Texte intégral
Monsieur le Président,
Mesdames et Messieurs,
Je tiens à vous dire combien je suis heureux de procéder à l'inauguration de la Maison des Entreprises, ce nouvel espace mis au service des entreprises de la Région Centre qui reflète le dynamisme et la volonté de développement économique du Cur de France.
J'ai été frappé, il y a quelques instants, au cours de la visite de votre Maison, de voir à quel point son architecture est résolument tournée vers l'avenir. Outre ses qualités esthétiques et son intelligence fonctionnelle, outre son intégration harmonieuse dans un environnement urbain caractérisé par un habitat ancien, ce bâtiment, à l'évidence, est à la mesure des enjeux du XXIe siècle.
Sa modernité exprimée ne nuit en rien aux principes traditionnels qui fondent la philosophie de l'Union patronale du Loiret depuis plus de cent ans et qui conservent toute leur actualité : Rassembler, Représenter et Servir.
Oui, vous pouvez être fiers d'un tel lieu, fédérateur et représentatif, qui symbolise le rassemblement des volontés les plus dynamiques de la Région et qui offre aux acteurs économiques une source inestimable de services novateurs.
Vous le savez, j'ai souhaité que ma visite aujourd'hui dans le département du Loiret soit placée sous le signe de la formation et de l'insertion professionnelle des jeunes et elle devait s'achever tout naturellement dans cette Maison des entreprises, tant il est vrai que le monde de l'entreprise et celui de la jeunesse doivent se rapprocher constamment si l'on veut offrir aux générations futures les meilleures chances de s'insérer dans la vie active.
C'est dans cet état d'esprit que j'étais ce matin au centre régional d'information des jeunes. Le premier contact d'un jeune avec l'emploi est souvent déterminant et pour éviter qu'il ne devienne traumatisant, la simplification des modes d'accueil et d'information constitue un préalable à toute démarche positive.
C'est aussi le sens de la table ronde très riche d'enseignements que j'ai tenue dans le courant de la matinée avec 20 jeunes représentatifs des préoccupations de leur génération ; des lycéens, des étudiants, des apprentis, des jeunes qui connaissent des difficultés spécifiques d'insertion, mais aussi, des jeunes entrés très récemment dans la vie active.
Je puis vous assurer que ces échanges très concrets, sur le terrain comme j'ai l'habitude de les multiplier, ont été aussi instructifs que constructifs de même que ceux que j'ai pu avoir également avec des jeunes chefs d'entreprise de la Région.
Mon arrivée parmi vous a enfin été précédée, au conseil Régional, par la signature du protocole sur le Programme Régional pour l'Emploi des Jeunes.
Ce document s'inscrit dans le cadre du combat pour l'emploi des jeunes, qui est au cur de l'action quotidienne du Gouvernement et qui constitue, vous le savez, ma priorité absolue.
L'État et les partenaires sociaux, lors du dernier Sommet social ont retenu l'objectif de 250 000 emplois supplémentaires offerts aux jeunes pour cette année. Nous le sentons tous, une telle ambition requiert une mobilisation sans précédent de tous les acteurs concernés : l'État, bien entendu, mais peut être aussi surtout les responsables locaux, les élus, les chefs d'entreprises et les organisations syndicales.
La Maison des entreprises est à cet égard un forum privilégié, une sorte de laboratoire grandeur nature puisqu'elle réunit en un seul lieu toutes les compétences nécessaires au développement économique régional.
La démarche que vous avez suivie pour réaliser ce site est très similaire à celle qui inspire la nécessaire réforme de l'État et qui vise à rapprocher des administrations différentes mais complémentaires.
Participent d'une logique semblable, des initiatives comme les guichets initiative emploi créés l'été dernier qui regroupent en un seul lieu toutes les formalités administratives d'embauche ou comme les espaces jeunes, qui intègrent toutes les structures d'accueil des jeunes dans le cadre d'une mise en réseau.
