Texte intégral
Chers amis,
Permettez-moi de vous dire tout le bonheur que j'ai d'être ce soir à Bucarest avec vous, d'être présent avec la ministre des Affaires européennes, Catherine Colonna, une délégation importante de parlementaires, qui vient montrer la vitalité des liens qui existent entre nos deux pays et mes premiers mots seront bien sûr pour vous remercier d'être venus nombreux à cette rencontre, et puis remercier notre hôte, Madame Roxana Teodorescu, qui nous fait l'amitié et le plaisir de nous accueillir dans ce merveilleux musée national.
Je voudrais aussi remercier notre ambassadeur Hervé Bollot et son épouse, parce que je sais qu'il n'est pas de jour où sa seule préoccupation, ce soit de faire en sorte que les intérêts de notre pays, ici en Roumanie, soient mieux défendus.
Cette visite a, bien sûr, une valeur politique et aussi une valeur symbolique. Un mois après l'adhésion de la Roumanie à l'Union européenne, à un moment où nous sommes en mesure de prendre en compte l'ensemble du partenariat qui est le nôtre avec la Roumanie.
Ce partenariat, c'est un partenariat politique important. Il s'est nourri, au fil des années, de rencontres fréquentes entre les dirigeants français et les dirigeants roumains. Il s'est nourri d'une grande qualité de connaissance que nous avons, de part et d'autre, du personnel politique roumain et de notre volonté de multiplier les contacts.
Il se nourrit surtout aujourd'hui d'une aventure commune que nous avons voulue et à laquelle nous avons, vous le savez, chacune et chacun beaucoup contribué. Nous avons voulu très tôt, les premiers, que la Roumanie puisse prendre toute sa place, à nouveau, dans la famille européenne. Et ce 1er janvier 2007 a été préparé de longue date, pour accompagner les réformes roumaines dans tous les domaines. Qu'il s'agisse de justice, qu'il s'agisse d'économie, qu'il s'agisse de sécurité, nous sommes là au côté de nos amis roumains, pour faire en sorte que le temps perdu, toutes ces années de douleur, de souffrance pour le peuple roumain puissent aujourd'hui déboucher sur un avenir partagé, un avenir européen heureux et commun.
Ce partenariat entre la France et la Roumanie, il s'appuie, et vous en êtes un vivant témoignage, sur une grande ambition économique. Et je sais à quel point nos entreprises comptent dans ce pays. On l'a vu encore récemment avec les implantations de Lafarge, de Saint-Gobain, les projets de Gaz de France, de France Télécom ou encore la multiplication des projets de Carrefour. Il y a là dans tous ces domaines une grande volonté, beaucoup d'enthousiasme et une présence française qui ne cesse de s'affirmer, qui nous met parmi les premiers partenaires de la Roumanie.
Ce partenariat économique, il se nourrit bien sûr d'une forte ambition et d'une grande histoire culturelles. Vous savez combien, dans l'histoire croisée de nos deux pays, les figures issues de cette terre, issues de Roumanie sont importantes. Il suffit de citer des personnalités comme Ionesco, comme Cioran, comme Mircea Eliade, comme Paul Celan pour mesurer à quel point ils sont nombreux, ils sont importants, et ils parlent d'un côté et de l'autre à chacune de nos Nations.
Ce bagage s'enrichit de surcroît d'une langue qui est aussi un bagage partagé. La francophonie, nous l'avons en commun et nous voulons la défendre. Grâce à l'adhésion de la Roumanie et de la Bulgarie, désormais les pays francophones sont les plus nombreux dans l'Union européenne. C'est important que d'avoir une langue vivante, une langue qui véhicule des valeurs, une langue qui véhicule des intérêts, une langue qui véhicule une vision, un certain regard sur le monde.
