Texte intégral
Monsieur le Président,
Madame le Rapporteur,
Mesdames et Messieurs les Sénateurs,
Dans le cadre du Conseil de l'Europe, la Convention relative à la protection du patrimoine audiovisuel, et son Protocole sur la protection des productions télévisuelles, ont été adoptés à Strasbourg le 8 novembre 2001, et signés par la France le 14 mars 2002. A ce jour, cinq ratifications sont encore nécessaires pour permettre leur entrée en vigueur.
A l'origine de ces textes, on trouve le constat de la perte irrémédiable de certaines oeuvres majeures du cinéma muet, en l'absence d'un système légal de protection et de restauration. L'idée a donc été émise de proposer aux Etats européens un modèle de protection de leurs patrimoines audiovisuels. Ce sont ces réflexions qui ont conduit à l'adoption des deux documents soumis aujourd'hui à votre approbation, et qui constituent les premiers instruments internationaux contraignants en la matière.
Le patrimoine audiovisuel visé par la Convention comprend exclusivement les oeuvres cinématographiques, pour lesquelles est instauré un système de dépôt légal. Il s'agit de l'obligation faite aux Etats de déposer les images en mouvement, produites ou coproduites sur leur territoire, auprès d'un organisme d'archives qui doit en assurer la conservation, la documentation, la restauration et la mise à disposition à des fins de consultation.
En outre, la Convention prévoit que les modalités d'application du dépôt légal aux images en mouvement autres que les oeuvres cinématographiques seront précisées dans des protocoles. C'est ainsi que le Protocole sur la protection des productions télévisuelles a pour objectif de faire appliquer aux oeuvres télévisuelles les principes de la Convention, en instaurant un système de dépôt légal obligatoire.
Pionnière en matière de dépôt légal, la France ne pouvait que soutenir cette initiative de coopération entre Etats, susceptible de donner corps à la notion de patrimoine audiovisuel européen. La loi du 20 juin 1992 organise le dépôt légal dans notre pays autour de deux institutions : le Centre National de la Cinématographie est responsable de la collecte et de la conservation des oeuvres cinématographiques, tandis que l'Institut national de l'Audiovisuel formalise la mise en place du dépôt légal pour les oeuvres télévisuelles et radiophoniques.
Depuis près de cinq ans, ces institutions travaillent sur les aspects de numérisation et de valorisation de ce patrimoine. La France peut donc, par la ratification de la Convention et de son Protocole, réaffirmer son engagement en faveur de la sauvegarde du patrimoine audiovisuel, conformément à sa pratique interne. Elle enverra un signal fort à ses partenaires européens, en permettant de se rapprocher des conditions d'entrée en vigueur de ces deux instruments.
Telles sont, Monsieur le Président, Madame le Rapporteur, Mesdames et Messieurs les Sénateurs, les principales dispositions de la Convention relative à la protection du patrimoine audiovisuel et son Protocole sur la protection des productions télévisuelles, qui font l'objet du projet de loi aujourd'hui proposé à votre approbation.
Source http:www.diplomatie.gouv.fr, le 29 juin 2006