Déclaration de Mme Christine Lagarde, ministre déléguée au commerce extérieur, sur son soutien aux actions collectives de promotion de la France et de son économie en Afrique du Sud, Johannesbourg le 12 novembre 2006.

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Circonstance : Visite en Afrique du Sud, Consulat de France à Johannesburg le 12 novembre 2006

Texte intégral

Monsieur l'Ambassadeur,
Monsieur le Sénateur, Messieurs les Députés,
Messieurs les Présidents de l'UFE, de l'ACFCI, des CCEF (cher Bruno),
Messieurs les Conseillers du commerce extérieur,
Mesdames et messieurs,
Chers amis,
Je me réjouis de vous retrouver ce soir, avant nos rencontres des prochains jours, à l'occasion du 1er forum d'affaires franco sud africain et de la French Week de la Chambre de commerce franco-sud africaine, deux évènements importants qui ont motivé ma visite en Afrique du sud. Cette rencontre m'apparaît particulièrement opportune et je tenais à remercier Monsieur l'Ambassadeur et le Consul général d'avoir pris l'initiative de l'organiser.
Découvrant aujourd'hui pour la 1ère fois ce beau pays dans lequel vous avez la chance de vivre ou venir y faire des affaires, je ne vais pas vous donner des conseils sur l'approche du marché. Je sais que vous vous êtes déjà réunis cet après-midi, entre spécialistes et praticiens, et que vous avez déjà échangé vos points de vue avant notre grand rendez-vous de demain. Je voulais plutôt vous dire avec quelles intentions je viens passer trois jours dans ce beau pays.
Tout d'abord, je suis venue en Afrique du sud pour soutenir une initiative qui illustre parfaitement ce que j'ai voulu encourager dans le cadre de mes fonctions, à savoir des actions collective de promotion de la France à l'étranger, de nos savoir faire et de nos produits. Et j'insiste sur le collectif et l'esprit d'équipe que vous avez tous su manifester dans l'organisation de ces évènements.
Le forum franco sud africain « Réussir ensemble en Afrique », organisé par le Medef et les CCEF avec le soutien de la ME de Johannesburg - dont je salue les efforts - la French Week de la Chambre de commerce, l'exposition du design donnent une belle image d'une France qui joue collectif et qui veut coopérer de façon intelligente avec les Sud-africains dans leur pays mais aussi dans le reste de l'Afrique.
Ce forum n'a pas seulement pour objet de renouveler notre approche traditionnelle de l'Afrique, en y confrontant nos expériences, de sud-africains et de français, et en élaborant, si possible, des projets communs. Il est aussi, tout simplement, l'occasion de rencontres que je souhaite les plus fructueuses possibles.
En ce qui me concerne, je compte multiplier les contacts avec les principaux chefs d'entreprise de ce pays, afin de promouvoir l'image de la France et de son économie. J'ai déjà eu aujourd'hui au Cap une rencontre, à la fois agréable et passionnante, avec M. et Mme Rupert, dans leur magnifique propriété viticole qu'ils partagent avec la famille Rothschild et dont je suis sûre vous appréciez tous leurs excellents vins.
Je rencontrerai également Nicky Oppenheimer, dans le cadre de son alliance avec Louis Vuitton pour les diamants. Voilà deux magnifiques exemples d'une coopération réussie entre nos deux pays, dans le domaine du luxe et des vins, deux secteurs où la France jouit et quel enthousiasme de ce grand patron sud-africain pour la France, son luxe et son savoir vivre.
Je m'entretiendrai demain avec des ministres sud-africains et mardi avec le Premier ministre du Gauteng pour défendre vos grands projets mais aussi avec d'autres grands patrons, notamment d'entreprises publiques et des dirigeants connus du BEE, l'élite montante des affaires avec laquelle vous travaillez tous, j'en suis convaincue. Je verrai également des femmes du BEE auxquelles je souhaitais rendre un hommage particulier, en ce 50ème anniversaire de la Women's March.
Je salue ce soir également les épouses de nos expatriés dont je connais l'importance de leurs actions tant auprès de leur mari que de la communauté française.
A tous, j'adresserai le même message : 6 - 5 - 4 - 3 - 2 - 1
6, c'est plus ou moins notre position actuelle en Afrique du Sud où j'estime que nous pouvons faire beaucoup mieux encore, tant au niveau de l'investissement que des exportations. C'est pour cela que j'ai mis l'Afrique du sud dans les 25 pays de Cap export.
6, c'est aussi le rang de la France dans le monde en tant que puissance économique mondiale. La France est aussi le 5e exportateur mondial de marchandises, le 4e exportateur de services. Notre pays est au 3e rang pour l'accueil d'investissements directs étrangers, au 2ème rang en matière de productivité horaire des salariés, et au 1er rang en matière de tourisme. Voilà une série de chiffres qui donne une bonne image de notre pays et qu'ils convient de rappeler autour de vous.
