Texte intégral
Monsieur le Vice-Président,
Monsieur le Maire,
Monsieur le Directeur du Journal "La Terre",
Monsieur le Préfet,
Monsieur le Président du Conseil Régional,
Monsieur le Président du Conseil Général,
Messieurs les Parlementaires,
Mesdames, Messieurs les élus,
Mesdames, Messieurs, Chers amis,
En ouverture de ce colloque consacré aux perspectives du tourisme rural je voudrais remercier tout d'abord les organisateurs, le journal "La Terre" de m'avoir invitée à y participer mais aussi les féliciter de leur initiative.
Les féliciter doublement puisque cette manifestation me donne une nouvelle occasion d'admirer cette superbe ville de Sarlat, témoignage magnifique de la richesse architecturale et historique de la Dordogne.
Sarlat, capitale d'un Périgord dont la réputation a dépassé largement les frontières régionales de l'Aquitaine et sans aucun doute de notre pays, en particulier en raison de la qualité de ses paysages, de sa gastronomie et de la convivialité de ses habitants.
Et quel meilleur choix que le département de la Dordogne, Monsieur le Président, pour parler tourisme, espace rural, diversification économique tant l'expérience ici en la matière est grande.
Ce département a depuis de nombreuses années mené comme je le fais aujourd'hui le combat pour la reconnaissance du rôle économique et social du tourisme, en particulier dans un monde rural à la recherche d'un nouveau développement, d'une nouvelle ambition.
Mener ce combat n'est pas toujours chose aisée. Pourtant les chiffres pourraient parler d'eux-mêmes. Vous me permettrez d'en rappeler brièvement quelques-uns que beaucoup d'entre vous ici connaissent et qui me semblent significatifs du poids qu'a pris le tourisme en général dans notre économie nationale.
Le tourisme c'est d'abord une activité qui fait vivre de manière directe ou indirecte 2 millions de personnes et qui crée chaque année près de 30.000 emplois dont 25.000 pour la seule hôtellerie restauration.
C'est aussi une activité qui, en 1999, représente un chiffre d'affaire de plus de 700 milliards de Francs pour quelques 144 millions de séjours.
Ce sont aussi plus de 73 millions de visiteurs étrangers qui séjournent dans notre pays plaçant ainsi la France au premier rang des destinations choisies dans le monde.
Ils génèrent un excédent du poste voyages de la balance des paiements de plus de 85 milliards de Francs en 1999, plaçant le tourisme loin devant l'agro-alimentaire, l'industrie automobile ou l'aéronautique.
Et ce, alors même que les prévisions des experts de l'organisation mondiale du tourisme nous annoncent un triplement des flux touristiques mondiaux dans les vingt prochaines années et le doublement de ces flux en Europe.
Pour autant, 70% des séjours touristiques se concentrent encore aujourd'hui sur moins de 20% de notre territoire national alors que la campagne en couvre 80%.
C'est pourquoi, je suis convaincue que les potentialités de développement de la fréquentation de notre espace rural sont aujourd'hui bien réelles.
D'ores et déjà la campagne est dans notre pays, le deuxième espace le plus fréquenté par nos concitoyens. Elle accueille, rappelons le, plus de 36 % de leurs séjours et représente 21 % du chiffre d'affaire touristique de la France.
Mais arrêtons là cette série de chiffres, pour si impressionnants qu'ils soient.
Ils témoignent simplement de ce nouvel engouement des français, comme des européens d'ailleurs, pour un tourisme vert synonyme de découverte, de terroirs, d'authenticité et de retour aux sources, de calme mais aussi d'activités de pleine nature.
A un moment où cette aspiration à un tourisme vert croît de façon importante, cette image de "pays nature" constitue pour la France un enjeu économique majeur et une chance pour un développement équilibré et durable de son territoire.
Il est en effet important de noter que le tourisme en milieu rural est aussi bien souvent un moyen d'apporter une réponse concrète aux difficultés économiques et sociales, conjoncturelles ou structurelles auxquelles certaines régions se trouvent confrontées.