De même que l'État doit évoluer au rythme des mutations de la société, de même l'entreprise, - et cette maison en est la brillante illustration -, doit avoir une nouvelle approche dans son action.
Les acteurs économiques ont depuis longtemps compris que l'union faisait la force et cette conviction garde aujourd'hui toute sa valeur et tout son sens, mais les nouvelles compétences des départements et des régions depuis les lois de décentralisation, la poursuite et l'approfondissement de la construction économique européenne ensuite, ont généré des transformations en profondeur qui exigeaient une réflexion plus moderne, adaptée aux défis du XXIe siècle.
C'est tout l'objet de cette Maison des entreprises et des professions qui fédère les structures et les énergies en inscrivant son action dans l'espace régional.
Votre maison a voulu s'attribuer trois grandes missions.
Elle a, en premier lieu, vocation à servir le monde des entreprises. Tout à la fois instrument de cohésion et de promotion du territoire, elle valorisera le pôle d'excellence de la région en mettant en avant les entreprises, leur savoir-faire et leurs produits.
Véritable vitrine du Cur de France, elle s'est aussi donnée pour mission le développement de partenariats avec l'ensemble des acteurs institutionnels.
Cette maison, en effet, vous l'avez d'abord conçue comme un lieu d'échanges et de dialogue où puissent se développer les relations avec le monde de l'enseignement et de l'université et au-delà, avec le grand public, tant il est vrai que l'univers de l'entreprise ne saurait évoluer en vase clos, sans lien direct et étroit avec son environnement immédiat.
Enfin, cette nouvelle structure entend développer une mission de services auprès des entreprises, en mettant à leur disposition des compétences techniques de très haut niveau. Je pense en tout premier lieu à l'ingénierie financière et aux outils proposés aux PME-PMI.
Je voudrais ici profiter de notre rencontre pour redire tout le prix qu'attache le Gouvernement à la petite et moyenne entreprise et les efforts très substantiels qu'il lui a consacrés depuis un an.
Je tiens à rappeler ici les principales mesures, dont la plupart ont été dévoilées au mois de novembre dernier à Bordeaux et qui s'inspirent de la volonté de libérer les petites et moyennes entreprises des carcans qui bloquent les initiatives :
- c'est l'allègement des charges sur les bas salaires, allégement qui va jusqu'à 800 F par mois et par salarié concerné, et qui touche principalement les PME et en particulier celles à forte densité de main d'uvre.
- ce sont les simplifications administratives ; la mise en place de la déclaration unique d'embauche depuis le 1er janvier, et prochainement la mise en place de la déclaration unique d'embauche d'apprentis ;
- l'extension des prêts CODEVI et des garanties SOFARIS aux entreprises de moins de 10 salariés ;
- la réforme des marchés publics et l'élimination des offres dites "anormalement basses" pour faciliter l'accès des PME à la commande publique ;
- la défense d'une concurrence économique loyale avec la réforme de la loi Royer qui permettra d'équilibrer les positions des PME et de la grande distribution.
Si ces efforts ont été faits, c'est que nous avons la conviction que la petite et moyenne entreprise est, sans doute mieux que d'autre, capable de créer des emplois durables dans notre pays.
Il convient donc maintenant de redoubler d'effort et de ne pas se laisser bercer par je ne sais quel scepticisme. La Maison des entreprises est bien à mille lieux de ce type de comportement défaitiste et je m'en félicite !
Le dynamisme dont savent faire preuve les PME-PMI est un exemple très réel qu'il ne faut céder ni au fatalisme ni au renoncement.
Dans sa mission de services, l'action de votre maison contribuera aussi à assister les entreprises dans le domaine de la qualité et elle apportera un service spécifique dans les ressources humaines. Je pense aux techniques de gestion de l'emploi et à l'ensemble des actions de formation en concertation étroite avec les organismes concernés.
