Texte intégral
Monsieur le Préfet de la Région Ile-de-France, Préfet de Paris,
Monsieur le Préfet de Police,
Monsieur le Recteur de l'académie de Paris,
Monsieur le Procureur de la République de Paris,
Madame la représentante du Maire de Paris,
Mesdames et Messieurs les élus,
Mesdames et Messieurs,
Je suis heureux d'installer aujourd'hui, en votre présence, la COPEC de Paris, dont la mission sera de traquer et éliminer les discriminations et guider l'action de l'Etat et de ses partenaires en faveur de toutes celles et ceux qui veulent déployer leurs efforts, leurs talents et leur énergie dans une société où l'égalité des chances n'est plus un mythe.
Des actions exemplaires ont été menées ces derniers temps, nous en avons eu un aperçu. Elles ont concerné l'insertion professionnelle des diplômés issus de l'immigration, l'égalité hommes-femmes, l'accès aux grandes écoles... elles ont clairement démontré la volonté de la Commission dans son ensemble d'investir les champs fondamentaux de notre fonctionnement social.
C'est bien dans les domaines de l'éducation, de l'accès aux formations, de l'emploi, du logement, qu'il faut agir.
Dans notre état de droit, régulièrement marqué par des avancées de la législation et de la jurisprudence, chaque espace de vie sociale doit pouvoir être légitimement conquis par chacun.
Nous voulons nous attaquer aux bastions qui se veulent accessibles qu'à une partie de la population. Nous voulons nous attaquer aux barrières sociales, aux frontières invisibles, aux plafonds de verre. Fluidité et mobilité, telles sont les fusées éclairantes qui veulent associer patrimoines et diversités, inventer de nouveaux dialogues, de nouveaux échanges, de nouvelles transversalités qui permettront notre pays de laisser libre cours à l'éclosion des talents qui bouillonnent sur tous les points du territoire.
J'ai noté Monsieur le Préfet, les objectifs très clairs que vous avez assignés à la COPEC en matière d'accès à l'emploi, public ou privé.
J'ai de même relevé Monsieur le Procureur, votre volonté d'accentuer la lutte contre le racisme et l'antisémitisme.
Volonté et engagement : voilà deux mots signifiants de l'action que m'a confiée le Premier ministre. Vous les avez déjà pris en main, et je vous en remercie.
Le choix que vous avez fait d'associer toutes les forces vives de Paris à la poursuite de ces objectifs ajoutera, j'en suis sûr, à l'efficacité de votre action.
Il faut encore faire plus et mieux pour matérialiser le rôle de l'école comme premier marche pied vers l'ascenseur social, comme vous l'avez souligné Monsieur le Recteur. Il faut veiller et surveiller sans relâche au bon fonctionnement de cet outil indispensable d'égalisation.
Je salue aussi, avec vous, Monsieur le Préfet de Police, la place prise par la Police et la Gendarmerie nationales dans ce dispositif. Les agents de la sécurité publique sont souvent les premiers appelés pour des faits de discrimination. La qualité de l'écoute et de l'accueil qu'elles réservent aux victimes est primordiale dans la crédibilité de notre démocratie.
Nous sommes une communauté de droits. Nous sommes une communauté de devoirs.
Je suis ici vous affirmer un grand souhait qui me tient à coeur depuis de nombreuses années : voir notre pays disposer d'un arsenal opérationnel de promotion de l'égalité des chances, car c'est bien une bataille que nous avons à mener.
Nous devons à tout prix instituer une synergie musclée entre les missions de la COPEC, de la HALDE et celle de mon propre ministère.
Carrefour des diversités, mais aussi creuset de complexités et de difficultés singulières, Paris est également un vivant foyer d'opportunités. Mobilisons-les en faveur de ceux de nos concitoyens qui sont les oubliés de l'égalité des chances, ceux dont les talents et compétences ne trouvent pas l'ouverture, souvent à cause des discriminations.