Mais au-delà de ce partenariat, qu'est-ce qui constitue véritablement le coeur de cette relation ? C'est vous, la communauté française qui êtes le fer de lance de la France, qui êtes les représentants au quotidien de notre pays et de tout ce que nous sommes. Cette volonté, cet engagement, je veux le saluer d'autant plus fort que je sais que c'est un engagement, non seulement personnel pour les uns et les autres, mais aussi familial. C'est le choix d'une vie, c'est le choix d'un risque, c'est le choix de l'expatriation.
Je suis moi-même un fils d'expatrié, et j'ai passé une bonne partie de ma vie à l'étranger. Je sais ce que cela veut dire que de grandir loin de chez soi, de prendre ce risque du départ et d'avoir envie, bien que loin de sa terre, de rester au plus près des réalités de son pays. Donc, j'imagine à quel point cette aventure prend toute sa signification quand ici autour de l'ambassade, dans le cadre de nos réseaux d'alliances et d'instituts, vous partagez des activités communes. Je sais que nombreuses sont les activités. Il y a un esprit particulier dans votre communauté, qui est une communauté jeune, qui se renouvelle, c'est sa volonté de faire équipe ensemble dans un pays où nous avons beaucoup à faire.
Faire équipe ensemble, cela veut dire d'abord accepter la main tendue, accepter d'épauler ceux qui arrivent, accepter d'épauler ceux qui rencontrent des difficultés. Je veux adresser un salut très amical à toutes vos associations, bien sûr les associations traditionnelles, représentantes des Français de l'étranger, mais aussi toutes celles qui s'occupent de l'accueil, toutes celles qui s'occupent de la solidarité, des difficultés sociales, toutes celles qui s'occupent de l'intégration ou des aides en matière éducative. C'est une dimension importante dans la vie d'une communauté, c'est un élément de réconfort, de présence et de soutien.
Alors, Français de Roumanie, par l'engagement qui est le vôtre, par le risque que vous prenez, vous avez un rôle tout particulier dans la défense de l'avenir de notre pays. Vous savez que depuis maintenant presque deux ans, le Gouvernement s'est attelé à une tâche difficile, qui est de relever des défis anciens mais sur lesquels nous avions besoin de marquer des points.
C'est vrai dans le domaine du chômage. Nous avons marqué des points, en passant de 10,2 % de taux de chômage aujourd'hui à 8,6 %, avec la perspective, en 2007 d'arriver autour des 8 %. Nous avons marqué des points avec une croissance qui reste encore insuffisante, mais qui passe la barre des 2 %, avec l'objectif d'aller vers 3 %. Je sais que quand on parle des 8 % de la croissance roumaine, cela fait rêver, quand on parle des 5 % de taux de chômage ici en Roumanie, cela fait rêver aussi, mais notre pays peut faire encore mieux et vous êtes, vous ici, porteurs d'un esprit d'initiative, d'un esprit d'entreprise dans tous les secteurs. L'effort que nous avons engagé en matière de croissance, de compétitivité, d'innovation et de recherche, au travers notamment des pôles de compétitivité, est un effort considérable. Je veux également mentionner l'expérience des pôles d'excellence rurale, pour, au niveau des territoires, ne laisser personne derrière nous, aucun territoire à l'écart de la République.
Vous savez aussi que nous continuons à nous battre pour faire en sorte que ce qui constitue la quintessence de l'esprit français, la force de notre pacte républicain, la force de notre cohésion sociale, la capacité de donner à chacun une même chance reste le rendez-vous quotidien de la République.
Nous allons, d'ici quelques mois, faire face à des échéances importantes, des échéances républicaines. Je souhaite que nombreux soient ceux qui parmi votre communauté, s'engagent et participent à ces élections. C'est une responsabilité civique vis-à-vis de l'avenir de notre pays. Mais ce soir, je veux d'abord vous dire merci pour ce que vous faites au service de notre pays, pour ce que vous faites au service de l'amitié entre la Roumanie et la France, pour ce que vous faites au service de l'Europe, parce que cette grande idée européenne. C'est bien à partir de vous, de ceux qui font vivre sur le terrain cette Europe que nous avons le plus de chance de réussir.
