Texte intégral
Françoise LABORDE
Avec François BAROIN, ce matin, nous allons évoquer cette réunion exceptionnelle de l'UMP qui s'est tenue hier pour décider de nouveaux dispositifs de désignation du candidat à l'élection présidentielle. On va y revenir, mais avant une question, François BAROIN, puisque vous êtes aussi ministre de l'Outre-Mer et pas simplement membre du bureau de l'UMP. Nicolas SARKOZY, le ministre de l'Intérieur, et le président de l'UMP, a décidé de surseoir ou de reporter son voyage aux Antilles qui s'annonçait un peu houleux. Il y a en effet une grande tension dans les DOM autour de cette arrivée et de la loi de 4 février 2005 ?
François BAROIN
C'est pas une grande tension vis-à-vis de l'arrivée du président de l'UMP puisque vous savez que l'UMP s'est beaucoup battu pour préserver les avantages de la loi programme et tout ce qui était demandé en Outre-Mer de défiscalisation, d'exonération de charges sociales, de rattrapage économique, et donc chacun sait la place de l'UMP pour permettre sur la base des engagements qu'avait pris Jacques CHIRAC en 2002 de rééquilibrer, de mettre tout le monde à niveau. En revanche, il y a une interrogation avec une identité très forte, je veux dire l'identité martiniquaise ça veut dire quelque chose, l'identité guadeloupéenne signifie quelque chose, la place de la Guyane également dans son histoire, dans sa recherche et dans son évolution avec le brassage des populations ça veut dire quelque chose, ce qui signifie que dès qu'on touche politiquement à quelque chose qui peut rappeler en écho une part d'identité sur laquelle les uns et les autres, génération après génération, s'interrogent, eh bien on touche à quelque chose d'extraordinairement sensible. Et la question au fond de ce sous-amendement qui a provoqué des interrogations et provoqué des réactions politiques pose tout simplement?
Françoise LABORDE
? c'est dans la loi de 2005, un amendement qui dit, en effet, qu'il faut parler de façon positive de la présence française à l'époque coloniale, c'est ça.
François BAROIN
Oui, mais je crois que ce qui est important et c'est l'honneur de la République, et c'est vrai en Métropole comme en Outre-Mer, ce qui nous permet de bien vivre ensemble c'est qu'il n'y a pas d'histoire officielle, et c'est certainement pas aux politiques de dire l'histoire officielle, car dès qu'un politique ou une majorité politique s'engage, c'est sujet à caution parce que c'est un regard qui peut être interprété comme un regard de biaisé.
Françoise LABORDE
Ca veut dire que cette loi est maladroite ?
François BAROIN
Ca veut dire que l'initiative d'un sous-amendement qui est pas une initiative et qui n'était pas un choix de l'UMP - c'est un parlementaire qui a déposé un sous-amendement - était sujet à caution, que la réponse du Parti Socialiste dans une niche parlementaire peut être interprétée comme étant sujet à caution et que la meilleure ligne c'est de dire que nous n'avons pas d'histoire officielle, que c'est certainement pas aux majorités politiques de droite ou de gauche de dire dans les programmes d'enseignement pour nos enfants, ? Voilà ce que nous nous pensons et voilà ce que vous vous devrez apprendre ?, et c'est aussi l'honneur de la République de savoir que les programmes d'enseignement d'histoire pour nos enfants sont constitués par des experts, des historiens dont c'est le métier et c'est un collège dans l'inspection générale de l'Education nationale qui enseigne des programmes objectifs, les faits, et après chacun selon son évolution, selon ses valeurs, selon son histoire se fait son propre jugement.
Françoise LABORDE
Donc, cette loi est maladroite pour dire les choses simplement et clairement.
François BAROIN
En tout cas, il était évident que c'était pas une action législative qui devait définir un programme d'enseignement scolaire.
Françoise LABORDE
Et ça n'a aucun caractère d'obligation, d'ailleurs.
