Texte intégral
Q- Regardons l'actualité ensemble : attentat suicide hier dans la zone verte à Bagdad contre le Parlement irakien, la France doit-elle demander aux Etats Unis de présenter un calendrier de retrait d'Irak ?
R- La France non, l'Union européenne devrait intervenir davantage dans le cadre des Nations unies pour demander effectivement que la communauté internationale s'empare de cette question, qu'elle ne laisse pas les Etats Unis en tête-à-tête avec un problème aussi énorme. Le lait a été renversé, il faut aujourd'hui faire en sorte qu'un Etat de droit soit restauré en Irak, ça va être très compliqué de faire à nouveau travailler ensemble les sunnites, les chiites, les Kurdes. Je crois qu'on a beaucoup attisé les tensions sur les communautés ces dernières années, la paix civile a volé en éclat.
Q- A propos des Nations unies, est-ce que la France doit demander l'élargissement du Conseil de Sécurité ? Est-ce qu'on doit élargir le Conseil de Sécurité ?
R- Il y a quelque chose d'assez étrange, un demi-siècle après la fin de la 2ème guerre mondiale, voir toujours les vainqueurs d'alors occuper l'essentiel des postes de responsabilité aux Nations unies, moi je fais partie des gens qui considèrent que c'est l'Union européenne qui devrait, en tant que telle, siéger au Conseil de Sécurité et pas la France ou la Grande Bretagne. Je considère également que les grandes puissances régionales devraient être représentées...
Q- Lesquelles ?
R- Est-ce qu'il est normal par exemple que le Brésil ne soit pas présent, que...
Q- La Chine ?
R- Que l'Afrique du Sud ou la Chine ne soient pas présents, ça me paraît... la
Chine, elle y est...
Q- C'est le piège...
R- C'est le piège évidemment...
R- rires
Q- L'Inde dans tous les cas, alors l'Inde...
R- Evidemment l'Inde...
Q- L'Inde évidemment. La France doit-elle...
R- Vous êtes amusant, vous savez dans une émission il y a quelques jours, de fatigue, j'ai parlé de l'URSS au lieu de parler de la Russie, le journaliste n'a même pas relevé parce qu'il était dans le même état que moi.
Q- La France doit-elle abandonner l'arme nucléaire ?
R- Je le pense, je le pense...
Q- Vraiment ?
R- Alors d'abord, pas du tout pour des raisons idéologiques, même si la guerre c'est ça, et la guerre nucléaire est plus sale que d'autres. Mais essentiellement parce que les nouveaux risques auxquels nous sommes confrontés ne me paraissent pas relever de la dissuasion nucléaire. Je vous donne 3 exemples : l'essentiel des guerres aujourd'hui à travers le monde sont liées à des tensions sur les ressources, que ce soit le pétrole, que ce soit l'eau ou que ce soit l'accès à des marchés de matières premières précieuses ; deuxièmement, les nationalismes et les tensions entre les civilisations ; troisièmement, le terrorisme au coeur de nos villes et à l'intérieur même de nous-mêmes et de nos Etats. Voilà 3 exemples qui montrent que nous ne sommes pas préparés à affronter ces risques avec la dissuasion.
Q- Autre sujet de l'actualité, les indemnités versées à N. Forgeard. Que proposez-vous ?
R- D'une façon générale, je trouve scandaleux que les dirigeants des grandes entreprises soient nommés sur la base des liens d'amitié et de clientèle souvent qu'ils ont noué avec les dirigeants politiques. Deuxièmement, je pense que les rémunérations très confortables qui leur sont concédées devraient leur suffire, sans parachute particulier. Les salariés, ils ont effectivement une indemnisation du chômage, mais ils n'ont pas des revenus de cet ordre. Troisièmement, je pense que N. Forgeard devrait avoir la décence de ne pas toucher l'argent qui lui a été promis, alors même que ses erreurs ont confronté des dizaines de milliers de personnes à la précarité et à l'angoisse de l'avenir. Je note qu'on ne parle plus d'ailleurs dans la campagne du sort des sous-traitants d'Airbus, plus de 4.000 personnes sont concernées. C'est en leur direction que l'Etat devrait prioritairement se tourner.
Q- B. Hortefeux, ministre délégué aux Collectivités territoriales et bras droit de N. Sarkozy, se prononce pour l'instauration d'une dose de proportionnelle aux législatives de 2012. Il propose une soixantaine de députés sur 577 élus à la proportionnelle, vous êtes d'accord ou pas ?