Merci à tous.Source http://www.premier-ministre.gouv.fr, le 12 février 2007
Permettez-moi de vous dire tout le bonheur que j'ai d'être ce soir à Bucarest avec vous, d'être présent avec la ministre des Affaires européennes, Catherine Colonna, une délégation importante de parlementaires, qui vient montrer la vitalité des liens qui existent entre nos deux pays et mes premiers mots seront bien sûr pour vous remercier d'être venus nombreux à cette rencontre, et puis remercier notre hôte, Madame Roxana Teodorescu, qui nous fait l'amitié et le plaisir de nous accueillir dans ce merveilleux musée national.
Je voudrais aussi remercier notre ambassadeur Hervé Bollot et son épouse, parce que je sais qu'il n'est pas de jour où sa seule préoccupation, ce soit de faire en sorte que les intérêts de notre pays, ici en Roumanie, soient mieux défendus.
Cette visite a, bien sûr, une valeur politique et aussi une valeur symbolique. Un mois après l'adhésion de la Roumanie à l'Union européenne, à un moment où nous sommes en mesure de prendre en compte l'ensemble du partenariat qui est le nôtre avec la Roumanie.
Ce partenariat, c'est un partenariat politique important. Il s'est nourri, au fil des années, de rencontres fréquentes entre les dirigeants français et les dirigeants roumains. Il s'est nourri d'une grande qualité de connaissance que nous avons, de part et d'autre, du personnel politique roumain et de notre volonté de multiplier les contacts.
Il se nourrit surtout aujourd'hui d'une aventure commune que nous avons voulue et à laquelle nous avons, vous le savez, chacune et chacun beaucoup contribué. Nous avons voulu très tôt, les premiers, que la Roumanie puisse prendre toute sa place, à nouveau, dans la famille européenne. Et ce 1er janvier 2007 a été préparé de longue date, pour accompagner les réformes roumaines dans tous les domaines. Qu'il s'agisse de justice, qu'il s'agisse d'économie, qu'il s'agisse de sécurité, nous sommes là au côté de nos amis roumains, pour faire en sorte que le temps perdu, toutes ces années de douleur, de souffrance pour le peuple roumain puissent aujourd'hui déboucher sur un avenir partagé, un avenir européen heureux et commun.
Ce partenariat entre la France et la Roumanie, il s'appuie, et vous en êtes un vivant témoignage, sur une grande ambition économique. Et je sais à quel point nos entreprises comptent dans ce pays. On l'a vu encore récemment avec les implantations de Lafarge, de Saint-Gobain, les projets de Gaz de France, de France Télécom ou encore la multiplication des projets de Carrefour. Il y a là dans tous ces domaines une grande volonté, beaucoup d'enthousiasme et une présence française qui ne cesse de s'affirmer, qui nous met parmi les premiers partenaires de la Roumanie.
Ce partenariat économique, il se nourrit bien sûr d'une forte ambition et d'une grande histoire culturelles. Vous savez combien, dans l'histoire croisée de nos deux pays, les figures issues de cette terre, issues de Roumanie sont importantes. Il suffit de citer des personnalités comme Ionesco, comme Cioran, comme Mircea Eliade, comme Paul Celan pour mesurer à quel point ils sont nombreux, ils sont importants, et ils parlent d'un côté et de l'autre à chacune de nos Nations.
Ce bagage s'enrichit de surcroît d'une langue qui est aussi un bagage partagé. La francophonie, nous l'avons en commun et nous voulons la défendre. Grâce à l'adhésion de la Roumanie et de la Bulgarie, désormais les pays francophones sont les plus nombreux dans l'Union européenne. C'est important que d'avoir une langue vivante, une langue qui véhicule des valeurs, une langue qui véhicule des intérêts, une langue qui véhicule une vision, un certain regard sur le monde.
Mais au-delà de ce partenariat, qu'est-ce qui constitue véritablement le coeur de cette relation ? C'est vous, la communauté française qui êtes le fer de lance de la France, qui êtes les représentants au quotidien de notre pays et de tout ce que nous sommes. Cette volonté, cet engagement, je veux le saluer d'autant plus fort que je sais que c'est un engagement, non seulement personnel pour les uns et les autres, mais aussi familial. C'est le choix d'une vie, c'est le choix d'un risque, c'est le choix de l'expatriation.
