Texte intégral
Premier thème : Recréer une dynamique des salaires, augmenter le pouvoir d'achat et faciliter l'accès au logement des classes moyennes
Qu'est ce qui préoccupe les Français ? La stagnation de leur pouvoir d'achat depuis plusieurs années. À mes yeux, on ne peut pas répondre à leurs besoins si l'on n'a pas saisi à quel point cette question du pouvoir d'achat est essentielle à leurs yeux et si l'on ne propose pas les mesures permettant d'y apporter une réponse.
Je veux le dire clairement : la première cause de la stagnation du pouvoir d'achat, c'est la faiblesse des salaires. Notre économie ne permet pas suffisamment aux entreprises de se développer et d'augmenter les salaires, et les 35 heures ont été mises en oeuvre au prix d'une très forte compression du revenu des salariés. Ma priorité, c'est de réenclencher la dynamique des salaires : je ne peux pas accepter que les Français gagnent chaque mois 350 euros de moins que dans l'Union européenne à 15. Mais il faut dire la vérité aux Français : le pouvoir d'achat ne s'invente pas, il se crée d'abord par le travail. Si nous avons moins de pouvoir d'achat, c'est d'abord parce que nous avons moins de croissance et si nous avons moins de croissance, c'est d'abord parce que nous travaillons moins. Je souhaite que les 35 heures restent un minimum. Mais je ne veux pas qu'ils soient un maximum. Les Français doivent pouvoir travailler plus s'ils veulent gagner plus. C'est une question de liberté. C'est pour cette raison que je propose d'exonérer de tout prélèvement les heures supplémentaires et qu'elles soient toujours rémunérées 25 % de plus qu'une heure normale. Je veux aussi faire du plein emploi une priorité, parce que la première source de pouvoir d'achat, c'est le travail. En réformant l'accompagnement dans l'emploi, en aidant les PME à se développer, en mettant en place un contrat de travail unique à durée indéterminée, nous allons inciter les entreprises à créer des emplois, et donner aux Français les conditions d'une augmentation durable de leur pouvoir d'achat.
Si les Français sont aussi préoccupés par la stagnation de leurs salaires, c'est parce qu'une part de plus en plus importante de leurs revenus est consacrée à des dépenses contraintes qui augmentent vite. Le logement est naturellement la première d'entre elles. On ne peut pas rester dans une situation où il y a de moins en moins de propriétaires et de plus en plus de locataires pénalisés par l'augmentation des loyers. Le logement doit être une sécurité, pas une menace. C'est pour cette raison que je veux donner aux Français la possibilité d'être propriétaires de leur logement, en leur permettant de déduire de leur impôt les intérêts d'emprunt immobiliers et en donnant une aide à la propriété pour les non imposables. C'est pour cette raison également que je veux encourager par tous les moyens la construction de logements, notamment en mettant en place un véritable statut de l'investissement locatif.
La fiscalité est la seconde dépense contrainte des ménages la plus importante. Durant cette campagne, il y a des candidats qui se satisfont tellement du niveau actuel de la fiscalité qu'ils veulent l'augmenter. Ce n'est pas ma vision des choses, je le dis clairement. Les Français payent 2 500 euros de plus par an d'impôts qu'en moyenne en Europe, et je ne trouve pas qu'il faille s'en féliciter. Je ferai tout pour à la fois baisser les impôts et réduire la dette. C'est possible si l'on refuse l'immobilisme. Je souhaite à cet égard que l'on ne remplace pas un fonctionnaire sur deux dans la fonction publique, parce que l'on ne peut pas prétendre vouloir réduire la dette et ne pas regarder le premier poste de dépenses des administrations. La baisse des impôts concernera en priorité le travail, afin de récompenser le mérite et l'effort, notamment en supprimant les droits de succession pour 95 % des ménages.