François BAROIN
Non, ça n'a pas de valeur normative, donc ça n'a pas d'impact, et ça nécessite de l'explication, c'est pour ça que le report est sage puisque ça permettra à chacun de bien comprendre la démarche, les conséquences qui ne seront pas au rendez-vous pour les consciences en formation que sont nos enfants dans la lecture des manuels scolaires.
Françoise LABORDE
Alors, revenons maintenant à cette réunion, hier, du bureau politique de l'UMP, les 73 membres ont finalement adopté une modification des statuts qui va permettre enfin d'avoir sans doute un candidat unique pour l'élection présidentielle en 2007. Alors, j'allais dire, brutalement comme ça, question de journaliste, qui a gagné, qui a perdu ? Est-ce que c'est le clan SARKOZY qui finalement a accepté de reporter au plus tard la désignation, et finalement est-ce que se sont les chiraquiens qui ont dû s'incliner et accepter une sorte de primaire, quand même ?
François BAROIN
Le principe d'un très bon accord c'est que chacun a fait un pas l'un vers l'autre. Je crois qu'il faut remercier et Nicolas SARKOZY et Dominique de VILLEPIN d'avoir entendu le message de tous les responsables politiques qui voulaient à la fois tirer les leçons du passé et en même temps préserver ce qui était la responsabilité du Premier ministre. Il a beaucoup pesé en la matière en tant que chef de la majorité les quinze mois à venir qui sont quinze mois d'actions au service des Français tel que le Président de la République l'a souhaité. On est d'accord sur la méthode, on s'est entendu sur le calendrier et on a un point commun sur l'objectif. la méthode, c'est que l'UMP est un parti démocratique, le principe d'un militant une voix a été respecté. C'était dans le pacte fondateur de l'Union pour un Mouvement Populaire et s'est intégré dans le dispositif de l'ensemble de la désignation de nos candidats, du conseiller général jusqu'à l'élection présidentielle. Le calendrier, le programme législatif et les investitures pour nos candidats aux législatives, ça sera au mois de septembre 2006. Et pour la désignation du candidat à la présidentielle, ce sera en janvier 2007.
Françoise LABORDE
En congrès extraordinaire.
François BAROIN
Ce qui veut dire que l'encadrement entre janvier 2006 et janvier 2007 est un encadrement d'actions au service des Français, d'actions du gouvernement dans l'ensemble des réformes à mener pour tenir les engagements du Président de la République. Et enfin, sur l'objectif, personne ne peut se payer le luxe aujourd'hui d'anticiper sur une division qui pourrait être fatale pour la droite comme elle l'a été pour la gauche en 2002, et ça nous l'avons tous en tête, personne à l'UMP n'a oublié le 21 avril.
Françoise LABORDE
Ca veut dire que quoi qu'il arrive il y aura un candidat de l'UMP, il n'y en aura pas deux.
François BAROIN
Ca veut dire que tout sera mis en ?uvre dans la définition de la méthode du calendrier et de l'objectif pour aboutir à un choix unique qui permettra dans quinze mois où en seront-nous dans quinze mois, où en seront les candidats potentiels, que deviendra cette compétition qui ne doit choquer personne.
Françoise LABORDE
Oui, c'est plus sain d'ailleurs de penser qu'il y a plusieurs hommes de qualité pour être candidats à la candidature.
François BAROIN
C'est une bonne émulation, ça tire tout le monde vers le haut et ça permettra d'avoir un programme actif tout en permettant au Président de la République de poursuivre son action.
Françoise LABORDE
Mais on a quand même entendu à plusieurs reprises Dominique de VILLEPIN dire que l'élection présidentielle avait ceci de particulier que c'était vraiment la rencontre entre un homme, une Nation, et que ça passait pas forcément par les partis, pour reprendre un peu comme ça des terminologies gaullistes ou gaulliennes. Ca ça veut dire que c'est un discours que Dominique de VILLEPIN met un peu de côté pour l'instant ?
