Déclaration de M. Gérard Schivardi, candidat à l'élection présidentielle 2007, sur son programme électoral, notamment pour la défense des communes, la réforme des institutions et la rupture avec l'Union européenne, Montpellier le 24 mars 2007.

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Circonstance : Meeting à Montpellier le 24 mars 2007

Texte intégral

Je vous remercie d'être venu parfois d'un peu loin à ce meeting
Je vais pouvoir enfin vous présenter ma candidature pour ce qu'elle est : celle d'un maire désigné par 40 de ses collègues et soutenu par 150 maires, celle d'un maire parrainé par 554 collègues qui l'ont fait en toute connaissance de notre action.
On a dit beaucoup de choses. On m'a d'abord présenté comme trotskyste, ce que je ne suis pas. Ensuite on m'a caractérisé d'autonomiste alors que je défends la République une indivisible et laïque.
Ensuite un journaliste a assimilé ma candidature à la 5ème colonne ce qui comme vous le savez, fait appel à des référence fascistes. Moi qui suis fils et petit-fils d'immigrés italiens qui ont fui l'Italie de Mussolini !
Je ne sais pas ce que nous réserve l'avenir et ce qui sera inventé demain.
Je répète une nouvelle fois devant les journalistes qui ont bien voulu venir : je suis un républicain socialiste, je suis soutenu par des maires de toutes tendances, je suis soutenu également par le Parti des travailleurs.
Nous n'avons pas eu besoin de l'aide du ministre de l'intérieur, ni du PS ni de l'UMP pour obtenir les parrainages nécessaires.
Notre candidature est donc une candidature collective, et elle est indépendante.
Elle a pour mandat la défense des 36 000 communes et des services publics,
Elle agit pour la rupture avec l'Union européenne, pour la reconquête de la démocratie politique et sociale.
Je voudrais maintenant en venir aux problèmes auxquels vous êtes confrontés et auxquels nous sommes tous confrontés.
Le président de la Chambre d'Agriculture a fait les comptes « 80% des exploitations sont au bord de la faillite ». Vous le savez : les cuves sont pleines
Et pourquoi les cuves sont-elles pleines ?
Parce que les grands groupes de spiritueux sont en train de délocaliser la vigne.
Ils vont planter en Nouvelle Zélande, et ils organisent l'importation massive de vin à bas prix.
Les grandes surfaces, qui au passage sont constituées des mêmes actionnaires que ceux des spiritueux, qui délocalisent la vigne, se servent de l'importation de ces vins de qualité douteuse comme moyen de pression pour contraindre nos producteurs de l'Hérault, de l'Aude et du Gard à baisser leurs prix en dessous du prix de revient, contraignant nombre d'entre eux à s'endetter pour vivre !
C'est ce que le traité de Maastricht appelle dans son article 87 « la concurrence libre et non faussée.... »
Et pour que la délocalisation soit complète, pour couper tout espoir aux jeunes générations de vivre de la vigne, ils organisent l'arrachage des vignes....
Cet arrachage est financé par l' Union Européenne qui utilise l'argent de nos impôts pour payer les primes !»
Les terrains libérés serviront à la spéculation foncière pour les terrains les mieux placés et pour les autres à des terrains de golf qui serviront de terrain de jeux pour les actionnaires qui ont délocalisé nos vignes et qui à Bruxelles tirent les ficelle de l'Union européenne !
Mais je vous pose une question : est-ce que les primes à l'arrachage vont régler l'avenir de nos enfants ?
A Bruxelles ils ont décidé de rayer de la carte tout le vignoble du Languedoc-Roussillon.
Faut-il les laisser faire ?
La situation est aussi dramatique pour les ouvriers de nos usines : 1 million d'emplois industriels ont disparu dans ce pays suite aux délocalisations depuis le traité de Maastricht.
La crise touche nos petits producteurs de fruits et de légumes.
La grande distribution bénéficie de marges énormes, multipliant de 5 à 10 fois le prix de vente par rapport au prix d'achat.
C'est encore le même problème avec nos conchyliculteurs du Bassin de Thau qui sont en train de disparaître.
A Sète, on casse les bateaux de pêche à coups de primes de l'Europe : 22 bateaux doivent être détruits sur la côte méditerranéenne.
Faut-il les laisser continuer ?
