.
Les Verts et les agriculteurs, une histoire tendue, passionnée, remplie
d'incompréhensions et de malentendus, mais remplie aussi de vrais désaccords.
Je suis certain en tout cas, que , dans les années à venir, cette histoire pourrait
évoluer dans le bon sens, et que nos relations pourraient bien finir par devenir
nettement plus constructives, car nous pourrions enfin finir par avancer dans la
même direction.
Car il est une chose qui est devenue certaine pour quasiment tout le monde : les
objectifs assignés à l'agriculture au lendemain de la guerre (une production rapide
et en grande quantité) ne sont plus exactement les mêmes qu'aujourd'hui. La
mécanisation, l'usage des engrais et des pesticides, la sélection des semences ont
répondu à des exigences de revenus et de moindre pénibilité. Tout ceci pendant
une longue période de croissance forte et d'énergie bon marché.
Mais les choses ont changé. La mondialisation s'est accrue, le droit au
développement et à l'auto-suffisance des pays en voie de développement et les
pays pauvres ne peut plus être ignoré, des crises sanitaires ont secoué nos pays,
les pollutions sont fortes, le climat change. À cela s'ajoute une exigence nouvelle
de la part des consommateurs : une exigence de sécurité alimentaire.
Quels sont les objectifs que nous devrions partager ? Quels sont nos vrais
désaccords aujourd'hui, du moins avec toutes la branche professionnelle qui
défends le système qui régit toujours encore l'agriculture.
Je ne suis évidemment pas venu ici pour éviter les questions qui fâchent, et
j'espère que vous ne serez pas surpris si je profite de cette occasion qui m'est
donnée de discuter de questions difficiles avec des acteurs du monde agricole avec
qui les Verts ne sont pas toujours d'accord. Je voudrais notamment parler de deux
questions qui me semblent importantes dans ce débat :
- le marché mondial
- les modes de productions
L'intitulé de ce débat, sous forme de question est « l'agriculture française a-t-elle
un avenir ? ». Ma réponse est oui et a priori, on pourrait bien se demander qui
pourrait dire « non ». Pourtant, en creux, on a envie de deviner que ce qui
compte ici n'est évidemment pas le mot « agriculture » tant il est évident qu'il
faudra toujours maintenir une production alimentaire pour nous nourrir. Mais c'est
l'adjectif « française » qui me donne envie de faire un développement car il
soulève la question actuelle de l'agriculture, à savoir l'ordre mondial agricole dans
lequel nous nous trouvons et qui cadre fondamentalement l'agriculture. Ainsi, nous
savons que certaines logiques voudraient penser la planète comme un vaste champ
sur lequel, par sectorisation, certains continents en nourriraient d'autres.
Cette vision-là n'est pas celle des Verts.
Aujourd'hui, le principe selon lequel le court des produits alimentaires est aligné
sur le moins-disants est une aberration. L'exemple du lait est à ce titre
particulièrement parlant. Le prix du litre de lait est fixé par la Nouvelle-Zélande
qui a un climat idéal pour des vaches laitières 2 fois plus nombreuses que les
humains. Résultat : un prix du litre très bas qui nivelle par le bas le court mondial.
Ce seul exemple montre bien que l'agriculture ne peut pas être considéré comme
un marché mondial comme les autres. Pour nous, il faut oser briser certains
tabous et reposer la question de la pertinence de mettre en concurrence toutes
les productions alimentaires. Le prix d'une denrée alimentaire doit être fixé par
zone géographique en fonction du coût de fabrication. Dès lors, il s'agit de
reparler de taxes douanière aux importations qui permettent de mettre à même
niveau de prix un litre de lait néo-zélandais par rapport au litre de lait européen.
Si cela s'apparente à du protectionnisme, osons dès lors proposer que les fonds
collectés alimentent un fonds de solidarité internationale dont la mission sera
d'assurer l'approvisionnement de certains pays qui manquent de certaines denrées
car ils ne sont pas ou ne sont plus en capacité de la produire eux-mêmes.
Le système mis en place au plan mondial, même avec les aménagements mis en
place par l'Europe, se présentent comme le contraire du protectionnisme? mais
en réalité, pour reprendre des propos tenus par d'autres, il s'agit du
protectionnisme des puissants qui ont les moyens d'aider leurs agricultures. Dès
lors toute exportation devient déloyale et nuit ainsi gravement aux agricultures
des PED. Bref, si notre système est aberrant, ayant l'intelligence de le changer. Il
faut mettre en place au sein de l'OMC l'exception alimentaire.
Pour autant, je sais à quel point certains propos peuvent être mal compris. Je
précise donc aussi que nous restons évidemment favorable à un système d'aides.
Mais pour nous les aides doivent servir à
- rémunérer les agriculteurs pour leur permettre de tirer de leur production un
revenu minimum
- permettre une agriculture qui produise des aliments de qualité, qui se passe
d'intrants chimiques
- permettre au consommateur de s'alimenter avec des produits sains, et à des
prix acceptables.