Que la COPEC de Paris soit un forum, un espace de parole entre les citoyens, le secteur associatif et institutionnel et les représentants de la ville et de l'Etat.
J'ai aussi un voeu à vous annoncer : au-delà des échanges qui sont indispensables, des réponses concrètes doivent être données à nos concitoyens victimes de discriminations ou qui ont le sentiment de l'être. La COPEC doit être un véritable échelon déconcentré de la promotion réelle de l'égalité des chances.
J'ai une illustration pour mes propos : je souhaite qu'un dispositif de traitement rapide, en 20 minutes, presque en tant réel, soit mis en oeuvre pour mettre fin aux injustices les plus flagrantes.
A quoi je pense ? Notamment aux discriminations/humiliations à l'entrée des lieux de loisirs comme les discothèques. Bien sûr, l'entrée dans une discothèque ne fait pas l'égalité des chances, j'en suis conscient, mais quand on prend le racisme en pleine figure à 18 ou 20 ans, ça fait mal, non seulement à ceux qui les reçoivent mais aussi à la France toute entière ! La violence de ces refoulement, dans ces lieux de jeunesse, de diversité, de mixité, de rencontres, me sont intolérables. Elles génèrent des haines, des rancoeurs, des frustrations nocives pour notre société. Elles encouragent le repli entre semblables, entre victimes.
Je veux considérer ces refoulements comme un incendie.
Car que se passe t-il en cas d'incendie dans la ville ? Les services de secours interviennent immédiatement pour l'éteindre. On entend les sirènes du SDIS sonner, les véhicules se frayer un passage dans les rues de la République.
Les discriminations dans ces lieux de loisirs sont des incendies. A chaque fois, il y à urgence à les circonscrire. A chaque fois, il faut sonner les cornes de brume de la République.
Pour les discothèque, mais aussi pour le logement... et je réclame devant vous, Mesdames et Messieurs les représentants des bailleurs, que l'on fasse un garrot aux pratiques discriminatoires dans les pratiques de locations ou de ventes de biens immobiliers à des candidats en raison de leurs origines.
A Toulouse, Le Procureur de la République vient ainsi de requérir 8 mois de prison avec sursis et 8000 euros d'amende à l'encontre de la gérante d'une agence immobilière.
Monsieur le procureur de la République, Monsieur le préfet de police, je vous fais enfin une proposition : réunissons-nous dès la semaine prochaine, pour travailler ensemble sur ces deux sujet et proposons la mise en oeuvre, avant la fin juillet, d'une réponse adaptée, courageuse, novatrice au fléau que je viens d'évoquer.
La COPEC de Paris devra être une instance phare dans cette bataille.
Je suivrai avec attention ses travaux.
Je reviendrai dans 6 mois, pour faire avec vous un premier bilan de vos actions et prendre connaissance de votre programme de travail pour 2006.
Ce programme pourrait prendre la forme d'un plan départemental de promotion de l'égalité des chances, avec :
- un diagnostic,
- des orientations
- des procédures de suivi et d'évaluation des actions que vous estimerez nécessaire de piloter.
Ces plans relèvent d'une urgence républicaine. On nous attend sur notre efficacité. Je le dirai prochainement aux autres commissions départementales de promotion de l'égalité des chances.
A l'image de la devise de notre République, notre droit consacre l'Egalité et la Fraternité à côté de la Liberté.
La promotion de l'égalité des chances, c'est l'affaire de chacun d'entre nous. Nous avons l'obligation d'adresser un message d'espoir à tous les Français. Le Président de la République l'a fait, le 23 juin dernier, lors de son discours d'installation de la Haute autorité en appelant à désamorcer les tensions qui fragilisent notre société et menacent notre pacte républicain.
Le temps de l'action est arrivé. je le répète en insistant : on nous attend. On, c'est la France de la diversité.
Je vous remercie de votre implication personnelle. Nous allons gagner parce que nous ne pouvons pas perdre cette bataille.