Enfin, la dernière vocation de votre nouvelle structure consistera à être reconnue comme l'interlocuteur et le partenaire privilégié de tous les acteurs de la vie économique : c'est d'ailleurs déjà en grande partie chose faite puisque aussi bien la ville d'Orléans, le Loiret et la Région Centre ont manifesté leur souhait d'appuyer votre entreprise, ce dont je me réjouis, car c'est bien là le signe que votre volonté de consensus et de fédération des énergies en faveur du développement économique porte aujourd'hui tous ses fruits.
Au-delà de la Maison des entreprises et des professions pour laquelle je forme des vux de pleine réussite, je voudrais, si vous le voulez bien, m'arrêter quelques instants sur la convention que l'union patronale de la Région Centre et l'Académie de la Région vont s'apprêter à signer. Je voudrais souligner ici le caractère exemplaire de cette initiative qui manifeste la volonté de poursuivre l'effort entamé en 1987 avec le premier accord de stage.
Cet accord cadre intitulé "une entreprise, un stagiaire" illustre parfaitement l'impérieuse nécessité du rapprochement entre les étudiants et les entreprises.
Nous le savons bien, notre dispositif de formation, s'il a considérablement évolué, n'a pas encore réussi à permettre aux jeunes d'entrer dans le monde de l'entreprise sans une adaptation spécifique.
L'insertion professionnelle des jeunes relève désormais de la qualité de la formation et de sa mise en corrélation avec un milieu économique et industriel en profonde mutation.
La rénovation constante de l'appareil de formation exige une collaboration plus intense entre les milieux économiques et le système éducatif, quelles qu'en soient les formes.
En se fixant comme objectif que chaque entreprise accueille au moins un stagiaire, le Rectorat de l'Académie d'Orléans Tours, l'Union patronale régionale, celle du Loiret et la Maison des Entreprises vont s'engager pour les cinq prochaines années. Grâce à l'installation d'une banque de ressources, le rapprochement entre les entreprises et les établissements scolaires se trouvera grandement facilité.
Je salue donc cette heureuse initiative en encourageant d'autres régions à s'en inspirer, tout en souhaitant une plus grande ouverture du champ des stages, au-delà des filières classiques de l'alternance et de l'apprentissage, vers des filières d'enseignement général. Je pense notamment à des stages de sensibilisation à la vie et à la réalité de l'entreprise, qui doivent être désormais partie prenante de l'enseignement des jeunes, mais pas uniquement durant les périodes d'été.
Je parlais tout à l'heure de la valeur exemplaire de votre initiative et je voudrais dire tout le bien qu'il y aurait à généraliser ce que votre région entreprend aujourd'hui, ne serait-ce qu'au niveau des PME et PMI. Il y a, en effet, de l'ordre d'un million d'entreprises dans ce secteur, y compris dans le commerce et l'artisanat possédant déjà au moins un salarié. Imaginons un instant qu'elles effectuent toutes une démarche similaire à la vôtre. Ce serait autant de centaines de milliers de jeunes stagiaires qui seraient ainsi accueillis et qui verraient leur chance d'insertion professionnelle considérablement améliorée. L'enjeu est là et il est loin d'être utopique.
Voilà, Monsieur le Président, Mesdames et Messieurs ce que je tenais à vous dire aujourd'hui.
Au cours de cette journée, j'ai pu à maints égards le constater, nous avons manifesté la même préoccupation et nous tendons vers un même objectif : libérer toutes les initiatives, toutes les énergies en faveur des entreprises et de l'emploi.
Dans une affaire aussi sérieuse, ne craignons pas de répéter certaines évidences :
Oui, il faut s'attaquer aux travers, aux tabous et aux paralysies qui minent notre société ;
Oui, l'Administration doit se réformer en profondeur, afin de faire sauter les verrous et les blocages qui trop souvent découragent l'effort et l'initiative ;
Oui, le service public doit retrouver sa vocation originelle, qui n'est pas de compliquer la vie du citoyen, mais au contraire de la lui rendre plus facile.
