Entretien de Mme Catherine Colonna, ministre déléguée aux affaires européennes, avec BFM le 4 janvier 2007 sur les priorités de la construction européenne, notamment les institutions.

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Média : BFM

Texte intégral

Q - Catherine Colonna, bonjour.
R - Bonjour.
Q - Vous êtes ministre déléguée aux Affaires européennes, tous mes voeux, c'est encore la semaine.
R - Tous mes voeux, pour vous-même et pour BFM.
Q - Que faut-il souhaiter à l'Europe cette année ? Est-ce qu'elle va enfin retrouver le chemin de la confiance ? La confiance des citoyens ?
R - Mon voeu pour 2007, c'est vrai, c'est que ce soit une année européenne.
Q - C'est mal parti non ? Du moins en France...
R - Pas forcément ! Je souhaite à la fois que ce soit une année où l'on parle d'Europe dans la campagne, à la place qu'elle mérite qui est une place importante, et une année, vous l'avez dit, de relance de l'Europe après une année 2005 difficile, disons-le, et une année 2006 qui a été une année de consolidation avec un certain nombre de bonnes décisions. Maintenant il faut aller de l'avant.
Q - Alors, aller de l'avant en tous les cas c'est l'ambition d'Angela Merkel, la chancelière allemande, qui a pris la présidence de l'Union européenne le 1er janvier. On sent qu'elle a vraiment envie de faire avancer les choses, elle veut faire de cette présidence, qui dure 6 mois, quelque chose de positif pour la construction européenne. On connaît tous les blocages, on va évidemment y revenir. Vous croyez que Angela Merkel va réussir à débloquer cette situation ? Et puis seconde question, Catherine Colonna, est ce que finalement ce n'est pas bon pour l'Europe mais peut-être moins bon pour la France ?
R - D'abord j'adresse à nouveau tous mes voeux de succès à la présidence allemande, comme nous l'avions fait il y a quelques jours avec Philippe Douste-Blazy. La France sera aux côtés de l'Allemagne pour que cette présidence de 6 mois qui vient de s'ouvrir soit un succès : nous en avons tous besoin. Sachez aussi que, cette présidence, l'Allemagne l'a préparée de très près avec nous. Alors il faut en effet engager un certain nombre de choses, poursuivre le travail qui a déjà été fait, mais faire mieux dans un certain nombre de domaines. Et je crois que l'ambition qui est celle de l'Allemagne, son pragmatisme aussi, nous permettent d'aborder cette année 2007 avec optimisme.
Et je vais vous dire pourquoi. Le 25 mars prochain ce sera le 50ème anniversaire du Traité de Rome, et, à cette occasion, les dirigeants européens doivent se retrouver pour faire le point et pour adopter une déclaration. Celle-ci doit être une déclaration courte, une déclaration politique, simple, compréhensible, et qui doit marquer à la fois tout ce que l'Europe nous apporte depuis 50 ans qu'elle existe - ne l'oublions pas - la paix, la démocratie, un cadre pour notre développement économique et social, mais qui doit aussi marquer l'ambition pour les 50 années qui viennent. Que voulons-nous faire ? Que devons-nous faire ? Et comment devons-nous nous organiser ? Je crois que c'est cela que représente ce rendez-vous, une formidable occasion d'engager la relance de l'Europe, de lui donner une nouvelle ambition.
Q - Alors d'ici le 25 mars - parce que le 25 mars cela fera quand même 3 mois écoulés, donc la moitié de la présidence allemande - Angela Merkel à votre avis, que va t-elle d'abord essayer de relancer ? Est-ce que ça va être la Constitution européenne ? On sait qu'ils ne sont pas du tout sur la même longueur d'ondes que les Français, c'est-à-dire que les Allemands n'assumaient pas qu'il y ait un référendum, donc c'est le Parlement allemand qui a voté, et voté pour la Constitution européenne. C'est le cas aujourd'hui pour la majeure partie des Etats au sein de l'Union européenne. Que va t-il se passer sur cette Constitution européenne ?
R - Les institutions sont l'un des sujets à traiter sous cette présidence, ce n'est pas le seul.
Q - C'est le principal ?
R - Sur ce sujet, le rendez-vous sera plutôt pour la fin de la présidence, au mois de juin, puisque plusieurs présidences - l'Allemagne et les trois présidences qui suivent - ont été chargées de relancer le processus.
