Texte intégral
"Monsieur le président,
Mesdames et Messieurs les députés,
Monsieur le député,
Tout à l'heure, en répondant à une question de la majorité, j'ai parlé de la première étape de la bataille pour l'emploi, et j'ai parlé de quelques résultats, parce que je n'aime pas l'autosatisfaction en politique. 280.000 contrats "nouvelles embauches" signées d'ici la fin de l'année. Nous sommes passés de 10,2 % de chômeurs dans notre pays à 9,6 %. Ce sont des résultats qui parlent tout seuls. Et je ne m'en satisfais pas, Monsieur Ayrault.
Monsieur le président Ayrault, je crois que nous devons éviter, dans notre démocratie, les critiques injustes et stériles. Ce que je souhaite, c'est qu'ensemble - je dis bien ensemble - nous nous posions deux questions : oui ou non, y a-t-il un problème spécifique du chômage des jeunes dans notre pays ? La réponse est oui. Deuxième question : est-ce que face à un tel problème, nous pouvons ne rien faire ? Non. Nous sommes tous d'accord, mais -c'est important - progressons pas à pas, parce que je suis sûr que nous arriverons à la même conclusion.
Partons maintenant, troisième étape, du raisonnement, partons maintenant du constat. Nous l'avons dit : 23 % des jeunes chômeurs dans notre pays ; 40 % de jeunes chômeurs, dès lors qu'on parle de jeunes sans qualification, entre 8 à 11 ans pour obtenir un emploi stable. Cela c'est la précarité, monsieur le président Ayrault, c'est cela la précarité et cela fait vingt-cinq ans que cela dure. L'honneur du Gouvernement, c'est de relever le défi. Et c'est d'agir. Alors, que faire ?
On peut choisir l'idéologie, l'ironie, la dérision, la comparaison historique par défaut, ou au contraire, on peut choisir l'action. L'action s'impose à nous, parce que les Français nous le demandent, et c'est ce que nous entendons faire avec le soutien des Françaises et des Français. La réponse du Gouvernement, c'est d'offrir un véritable parcours d'embauche. Les formations en alternance, les stages encadrés, et un véritable contrat à durée indéterminée, monsieur Ayrault. Une fois de plus, cela n'existait pas. J'ai parlé de 8 à 11 ans pour rentrer sur le marché de l'emploi. Nous consolidons, pour ceux qui seraient soumis à l'enchaînement des CDD, des stages et du chômage, nous consolidons cette période sur deux ans, et nous déduisons les stages, les CDD, les périodes d'alternance sur cette période des deux ans.
Monsieur Ayrault, pouvez-vous me dire, en me regardant dans les yeux, que ce n'est pas un progrès ? Monsieur Ayrault, vos yeux n'arrivent pas à dire ce que dit votre bouche. Monsieur Ayrault, il y a par ailleurs des garanties importantes qui sont apportées dans ce contrat. La première garantie, qui n'existait pas pour les jeunes, c'est que nous offrons un droit à l'indemnisation du chômage. Cela n'a jamais été prévu pour les jeunes. Deux mois au bout de quatre mois. Il faut le dire aux jeunes, car ils vous le rappelleront dans un an et demi, ils vous le rappelleront et ils ne vous pardonneront pas de leur avoir menti. Un droit à la formation au bout d'un mois : il faut le dire aux jeunes, car ils ne nous pardonneront pas de ne pas le leur avoir dit. Et nous leur offrons un accès au crédit et au logement, auxquels ils n'ont pas accès aujourd'hui. Là encore, c'est une ouverture, c'est un changement, c'est véritablement une dynamique nouvelle pour les jeunes.
Et, par ailleurs, parce que nous voulons une impulsion forte, nous voulons exonérer de toutes charges les contrats à durée indéterminée des jeunes qui sont au chômage depuis six mois. Là encore, c'est un immense changement. Et nous le faisons avec le souci des engagements que nous avons pris, pour un coût de 50 millions, en utilisant les dispositifs existants, et en maximisant leur portée, c'est cela aussi auquel il nous faut recourir et entraînons-nous, parce que nous en aurons besoin dans les prochaines années, il faut de l'imagination pour répondre aux problèmes des Français.