Je parlais tout à l'heure au Conseil Régional de la complexité qui régnait dans les systèmes d'accueil et d'orientation des jeunes à la recherche d'un emploi. Le programme régional constitue une réponse appropriée à ces difficultés.
Il en est de même pour les entreprises, et notamment les PME-PMI. Vous savez qu'un effort sans précédent a été engagé en vue de simplifier et de raccourcir les procédures administratives et que bientôt, au bout d'un laps de temps très court, le silence d'une Administration vaudra acceptation d'une décision.
Je pourrais multiplier les exemples de ce que nous entreprenons aujourd'hui et qui vont tous dans le même sens, car nous n'avons pas besoin de plus d'État, mais de mieux d'État.
Nous avons ouvert de grands chantiers, je devrais dire tous les grands chantiers, conformément à ce qui avait été annoncé il y a un an.
La réduction des dépenses publiques est une priorité incontournable. N'oublions jamais le poids que fait peser chaque jour sur notre économie le remboursement de dettes accumulées pendant trop longtemps.
La réforme de notre Sécurité sociale constituait une première étape. En dépit des difficultés, le Gouvernement a tenu bon et d'ailleurs, chacun aujourd'hui est convaincu que cette réforme va dans la bonne direction.
La seconde étape, nous la vivons aujourd'hui, c'est le budget de l'État.
Ne nous voilons pas la face, rien, je dis bien rien, dans ce pays ne pourra être durablement entrepris si le préalable d'assainissement de nos finances publiques n'est pas levé, et ce n'est pas en remettant sans cesse à plus tard ce qu'il faut faire aujourd'hui que nous nous porterons mieux.
J'ai bien conscience que cette politique est difficile, et parfois douloureuse, mais le devoir du Gouvernement est-il de continuer à différer, à reporter les réformes de fond qui doivent être entreprises, ou au contraire de saisir courageusement les problèmes à bras le corps et d'aller dans le sens du redressement du pays, même si aujourd'hui il n'en tire pas forcément bénéfice en termes de popularité ?
Ne cédons pas au pessimisme ; nous sommes en train d'investir sur l'avenir, à l'inverse de nos prédécesseurs qui l'hypothéquaient. Notre première richesse, ce sont les jeunes. Ayons donc une grande ambition collective en leur faveur, Un peuple qui n'a pas constamment en tête le souci de sa jeunesse est un peuple qui court droit au déclin.
Nous avons pris régulièrement des mesures de fond à leur intention, en favorisant tous les mécanismes d'accès à l'emploi, en répondant, du mieux qu'il est possible aux besoins des chefs d'entreprise, car c'est d'eux dont tout dépend et d'abord la création de richesse sans laquelle rien n'est possible.
On me dit, ici ou là, "oui, tout cela est très bien, mais les incantations ne servent à rien, ce qui compte ce sont les carnets de commande".
Cela n'est qu'en partie vrai, car à chaque fois que les entreprises décident de se mobiliser, les résultats sont au rendez-vous. Je pense particulièrement à la mobilisation considérable des chefs d'entreprises, il n'y a pas si longtemps, qui a vu le nombre de contrats d'apprentissage faire un spectaculaire bond en avant.
Une nouvelle campagne va bientôt s'engager. L'initiative en vient des représentants du monde des entreprises. Je ne doute pas que les résultats seront, cette fois encore, à la hauteur des objectifs.
Mesdames et Messieurs, notre responsabilité est collective ; nous aurons des comptes à rendre aux générations qui nous suivent. Alors ne perdons pas de temps. Les quelques mois qui viennent seront cruciaux. De nombreux jeunes vont quitter cet été le cursus scolaire et universitaire pour entrer sur le marché de l'emploi. Ne les décevons pas, ayons le sursaut nécessaire, regroupons nos forces, faisons converger nos efforts.
C'est à ce prix, somme toute assez modeste, que la confiance reviendra et que l'espoir renaîtra.