Nous savons tous qu'il faut de meilleures institutions à l'Europe, des institutions plus adaptées à ce qu'est l'Europe aujourd'hui et à ce que sont les défis pour demain. En fin de présidence, l'Allemagne aura donc la tâche de faire un certain nombre de propositions sur la base des contacts qu'elle aura menés et des propositions qu'elle pourra faire aussi en son nom propre pour envisager la suite du processus. Des propositions de méthode, certainement, mais aussi peut-être des propositions de fond, et nous le souhaitons. Et l'Allemagne a raison de dire qu'il faut des institutions rénovées à l'Europe, elle a raison de dire aussi que le Traité constitutionnel avait identifié des pistes de solutions. Il ne faut pas repartir de rien, mais regarder aujourd'hui, pragmatiquement, ce qui peut être le nouveau consensus à 27 et le bâtir pas à pas. Parce que nous avons besoin d'une meilleure Europe, d'un meilleur fonctionnement de l'Europe.
Q - On va le rappeler, à 27, puisque depuis le 1er janvier il y a donc la Roumanie et la Bulgarie qui ont intégré l'Union européenne.
R - La Roumanie et la Bulgarie, en effet, nous ont rejoint. Mais d'ici là, parce que ça c'est plutôt pour juin, il y a des choses à faire pour que l'Europe, tous les jours, fonctionne mieux.
Avant le rendez-vous du 25 mars dont je viens de vous parler, il y aura un Conseil européen, début mars. Ce Conseil européen doit être consacré par la présidence allemande à ce qu'on appelle l'Europe des projets, l'Europe des résultats, les politiques que mène l'Union européenne pour répondre aux attentes de ses citoyens. Avec, comme priorités, toutes les questions économiques et sociales, la capacité de l'Europe à rester dans la course de la mondialisation, à s'adapter, à se réformer. Avec la question de l'énergie. Et puis d'autres priorités qui tiennent au coeur de la Présidence allemande, et elle a raison, la recherche, l'innovation, la politique de voisinage et la politique étrangère et de défense de l'Union européenne.
Q - Vous nous avez donné à l'instant les grandes étapes, Conseil européen, 25 mars et puis plutôt la fin de la présidence pour le rendez-vous sur les institutions. Est-ce qu'il faut que les futurs, ou les candidats déclarés aujourd'hui de la France, soient associés à ce processus ? Parce que l'on voit bien que nous avons une échéance très importante qui est le 6 mai 2007, où il y aura un nouveau président ou une nouvelle présidente. Est-ce que vous, en tant que ministre déléguée aux Affaires européennes, vous allez essayer d'associer au moins les futures équipes puisqu'il y aura un passage de relais et il ne faut pas que cela soit au détriment de la France ?
R - Je ne peux pas vous laisser dire que ce gouvernement ne travaillera pas jusqu'au bout...
Q - Oui, mais entre le 6 mai et juin...
R - ... et je ne peux pas non plus vous laisser préjuger du résultat des élections. D'ici là, le gouvernement est au travail, il est à sa tâche, en responsabilité, pour s'efforcer de régler avec ses partenaires les problèmes qui se posent jour après jour et aussi de préparer l'avenir. C'est comme ça que ça se passe dans les démocraties. Vous savez, des élections ce n'est pas en soi quelque chose qui doit être un sujet de difficulté, qu'il faudrait redouter, c'est...
Q - Non, mais il y a un passage de relais.
R - ... c'est la respiration des démocraties, donc c'est une chose normale, positive. Depuis une vingtaine de mois que j'ai pris mes fonctions, il y a dû avoir une quinzaine d'élections dans toute l'Europe et j'ai vu changer beaucoup de collègues. Donc cela fait partie de la vie des démocraties, c'est donc une bonne chose.
Q - Mais tout à fait, ma question portait plus d'ailleurs sur le processus démocratique, puisque entre le 6 mai et la fin juin avec ce moment important pour la Constitution européenne éventuellement, il faudra bien qu'un passage de relais soit fait.