- Ne pas servir à l'exportation pour ne pas détruire les agricultures des pays
destinataires
Notre vision de l'agriculture, qui insiste particulièrement sur la capacité des
territoires à produire une alimentation pour les populations du même secteur se
base sur un objectif d'autonomie, et non d'autarcie.
Au risque de décevoir les plus libre-échangistes parmi nous, les Verts défendent
résolument le principe d'une agriculture principalement localisée. Une zone
géographique qui peut alimenter sa population doit pouvoir le faire sans entrave.
Si cette zone a des pénuries, l'importation s'impose? à cette seule condition. Sans
quoi, nous maintiendrons un système concurrentiel déloyal qui profite aux pays les
plus puissants, régis selon la règle du fort au faible. Le marché alimentaire
mondial perdurera et nous ne nous y opposons pas, mais nous voulons que ce
dernier soit régulé selon de 3 nouveaux critères :
- des modes de production respectueux de l'environnement et de la santé,
- une reconnaissance de la souveraineté alimentaire de chaque pays de la planète,
- et une gestion des offres et des demandes au niveau mondial avant tout basé
sur un principe de solidarité alimentaire.
LE MODE DE PRODUCTION :
Comme le disait le récent rapport du Ministère de l'écologie et du développement
durable (vous voyez, j'ai des sources qui peuvent étonner !), présenté par le
CIVAM, nous devons collectivement combiner deux impératifs : répondre autant
aux attentes des agriculteurs que de la société. Par société, le vert que je suis y
englobe évidemment tant la santé et les intérêts des consommateurs, et la
préservation de notre environnement (la diversité biologique, les sols, l'eau, et l'air
que nous respirons tous).
Je disais en introduction que nous allions devoir aborder des questions qui fâchent.
Loin de moi l'idée de stigmatiser une profession comme seul coupable de plusieurs
dégradations environnementales. Il y en a malheureusement d'autres. Mais le jeu
des comparaisons est un sport amusant, mais en la matière, tentons de régler les
problèmes les uns séparément des autres. Celui qui fera les efforts améliorera
bien des choses? y compris son image auprès du grand public.
Les intrants :
- Les produits azotés utilisés comme engrais contribuent à 11 % des gaz à effet de
serre
- Ils participent activement à l'eutrophisation des cours d'eau, notamment en été.
La destruction des milieux naturels :
- les haies et talus ont été pendant des années supprimés de nos paysages. Or ils
contribuent fortement au maintien d'une biodiversité souvent fort utile à
certaines productions agricoles. Les haies et talus forment également des
remparts aux vents et retiennent les ruisselements, cause d'inondations.Ils seront
de plus en plus indispensables à la reconstruction de corridors biologiques afin de
permettre à la faune et à la flore de s'adapter aux changements climatiques.
L'eau,
- L'assèchement de zones humides pour des cultures alourdit les conséquences des
sécheresses à répétition
- Le choix de certaines cultures très gourmandes en eau en été aggrave
également les conséquences de la sécheresse. La sécheresse devant par ailleurs
être considérée comme un élément non pas exceptionnel mais réguliers du fait
des dérèglements climatiques.
La santé
- L'usage intensif des pesticides conduit à ce que l'on en retrouve maintenant dans
toute la chaîne alimentaire : 53 % des fruits contiennent des résidus de pesticides,
toutes les eaux souterraines contiennent des résidus de pesticides.
- Or, il se prouve jour à après jour que les pesticides ont des conséquences graves
sur notre santé et celle des espèces animales : les malformations à la naissance
sont 4 fois plus élevées auprès des personnes exposées aux pesticides, des
agriculteurs du milieu viticole ayant utilisés des pesticides ont développé des
cancers dont la cause a été établie comme provenant de leurs pesticides.
Les OGM
- Les Ogm se révèlent aussi responsables de pollutions génétiques dans le milieu
naturel environnant, et des essais en laboratoire ont démontré les effets
inattendus sur la taille et le poids des rats qui ont mangé des Ogm.
Le rapport de la CIVAM que je citais revêt à mes yeux un intérêt tout particulier
car il insiste sur l'utilité de la biodiversité en agriculture. L'approche a cela
d'original qu'elle tente de développer une idée qui nous est chère à savoir que
toute activité humaine ne doit plus vivre l'environnement naturel comme une
contrainte, mais le considérer comme un « véritable facteur » de production.
Il s'ouvre devant nous un important champ d'investigation, encore trop délaissé,
qui est l'optimisation des performances des techniques dites « naturelles », c'est à
dire inspirée des interactions les plus efficaces qui peuvent d'opérer en milieu
naturel sans apports ou méthodes chimiques.
Au fond, je pense très sincèrement que cette évolution n'est pas seulement une
option politique marginale qui serait celle d'un mode d'agriculture de terroir qui se
développerait à côté d'une autre agriculture plus intensive à destination d'un
marché mondial. Je pense que c'est une option généralisable à l'ensemble de
l'agriculture par nécessité sanitaire, environnementale, démographique et pour
maintenir un équilibre planétaire que notre système ne fait que fragiliser.Je vous remercie.