François BAROIN
En aucune façon, il l'a même rappelé d'ailleurs devant le bureau politique, de même que Nicolas SARKOZY l'a aussi souligné dans le même esprit et c'est normal. C'est une vraie question pour la droite. Quand j'étais secrétaire général délégué de l'UMP, entre Alain JUPPE et Nicolas SARKOZY?
Françoise LABORDE
? vous avez donc vécu des moments formidables.
François BAROIN
Je l'ai vécu et j'étais même membre de la Commission des statuts au moment de la construction de l'UMP en 2002. On s'est interrogé, le pacte fondateur était le rassemblement des grandes familles de la droite, les gaullistes, les libéraux, les centristes. On s'est dit, on va faire comme le Parti Socialiste, ils ont une culture de débat, on va essayer de mettre en place des courants qui incarnent ces sensibilités. Au bout de six mois, on a changé de pied, on s'est dit, maintenant les courants ça va déposer des motions, ça fera des pourcentages et on va pas s'entendre et ça va plus créer de divisions puisque nous n'avons pas cette culture du rassemblement in fine, nous avons plutôt une culture de la cicatrice ouverte et qui continue de saigner même quand il y a eu un accord. Et c'est la raison pour laquelle ayant changé de pied six mois après, on a dit, on ne fera pas de courant. Et six mois plus tard, on a dit, on va refaire des courants. Et au final, Nicolas SARKOZY a été élu tel que d'ailleurs Alain JUPPE l'avait souhaité et nous tous, les uns et les autres, avions pesé en disant, c'est devant tous les militants et il n'y a pas de courant. Dans la mesure où on enterre les courants, il est était logique d'enterrer les motions, il était logique d'enterrer les primaires. Pas de primaires, pas d'investiture, un soutien et un calendrier stable. Très franchement, c'est une bonne nouvelle pour ceux qui se retrouvent dans nos valeurs.
Françoise LABORDE
Mais, François BAROIN, vous êtes un homme, en effet, de dialogue et qui voulez réconcilier tout le monde mais d'une certaine façon c'est quand même des primaires à partir du moment où les militants s'expriment, où on demande leur opinion et ils vont désigner et soutenir un candidat, d'une certaine façon c'est peut-être pas une forme de primaire mais c'est quand même une démocratie qui vient de la base où en effet on désigne un candidat et ça sera difficile après qu'il y en ait un?
François BAROIN
? je suis un homme de dialogue mais je n'ai aucune des vertus ni de l'Abbé Pierre ni de s?ur Emmanuelle. Je suis un responsable politique très lucide, mais les mots ont un sens. Primaires, ça veut dire papier calque du Parti Socialiste, on n'a pas cette culture-là, on n'a pas fait de courant, donc on ne dépose pas de motions et on ne se retrouve pas dans la situation de FABIUS qui se renie, de Monsieur MONTEBOURG qui quitte ses amis e de monsieur HOLLANDE qui dit avoir fait une synthèse alors que son bateau a coulé. Donc, on a choisi une autre option. Deuxièmement, l'investiture, l'investiture elle a presque une qualification juridique, ça veut dire qu'un parti politique investit, vous, monsieur le candidat à l'élection présidentielle vous êtes missionné, vous ne pouvez pas vous éloigner de notre projet. C'est la raison pour laquelle, nous, les gaullistes, nous ne souhaitons pas de la définition de l'investiture. Alors, que le soutien c'est l'accompagnement d'une démarche de quelqu'un qui se retrouve dans nos valeurs mais qui fait évidemment pour avoir une majorité auprès des Français ira beaucoup plus loin dans son projet.
Françoise LABORDE
Et arriver à un candidat unique, ce qui est l'essentiel.
François BAROIN
Ce qui est en tout cas notre objectif.