Source http://www.egalitedeschances.gouv.fr, le 4 juillet 2006
Monsieur le Préfet de Police,
Monsieur le Recteur de l'académie de Paris,
Monsieur le Procureur de la République de Paris,
Madame la représentante du Maire de Paris,
Mesdames et Messieurs les élus,
Mesdames et Messieurs,
Je suis heureux d'installer aujourd'hui, en votre présence, la COPEC de Paris, dont la mission sera de traquer et éliminer les discriminations et guider l'action de l'Etat et de ses partenaires en faveur de toutes celles et ceux qui veulent déployer leurs efforts, leurs talents et leur énergie dans une société où l'égalité des chances n'est plus un mythe.
Des actions exemplaires ont été menées ces derniers temps, nous en avons eu un aperçu. Elles ont concerné l'insertion professionnelle des diplômés issus de l'immigration, l'égalité hommes-femmes, l'accès aux grandes écoles... elles ont clairement démontré la volonté de la Commission dans son ensemble d'investir les champs fondamentaux de notre fonctionnement social.
C'est bien dans les domaines de l'éducation, de l'accès aux formations, de l'emploi, du logement, qu'il faut agir.
Dans notre état de droit, régulièrement marqué par des avancées de la législation et de la jurisprudence, chaque espace de vie sociale doit pouvoir être légitimement conquis par chacun.
Nous voulons nous attaquer aux bastions qui se veulent accessibles qu'à une partie de la population. Nous voulons nous attaquer aux barrières sociales, aux frontières invisibles, aux plafonds de verre. Fluidité et mobilité, telles sont les fusées éclairantes qui veulent associer patrimoines et diversités, inventer de nouveaux dialogues, de nouveaux échanges, de nouvelles transversalités qui permettront notre pays de laisser libre cours à l'éclosion des talents qui bouillonnent sur tous les points du territoire.
J'ai noté Monsieur le Préfet, les objectifs très clairs que vous avez assignés à la COPEC en matière d'accès à l'emploi, public ou privé.
J'ai de même relevé Monsieur le Procureur, votre volonté d'accentuer la lutte contre le racisme et l'antisémitisme.
Volonté et engagement : voilà deux mots signifiants de l'action que m'a confiée le Premier ministre. Vous les avez déjà pris en main, et je vous en remercie.
Le choix que vous avez fait d'associer toutes les forces vives de Paris à la poursuite de ces objectifs ajoutera, j'en suis sûr, à l'efficacité de votre action.
Il faut encore faire plus et mieux pour matérialiser le rôle de l'école comme premier marche pied vers l'ascenseur social, comme vous l'avez souligné Monsieur le Recteur. Il faut veiller et surveiller sans relâche au bon fonctionnement de cet outil indispensable d'égalisation.
Je salue aussi, avec vous, Monsieur le Préfet de Police, la place prise par la Police et la Gendarmerie nationales dans ce dispositif. Les agents de la sécurité publique sont souvent les premiers appelés pour des faits de discrimination. La qualité de l'écoute et de l'accueil qu'elles réservent aux victimes est primordiale dans la crédibilité de notre démocratie.
Nous sommes une communauté de droits. Nous sommes une communauté de devoirs.
Je suis ici vous affirmer un grand souhait qui me tient à coeur depuis de nombreuses années : voir notre pays disposer d'un arsenal opérationnel de promotion de l'égalité des chances, car c'est bien une bataille que nous avons à mener.
Nous devons à tout prix instituer une synergie musclée entre les missions de la COPEC, de la HALDE et celle de mon propre ministère.
Carrefour des diversités, mais aussi creuset de complexités et de difficultés singulières, Paris est également un vivant foyer d'opportunités. Mobilisons-les en faveur de ceux de nos concitoyens qui sont les oubliés de l'égalité des chances, ceux dont les talents et compétences ne trouvent pas l'ouverture, souvent à cause des discriminations.