En répondant à une demande de nos concitoyens et de nos visiteurs, il concourt ainsi indéniablement à préserver des services, des activités et des productions traditionnelles auxquelles il offre de nouveaux débouchés locaux.
L'enjeu socio-économique que cette forme de tourisme représente est d'autant plus important qu'elle encourage la plurisaisonnalité des activités, tant recherchée par les professionnels comme par les collectivités.
Elle favorise en effet non seulement les courts séjours mais aussi les loisirs de proximité, pour des populations souvent citadines, à la recherche de leurs racines et d'un environnement culturel et paysager de qualité.
Ce phénomène devrait s'amplifier dans les mois et années à venir avec les nouveaux temps libérés par la réduction du temps de travail.
En réponse à cette attente, il s'agit donc pour l'Etat, les collectivités territoriales et locales mais aussi les acteurs privés ou associatifs, de travailler ensemble à développer une économie touristique de l'espace rural respectueuse de l'environnement naturel et social mais aussi des cultures et des traditions.
Une économie en somme qui mette l'homme au cur des enjeux d'aménagement et de développement du territoire.
Dès lors, la mise en tourisme, j'allais dire la mise en désir des espaces ruraux peut poursuivre un double objectif :
celui tout d'abord d'apporter un plus aux populations résidant dans les zones rurales concernées, qui se verront offrir ainsi un nouveau cadre de vie, des animations et de nouvelles perspectives d'emplois en lien avec les activités plus classiques du milieu rural ;
celui aussi d'apporter un plus pour la société toute entière car les temps de loisirs et de vacances sont l'occasion d'échanges entre les populations, les cultures et constituent bien souvent, par une meilleure compréhension mutuelle, un facteur de cohésion sociale.
Mais pour réussir ce pari sur l'avenir, pour mener à bien un tel projet, toutes les parties prenantes de ce développement doivent en afficher ensemble la volonté politique susceptible d'entraîner une véritable mobilisation et une grande ambition.
Il faut en effet faire en sorte que les acteurs traditionnels de l'économie touristique publics et privés, que le monde associatif, les élus et les socioprofessionnels, s'organisent et travaillent de concert pour créer plus de synergies, pour améliorer la qualité des prestations offertes et augmenter le professionnalisme de celles et ceux qui en sont les animateurs.
Il est tout aussi indispensable qu'ils se regroupent pour mieux organiser et structurer leurs territoires, leurs produits et leurs richesses afin de les faire connaître au plus grand nombre en s'appuyant, bien sûr, sur l'action et le professionnalisme des Comités Départementaux et Régionaux de Tourisme.
Le monde rural ne peut en effet compter sur ses seules richesses paysagères et architecturales pour rendre attractif ses territoires. Le temps d'un tourisme de cueillette où il n'y avait qu'à attendre que le visiteur s'arrête est enfin révolu.
Pour donner une impulsion à la hauteur de ce défi, je me suis attachée dès ma prise de fonction, à initier une politique interministérielle la plus large possible avec mes collègues de l'Agriculture et de l'Environnement.
Comme j'ai également souhaité conforter les démarches qui fédèrent les acteurs entre eux, comme celles initiées par les pays d'accueil, les Parcs Naturels Régionaux ou les pôles touristiques.
C'est aussi pour aller dans ce sens que j'ai souhaité que les contrats de plan Etat/Région dont le volet tourisme a été augmenté de 171 % par rapport aux précédents, contribuent à soutenir et accompagner les innovations et les dynamiques territoriales, visant à conforter l'organisation et la production touristique rurale comme sa mise en marché. Celui de l'aquitaine vient d'être signé. Pour le tourisme cette contribution passe de 15 à 45 millions de francs auquel viendra s'ajouter 1 avenant destiné à compenser les conséquences des intempéries. Avenant qui sera examiné au CIADT le 18 mai.