R - Le passage de relais sera fait s'il doit se faire, démocratiquement. J'observerai, en complément à ce que je vous ai déjà dit, un certain nombre de constances dans la politique étrangère de la France et dans sa politique européenne. Pourquoi ? Tout simplement parce que c'est son intérêt. Depuis 50 ans, tous les présidents de la République, tous les gouvernements ont fait l'Europe, parce qu'il faut, pour notre pays et pour notre peuple, continuer à faire l'Europe. Et puis, vous savez, les questions qui se posent aujourd'hui se poseront de la même façon après l'élection qu'avant l'élection. Pour prendre quelques exemples, la problématique de la politique de l'énergie, pour assurer notre indépendance énergétique, pour préparer l'ère de l'après-pétrole, la question des migrations, ou la question des institutions dont vous me parliez, eh bien les données du problème sont connues avant comme après, ou après comme avant.
Q - La Constitution européenne, on le disait, est au coeur du sujet, vous avez dit qu'il y avait d'autres échéances. En France, on le sait, le peuple ne l'a pas validé, au contraire, l'a rejetée, c'était le "non" du référendum du 29 mai 2005 auquel vous faisiez allusion tout à l'heure. Aujourd'hui, à votre avis, est-ce qu'on peut passer outre la décision de la France ? Est-ce que les Allemands et ceux qui ont voté "oui" peuvent passer outre le vote de la France ?
R - En aucun cas. Tout traité, pour être en vigueur, suppose la ratification de l'ensemble des pays qui composent l'Union européenne. Et donc, lorsque nous étions 25, il fallait 25 ratifications ; nous sommes 27, il faut 27 ratifications.
Aujourd'hui, où en sommes nous ? Il y a 18 pays qui ont ratifié, puisque la Roumanie et la Bulgarie qui viennent d'entrer l'avaient fait au moment de leur traité d'adhésion. Il y a deux pays qui ont refusé le Traité constitutionnel et puis les autres ne se sont pas encore prononcés, et parmi ceux qui ne se sont pas prononcés il y en a d'ailleurs un certain nombre qui ne pourrait pas le faire de façon positive, nous le savons tous. Il faudra tenir compte de tout cela. A la fois de ceux qui ont dit "oui", de ceux qui ont dit "non" et de ceux qui ne se sont pas encore prononcés. C'est la raison pour laquelle je vous disais tout à l'heure qu'il ne faut pas partir de rien et tout refaire, un gros travail avait été fait, il va falloir identifier, et de la façon la plus pragmatique possible, ce qui peut être le consensus qui réunit aujourd'hui les 27 Etats membres. C'est la raison pour laquelle la France a fait un certain nombre de propositions, a donné sa vision d'une Europe politique, une Europe ambitieuse, une Europe qui soit fidèle à ce que sont ses valeurs de solidarité, mais c'est la raison pour laquelle aussi nous nous sommes interdits de faire une liste précise de souhaits, ce ne serait pas le bon moyen pour y arriver, il faut au contraire progresser pas à pas et de façon pragmatique.
Q - Des façons pragmatiques on en reparle dans un instant, Catherine Colonna, juste après un détour par ... les infos.
Retour dans le 12/15, Catherine Colonna, ministre déléguée aux Affaires européennes. Catherine Colonna, vous disiez qu'il faut être pragmatique, avancer pas à pas pour tenter de reconstruire l'Europe, du moins sur le plan des institutions. Nicolas Sarkozy qui est un des candidats, a priori puisque c'est le seul candidat de l'UMP et il sera intronisé officiellement le 14 janvier, mais, enfin ,voilà, lui on sait qu'il a parlé d'un mini-traité, même s'il n'aime pas l'expression, qui permettrait en fait de trouver un certain accord avec les autres partenaires sans passer devant un vote référendaire. Est-ce que cela vous paraît, à vous Catherine Colonna, une bonne idée pour tenter de sortir de cette impasse ?
R - Beaucoup de nos partenaires, en effet, n'aiment pas cette expression, d'autant qu'une majorité d'entre eux a ratifié le Traité. Ce que je crois, pour avoir beaucoup observé les choses et pour avoir beaucoup réfléchi à ces questions aussi, c'est qu'il y aura sans doute une différence entre ce qui serait souhaitable et ce qui sera possible.