R- Alors c'est une idée qui a été...
Q- Vous êtes d'accord ?
R- Abordée depuis des années, sauf que le fait que ça intervienne quelques jours avant un premier tour à haut risque pour le candidat de l'UMP, dont B. Hortefeux est le bras droit, laisse à penser que des connivences appuyées sont en train de s'établir entre le Front national et l'UMP, et ça ne me fait pas plaisir.
Q- Vous croyez à ces connivences, franchement ?
R- J'y crois, j'y crois, je sais que des parrainages de l'UMP ont été fléchés vers le candidat du Front national pour s'assurer de sa présence à l'élection présidentielle. Et puis, j'ai noté aussi la proximité des thématiques et la reprise à son propre compte par le candidat de l'UMP de thèmes, de mots, de formules qui ont longtemps été l'apanage...
Q- Mais vous avez des preuves sur ce que vous venez de dire ?
R- Je suis comme tout le monde, vous savez, je lis les journaux et je constate effectivement qu'il y a une série de coïncidences assez troublantes.
Q- Bien. Inflation des dépassements d'honoraires pour certains médecins, dit l'IGAS, l'Inspection Générale Des Affaires Sociales. Que proposez-vous sur ce terrain-là ?
R- Alors pendant très longtemps, on a considéré que...
Q- Vous êtes médecin anesthésiste, je le rappelle.
R- Voilà. On a considéré effectivement qu'il était légitime de prélever un petit surplus, quand on était particulièrement connu et demandé ou quand on était confronté à des exigences particulières du patient. Une demande abusive, une visite en pleine nuit par exemple, eh bien ! On considérait que le médecin avait le droit de frapper un peu au portefeuille pour dissuader la personne de recommencer. Aujourd'hui, c'est devenu massif et général, c'est-à-dire d'un côté vous n'avez à peu près pas de médecin généraliste qui puisse s'installer dans les quartiers compte tenu des difficultés de l'exercice, et puis de l'autre certaines spécialités où les médecins se bousculent et prélèvent des honoraires tout à fait considérables. Vous aurez noté aussi que le Comité National d'éthique avait pointé le fait que bon nombre de ces médecins refusait de recevoir les patients qui bénéficiaient de la Couverture Maladie Universelle, en prétendant qu'ils n'avaient pas le bon terminal d'ordinateur, etc..., pour les recevoir, ce qui est totalement faux. Donc moi, je suis totalement pour la suppression de ces honoraires excédentaires.
Q- De ces honoraires excédentaires. N. Hulot vote-t-il pour vous ?
R- J'espère, il le faisait par le passé...
Q- Il vous l'a dit ou pas ?
R- Il ne me l'a pas dit mais je ne lui ai pas demandé. Par contre, on a déjà souvent discuté ensemble, et je sais qu'il a très régulièrement voté pour les Verts au premier tour des élections.
Q- Donc, vous pensez qu'il va voter pour vous ?
R- J'espère.
Q- Est-ce que voter D. Voynet, c'est un vote inutile ?
R- Non, c'est un vote utile, parce que la seule façon de voter utile, c'est de voter pour ses convictions. Si on était tous réduit à renoncer à défendre nos idées au motif que pire peut nous arriver, on serait à peu près certain de proposer un programme tiède aux électeurs au 2ème tour, de ne pas gagner ou de gagner pour décevoir.
Q- Vous allez prononcer entre les deux tours ?
R- Je pense.
Q- Si vous n'êtes pas au second tour ?
R- Je souhaite que ça puisse se faire sur la base d'un contenu, je vous donne un exemple très concret.
Q- Oui.
R- Le Gouvernement a signé le décret qui autorise la construction de l'EPR, c'est un projet que je trouve dévastateur et ruineux, et je souhaite ne pas apporter mon soutien à un candidat ou une candidate qui ne serait pas très ferme sur cette question et qui ne promettrait pas de revenir sur cette décision...
Q- Mais vous choisirez entre les deux tours ?
R- Bien sûr.
Q- Vous vous prononcerez, donc vous vous engagerez pour un candidat ou une candidate ?
R- Je ne le ferai pas seule, je le ferai avec mon parti qui se réunit le mercredi qui suit le premier tour.