Je vous remercie.
Mesdames et Messieurs,
Je tiens à vous dire combien je suis heureux de procéder à l'inauguration de la Maison des Entreprises, ce nouvel espace mis au service des entreprises de la Région Centre qui reflète le dynamisme et la volonté de développement économique du Cur de France.
J'ai été frappé, il y a quelques instants, au cours de la visite de votre Maison, de voir à quel point son architecture est résolument tournée vers l'avenir. Outre ses qualités esthétiques et son intelligence fonctionnelle, outre son intégration harmonieuse dans un environnement urbain caractérisé par un habitat ancien, ce bâtiment, à l'évidence, est à la mesure des enjeux du XXIe siècle.
Sa modernité exprimée ne nuit en rien aux principes traditionnels qui fondent la philosophie de l'Union patronale du Loiret depuis plus de cent ans et qui conservent toute leur actualité : Rassembler, Représenter et Servir.
Oui, vous pouvez être fiers d'un tel lieu, fédérateur et représentatif, qui symbolise le rassemblement des volontés les plus dynamiques de la Région et qui offre aux acteurs économiques une source inestimable de services novateurs.
Vous le savez, j'ai souhaité que ma visite aujourd'hui dans le département du Loiret soit placée sous le signe de la formation et de l'insertion professionnelle des jeunes et elle devait s'achever tout naturellement dans cette Maison des entreprises, tant il est vrai que le monde de l'entreprise et celui de la jeunesse doivent se rapprocher constamment si l'on veut offrir aux générations futures les meilleures chances de s'insérer dans la vie active.
C'est dans cet état d'esprit que j'étais ce matin au centre régional d'information des jeunes. Le premier contact d'un jeune avec l'emploi est souvent déterminant et pour éviter qu'il ne devienne traumatisant, la simplification des modes d'accueil et d'information constitue un préalable à toute démarche positive.
C'est aussi le sens de la table ronde très riche d'enseignements que j'ai tenue dans le courant de la matinée avec 20 jeunes représentatifs des préoccupations de leur génération ; des lycéens, des étudiants, des apprentis, des jeunes qui connaissent des difficultés spécifiques d'insertion, mais aussi, des jeunes entrés très récemment dans la vie active.
Je puis vous assurer que ces échanges très concrets, sur le terrain comme j'ai l'habitude de les multiplier, ont été aussi instructifs que constructifs de même que ceux que j'ai pu avoir également avec des jeunes chefs d'entreprise de la Région.
Mon arrivée parmi vous a enfin été précédée, au conseil Régional, par la signature du protocole sur le Programme Régional pour l'Emploi des Jeunes.
Ce document s'inscrit dans le cadre du combat pour l'emploi des jeunes, qui est au cur de l'action quotidienne du Gouvernement et qui constitue, vous le savez, ma priorité absolue.
L'État et les partenaires sociaux, lors du dernier Sommet social ont retenu l'objectif de 250 000 emplois supplémentaires offerts aux jeunes pour cette année. Nous le sentons tous, une telle ambition requiert une mobilisation sans précédent de tous les acteurs concernés : l'État, bien entendu, mais peut être aussi surtout les responsables locaux, les élus, les chefs d'entreprises et les organisations syndicales.
La Maison des entreprises est à cet égard un forum privilégié, une sorte de laboratoire grandeur nature puisqu'elle réunit en un seul lieu toutes les compétences nécessaires au développement économique régional.
La démarche que vous avez suivie pour réaliser ce site est très similaire à celle qui inspire la nécessaire réforme de l'État et qui vise à rapprocher des administrations différentes mais complémentaires.
Participent d'une logique semblable, des initiatives comme les guichets initiative emploi créés l'été dernier qui regroupent en un seul lieu toutes les formalités administratives d'embauche ou comme les espaces jeunes, qui intègrent toutes les structures d'accueil des jeunes dans le cadre d'une mise en réseau.