Nous pensons que non !
Nous pensons qu'il faut interdire les délocalisations que ce soit celle de la vigne, des fruits et légumes, celle des huîtres, celle de nos usines et pour ça, il faut rompre avec l'Union européenne et sa concurrence libre et non faussée.
Il faut attribuer immédiatement 4000 euros pour tous les viticulteurs tout de suite.
Il faut arrêter immédiat les importations qui cassent le marché français.
Il faut que l'argent de l'arrachage ( 2 milliards d' euros) serve au développement du vignoble, à sa promotion et à l'installation des jeunes.
Les viticulteurs comme les agriculteurs veulent vivre de leur travail.
C'est à l'Etat de garantir les prix minimums pour que le cultivateur puisse vivre de son travail....
Or l'article 87 du traité de Maastricht interdit - je cite :
« toutes aides accordées par les Etats ou au moyen de ressources d'Etat sous quelque forme que ce soit qui faussent ou qui menacent de fausser la concurrence en favorisant certaines entreprises ou certaines productions »
Comprenons bien ce que cela veut dire :
Bruxelles paye les primes à l'arrachage mais le gouvernement français n'a pas le droit d'aider les agriculteurs à vendre leur vin parce que ça fausse la concurrence !
Voilà pourquoi nous disons : « il faut rompre avec l'Union européenne, le traité de Maastricht et toutes ses institutions. »
Ce faisant nous ne faisons que reprendre le mandat du peuple qui le 29 mai 2005 a voté à 55% NON à la constitution européenne qui concentrait à elle seule la totalité du traité de Maastricht
La démocratie ne devrait-elle pas commander à nos dirigeants le respect de ce vote ?
Est-cela qu'ils font en nous poussant à l'arrachage des vignes ?
Prenons maintenant la question de l'industrie...
Alcatel, Alstom, EADS, Thomson, Brandt, Thalès, Peugeot, Renault, Arcelor, Saunier Duval, Brandt,.. partout restructuration, délocalisations, suppressions d'emplois, licenciements...
Je l'ai dit tout à l'heure : 1 million d'emplois industriels ont disparu dans l'industrie depuis le traité de Maastricht.
10 000 emplois devraient disparaître d'Airbus qui est maintenant contrôlé par les fonds de pensions américains.
J'ai cité l'article 87 du traité de Maastricht mai il est complété par l'article 88.
Et que dit l'article 88
« L'Etat peut exceptionnellement accorder des aides si elles sont accompagnées de mesures utiles exigées par le développement progressif ou le fonctionnement du marché commun »
Qu'est-ce que le fonctionnement du marché ?
C'est en application de cet article que monsieur Sarkozy est intervenu à propos de l'Alstom en échange d'une aide le 7 juillet 2004 et les effectifs d'Alstom ont perdu 50 000 emplois.
Et les mesures exigées par Bruxelles ont été que l'Alstom cède les chantiers navals de l'Atlantique au groupe norvégien Aker qui les a achetés 50 millions d'Euros après une recapitalisation de 350 millions d'Euros...
Calculez le bénéfice ! Aujourd'hui ils veulent démanteler le chantier naval pour empocher les mises !
Doit-on les laisser faire ?
Ne doit-on pas dire : « renationalisation d'Airbus, renationalisation des chantiers navals ; interdiction des délocalisation et de restructuration. Interdiction des suppressions d'emplois ?»
Mais pour cela, il faut abroger les articles 87et 88 du traité de Maastricht...
Et là je m'adresse aux jeunes qui sont venus nombreux dans ce meeting.
Mes chers amis, quelle société allons-nous vous laisser ?
Quel espoir vous laissons-nous avec la fermeture des usines ?
Vous êtes les premières victimes de la déréglementation et vous avez bien fait de refuser le CPE qui vous interdisait le droit à un vrai travail dont nous, vos parents, avons pu bénéficier dans notre jeunesse !
Vous avez raison de revendiquer un vrai travail en CDI, de vraies études qui vous apportent de vrais diplômes garantis par des conventions collectives.
Vous avez raison de revendiquer le droit à un logement HLM
J'ai écouté Thomas qui a parlé en votre nom. Ils veulent vous interdire d'accéder aux études, à la formation professionnelle à de vrais diplômes !
Comme artisan maçon je ne peux accepter que l'on ferme vos lycées professionnels !
