Texte intégral
Q - Madame Colonna, le Parlement européen a approuvé aujourd'hui la directive Bolkestein sur la libéralisation des services. Cette nouvelle version vous convient-elle ?
R - C'est une version qui est totalement différente du premier projet et je crois qu'à partir d'aujourd'hui, on ne peut plus parler de directive Bolkestein puisque le texte est profondément transformé. Il est très proche de ce que nous souhaitions et il permettra d'assurer une croissance des économies européennes dans le domaine des services. Notre richesse nationale, aujourd'hui, vient des services. Tous les défauts du texte ont été éliminés : c'est le droit social du pays d'accueil qui sera prioritaire. Il le fallait, c'est important.
Q - Le Lyon-Turin a provoqué une polémique en Italie. Quels conseils donneriez-vous aux Italiens pour sortir de l'impasse ?
R - Les Italiens n'ont pas besoin de mes conseils ! Nous avons eu des débats en France aussi, et maintenant les choses font l'objet d'un consensus. Le Lyon-Turin intéresse nos deux pays mais c'est aussi et surtout un projet à dimension européenne. Par ailleurs, c'est un projet qui est bon pour l'environnement. Il permettra aux marchandises d'être transportées par le rail. C'est mieux que la route qui engendre la pollution et parfois des problèmes de sécurité. Il y a eu, hélas, des accidents tragiques. Donc, c'est une bonne chose. Alors, je connais les sensibilités locales. Prenez le temps de réfléchir. Mais les arguments positifs sont vraiment prioritaires.
Q - Nous allons parler de la crise énergétique. Y a-t-il des initiatives franco-italiennes ou européennes dans le domaine énergétique ?
R - C'est très important que nous continuions à progresser. Il y a une très bonne coopération entre industriels italiens et français dans le domaine de l'énergie et puis, au plan européen, il faudrait faire davantage. Il faut se préparer à l'après-pétrole. Les ressources vont diminuer, les prix augmentent, et donc nous souhaitons, j'en ai parlé aujourd'hui, mettre en place progressivement une politique européenne de l'énergie, pour avoir notre indépendance, une bonne sécurité et respecter l'environnement.Source http://www.diplomatie.gouv.fr, le 21 février 2006