Interview de Mme Catherine Colonna, ministre déléguée aux affaires européennes, aux radios et télévisions, sur les réformes de la justice en Bulgarie en vue de son adhésion à l'Union européenne, à Sofia le 1er décembre 2006.

Prononcé le 1er décembre 2006

Intervenant(s) : 

Circonstance : Déplacement en Bulgarie, les 30 novembre et 1er décembre 2006

Texte intégral


Q - Quel message avez-vous donné aux autorités bulgares ? Quel était le but de votre visite ?
R - Je leur ai adressé un message d'amitié et de confiance, destiné également à les encourager dans les réformes restant à accomplir, notamment dans le domaine de la justice, de la lutte contre la criminalité, le blanchiment et la corruption. La sécurité, dans ses dimensions alimentaire et environnementale, doit être renforcée. Il reste encore des choses à faire et nous serons à leurs côtés pour les encourager mais bravo pour ce qui a été réalisé !
Q - Il y a quand même un vrai fond d'inquiétude ?
R - Je dirais plutôt de lucidité. J'ai été contente de constater ici que tous mes interlocuteurs faisaient preuve à la fois de réalisme et d'optimisme. Je crois qu'ils comprennent la situation d'eux-mêmes et je pense également qu'il est important que leurs amis le leur disent.
Q - Quelle impression avez-vous eue de voir ces jeunes magistrats ?
R - Ils sont brillants et ils sont jeunes : je crois que tout est dit. Il y a sans doute une importante classe de magistrats à remplacer du fait des départs à la retraite, et peut-être même un peu plus vite qu'avant l'âge de la retraite... La Bulgarie est aussi dans une nouvelle jeunesse, aux normes européennes et qui ne regarde pas le passé. Elle regarde l'avenir et elle est prête à prendre ses responsabilités pour que le pays avance dans la bonne direction. Ils viennent de très loin. Pour ma part, je veux voir tout le chemin qu'ils ont fait avant de leur donner des conseils sur ce qu'il reste à faire.
Q - Et quelle ouverture concernant le marché du travail dès le 1er janvier ?
R - Nous avons pris cette décision après mûre réflexion et nous avons fait le choix d'ouvrir le marché du travail dans sept secteurs de première importance comme l'agriculture, l'hôtellerie, le BTP. Ces secteurs ont été identifiés très précisément et ils ont fait l'objet d'une publication. Il s'agit d'un dispositif plus favorable que celui qui s'est appliqué à certains Etats entrés dans l'Union européenne le 1er mai 2004. En effet, huit d'entre eux ont dû attendre deux ans pour bénéficier d'une telle ouverture du marché de l'emploi en France.
Cette ouverture est un dispositif de nature politique, qui exprime la confiance en la Bulgarie et en son intégration dans l'Europe ainsi que notre amitié à l'égard de ce pays. C'est également le choix de la rationalité et de la simplicité car, désormais, tous nos partenaires seront traités de façon identique.Source http://www.diplomatie.gouv.fr, le 5 décembre 2006