De même que l'État doit évoluer au rythme des mutations de la société, de même l'entreprise, - et cette maison en est la brillante illustration -, doit avoir une nouvelle approche dans son action.
Les acteurs économiques ont depuis longtemps compris que l'union faisait la force et cette conviction garde aujourd'hui toute sa valeur et tout son sens, mais les nouvelles compétences des départements et des régions depuis les lois de décentralisation, la poursuite et l'approfondissement de la construction économique européenne ensuite, ont généré des transformations en profondeur qui exigeaient une réflexion plus moderne, adaptée aux défis du XXIe siècle.
C'est tout l'objet de cette Maison des entreprises et des professions qui fédère les structures et les énergies en inscrivant son action dans l'espace régional.
Votre maison a voulu s'attribuer trois grandes missions.
Elle a, en premier lieu, vocation à servir le monde des entreprises. Tout à la fois instrument de cohésion et de promotion du territoire, elle valorisera le pôle d'excellence de la région en mettant en avant les entreprises, leur savoir-faire et leurs produits.
Véritable vitrine du Cur de France, elle s'est aussi donnée pour mission le développement de partenariats avec l'ensemble des acteurs institutionnels.
Cette maison, en effet, vous l'avez d'abord conçue comme un lieu d'échanges et de dialogue où puissent se développer les relations avec le monde de l'enseignement et de l'université et au-delà, avec le grand public, tant il est vrai que l'univers de l'entreprise ne saurait évoluer en vase clos, sans lien direct et étroit avec son environnement immédiat.
Enfin, cette nouvelle structure entend développer une mission de services auprès des entreprises, en mettant à leur disposition des compétences techniques de très haut niveau. Je pense en tout premier lieu à l'ingénierie financière et aux outils proposés aux PME-PMI.
Je voudrais ici profiter de notre rencontre pour redire tout le prix qu'attache le Gouvernement à la petite et moyenne entreprise et les efforts très substantiels qu'il lui a consacrés depuis un an.
Je tiens à rappeler ici les principales mesures, dont la plupart ont été dévoilées au mois de novembre dernier à Bordeaux et qui s'inspirent de la volonté de libérer les petites et moyennes entreprises des carcans qui bloquent les initiatives :
- c'est l'allègement des charges sur les bas salaires, allégement qui va jusqu'à 800 F par mois et par salarié concerné, et qui touche principalement les PME et en particulier celles à forte densité de main d'uvre.
- ce sont les simplifications administratives ; la mise en place de la déclaration unique d'embauche depuis le 1er janvier, et prochainement la mise en place de la déclaration unique d'embauche d'apprentis ;
- l'extension des prêts CODEVI et des garanties SOFARIS aux entreprises de moins de 10 salariés ;
- la réforme des marchés publics et l'élimination des offres dites "anormalement basses" pour faciliter l'accès des PME à la commande publique ;
- la défense d'une concurrence économique loyale avec la réforme de la loi Royer qui permettra d'équilibrer les positions des PME et de la grande distribution.
Si ces efforts ont été faits, c'est que nous avons la conviction que la petite et moyenne entreprise est, sans doute mieux que d'autre, capable de créer des emplois durables dans notre pays.
Il convient donc maintenant de redoubler d'effort et de ne pas se laisser bercer par je ne sais quel scepticisme. La Maison des entreprises est bien à mille lieux de ce type de comportement défaitiste et je m'en félicite !
Le dynamisme dont savent faire preuve les PME-PMI est un exemple très réel qu'il ne faut céder ni au fatalisme ni au renoncement.
Dans sa mission de services, l'action de votre maison contribuera aussi à assister les entreprises dans le domaine de la qualité et elle apportera un service spécifique dans les ressources humaines. Je pense aux techniques de gestion de l'emploi et à l'ensemble des actions de formation en concertation étroite avec les organismes concernés.