J'ai voulu surtout que ces contrats soient des outils au service des populations locales en particulier dans le domaine de la formation des hommes et des femmes sur qui reposeront ce développement pour qu'ils puissent répondre avec une compétence et un professionnalisme accrus aux évolutions de la demande touristique.
Pour conforter cette démarche collective et de prospective sur les actions à mener en espace rural, je me suis engagée, avec le Ministère de l'Agriculture et celui de l'Aménagement du Territoire, à mettre en place une structure de concertation entre tous les acteurs du tourisme rural et les services de l'Etat.
Ce projet est aujourd'hui bien avancé et la future Conférence Permanente du Tourisme Rural sera installée avant la fin du deuxième trimestre de cette année.
Dans tout ce dispositif, et puisque nous sommes aujourd'hui rassemblés sur ce thème du tourisme rural, grâce à nos amis du journal "La Terre", permettez-moi de dire en quelques mots la place qu'occupent, à mon sens, les agriculteurs dans ce futur probable.
Car elle est fondamentale.
Depuis plus de 30 ans, tourisme et agriculture cheminent de concert sur la voie du développement local.
Au gré des crises économiques et des évolutions techniques, ils se sont professionnalisés pour apporter la meilleure réponse possible aux aspirations d'une demande de plus en plus exigeante, tant au niveau de la qualité des produits que du cadre de vie et de l'environnement. Cette histoire commune a donc été une suite de profondes mutations dans les pratiques, les métiers, comme dans les attentes.
Dans les années 1970, faut-il le rappeler, l'agriculteur considérait le tourisme comme un élément accessoire ou complémentaire de son exploitation. Il était aussi pour lui un moyen de survivre aux crises successives de la profession. Le moyen de traverser les périodes tumultueuses où croissance rimait avec productivité et parfois même, avec désertification de l'espace rural.
Progressivement, le développement de l'agritourisme est devenu un atout pour sauvegarder et réhabiliter le patrimoine bâti, un facteur favorable de diversification des activités, de valorisation des productions et d'ouverture de l'exploitation vers d'autres populations.
Et aujourd'hui, le monde agricole considère le tourisme, à l'image de cette rencontre d'ailleurs, comme un véritable enjeu économique et un enjeu de société.
Même si certaines réserves perdurent parfois, tourisme et agriculture contribuent dorénavant, dans l'esprit même des habitants du monde rural, de façon essentielle et complémentaire, au rééquilibrage et à la valorisation de nos espaces, en favorisant un développement économique à la taille du territoire, maîtrisable par les hommes qui en font l'histoire.
Et c'est cette complémentarité qu'il nous faut réaffirmer au moment même où la loi d'orientation agricole nous y encourage en prônant la diversification des activités des exploitations agricoles.
Aussi suis-je convaincue que le monde agricole constitue, dans l'esprit même de l'histoire du tourisme rural, que je viens de rappeler, l'un des piliers du développement à venir de ce secteur.
C'est à cette dynamique de coopération, de participation au développement des activités touristiques, bénéfiques pour tous, que les contrats territoriaux d'exploitation doivent contribuer par le développement de la multifonctionnalité qu'ils encouragent dans l'agriculture et le soutien qu'ils peuvent apporter à des démarches collectives de valorisation des territoires.
Nous aurons l'occasion d'en débattre plus précisément tout à l'heure puisque le second thème de discussion de ce colloque y est consacré.
Mais, pour ma part, je suis très attachée à ce que ce nouveau dispositif mis en place par la loi d'orientation agricole, participe pleinement à mettre les agriculteurs, aux côtés des ruraux, au coeur du développement touristique rural.
Je vous remercie de votre attention en formulant le vu que ce colloque apporte une pierre supplémentaire à la réflexion qui s'est engagée sur la valorisation touristique de l'espace rural et travaille à répondre aux questions importantes posées en préambule par Louis Delmon.
Je vous souhaite à toutes et à tous d'excellents travaux, en vous remerciant une fois encore de votre invitation et de votre accueil si chaleureux.