Françoise LABORDE
Merci François BAROIN d'être venu nous voir ce matin. (Source http://www.outre-mer.gouv.fr, le 28 décembre 2005)
Avec François BAROIN, ce matin, nous allons évoquer cette réunion exceptionnelle de l'UMP qui s'est tenue hier pour décider de nouveaux dispositifs de désignation du candidat à l'élection présidentielle. On va y revenir, mais avant une question, François BAROIN, puisque vous êtes aussi ministre de l'Outre-Mer et pas simplement membre du bureau de l'UMP. Nicolas SARKOZY, le ministre de l'Intérieur, et le président de l'UMP, a décidé de surseoir ou de reporter son voyage aux Antilles qui s'annonçait un peu houleux. Il y a en effet une grande tension dans les DOM autour de cette arrivée et de la loi de 4 février 2005 ?
François BAROIN
C'est pas une grande tension vis-à-vis de l'arrivée du président de l'UMP puisque vous savez que l'UMP s'est beaucoup battu pour préserver les avantages de la loi programme et tout ce qui était demandé en Outre-Mer de défiscalisation, d'exonération de charges sociales, de rattrapage économique, et donc chacun sait la place de l'UMP pour permettre sur la base des engagements qu'avait pris Jacques CHIRAC en 2002 de rééquilibrer, de mettre tout le monde à niveau. En revanche, il y a une interrogation avec une identité très forte, je veux dire l'identité martiniquaise ça veut dire quelque chose, l'identité guadeloupéenne signifie quelque chose, la place de la Guyane également dans son histoire, dans sa recherche et dans son évolution avec le brassage des populations ça veut dire quelque chose, ce qui signifie que dès qu'on touche politiquement à quelque chose qui peut rappeler en écho une part d'identité sur laquelle les uns et les autres, génération après génération, s'interrogent, eh bien on touche à quelque chose d'extraordinairement sensible. Et la question au fond de ce sous-amendement qui a provoqué des interrogations et provoqué des réactions politiques pose tout simplement?
Françoise LABORDE
? c'est dans la loi de 2005, un amendement qui dit, en effet, qu'il faut parler de façon positive de la présence française à l'époque coloniale, c'est ça.
François BAROIN
Oui, mais je crois que ce qui est important et c'est l'honneur de la République, et c'est vrai en Métropole comme en Outre-Mer, ce qui nous permet de bien vivre ensemble c'est qu'il n'y a pas d'histoire officielle, et c'est certainement pas aux politiques de dire l'histoire officielle, car dès qu'un politique ou une majorité politique s'engage, c'est sujet à caution parce que c'est un regard qui peut être interprété comme un regard de biaisé.
Françoise LABORDE
Ca veut dire que cette loi est maladroite ?
François BAROIN
Ca veut dire que l'initiative d'un sous-amendement qui est pas une initiative et qui n'était pas un choix de l'UMP - c'est un parlementaire qui a déposé un sous-amendement - était sujet à caution, que la réponse du Parti Socialiste dans une niche parlementaire peut être interprétée comme étant sujet à caution et que la meilleure ligne c'est de dire que nous n'avons pas d'histoire officielle, que c'est certainement pas aux majorités politiques de droite ou de gauche de dire dans les programmes d'enseignement pour nos enfants, ? Voilà ce que nous nous pensons et voilà ce que vous vous devrez apprendre ?, et c'est aussi l'honneur de la République de savoir que les programmes d'enseignement d'histoire pour nos enfants sont constitués par des experts, des historiens dont c'est le métier et c'est un collège dans l'inspection générale de l'Education nationale qui enseigne des programmes objectifs, les faits, et après chacun selon son évolution, selon ses valeurs, selon son histoire se fait son propre jugement.
Françoise LABORDE
Donc, cette loi est maladroite pour dire les choses simplement et clairement.
François BAROIN
En tout cas, il était évident que c'était pas une action législative qui devait définir un programme d'enseignement scolaire.
Françoise LABORDE
Et ça n'a aucun caractère d'obligation, d'ailleurs.