Enfin, la dernière vocation de votre nouvelle structure consistera à être reconnue comme l'interlocuteur et le partenaire privilégié de tous les acteurs de la vie économique : c'est d'ailleurs déjà en grande partie chose faite puisque aussi bien la ville d'Orléans, le Loiret et la Région Centre ont manifesté leur souhait d'appuyer votre entreprise, ce dont je me réjouis, car c'est bien là le signe que votre volonté de consensus et de fédération des énergies en faveur du développement économique porte aujourd'hui tous ses fruits.
Au-delà de la Maison des entreprises et des professions pour laquelle je forme des vux de pleine réussite, je voudrais, si vous le voulez bien, m'arrêter quelques instants sur la convention que l'union patronale de la Région Centre et l'Académie de la Région vont s'apprêter à signer. Je voudrais souligner ici le caractère exemplaire de cette initiative qui manifeste la volonté de poursuivre l'effort entamé en 1987 avec le premier accord de stage.
Cet accord cadre intitulé "une entreprise, un stagiaire" illustre parfaitement l'impérieuse nécessité du rapprochement entre les étudiants et les entreprises.
Nous le savons bien, notre dispositif de formation, s'il a considérablement évolué, n'a pas encore réussi à permettre aux jeunes d'entrer dans le monde de l'entreprise sans une adaptation spécifique.
L'insertion professionnelle des jeunes relève désormais de la qualité de la formation et de sa mise en corrélation avec un milieu économique et industriel en profonde mutation.
La rénovation constante de l'appareil de formation exige une collaboration plus intense entre les milieux économiques et le système éducatif, quelles qu'en soient les formes.
En se fixant comme objectif que chaque entreprise accueille au moins un stagiaire, le Rectorat de l'Académie d'Orléans Tours, l'Union patronale régionale, celle du Loiret et la Maison des Entreprises vont s'engager pour les cinq prochaines années. Grâce à l'installation d'une banque de ressources, le rapprochement entre les entreprises et les établissements scolaires se trouvera grandement facilité.
Je salue donc cette heureuse initiative en encourageant d'autres régions à s'en inspirer, tout en souhaitant une plus grande ouverture du champ des stages, au-delà des filières classiques de l'alternance et de l'apprentissage, vers des filières d'enseignement général. Je pense notamment à des stages de sensibilisation à la vie et à la réalité de l'entreprise, qui doivent être désormais partie prenante de l'enseignement des jeunes, mais pas uniquement durant les périodes d'été.
Je parlais tout à l'heure de la valeur exemplaire de votre initiative et je voudrais dire tout le bien qu'il y aurait à généraliser ce que votre région entreprend aujourd'hui, ne serait-ce qu'au niveau des PME et PMI. Il y a, en effet, de l'ordre d'un million d'entreprises dans ce secteur, y compris dans le commerce et l'artisanat possédant déjà au moins un salarié. Imaginons un instant qu'elles effectuent toutes une démarche similaire à la vôtre. Ce serait autant de centaines de milliers de jeunes stagiaires qui seraient ainsi accueillis et qui verraient leur chance d'insertion professionnelle considérablement améliorée. L'enjeu est là et il est loin d'être utopique.
Voilà, Monsieur le Président, Mesdames et Messieurs ce que je tenais à vous dire aujourd'hui.
Au cours de cette journée, j'ai pu à maints égards le constater, nous avons manifesté la même préoccupation et nous tendons vers un même objectif : libérer toutes les initiatives, toutes les énergies en faveur des entreprises et de l'emploi.
Dans une affaire aussi sérieuse, ne craignons pas de répéter certaines évidences :
Oui, il faut s'attaquer aux travers, aux tabous et aux paralysies qui minent notre société ;
Oui, l'Administration doit se réformer en profondeur, afin de faire sauter les verrous et les blocages qui trop souvent découragent l'effort et l'initiative ;
Oui, le service public doit retrouver sa vocation originelle, qui n'est pas de compliquer la vie du citoyen, mais au contraire de la lui rendre plus facile.