5Source http://www.tourisme.gouv.fr, le 12 mai 2000)
Monsieur le Maire,
Monsieur le Directeur du Journal "La Terre",
Monsieur le Préfet,
Monsieur le Président du Conseil Régional,
Monsieur le Président du Conseil Général,
Messieurs les Parlementaires,
Mesdames, Messieurs les élus,
Mesdames, Messieurs, Chers amis,
En ouverture de ce colloque consacré aux perspectives du tourisme rural je voudrais remercier tout d'abord les organisateurs, le journal "La Terre" de m'avoir invitée à y participer mais aussi les féliciter de leur initiative.
Les féliciter doublement puisque cette manifestation me donne une nouvelle occasion d'admirer cette superbe ville de Sarlat, témoignage magnifique de la richesse architecturale et historique de la Dordogne.
Sarlat, capitale d'un Périgord dont la réputation a dépassé largement les frontières régionales de l'Aquitaine et sans aucun doute de notre pays, en particulier en raison de la qualité de ses paysages, de sa gastronomie et de la convivialité de ses habitants.
Et quel meilleur choix que le département de la Dordogne, Monsieur le Président, pour parler tourisme, espace rural, diversification économique tant l'expérience ici en la matière est grande.
Ce département a depuis de nombreuses années mené comme je le fais aujourd'hui le combat pour la reconnaissance du rôle économique et social du tourisme, en particulier dans un monde rural à la recherche d'un nouveau développement, d'une nouvelle ambition.
Mener ce combat n'est pas toujours chose aisée. Pourtant les chiffres pourraient parler d'eux-mêmes. Vous me permettrez d'en rappeler brièvement quelques-uns que beaucoup d'entre vous ici connaissent et qui me semblent significatifs du poids qu'a pris le tourisme en général dans notre économie nationale.
Le tourisme c'est d'abord une activité qui fait vivre de manière directe ou indirecte 2 millions de personnes et qui crée chaque année près de 30.000 emplois dont 25.000 pour la seule hôtellerie restauration.
C'est aussi une activité qui, en 1999, représente un chiffre d'affaire de plus de 700 milliards de Francs pour quelques 144 millions de séjours.
Ce sont aussi plus de 73 millions de visiteurs étrangers qui séjournent dans notre pays plaçant ainsi la France au premier rang des destinations choisies dans le monde.
Ils génèrent un excédent du poste voyages de la balance des paiements de plus de 85 milliards de Francs en 1999, plaçant le tourisme loin devant l'agro-alimentaire, l'industrie automobile ou l'aéronautique.
Et ce, alors même que les prévisions des experts de l'organisation mondiale du tourisme nous annoncent un triplement des flux touristiques mondiaux dans les vingt prochaines années et le doublement de ces flux en Europe.
Pour autant, 70% des séjours touristiques se concentrent encore aujourd'hui sur moins de 20% de notre territoire national alors que la campagne en couvre 80%.
C'est pourquoi, je suis convaincue que les potentialités de développement de la fréquentation de notre espace rural sont aujourd'hui bien réelles.
D'ores et déjà la campagne est dans notre pays, le deuxième espace le plus fréquenté par nos concitoyens. Elle accueille, rappelons le, plus de 36 % de leurs séjours et représente 21 % du chiffre d'affaire touristique de la France.
Mais arrêtons là cette série de chiffres, pour si impressionnants qu'ils soient.
Ils témoignent simplement de ce nouvel engouement des français, comme des européens d'ailleurs, pour un tourisme vert synonyme de découverte, de terroirs, d'authenticité et de retour aux sources, de calme mais aussi d'activités de pleine nature.
A un moment où cette aspiration à un tourisme vert croît de façon importante, cette image de "pays nature" constitue pour la France un enjeu économique majeur et une chance pour un développement équilibré et durable de son territoire.
Il est en effet important de noter que le tourisme en milieu rural est aussi bien souvent un moyen d'apporter une réponse concrète aux difficultés économiques et sociales, conjoncturelles ou structurelles auxquelles certaines régions se trouvent confrontées.