François BAROIN
Non, ça n'a pas de valeur normative, donc ça n'a pas d'impact, et ça nécessite de l'explication, c'est pour ça que le report est sage puisque ça permettra à chacun de bien comprendre la démarche, les conséquences qui ne seront pas au rendez-vous pour les consciences en formation que sont nos enfants dans la lecture des manuels scolaires.
Françoise LABORDE
Alors, revenons maintenant à cette réunion, hier, du bureau politique de l'UMP, les 73 membres ont finalement adopté une modification des statuts qui va permettre enfin d'avoir sans doute un candidat unique pour l'élection présidentielle en 2007. Alors, j'allais dire, brutalement comme ça, question de journaliste, qui a gagné, qui a perdu ? Est-ce que c'est le clan SARKOZY qui finalement a accepté de reporter au plus tard la désignation, et finalement est-ce que se sont les chiraquiens qui ont dû s'incliner et accepter une sorte de primaire, quand même ?
François BAROIN
Le principe d'un très bon accord c'est que chacun a fait un pas l'un vers l'autre. Je crois qu'il faut remercier et Nicolas SARKOZY et Dominique de VILLEPIN d'avoir entendu le message de tous les responsables politiques qui voulaient à la fois tirer les leçons du passé et en même temps préserver ce qui était la responsabilité du Premier ministre. Il a beaucoup pesé en la matière en tant que chef de la majorité les quinze mois à venir qui sont quinze mois d'actions au service des Français tel que le Président de la République l'a souhaité. On est d'accord sur la méthode, on s'est entendu sur le calendrier et on a un point commun sur l'objectif. la méthode, c'est que l'UMP est un parti démocratique, le principe d'un militant une voix a été respecté. C'était dans le pacte fondateur de l'Union pour un Mouvement Populaire et s'est intégré dans le dispositif de l'ensemble de la désignation de nos candidats, du conseiller général jusqu'à l'élection présidentielle. Le calendrier, le programme législatif et les investitures pour nos candidats aux législatives, ça sera au mois de septembre 2006. Et pour la désignation du candidat à la présidentielle, ce sera en janvier 2007.
Françoise LABORDE
En congrès extraordinaire.
François BAROIN
Ce qui veut dire que l'encadrement entre janvier 2006 et janvier 2007 est un encadrement d'actions au service des Français, d'actions du gouvernement dans l'ensemble des réformes à mener pour tenir les engagements du Président de la République. Et enfin, sur l'objectif, personne ne peut se payer le luxe aujourd'hui d'anticiper sur une division qui pourrait être fatale pour la droite comme elle l'a été pour la gauche en 2002, et ça nous l'avons tous en tête, personne à l'UMP n'a oublié le 21 avril.
Françoise LABORDE
Ca veut dire que quoi qu'il arrive il y aura un candidat de l'UMP, il n'y en aura pas deux.
François BAROIN
Ca veut dire que tout sera mis en ?uvre dans la définition de la méthode du calendrier et de l'objectif pour aboutir à un choix unique qui permettra dans quinze mois où en seront-nous dans quinze mois, où en seront les candidats potentiels, que deviendra cette compétition qui ne doit choquer personne.
Françoise LABORDE
Oui, c'est plus sain d'ailleurs de penser qu'il y a plusieurs hommes de qualité pour être candidats à la candidature.
François BAROIN
C'est une bonne émulation, ça tire tout le monde vers le haut et ça permettra d'avoir un programme actif tout en permettant au Président de la République de poursuivre son action.
Françoise LABORDE
Mais on a quand même entendu à plusieurs reprises Dominique de VILLEPIN dire que l'élection présidentielle avait ceci de particulier que c'était vraiment la rencontre entre un homme, une Nation, et que ça passait pas forcément par les partis, pour reprendre un peu comme ça des terminologies gaullistes ou gaulliennes. Ca ça veut dire que c'est un discours que Dominique de VILLEPIN met un peu de côté pour l'instant ?