Deuxième thème : Dynamiser la croissance et développer l'emploi
J'ai déjà en partie répondu à cette question en abordant celle du pouvoir d'achat, parce que je considère que la création de richesses est le préalable à l'augmentation des salaires et à la mise en place des politiques de solidarité dont nous avons besoin. Depuis des années, nous souffrons en effet d'essayer de redistribuer de l'argent que nous n'avons pas. Pour relancer la croissance et dynamiser l'emploi, il est donc impératif de revaloriser le travail, j'en ai déjà parlé, mais aussi de mettre fi n à la dégradation de notre potentiel d'innovation et de créer un environnement plus favorable au développement des entreprises et à la localisation des activités en France. Je suis intimement convaincu que nous ne manquons pas de talents, mais que nous manquons d'une politique économique et industrielle permettant de les valoriser. Je veux augmenter les moyens de l'enseignement supérieur et de la recherche, parce qu'ils sont au coeur d'une politique de croissance, mais en réformant en parallèle leur organisation. Je souhaite également simplifier l'environnement juridique des PME, pour rendre leur croissance plus simple, par exemple en gelant l'application des seuils réglementaires pendant 2 ans. Je veux changer le fonctionnement du marché du travail, pour qu'il ne soit plus vécu par les entreprises comme un obstacle et par les salariés comme une menace, en mettant en place un contrat de travail unique, qui donnera plus de souplesse aux entreprises et plus de protection aux salariés, en leur donnant une meilleure indemnisation du chômage et un meilleur accompagnement dans la recherche d'emploi, sous réserve de ne pas refuser plus de deux offres d'emploi adaptées. Je souhaite également nous doter d'une véritable politique industrielle, pour que nos territoires et nos entreprises ne subissent pas la mondialisation mais qu'ils en bénéficient. Je suis persuadé que la politique industrielle n'est pas un vain mot : l'État a toute sa place s'il sait aider les entreprises à se développer, à être sur les marchés porteurs, à conquérir des parts de marché, à gagner en compétitivité. Enfin, mais il y aurait beaucoup plus à dire, je veux que l'Europe fasse de l'euro une arme au service de ses intérêts. Les autres pays utilisent leur devise comme un instrument de puissance économique, je ne vois pas pourquoi nous ne le ferions pas.
Troisième thème : Assurer la pérennité de notre système de protection sociale
Notre système de protection sociale est un bien commun qu'il nous faut préserver et défendre. Mais je veux le dire avec clarté : la première condition de la solidarité nationale, c'est le refus de l'immobilisme. On ne peut pas prétendre vouloir sauvegarder notre système de retraite et ne rien proposer pour assurer leur pérennité financière. La loi Fillon a permis une avancée essentielle, et il serait particulièrement grave de la remettre en cause. Le rendez-vous de 2008 est à cet égard essentiel, et je souhaite qu'il permette de réformer les régimes spéciaux, parce qu'il n'est pas acceptable que la majorité des Français ait fait des efforts et que certains régimes restent à l'écart de ce mouvement. Leur réforme est une priorité, et devra se faire en tenant compte des caractéristiques propres à chacun des métiers.
Je crois par ailleurs qu'on ne peut pas prétendre assurer la pérennité de notre système de protection sociale sans insister sur l'importance de la responsabilité de chacun. Je suis décidé à lutter avec la plus grande fermeté contre les fraudes, les gaspillages et les abus : plusieurs milliards d'euros sont dépensés chaque année en pure perte et fragilisent considérablement notre système de protection sociale. C'est pour cette raison que je souhaite la création d'une franchise sur les remboursements de soin, parce qu'il est irresponsable de ne rien dire aux Français sur la nécessité d'avoir un comportement responsable en matière de Sécurité sociale.
Enfin assurer la pérennité de notre système de protection sociale nécessite de réfléchir à ses modalité de financement, qui pénalisent aujourd'hui à l'excès le travail. Certains proposent, notamment la CFE-CGC, de créer une nouvelle contribution sur la consommation, en clair de mettre en place la TVA sociale. C'est une idée intéressante, mais dont il est encore difficile de mesurer tous les effets. Avant de prendre une décision définitive, je souhaite analyser avec la plus grande attention les effets de l'augmentation de TVA à laquelle l'Allemagne vient de procéder.
Quatrième thème : Le dialogue social et la représentativité
L'expérience le montre : aucune réforme n'est possible quand elle est imposée, car c'est en oubliant la concertation que l'on nourrit la contestation. Je veux donc faire du dialogue social un préalable obligatoire et je propose pour cela de consacrer dans une Charte du dialogue social une règle simple, que j'inscrirai dans une loi organique : le gouvernement devra proposer aux partenaires sociaux de négocier avant toute intervention d'un nouveau texte en matière de droit du travail, de retraites ou d'assurance-chômage. Ce n'est que si la négociation échoue ou est refusée que l'État sera autorisé à intervenir. De même je suis partisan d'une meilleure répartition entre ce qui relève de la loi et ce qui relève des conventions collectives. Qui peut en effet se dire partisan du dialogue social et soustraire en même temps l'essentiel des sujets de l'agenda de la négociation entre partenaires sociaux ?