Nous ne pouvons accepter la destruction du droit d'accès aux facultés et aux diplômes !
Je voudrais poser maintenant la question de la défense de nos communes.
Vous le savez, notre candidature de maire s'appuie sur la défense de nos 36 000 communes, sur la défense et la reconquête de nos services publics.
Je dis « reconquête » parce que dans de nombreuses communes on nous a pris le bureau de poste, l'école ou la perception.
La loi Chevènement de juillet 99 qui organise le regroupement forcé des communes (puisque des communes peuvent être intégrées contre leur gré dans des communautés de communes ou d'agglomération) est très claire : il s'agit de faire des « économies d'échelle ».
C'est quoi une « économie d'échelle » ?
C'est là où vous avez 30 villages qui ont une école ou un bureau de poste parfois les deux, on regroupe ces villages dans une communauté de communes et on ne fait plus qu'une école et un bureau de poste...
Vous pensez que j'exagère ?
Regardez ce qui se passe à la Poste...
11 000 bureaux de poste ont été fermés depuis 1992, des guichets, des centres de tri sont supprimés ...
Ce sont les directives européennes 97/60/CE et 2002/39/CE qui ont ouvert la poste à la concurrence en organisant sa privatisation.
L Article R1-1 du décret du 8 janvier qui traduit en droit français ces directives veut aboutir à «un point poste» pour 10 000 habitants, «3 points poste» pour 50 000 habitants !
Attention un point poste ce n'est pas un bureau de poste : c'est un coin chez un commerçant où vous pouvez acheter des timbres, déposer un colis et retirer un peu d'argent...
Donc il ne devrait rester que 3 points poste pour 50000 habitants
Comment vont faire nos personnes âgées !
Et ça ne suffit pas. Ce décret dit qu'il n'est plus obligatoire que le courrier soit distribué six jour sur sept, ni sur tout le territoire et ce décret remet en cause le prix unique du timbre !
Evidemment, une entreprise privée n'aura aucun intérêt à apporter une lettre ou le journal à une ferme reculée.
L'entreprise privée concentrera la distribution du courrier autour des villes comme cela se passe déjà en Italie.
Et il en sera fini de la République et de l'égalité des droits !
Voilà pour les « économies d'échelle »
Et c'est l'article 108 du traité de Maastricht qui impose ce qu'il appelle le « pacte de stabilité » c'est à dire la réduction de toutes les dépenses publiques.
Nous disons : « arrêt de la suppression des bureaux de Poste, réouverture de bureau de poste, rétablissement du monopole de la Poste sur tout le courrier et donc rupture avec le traité de Maastricht »
Prenons la question de l'école.
D'abord j'apporte ici mon soutien à l'institutrice parisienne qui a été placé en garde à vue parce qu'elle s'opposait à ce qu'on vienne arrêter un enfant dans son école sous prétexte que son grand-père n'avaient pas de papiers.
Il fut un temps dans ce pays où nos parents avaient tous de faux papiers et ce sont eux qui avaient raison et je crois bien que lorsque mon père et mon grand père ont fui l'Italie fasciste de Mussolini pour venir en France, ils n'avaient pas de vrais papiers.
Il faut que ceux qui prétendent représenter la République soient tombés bien bas pour donner de tels ordres et je n'ose penser que l'on joue avec la vie d'un enfant pour gagner des voix !
Et s'il était là je le lui dirais droit dans les yeux : le ministre de l'Intérieur, encore ministre pour quelques heures devrait se souvenir que sa famille elle aussi est venue autrefois en France et que la République l'a accueilli comme elle doit accueillir tous ceux qui souffrent car ce ne sont pas eux qui sont responsable du pillage de leur pays, pas eux qui sont responsables des guerres, pas eux qui sont responsable des délocalisations de nos entreprises, pas eux qui sont responsable de la mise en jachère de notre terre qui doit pouvoir nourrir tous ceux qui la travaillent.
L'école laïque c'est la République et la République c'est l'école laïque.
Entre 1981 et 2000 : 11948 écoles communales ont été fermées et 5 833 communes ont perdu leur école communale. Dans le même temps 500 écoles maternelles ont été fermées !
Que vont devenir nos communes sans école publique ?
Qui va s'installer dans nos communes s'il n'y a plus d'école ?