En répondant à une demande de nos concitoyens et de nos visiteurs, il concourt ainsi indéniablement à préserver des services, des activités et des productions traditionnelles auxquelles il offre de nouveaux débouchés locaux.
L'enjeu socio-économique que cette forme de tourisme représente est d'autant plus important qu'elle encourage la plurisaisonnalité des activités, tant recherchée par les professionnels comme par les collectivités.
Elle favorise en effet non seulement les courts séjours mais aussi les loisirs de proximité, pour des populations souvent citadines, à la recherche de leurs racines et d'un environnement culturel et paysager de qualité.
Ce phénomène devrait s'amplifier dans les mois et années à venir avec les nouveaux temps libérés par la réduction du temps de travail.
En réponse à cette attente, il s'agit donc pour l'Etat, les collectivités territoriales et locales mais aussi les acteurs privés ou associatifs, de travailler ensemble à développer une économie touristique de l'espace rural respectueuse de l'environnement naturel et social mais aussi des cultures et des traditions.
Une économie en somme qui mette l'homme au cur des enjeux d'aménagement et de développement du territoire.
Dès lors, la mise en tourisme, j'allais dire la mise en désir des espaces ruraux peut poursuivre un double objectif :
celui tout d'abord d'apporter un plus aux populations résidant dans les zones rurales concernées, qui se verront offrir ainsi un nouveau cadre de vie, des animations et de nouvelles perspectives d'emplois en lien avec les activités plus classiques du milieu rural ;
celui aussi d'apporter un plus pour la société toute entière car les temps de loisirs et de vacances sont l'occasion d'échanges entre les populations, les cultures et constituent bien souvent, par une meilleure compréhension mutuelle, un facteur de cohésion sociale.
Mais pour réussir ce pari sur l'avenir, pour mener à bien un tel projet, toutes les parties prenantes de ce développement doivent en afficher ensemble la volonté politique susceptible d'entraîner une véritable mobilisation et une grande ambition.
Il faut en effet faire en sorte que les acteurs traditionnels de l'économie touristique publics et privés, que le monde associatif, les élus et les socioprofessionnels, s'organisent et travaillent de concert pour créer plus de synergies, pour améliorer la qualité des prestations offertes et augmenter le professionnalisme de celles et ceux qui en sont les animateurs.
Il est tout aussi indispensable qu'ils se regroupent pour mieux organiser et structurer leurs territoires, leurs produits et leurs richesses afin de les faire connaître au plus grand nombre en s'appuyant, bien sûr, sur l'action et le professionnalisme des Comités Départementaux et Régionaux de Tourisme.
Le monde rural ne peut en effet compter sur ses seules richesses paysagères et architecturales pour rendre attractif ses territoires. Le temps d'un tourisme de cueillette où il n'y avait qu'à attendre que le visiteur s'arrête est enfin révolu.
Pour donner une impulsion à la hauteur de ce défi, je me suis attachée dès ma prise de fonction, à initier une politique interministérielle la plus large possible avec mes collègues de l'Agriculture et de l'Environnement.
Comme j'ai également souhaité conforter les démarches qui fédèrent les acteurs entre eux, comme celles initiées par les pays d'accueil, les Parcs Naturels Régionaux ou les pôles touristiques.
C'est aussi pour aller dans ce sens que j'ai souhaité que les contrats de plan Etat/Région dont le volet tourisme a été augmenté de 171 % par rapport aux précédents, contribuent à soutenir et accompagner les innovations et les dynamiques territoriales, visant à conforter l'organisation et la production touristique rurale comme sa mise en marché. Celui de l'aquitaine vient d'être signé. Pour le tourisme cette contribution passe de 15 à 45 millions de francs auquel viendra s'ajouter 1 avenant destiné à compenser les conséquences des intempéries. Avenant qui sera examiné au CIADT le 18 mai.