J'estime qu'il est par ailleurs indispensable d'assurer une plus grande représentativité des partenaires sociaux. Je souhaite supprimer le monopole de présentation au premier tour des élections professionnelles. Si certains seuils étaient franchis, les résultats obtenus par une organisation l'autoriseraient à désigner un délégué syndical. Je souhaite également adopter le principe de l'accord majoritaire, c'est-à-dire qu'un accord collectif ne serait valable que s'il était signé par des syndicats majoritaires dans l'entreprise ou dans la branche concernée.
Je souhaite enfin associer régulièrement les Français à l'élaboration des réformes. Je propose dès lors d'adopter une règle claire : avant tout projet important de réforme, l'État devra consulter les associations, les organisations professionnelles et syndicales et tous ceux qui se sentent concernés. En publiant, comme bien d'autres pays, des livres verts et des livres blancs, nous pourrons ainsi recueillir les observations de chacun et préparer les réformes par un véritable débat en amont.
Cinquième thème : La place de la France dans le monde
Je suis intimement convaincu que la France a une vocation particulière dans le monde. Elle doit être une terre de rayonnement, de réussite, de talents. Mais elle doit également être une terre de valeurs, intransigeante sur les principes qu'elle juge essentiels, fidèle à ses traditions, à son indépendance, à ses messages, à ses alliances.
Je souhaite que nous assumions toute notre responsabilité sur la scène mondiale, en participant à la gestion des conflits mondiaux, mais également en protégeant les droits de l'Homme à chaque fois qu'ils sont menacés. Je ne suis pas de ceux qui estiment qu'il faut parfois savoir choisir entre les intérêts économiques et les droits de l'Homme. C'est un raisonnement que je juge inacceptable et dangereux et qui n'a jamais fait la grandeur de ceux qui l'ont adopté. Je crois que la France doit toujours être en initiative, prendre les devants, faire des propositions au monde. Cela vaut sur la scène européenne, où je souhaite que nous apportions des solutions pour sortir de la crise actuelle. C'est pour cette raison que je propose d'adopter un traité simplifié qui permettrait de redonner à l'Europe des institutions en état de marche. Mais cela vaut également à l'égard des pays en développement et, plus généralement, de toutes les questions d'intérêt mondial. En matière environnementale, par exemple, je veux soutenir le projet d'une organisation mondiale de l'environnement, mais également proposer que les produits venant de pays qui ne respectent aucun engagement en matière écologique soient pénalisés.
Source http://www.cfecgc.org, le 6 avril 2007
Qu'est ce qui préoccupe les Français ? La stagnation de leur pouvoir d'achat depuis plusieurs années. À mes yeux, on ne peut pas répondre à leurs besoins si l'on n'a pas saisi à quel point cette question du pouvoir d'achat est essentielle à leurs yeux et si l'on ne propose pas les mesures permettant d'y apporter une réponse.
Je veux le dire clairement : la première cause de la stagnation du pouvoir d'achat, c'est la faiblesse des salaires. Notre économie ne permet pas suffisamment aux entreprises de se développer et d'augmenter les salaires, et les 35 heures ont été mises en oeuvre au prix d'une très forte compression du revenu des salariés. Ma priorité, c'est de réenclencher la dynamique des salaires : je ne peux pas accepter que les Français gagnent chaque mois 350 euros de moins que dans l'Union européenne à 15. Mais il faut dire la vérité aux Français : le pouvoir d'achat ne s'invente pas, il se crée d'abord par le travail. Si nous avons moins de pouvoir d'achat, c'est d'abord parce que nous avons moins de croissance et si nous avons moins de croissance, c'est d'abord parce que nous travaillons moins. Je souhaite que les 35 heures restent un minimum. Mais je ne veux pas qu'ils soient un maximum. Les Français doivent pouvoir travailler plus s'ils veulent gagner plus. C'est une question de liberté. C'est pour cette raison que je propose d'exonérer de tout prélèvement les heures supplémentaires et qu'elles soient toujours rémunérées 25 % de plus qu'une heure normale. Je veux aussi faire du plein emploi une priorité, parce que la première source de pouvoir d'achat, c'est le travail. En réformant l'accompagnement dans l'emploi, en aidant les PME à se développer, en mettant en place un contrat de travail unique à durée indéterminée, nous allons inciter les entreprises à créer des emplois, et donner aux Français les conditions d'une augmentation durable de leur pouvoir d'achat.