Ce qui serait souhaitable, c'est un traité complet, ambitieux, peut-être même plus complet que ne l'était le Traité constitutionnel. Je pense à un certain nombre de problèmes nouveaux, ou dont l'Europe a pris nouvellement conscience : sécurité énergétique, développement durable, la question des migrations qui est apparue de façon manifeste depuis un an, et qui n'était pas tellement dans les raisonnements des Européens jusqu'ici. Ce sont des défis nouveaux auxquels il faut faire face. J'ajouterais aussi la dimension sociale de l'Union qui a été, je crois, particulièrement présente en France dans notre campagne et tous les Français, quelles que soient leurs opinions, sont attachés à cette dimension sociale. Donc c'est plutôt plus que moins qu'il nous faudrait, si nous réfléchissons. D'autant que le monde a changé, l'Europe a évolué, le Traité constitutionnel a été élaboré il y a quelques années. S'il fallait refaire l'idéal, ce serait plutôt plus que moins, je le redis. Et pourtant il y a aura sans doute un décalage entre ce qui serait souhaitable, qui est cela, et ce qui sera possible : identifier ce qui peut aujourd'hui unir les 27, avec de nouveaux pays qui sont entrés ; nous avions fait le projet de Traité à 15, nous sommes aujourd'hui 27 ; sur quoi peut-on se mettre d'accord rapidement ? Et Nicolas Sarkozy a raison de rappeler qu'il faut si possible un nouveau traité avant les élections européennes de 2009.
Q - Sans passer par le référendum, pour aller plus vite ?
R - Par définition, s'il y a un nouveau traité, ce sera au président de la République qui sera en fonction à ce moment là de prendre ses responsabilités, sur la base de l'ensemble des informations qui seront les siennes à ce moment-là.
Q - Alors Catherine Colonna, la Turquie est aussi un sujet important qui est au coeur de la campagne. On a vu des positions un peu différentes, celle de Nicolas Sarkozy qui est hostile à l'entrée de la Turquie, Ségolène Royal qui a dit que cela dépendrait de l'opinion des Français. C'est une rupture par rapport à la politique actuelle menée par Jacques Chirac ?
R - Cela dépendra surtout de la suite des négociations, si vous me permettez de répondre de cette façon-là, la plus simple et la plus directe qui soit.
Les négociations avec la Turquie ont été engagées et elles se poursuivent. Elles ont été engagées pour les meilleures raisons du monde, que l'on connaît : l'Europe a intérêt à une Turquie moderne, qui se soit réformée, qui a rejoint nos valeurs. Oui, c'est dans son intérêt. Et pourtant, cela pose un certain nombre de problèmes qui, eux aussi, sont tout à fait connus. Nous avions demandé, nous Européens, à la Turquie, de faire un certain nombre de choses pour ses réformes. Certaines réformes ont été faites, d'autres ont pris un peu de retard. Nous lui avions demandé également de tenir les engagements qu'elle avait pris à l'égard de l'Union européenne. C'est bien naturel, me semble t-il. Or elle a eu des difficultés à le faire l'année dernière, en 2006. Les Européens, à la fin de l'année, ont donc décidé d'en tirer un certain nombre de conséquences pour le déroulement des négociations, c'est-à-dire de ne pas ouvrir à la négociation un certain nombre de secteurs et donc de retarder le processus jusqu'à ce que la Turquie tienne ses engagements. Ceci reste l'objectif et c'est aussi notre intérêt.
Q - Il y a une initiative notamment de la part de l'Allemagne, de l'Italie et de l'Espagne pour élargir les prérogatives d'Europol. Europol, qui est une sorte de police européenne peut-on dire. La France y est-elle favorable ?
R - Il est absolument certain qu'il faudra renforcer la coopération en matière de police, en matière de justice également, au sein de l'espace européen. Europol doit se transformer progressivement, doit acquérir davantage de compétences et est appelée à avoir dans l'avenir un rôle supérieur à ce qu'il est aujourd'hui. C'est une bonne orientation. Je rappellerai, là-aussi, que dans le projet de Traité constitutionnel, il y avait un certain nombre de directions nouvelles données à la marche de l'Union européenne, dont le renforcement de l'espace de justice et de sécurité intérieure. Il faut poursuivre, avec traité ou sans traité.
Q - Dans le cadre de ce traité, si éventuellement on arrive à le mettre en place, est- ce-qu'il faudrait, d'une manière ou d'une autre, peut-être revenir sur les prérogatives de la Banque centrale européenne. Vous avez vu et observé comme moi les mécontentements face à la force de l'euro, le fait que la croissance ne soit pas prise en compte dans les statuts de la Banque centrale européenne. Pensez-vous qu'il faille une réflexion, ou ouvrir une réflexion sur le statut de la Banque centrale européenne et ses ambitions ?