La France et les entreprises françaises sont ouvertes et accueillantes. Travaillons ensemble à encourager des projets communs en Afrique du Sud et en Afrique, mais aussi en France, où, statistiquement, les investissements directs sud-africains sont faibles alors quel le potentiel est grand. Je sais que je peux compter sur vous toutes et vous tous.
S'agissant de la coopération franco-sud africaine sur les grands projets d'infrastructures, je me mets également à votre service. Je parlerai beaucoup d'énergie et de transports avec mes interlocuteurs du gouvernement sud-africain. Et pour cause ! Ce sont deux des principales contraintes qui pèsent sur le développement du pays, dont les besoins sont significatifs. C'est aussi deux secteurs où les entreprises françaises ont déjà très bien réussi dans ce pays. L'organisation par l'Afrique du Sud de la coupe du monde de football de 2010 devrait par ailleurs constituer un des fils rouges de cette politique structurante, et je sais qu'elle représente aussi des opportunités d'affaires intéressantes pour vous.
L'offre des entreprises françaises, dont je salue les représentants ici ce soir, me paraît en parfaite adéquation avec les besoins sud-africains. Je vous propose donc de nous mobiliser ensemble : nous prendrons rapidement des initiatives en ce sens. Mon collègue de l'industrie, François Loos a prévu de se rendre en février en Afrique du Sud pour participer à un séminaire sur l'énergie. Nous proposerons aussi à nos interlocuteurs sud-africains des accords de coopération ciblés, de nature à vous aider et à éclairer votre action.
De mon coté j'ai renforcé, grâce au dispositif Cap export, l'aide aux PME pour se développer sur ce marché. Des mesures d'ordre assurantiel, de labellisation Ubifrance pour soutenir vos actions collectives et d'ordre fiscal. La mesure fiscale sur l'IRPP des salariés exports concerne d'ailleurs tous ceux qui sont venus de France ce soir et qui passent plus de 120 jours à l'étranger. Vous trouverez tous les détails sur les sites exporter.gouv.fr ou ubifrance.fr
Même si je découvre aujourd'hui l'Afrique du sud, chacun sait que ce pays est un laboratoire social où s'élabore une démocratie économique d'un nouveau type, confrontée à des défis redoutables. L'affirmative action et le Black Economic Empowerment sont des politiques nécessaires pour ce pays pour effacer les cicatrices de l'apartheid. J'aime bien d'ailleurs ce mot « empowerment », qui mériterait d'avoir une véritable traduction en français... !! Je sais que vos entreprises jouent le jeu de façon exemplaire et je m'en réjouis.
Dans ce pays à l'histoire récente riche et tourmentée, qui affronte, disons-le, de véritables fléaux, beaucoup parmi vous, vous comportez en entreprises socialement responsables, et être irréprochables à cet égard. C'est d'ailleurs cette notion de mondialisation harmonieuse que je défends. Chacun sait aussi que les entreprises françaises de la santé sont particulièrement dynamiques dans le monde et que, par ailleurs, l'accès de l'ensemble de la population au médicament et aux soins est crucial dans ce pays, mais aussi sur ce continent africain. J'aurai l'occasion de me rendre compte de tout cela à l'occasion d'une visite et d'une rencontre de professionnels chez SANOFI-AVENTIS, que je remercie.
Comme vous le voyez, le menu préparé par la Mission économique et l'Ambassade apparaît copieux et même riche. Mais, je vous le répète, tout cela n'a pas d'autre objet que de vous aider, vous qui connaissez déjà l'Afrique du sud, et d'aider ceux qui ne la connaissent pas encore à y faire leurs premiers pas.
Je ne peux donc que saluer ce soir encore une fois l'initiative prise à la fois par le MEDEF, les Conseillers du Commerce extérieur, le CIAN (Comité des Investisseurs français en Afrique) et, bien sûr, nos représentations en Afrique du sud et dans d'autres pays d'Afrique, d'avoir organisé cette rencontre. Une fois de plus, je constate que l'escadre de notre commerce extérieur navigue de concert, et je sais que ses deux pilotes, la Mission économique et la Chambre de commerce et d'industrie franco-sud africaine sont comme les deux doigts de la main.
J'ai donc d'autant plus de plaisir à distinguer, ce soir, Sophie Hazard, l'infatigable animatrice de la Chambre, dont je sais qu'elle s'est dépensée sans compter pour la réussite de cette « semaine française », que j'aurai l'honneur d'inaugurer demain.
Source http://www.exporter.gouv.fr, le 23 novembre 2006