Je parlais tout à l'heure au Conseil Régional de la complexité qui régnait dans les systèmes d'accueil et d'orientation des jeunes à la recherche d'un emploi. Le programme régional constitue une réponse appropriée à ces difficultés.
Il en est de même pour les entreprises, et notamment les PME-PMI. Vous savez qu'un effort sans précédent a été engagé en vue de simplifier et de raccourcir les procédures administratives et que bientôt, au bout d'un laps de temps très court, le silence d'une Administration vaudra acceptation d'une décision.
Je pourrais multiplier les exemples de ce que nous entreprenons aujourd'hui et qui vont tous dans le même sens, car nous n'avons pas besoin de plus d'État, mais de mieux d'État.
Nous avons ouvert de grands chantiers, je devrais dire tous les grands chantiers, conformément à ce qui avait été annoncé il y a un an.
La réduction des dépenses publiques est une priorité incontournable. N'oublions jamais le poids que fait peser chaque jour sur notre économie le remboursement de dettes accumulées pendant trop longtemps.
La réforme de notre Sécurité sociale constituait une première étape. En dépit des difficultés, le Gouvernement a tenu bon et d'ailleurs, chacun aujourd'hui est convaincu que cette réforme va dans la bonne direction.
La seconde étape, nous la vivons aujourd'hui, c'est le budget de l'État.
Ne nous voilons pas la face, rien, je dis bien rien, dans ce pays ne pourra être durablement entrepris si le préalable d'assainissement de nos finances publiques n'est pas levé, et ce n'est pas en remettant sans cesse à plus tard ce qu'il faut faire aujourd'hui que nous nous porterons mieux.
J'ai bien conscience que cette politique est difficile, et parfois douloureuse, mais le devoir du Gouvernement est-il de continuer à différer, à reporter les réformes de fond qui doivent être entreprises, ou au contraire de saisir courageusement les problèmes à bras le corps et d'aller dans le sens du redressement du pays, même si aujourd'hui il n'en tire pas forcément bénéfice en termes de popularité ?
Ne cédons pas au pessimisme ; nous sommes en train d'investir sur l'avenir, à l'inverse de nos prédécesseurs qui l'hypothéquaient. Notre première richesse, ce sont les jeunes. Ayons donc une grande ambition collective en leur faveur, Un peuple qui n'a pas constamment en tête le souci de sa jeunesse est un peuple qui court droit au déclin.
Nous avons pris régulièrement des mesures de fond à leur intention, en favorisant tous les mécanismes d'accès à l'emploi, en répondant, du mieux qu'il est possible aux besoins des chefs d'entreprise, car c'est d'eux dont tout dépend et d'abord la création de richesse sans laquelle rien n'est possible.
On me dit, ici ou là, "oui, tout cela est très bien, mais les incantations ne servent à rien, ce qui compte ce sont les carnets de commande".
Cela n'est qu'en partie vrai, car à chaque fois que les entreprises décident de se mobiliser, les résultats sont au rendez-vous. Je pense particulièrement à la mobilisation considérable des chefs d'entreprises, il n'y a pas si longtemps, qui a vu le nombre de contrats d'apprentissage faire un spectaculaire bond en avant.
Une nouvelle campagne va bientôt s'engager. L'initiative en vient des représentants du monde des entreprises. Je ne doute pas que les résultats seront, cette fois encore, à la hauteur des objectifs.
Mesdames et Messieurs, notre responsabilité est collective ; nous aurons des comptes à rendre aux générations qui nous suivent. Alors ne perdons pas de temps. Les quelques mois qui viennent seront cruciaux. De nombreux jeunes vont quitter cet été le cursus scolaire et universitaire pour entrer sur le marché de l'emploi. Ne les décevons pas, ayons le sursaut nécessaire, regroupons nos forces, faisons converger nos efforts.
C'est à ce prix, somme toute assez modeste, que la confiance reviendra et que l'espoir renaîtra.
Je vous remercie.