Que la COPEC de Paris soit un forum, un espace de parole entre les citoyens, le secteur associatif et institutionnel et les représentants de la ville et de l'Etat.
J'ai aussi un voeu à vous annoncer : au-delà des échanges qui sont indispensables, des réponses concrètes doivent être données à nos concitoyens victimes de discriminations ou qui ont le sentiment de l'être. La COPEC doit être un véritable échelon déconcentré de la promotion réelle de l'égalité des chances.
J'ai une illustration pour mes propos : je souhaite qu'un dispositif de traitement rapide, en 20 minutes, presque en tant réel, soit mis en oeuvre pour mettre fin aux injustices les plus flagrantes.
A quoi je pense ? Notamment aux discriminations/humiliations à l'entrée des lieux de loisirs comme les discothèques. Bien sûr, l'entrée dans une discothèque ne fait pas l'égalité des chances, j'en suis conscient, mais quand on prend le racisme en pleine figure à 18 ou 20 ans, ça fait mal, non seulement à ceux qui les reçoivent mais aussi à la France toute entière ! La violence de ces refoulement, dans ces lieux de jeunesse, de diversité, de mixité, de rencontres, me sont intolérables. Elles génèrent des haines, des rancoeurs, des frustrations nocives pour notre société. Elles encouragent le repli entre semblables, entre victimes.
Je veux considérer ces refoulements comme un incendie.
Car que se passe t-il en cas d'incendie dans la ville ? Les services de secours interviennent immédiatement pour l'éteindre. On entend les sirènes du SDIS sonner, les véhicules se frayer un passage dans les rues de la République.
Les discriminations dans ces lieux de loisirs sont des incendies. A chaque fois, il y à urgence à les circonscrire. A chaque fois, il faut sonner les cornes de brume de la République.
Pour les discothèque, mais aussi pour le logement... et je réclame devant vous, Mesdames et Messieurs les représentants des bailleurs, que l'on fasse un garrot aux pratiques discriminatoires dans les pratiques de locations ou de ventes de biens immobiliers à des candidats en raison de leurs origines.
A Toulouse, Le Procureur de la République vient ainsi de requérir 8 mois de prison avec sursis et 8000 euros d'amende à l'encontre de la gérante d'une agence immobilière.
Monsieur le procureur de la République, Monsieur le préfet de police, je vous fais enfin une proposition : réunissons-nous dès la semaine prochaine, pour travailler ensemble sur ces deux sujet et proposons la mise en oeuvre, avant la fin juillet, d'une réponse adaptée, courageuse, novatrice au fléau que je viens d'évoquer.
La COPEC de Paris devra être une instance phare dans cette bataille.
Je suivrai avec attention ses travaux.
Je reviendrai dans 6 mois, pour faire avec vous un premier bilan de vos actions et prendre connaissance de votre programme de travail pour 2006.
Ce programme pourrait prendre la forme d'un plan départemental de promotion de l'égalité des chances, avec :
- un diagnostic,
- des orientations
- des procédures de suivi et d'évaluation des actions que vous estimerez nécessaire de piloter.
Ces plans relèvent d'une urgence républicaine. On nous attend sur notre efficacité. Je le dirai prochainement aux autres commissions départementales de promotion de l'égalité des chances.
A l'image de la devise de notre République, notre droit consacre l'Egalité et la Fraternité à côté de la Liberté.
La promotion de l'égalité des chances, c'est l'affaire de chacun d'entre nous. Nous avons l'obligation d'adresser un message d'espoir à tous les Français. Le Président de la République l'a fait, le 23 juin dernier, lors de son discours d'installation de la Haute autorité en appelant à désamorcer les tensions qui fragilisent notre société et menacent notre pacte républicain.
Le temps de l'action est arrivé. je le répète en insistant : on nous attend. On, c'est la France de la diversité.
Je vous remercie de votre implication personnelle. Nous allons gagner parce que nous ne pouvons pas perdre cette bataille.
Source http://www.egalitedeschances.gouv.fr, le 4 juillet 2006