Je suis moi-même un fils d'expatrié, et j'ai passé une bonne partie de ma vie à l'étranger. Je sais ce que cela veut dire que de grandir loin de chez soi, de prendre ce risque du départ et d'avoir envie, bien que loin de sa terre, de rester au plus près des réalités de son pays. Donc, j'imagine à quel point cette aventure prend toute sa signification quand ici autour de l'ambassade, dans le cadre de nos réseaux d'alliances et d'instituts, vous partagez des activités communes. Je sais que nombreuses sont les activités. Il y a un esprit particulier dans votre communauté, qui est une communauté jeune, qui se renouvelle, c'est sa volonté de faire équipe ensemble dans un pays où nous avons beaucoup à faire.
Faire équipe ensemble, cela veut dire d'abord accepter la main tendue, accepter d'épauler ceux qui arrivent, accepter d'épauler ceux qui rencontrent des difficultés. Je veux adresser un salut très amical à toutes vos associations, bien sûr les associations traditionnelles, représentantes des Français de l'étranger, mais aussi toutes celles qui s'occupent de l'accueil, toutes celles qui s'occupent de la solidarité, des difficultés sociales, toutes celles qui s'occupent de l'intégration ou des aides en matière éducative. C'est une dimension importante dans la vie d'une communauté, c'est un élément de réconfort, de présence et de soutien.
Alors, Français de Roumanie, par l'engagement qui est le vôtre, par le risque que vous prenez, vous avez un rôle tout particulier dans la défense de l'avenir de notre pays. Vous savez que depuis maintenant presque deux ans, le Gouvernement s'est attelé à une tâche difficile, qui est de relever des défis anciens mais sur lesquels nous avions besoin de marquer des points.
C'est vrai dans le domaine du chômage. Nous avons marqué des points, en passant de 10,2 % de taux de chômage aujourd'hui à 8,6 %, avec la perspective, en 2007 d'arriver autour des 8 %. Nous avons marqué des points avec une croissance qui reste encore insuffisante, mais qui passe la barre des 2 %, avec l'objectif d'aller vers 3 %. Je sais que quand on parle des 8 % de la croissance roumaine, cela fait rêver, quand on parle des 5 % de taux de chômage ici en Roumanie, cela fait rêver aussi, mais notre pays peut faire encore mieux et vous êtes, vous ici, porteurs d'un esprit d'initiative, d'un esprit d'entreprise dans tous les secteurs. L'effort que nous avons engagé en matière de croissance, de compétitivité, d'innovation et de recherche, au travers notamment des pôles de compétitivité, est un effort considérable. Je veux également mentionner l'expérience des pôles d'excellence rurale, pour, au niveau des territoires, ne laisser personne derrière nous, aucun territoire à l'écart de la République.
Vous savez aussi que nous continuons à nous battre pour faire en sorte que ce qui constitue la quintessence de l'esprit français, la force de notre pacte républicain, la force de notre cohésion sociale, la capacité de donner à chacun une même chance reste le rendez-vous quotidien de la République.
Nous allons, d'ici quelques mois, faire face à des échéances importantes, des échéances républicaines. Je souhaite que nombreux soient ceux qui parmi votre communauté, s'engagent et participent à ces élections. C'est une responsabilité civique vis-à-vis de l'avenir de notre pays. Mais ce soir, je veux d'abord vous dire merci pour ce que vous faites au service de notre pays, pour ce que vous faites au service de l'amitié entre la Roumanie et la France, pour ce que vous faites au service de l'Europe, parce que cette grande idée européenne. C'est bien à partir de vous, de ceux qui font vivre sur le terrain cette Europe que nous avons le plus de chance de réussir.
Merci à tous.Source http://www.premier-ministre.gouv.fr, le 12 février 2007