J'ai voulu surtout que ces contrats soient des outils au service des populations locales en particulier dans le domaine de la formation des hommes et des femmes sur qui reposeront ce développement pour qu'ils puissent répondre avec une compétence et un professionnalisme accrus aux évolutions de la demande touristique.
Pour conforter cette démarche collective et de prospective sur les actions à mener en espace rural, je me suis engagée, avec le Ministère de l'Agriculture et celui de l'Aménagement du Territoire, à mettre en place une structure de concertation entre tous les acteurs du tourisme rural et les services de l'Etat.
Ce projet est aujourd'hui bien avancé et la future Conférence Permanente du Tourisme Rural sera installée avant la fin du deuxième trimestre de cette année.
Dans tout ce dispositif, et puisque nous sommes aujourd'hui rassemblés sur ce thème du tourisme rural, grâce à nos amis du journal "La Terre", permettez-moi de dire en quelques mots la place qu'occupent, à mon sens, les agriculteurs dans ce futur probable.
Car elle est fondamentale.
Depuis plus de 30 ans, tourisme et agriculture cheminent de concert sur la voie du développement local.
Au gré des crises économiques et des évolutions techniques, ils se sont professionnalisés pour apporter la meilleure réponse possible aux aspirations d'une demande de plus en plus exigeante, tant au niveau de la qualité des produits que du cadre de vie et de l'environnement. Cette histoire commune a donc été une suite de profondes mutations dans les pratiques, les métiers, comme dans les attentes.
Dans les années 1970, faut-il le rappeler, l'agriculteur considérait le tourisme comme un élément accessoire ou complémentaire de son exploitation. Il était aussi pour lui un moyen de survivre aux crises successives de la profession. Le moyen de traverser les périodes tumultueuses où croissance rimait avec productivité et parfois même, avec désertification de l'espace rural.
Progressivement, le développement de l'agritourisme est devenu un atout pour sauvegarder et réhabiliter le patrimoine bâti, un facteur favorable de diversification des activités, de valorisation des productions et d'ouverture de l'exploitation vers d'autres populations.
Et aujourd'hui, le monde agricole considère le tourisme, à l'image de cette rencontre d'ailleurs, comme un véritable enjeu économique et un enjeu de société.
Même si certaines réserves perdurent parfois, tourisme et agriculture contribuent dorénavant, dans l'esprit même des habitants du monde rural, de façon essentielle et complémentaire, au rééquilibrage et à la valorisation de nos espaces, en favorisant un développement économique à la taille du territoire, maîtrisable par les hommes qui en font l'histoire.
Et c'est cette complémentarité qu'il nous faut réaffirmer au moment même où la loi d'orientation agricole nous y encourage en prônant la diversification des activités des exploitations agricoles.
Aussi suis-je convaincue que le monde agricole constitue, dans l'esprit même de l'histoire du tourisme rural, que je viens de rappeler, l'un des piliers du développement à venir de ce secteur.
C'est à cette dynamique de coopération, de participation au développement des activités touristiques, bénéfiques pour tous, que les contrats territoriaux d'exploitation doivent contribuer par le développement de la multifonctionnalité qu'ils encouragent dans l'agriculture et le soutien qu'ils peuvent apporter à des démarches collectives de valorisation des territoires.
Nous aurons l'occasion d'en débattre plus précisément tout à l'heure puisque le second thème de discussion de ce colloque y est consacré.
Mais, pour ma part, je suis très attachée à ce que ce nouveau dispositif mis en place par la loi d'orientation agricole, participe pleinement à mettre les agriculteurs, aux côtés des ruraux, au coeur du développement touristique rural.
Je vous remercie de votre attention en formulant le vu que ce colloque apporte une pierre supplémentaire à la réflexion qui s'est engagée sur la valorisation touristique de l'espace rural et travaille à répondre aux questions importantes posées en préambule par Louis Delmon.
Je vous souhaite à toutes et à tous d'excellents travaux, en vous remerciant une fois encore de votre invitation et de votre accueil si chaleureux.
5Source http://www.tourisme.gouv.fr, le 12 mai 2000)