Et maintenant avec les Etablissements Publics d'Enseignement Primaire, ils veulent fermer toutes les écoles de 4 classes et moins pour les regrouper dans les agglomérations
21 000 écoles de moins de 4 classes sont menacées.
C'est l'article 86 de la loi de décentralisation de 2004 qui prétend nous y obliger
Vous en connaissez les conséquences : l'attente du car, le départ des petits de 3 ans toute la journée...
Dans le même temps, l'article 89 de la même loi de décentralisation d'août 2004 veut nous obliger à financer les écoles privées qui accueilleront les enfants de nos écoles publiques fermées.
Où va ce pays ?
Nous disons : « arrêt de la fermeture des écoles communales ré ouverture des écoles communales, abrogation de l 'article 89 et des lois anti laïques, fonds publics à l'école publique, fonds privés à l'école privée... »
Ecole, poste, perception, DDE, voilà comment ils veulent faire des économie d'échelle parce que l'article 107 du traité de Maastricht impose le pacte de stabilité.
Nous disons : « rupture avec le pacte de stabilité !»
Nous disons « non au regroupement forcé de nos communes. Qu'on redonne les moyens financiers aux communes de vivre, qu'on arrête de leur faire supporter les charges qui reviennent à l'Etat, qu'on rétablisse nos syndicats intercommunaux qui sont la véritable coopération intercommunale »
Nos 36 000 communes sont la République
Elles veulent vivre même si elles sont l'exception française dans l'Union européenne!
Je voudrais maintenant aborder la question du droit aux soins et à la Sécurité sociale.
La semaine prochaine je vais me rendre à la commission de Bruxelles avec des médecins, de professeurs de médecine, des infirmières des syndicalistes hospitaliers de17 pays d'Europe à Bruxelles.
Nous allons porter à l'Union européenne le mémorandum établissant avec précision les conséquences désastreuses des économies de dépense de santé dans ces hôpitaux et dans ces maternités.
D'abord je commencerai par dénoncer le faux trou de la sécurité sociale qui est totalement fabriqué... Il n'y a pas de trou de la Sécurité sociale puisque les exonération patronales depuis 12 ans se montent à 175 milliards d' Euros.
Réintégrez l'argent de ces exonérations dans les caisses de la Sécurité sociale et on pourra rouvrir les 85 000 lits d'hôpitaux qui ont été fermés depuis 15 ans et on pourra rouvrir les 162 maternités fermées entre 1996 et 2002.
On ferme la maternité de Prades sous prétexte qu'elle pratique moins de 400 accouchements par an et que ce serait dangereux pour les femmes.
N'est ce pas plus dangereux d'imposer 80 km à une femme qui est sur le point d'accoucher ?
J'ai participé à une réunion avec des femmes à la Courneuve, vous savez dans cette cité des 4000 là ou Monsieur le ministre de l'Intérieur voulait régler les problèmes avec le Karcher .
Il y avait là des jeunes femmes, immigrés et françaises et au-delà de leurs origines elles étaient tous confrontées aux mêmes problèmes..
Il y avait un médecin qui a expliqué qu'une femme enceinte était morte parce qu'il n'y avait pas de sang dont elle avait besoin car il avait fallu aller chercher ce sang dans un hôpital où il est centralisé. Même avec des motards, il avait fallu une heure et la jeune femme est morte !
Ils ont fermé la maternité de Prades parce qu'elle ne pratiquait pas assez d'accouchement ?
En réalité c'est un faux prétexte car on ferme aussi dans les villes des maternités qui pratiquent 4000 accouchements par an comme à Ivry sur seine.
En réalité c'est le pacte de stabilité qui impose la réduction des dépenses de santé.
Nous dirons à Bruxelles samedi prochain : « arrêtez de fermer nos hôpitaux et nos maternités, nos parents, même vieux ont droit aux soins... »
Nous disons : « réouverture des lits d'hôpitaux, des services d'urgence, des maternités, ouverture des maisons spécialisées pour accueillir nos parents qui ont besoin de soins..
Nous disons : réouverture des maternités, abrogation du pacte de stabilité » !
La semaine dernière un journaliste m'a dit : « vous voulez quitter l'Europe ?»
Je lui ai répondu que géographiquement je ne voyais pas comment la France pouvait se détacher du continent.