Si les Français sont aussi préoccupés par la stagnation de leurs salaires, c'est parce qu'une part de plus en plus importante de leurs revenus est consacrée à des dépenses contraintes qui augmentent vite. Le logement est naturellement la première d'entre elles. On ne peut pas rester dans une situation où il y a de moins en moins de propriétaires et de plus en plus de locataires pénalisés par l'augmentation des loyers. Le logement doit être une sécurité, pas une menace. C'est pour cette raison que je veux donner aux Français la possibilité d'être propriétaires de leur logement, en leur permettant de déduire de leur impôt les intérêts d'emprunt immobiliers et en donnant une aide à la propriété pour les non imposables. C'est pour cette raison également que je veux encourager par tous les moyens la construction de logements, notamment en mettant en place un véritable statut de l'investissement locatif.
La fiscalité est la seconde dépense contrainte des ménages la plus importante. Durant cette campagne, il y a des candidats qui se satisfont tellement du niveau actuel de la fiscalité qu'ils veulent l'augmenter. Ce n'est pas ma vision des choses, je le dis clairement. Les Français payent 2 500 euros de plus par an d'impôts qu'en moyenne en Europe, et je ne trouve pas qu'il faille s'en féliciter. Je ferai tout pour à la fois baisser les impôts et réduire la dette. C'est possible si l'on refuse l'immobilisme. Je souhaite à cet égard que l'on ne remplace pas un fonctionnaire sur deux dans la fonction publique, parce que l'on ne peut pas prétendre vouloir réduire la dette et ne pas regarder le premier poste de dépenses des administrations. La baisse des impôts concernera en priorité le travail, afin de récompenser le mérite et l'effort, notamment en supprimant les droits de succession pour 95 % des ménages.
Deuxième thème : Dynamiser la croissance et développer l'emploi
J'ai déjà en partie répondu à cette question en abordant celle du pouvoir d'achat, parce que je considère que la création de richesses est le préalable à l'augmentation des salaires et à la mise en place des politiques de solidarité dont nous avons besoin. Depuis des années, nous souffrons en effet d'essayer de redistribuer de l'argent que nous n'avons pas. Pour relancer la croissance et dynamiser l'emploi, il est donc impératif de revaloriser le travail, j'en ai déjà parlé, mais aussi de mettre fi n à la dégradation de notre potentiel d'innovation et de créer un environnement plus favorable au développement des entreprises et à la localisation des activités en France. Je suis intimement convaincu que nous ne manquons pas de talents, mais que nous manquons d'une politique économique et industrielle permettant de les valoriser. Je veux augmenter les moyens de l'enseignement supérieur et de la recherche, parce qu'ils sont au coeur d'une politique de croissance, mais en réformant en parallèle leur organisation. Je souhaite également simplifier l'environnement juridique des PME, pour rendre leur croissance plus simple, par exemple en gelant l'application des seuils réglementaires pendant 2 ans. Je veux changer le fonctionnement du marché du travail, pour qu'il ne soit plus vécu par les entreprises comme un obstacle et par les salariés comme une menace, en mettant en place un contrat de travail unique, qui donnera plus de souplesse aux entreprises et plus de protection aux salariés, en leur donnant une meilleure indemnisation du chômage et un meilleur accompagnement dans la recherche d'emploi, sous réserve de ne pas refuser plus de deux offres d'emploi adaptées. Je souhaite également nous doter d'une véritable politique industrielle, pour que nos territoires et nos entreprises ne subissent pas la mondialisation mais qu'ils en bénéficient. Je suis persuadé que la politique industrielle n'est pas un vain mot : l'État a toute sa place s'il sait aider les entreprises à se développer, à être sur les marchés porteurs, à conquérir des parts de marché, à gagner en compétitivité. Enfin, mais il y aurait beaucoup plus à dire, je veux que l'Europe fasse de l'euro une arme au service de ses intérêts. Les autres pays utilisent leur devise comme un instrument de puissance économique, je ne vois pas pourquoi nous ne le ferions pas.
Troisième thème : Assurer la pérennité de notre système de protection sociale
Notre système de protection sociale est un bien commun qu'il nous faut préserver et défendre. Mais je veux le dire avec clarté : la première condition de la solidarité nationale, c'est le refus de l'immobilisme. On ne peut pas prétendre vouloir sauvegarder notre système de retraite et ne rien proposer pour assurer leur pérennité financière. La loi Fillon a permis une avancée essentielle, et il serait particulièrement grave de la remettre en cause. Le rendez-vous de 2008 est à cet égard essentiel, et je souhaite qu'il permette de réformer les régimes spéciaux, parce qu'il n'est pas acceptable que la majorité des Français ait fait des efforts et que certains régimes restent à l'écart de ce mouvement. Leur réforme est une priorité, et devra se faire en tenant compte des caractéristiques propres à chacun des métiers.