R - La réflexion sur le rôle de la BCE, elle est engagée depuis longtemps. Cela dit, les textes sont les textes et lorsqu'il y a des règles, il faut les appliquer ou alors se mettre d'accord pour les changer.
Q - Oui voilà, c'était ma question, est-ce qu'il faut réfléchir à ouvrir ?
R - Le plus important et ce que nous devons faire sans attendre, c'est de renforcer le dialogue entre les gouvernements et la Banque centrale européenne, dans le plein respect de l'indépendance de celle-ci, cela va de soi. Renforcer le dialogue entre les gouvernements de la zone euro, les gouvernements des pays qui ont adopté l'euro, et la Banque centrale européenne. Et ce n'est pas seulement la France qui le dit - la France le dit depuis longtemps - c'est Jean-Claude Juncker, le président de l'Eurogroupe qui le dit régulièrement, et qui l'a répété récemment. Nous avons intérêt à ce qu'un meilleur dialogue se développe, dans le respect des compétences de chacun, entre les gouvernements et la Banque centrale européenne. Cela est nécessaire et possible, faisons-le.
Q - Si Angela Merkel réussit sa présidence allemande, est-ce que ce n'est pas un peu dommageable pour la France, parce que l'Europe c'est le couple franco-allemand qui la fait avancer et là, ce serait largement l'Allemagne.
R - Est-ce que ce serait dommageable pour la France ? Certainement pas et même tout au contraire ! Nous avons tous intérêt à une meilleure Europe, qui fonctionne mieux et plus rapidement au moment où le monde est menacé de graves désordres, au moment où le monde change autour de nous. Il faut plutôt faire plus vite et mieux que moins vite et moins bien. Alors, je vous l'ai dit, nous avons tous intérêt au succès de la présidence allemande et la France a travaillé, travaille et travaillera de très près avec l'Allemagne pour que cette présidence soit un succès.
Q - Vous avez, vous Catherine Colonna, travaillé longtemps aux côtés de Jacques Chirac. Vous êtes une des rares ministres actuellement qui n'ait pas pris position pour Nicolas Sarkozy, je pense qu'il doit en rester trois ou quatre à peine, une petite poignée, est-ce que vous allez le faire, à un moment ou un autre ou est-ce que vous attendez la décision de Jacques Chirac avant, vous, de vous prononcer ?
R - Ecoutez, je vous dirai qu'il est certain que Nicolas Sarkozy, aujourd'hui, est le mieux placé pour être notre candidat. Et je le dis sans réserve. Il a l'énergie et la volonté de changer les choses. Il en a le courage aussi, c'est quelque chose de nécessaire, et de remarquable. Donc je le dis sans réserve. Si je dis simplement ''aujourd'hui'', c'est parce que, en effet, je ne veux pas préjuger de la décision qui sera celle du président de la République pour ce qui le concerne.
Q - Les sondages ne sont pas favorables au président de la République, mais aussi à Nicolas Sarkozy. Le sondage du Parisien donne Ségolène Royal à 52 %, Nicolas Sarkozy à 48 %. Cela veut dire que la droite, en ce moment, est en train de patiner justement avec cette hypothèque de qui va se présenter et pas se présenter ?
R - Il faut toujours se souvenir que les sondages ne sont pas l'élection. Le passé nous en a donné beaucoup d'exemples et la règle la plus sage est de laisser l'élection se faire et donc les Français se prononcer en responsabilité le jour où ils devront voter. Alors, pour ce qui est des sondages, ils vont, ils viennent. Je crois que s'il faut tirer les leçons de ce début d'année, c'est qu'une nouvelle phase s'engage dans la campagne et qu'il est temps maintenant de s'organiser, de s'unir pour porter un projet car, je souhaite, comme tout le monde dans ma famille politique, que la France aille de l'avant et pas qu'elle marche à reculons. Je pense qu'elle mérite d'avoir un bel avenir et qu'elle ne mérite pas de revenir aux vieilles recettes du passé.
Q - Merci Catherine Colonna, je rappelle pour ceux qui s'intéressent à l'Europe et il y en a quand même beaucoup que vous avez lancé un site Internet ''touteleurope.fr'' et puis vous avez même une petite clef USB où on trouve la ''clé de l'Europe'' avec tout ce qu'il faut savoir sur l'Europe, clé qui est consultable et téléchargeable !Source http://www.diplomatie.gouv.fr, le 5 janvier 2007