Ce que nous voulons c'est une Europe des peuples qui se développe sur la base des acquis sociaux et démocratiques.
Cela suppose l'abrogation du traité de Maastricht et la rupture avec les institutions de l'Union européenne.
En nous rendant à Bruxelles la semaine prochaine avec des délégations de 17 pays d'Europe nous construisons la seule Europe qui vaille : celle des peuples libres et des nations libres d'Europe, sur des projets communs visant à satisfaire les besoins de la population.
Je voudrais maintenant pour terminer aborder la question de la reconquête de la démocratie.
Nous avons avancé la nécessité d'élire une assemblée constituante souveraine.
Très souvent on me pose une question. Je dis très souvent enfin je veux dire depuis une semaine parce qu'avant les médias ne se sont pas beaucoup intéressés au candidat des maires, mais on me pose la question : « que ferez- vous si vous êtes élu ? » « Quel programme appliquerez-vous ? »
Comme si tout allait venir d'un sauveur suprême ! Alors rassurez-vous ou plutôt inquiétez-vous, c'est comme vous le sentez, je ne serai pas le sauveur suprême...
Les institutions de la 5ème République concentrent tous les pouvoirs sur le Président de la République... qui lui même a fait acte d'allégeance à l'Union européenne puisque la constitution a été révisée dans ce sens.
Et bien, nous voulons reconquérir la démocratie.
Et la démocratie passe, nous le pensons, par la convocation d'une assemblée constituante qui devrait redonner le pouvoir au peuple.
La première mesure serait sans doute de reprendre les pouvoirs au président de la République qui les a tous et la deuxième mesure serait de déclarer la souveraineté de cette assemblée par rapport à l'Union européenne en rompant avec ses institutions.
J'ai écouté avec attention les propositions de Ségolène Royal sur ce sujet car vous savez que nous ne sommes pas partisans de la politique du tout ou rien, nous l'avons indiqué dès le début de notre candidature : « si un candidat s'engageait dans la voie de la rupture avec l'Union européenne et la reconquête de la démocratie nous étions prêts à l'appuyer »
Madame Royal se prononce pour une assemblée constituante.
S'il pouvait y avoir des positions communes sur la reconquête de la démocratie, cela vaudrait le coup de grouper les forces.
La question que je poserais à madame Royal si nous débattions ensemble serait la suivante : « Une assemblée constituante qui ne romprait pas avec l'Union européenne et le traité de Maastricht pourrait-elle être souveraine ? »
Supposons qu'une assemblée constituante décide de rétablir les services publics là où ils ont été supprimés, il faudrait qu'elle rompe avec le pacte de stabilité qui est l'article 107 du traité de Maastricht.
Comment madame Royal peut-elle proposer une assemblée constituante souveraine sans que celle-ci rompe avec l'Union européenne ?
Prenons maintenant la question de la Banque Centrale Européenne. Monsieur Baroso vient de réaffirmer l'indépendance de la Banque centrale européenne par rapport à tous les gouvernements d'Europe.
C'est la BCE qui fixe à la place des états les taux d'intérêt qui poussent à la misère les familles sur endettées, la politique de l'Euro fort qui bloque vos salaires.
Comment une assemblée pourrait-elle prendre les mesures sociales qu'appelle par exemple une aide immédiate de 2000 euros pour chaque viticulteur en faillite dans le Languedoc si elle n'a pas la maîtrise de l'économie ?
Prenons un problème enfin qui fait partie de mon mandat : la défense de la démocratie communale.
Vous savez que l'on pousse toutes les communes à s'intégrer dans des communautés de communes, que l'on pousse les petites communautés de communes à s'intégrer dans des grandes communautés d'agglomération... que l'existence même des départements et des nations est menacée par la décentralisation et la régionalisation.
Comment une assemblée constituante pourrait-elle rétablir les prérogatives des communes si elle ne rompt pas avec l'Europe de régions dont toute la politique de subventions dépend de la soumission aux directives de la commission de Bruxelles ?
Vous voyez, on peut prendre la question par tous les bouts.
Pour rétablir la démocratie politique et sociale dans ce pays, il faut commencer par rompre avec l'Union européenne.
C'est le sens de notre candidature. Je vous remercie de votre écoute.Source http://www.schivardi2007.com, le 26 mars 2007