Je crois par ailleurs qu'on ne peut pas prétendre assurer la pérennité de notre système de protection sociale sans insister sur l'importance de la responsabilité de chacun. Je suis décidé à lutter avec la plus grande fermeté contre les fraudes, les gaspillages et les abus : plusieurs milliards d'euros sont dépensés chaque année en pure perte et fragilisent considérablement notre système de protection sociale. C'est pour cette raison que je souhaite la création d'une franchise sur les remboursements de soin, parce qu'il est irresponsable de ne rien dire aux Français sur la nécessité d'avoir un comportement responsable en matière de Sécurité sociale.
Enfin assurer la pérennité de notre système de protection sociale nécessite de réfléchir à ses modalité de financement, qui pénalisent aujourd'hui à l'excès le travail. Certains proposent, notamment la CFE-CGC, de créer une nouvelle contribution sur la consommation, en clair de mettre en place la TVA sociale. C'est une idée intéressante, mais dont il est encore difficile de mesurer tous les effets. Avant de prendre une décision définitive, je souhaite analyser avec la plus grande attention les effets de l'augmentation de TVA à laquelle l'Allemagne vient de procéder.
Quatrième thème : Le dialogue social et la représentativité
L'expérience le montre : aucune réforme n'est possible quand elle est imposée, car c'est en oubliant la concertation que l'on nourrit la contestation. Je veux donc faire du dialogue social un préalable obligatoire et je propose pour cela de consacrer dans une Charte du dialogue social une règle simple, que j'inscrirai dans une loi organique : le gouvernement devra proposer aux partenaires sociaux de négocier avant toute intervention d'un nouveau texte en matière de droit du travail, de retraites ou d'assurance-chômage. Ce n'est que si la négociation échoue ou est refusée que l'État sera autorisé à intervenir. De même je suis partisan d'une meilleure répartition entre ce qui relève de la loi et ce qui relève des conventions collectives. Qui peut en effet se dire partisan du dialogue social et soustraire en même temps l'essentiel des sujets de l'agenda de la négociation entre partenaires sociaux ?
J'estime qu'il est par ailleurs indispensable d'assurer une plus grande représentativité des partenaires sociaux. Je souhaite supprimer le monopole de présentation au premier tour des élections professionnelles. Si certains seuils étaient franchis, les résultats obtenus par une organisation l'autoriseraient à désigner un délégué syndical. Je souhaite également adopter le principe de l'accord majoritaire, c'est-à-dire qu'un accord collectif ne serait valable que s'il était signé par des syndicats majoritaires dans l'entreprise ou dans la branche concernée.
Je souhaite enfin associer régulièrement les Français à l'élaboration des réformes. Je propose dès lors d'adopter une règle claire : avant tout projet important de réforme, l'État devra consulter les associations, les organisations professionnelles et syndicales et tous ceux qui se sentent concernés. En publiant, comme bien d'autres pays, des livres verts et des livres blancs, nous pourrons ainsi recueillir les observations de chacun et préparer les réformes par un véritable débat en amont.
Cinquième thème : La place de la France dans le monde
Je suis intimement convaincu que la France a une vocation particulière dans le monde. Elle doit être une terre de rayonnement, de réussite, de talents. Mais elle doit également être une terre de valeurs, intransigeante sur les principes qu'elle juge essentiels, fidèle à ses traditions, à son indépendance, à ses messages, à ses alliances.
Je souhaite que nous assumions toute notre responsabilité sur la scène mondiale, en participant à la gestion des conflits mondiaux, mais également en protégeant les droits de l'Homme à chaque fois qu'ils sont menacés. Je ne suis pas de ceux qui estiment qu'il faut parfois savoir choisir entre les intérêts économiques et les droits de l'Homme. C'est un raisonnement que je juge inacceptable et dangereux et qui n'a jamais fait la grandeur de ceux qui l'ont adopté. Je crois que la France doit toujours être en initiative, prendre les devants, faire des propositions au monde. Cela vaut sur la scène européenne, où je souhaite que nous apportions des solutions pour sortir de la crise actuelle. C'est pour cette raison que je propose d'adopter un traité simplifié qui permettrait de redonner à l'Europe des institutions en état de marche. Mais cela vaut également à l'égard des pays en développement et, plus généralement, de toutes les questions d'intérêt mondial. En matière environnementale, par exemple, je veux soutenir le projet d'une organisation mondiale de l'environnement, mais également proposer que les produits venant de pays qui ne respectent aucun engagement en matière écologique soient pénalisés.
Source http://www.cfecgc.org, le 6 avril 2007