François BAROIN
En aucune façon, il l'a même rappelé d'ailleurs devant le bureau politique, de même que Nicolas SARKOZY l'a aussi souligné dans le même esprit et c'est normal. C'est une vraie question pour la droite. Quand j'étais secrétaire général délégué de l'UMP, entre Alain JUPPE et Nicolas SARKOZY?
Françoise LABORDE
? vous avez donc vécu des moments formidables.
François BAROIN
Je l'ai vécu et j'étais même membre de la Commission des statuts au moment de la construction de l'UMP en 2002. On s'est interrogé, le pacte fondateur était le rassemblement des grandes familles de la droite, les gaullistes, les libéraux, les centristes. On s'est dit, on va faire comme le Parti Socialiste, ils ont une culture de débat, on va essayer de mettre en place des courants qui incarnent ces sensibilités. Au bout de six mois, on a changé de pied, on s'est dit, maintenant les courants ça va déposer des motions, ça fera des pourcentages et on va pas s'entendre et ça va plus créer de divisions puisque nous n'avons pas cette culture du rassemblement in fine, nous avons plutôt une culture de la cicatrice ouverte et qui continue de saigner même quand il y a eu un accord. Et c'est la raison pour laquelle ayant changé de pied six mois après, on a dit, on ne fera pas de courant. Et six mois plus tard, on a dit, on va refaire des courants. Et au final, Nicolas SARKOZY a été élu tel que d'ailleurs Alain JUPPE l'avait souhaité et nous tous, les uns et les autres, avions pesé en disant, c'est devant tous les militants et il n'y a pas de courant. Dans la mesure où on enterre les courants, il est était logique d'enterrer les motions, il était logique d'enterrer les primaires. Pas de primaires, pas d'investiture, un soutien et un calendrier stable. Très franchement, c'est une bonne nouvelle pour ceux qui se retrouvent dans nos valeurs.
Françoise LABORDE
Mais, François BAROIN, vous êtes un homme, en effet, de dialogue et qui voulez réconcilier tout le monde mais d'une certaine façon c'est quand même des primaires à partir du moment où les militants s'expriment, où on demande leur opinion et ils vont désigner et soutenir un candidat, d'une certaine façon c'est peut-être pas une forme de primaire mais c'est quand même une démocratie qui vient de la base où en effet on désigne un candidat et ça sera difficile après qu'il y en ait un?
François BAROIN
? je suis un homme de dialogue mais je n'ai aucune des vertus ni de l'Abbé Pierre ni de s?ur Emmanuelle. Je suis un responsable politique très lucide, mais les mots ont un sens. Primaires, ça veut dire papier calque du Parti Socialiste, on n'a pas cette culture-là, on n'a pas fait de courant, donc on ne dépose pas de motions et on ne se retrouve pas dans la situation de FABIUS qui se renie, de Monsieur MONTEBOURG qui quitte ses amis e de monsieur HOLLANDE qui dit avoir fait une synthèse alors que son bateau a coulé. Donc, on a choisi une autre option. Deuxièmement, l'investiture, l'investiture elle a presque une qualification juridique, ça veut dire qu'un parti politique investit, vous, monsieur le candidat à l'élection présidentielle vous êtes missionné, vous ne pouvez pas vous éloigner de notre projet. C'est la raison pour laquelle, nous, les gaullistes, nous ne souhaitons pas de la définition de l'investiture. Alors, que le soutien c'est l'accompagnement d'une démarche de quelqu'un qui se retrouve dans nos valeurs mais qui fait évidemment pour avoir une majorité auprès des Français ira beaucoup plus loin dans son projet.
Françoise LABORDE
Et arriver à un candidat unique, ce qui est l'essentiel.
François BAROIN
Ce qui est en tout cas notre objectif.
Françoise LABORDE
Merci François BAROIN d'être venu nous voir ce matin. (Source http://www.outre-mer.gouv.fr, le 28 décembre 2005)