Q- Bien. Regardons votre projet maintenant. Alors abandon du projet EPR, abandon de l'énergie nucléaire d'ici 2030, création... quand vous voulez apporter un complément, vous intervenez...
R- Alors je vous arrête tout de suite parce qu'évidemment abandon... la première étape, c'est d'arrêter les projets délirants. Evidemment, ça suppose qu'on soit capable de proposer en positif, une alternative. Moi, je ne fais pas partie des gens qui dénoncent et qui observent effectivement les choses se dérouler sans moi. Nous avons proposé une stratégie énergétique, qui permette à la fois de réduire les gaspillages, c'est quand même la façon la plus élémentaire de réduire les émissions de carbone et de faire des économies financières. Et nous avons proposé évidemment un plan de redéveloppement des énergies renouvelables, qui a le mérite d'être très riche en emplois.
Q- Mise en place d'une filière industrielle des énergies renouvelables.
R- Voilà.
Q- C'est bien cela. Plan d'isolement des logements.
R- Quand on dit "filière industrielle", ça veut dire qu'on ne se contente pas uniquement de faire des travaux sur le terrain, on organise aussi des filières pour permettre de répondre aux vraies grandeurs. Exemple très concret : on n'a pas aujourd'hui de fabricant français d'éoliennes, on les achète à l'étranger, ça fait partie des pistes par lesquelles on pourrait se développer...
Q- Donc, on développe les éoliennes, on développe les éoliennes, il n'y en a pas suffisamment, on a du retard...
R- On développe chaque source d'énergie renouvelable là où c'est possible, là où les nuisances n'excèdent pas les avantages.
Q- J'ai un auditeur qui m'a envoyé un mail et qui me dit : "Mais puisque vous vous dites écologiste, comment se fait-il que lorsque vous étiez ministre, vous avez fait arrêter les travaux pour la construction du canal Rhin-Rhône ?"
R- Oh ce n'est pas vrai, la dernière fois où je suis venue à RMC, vous m'avez reposé la même question...
Q- Je ne sais pas, ce sont plusieurs auditeurs à chaque fois qui me posent les mêmes questions.
R- Oui, mais ça doit être les mêmes, ça doit être les mêmes, il faudrait peut-être vérifier. Mais donc, tout simplement parce que la voie d'eau c'est écologique, mais que la creuser ça détruit la ressource en eau et c'est surtout très cher. Les matériels qui sont transportés par la voie d'eau sont à peu près ceux qui sont transportés par le rail, et il avait semblé beaucoup moins cher et beaucoup plus efficace d'éviter cette concurrence absurde entre modes de transport, et de moderniser la voie ferroviaire.
Q- Alors arrêt de la construction d'autoroutes !
R- Alors de plus en plus, on nous dit qu'il faut développer les transports collectifs et remettre le contenu des camions sur le rail, pour permettre de réduire les émissions de gaz à effet de serre. Dans la pratique, il y a très peu de régions qui échappent à la tentation de réaliser par exemple une grande rocade autour des villes, et d'accentuer encore la fuite en avant dans le modèle routier. C'est le cas à Grenoble où j'étais hier, la municipalité qui fait beaucoup d'efforts pour le tramway et pour le bus, elle cède à la tentation de refaire des routes.
Q- Mais alors arrêt de la construction d'autoroutes ?
R- Arrêt.
Q- Arrêt. Hausse du Smic à 1.500 euros net...
R- Rapidement.
Q- Je dis bien net pas brut.
R- Rapidement, net évidemment parce que le brut, c'est exactement la progression qui était prévue par le texte.
Q- Exactement. Revalorisation de 50 % en 5 ans des minima sociaux ?
R- Oui.
Q- Plafonnement des loyers ?
R- Alors, il faut que je vous dise que l'on paie ça, parce que ça coûte quand même 27 ou 29 milliards d'euros, ça n'est finançable que si on revient sur les baisses d'impôt qui avaient été concédées depuis 2000. La moitié de ces baisses d'impôt ayant été offertes à 3 % des contribuables qui n'en ont à mon avis guère besoin.
Q- Alors conditionnement des aides publiques à l'emploi stable ?
R- Oui, l'idée c'est effectivement de dissuader l'emploi de salariés précaires. On pourrait imaginer une modulation des cotisations sociales, en fonction effectivement des efforts qui sont faits par les entreprises en ce qui concerne la stabilité, mais aussi la formation de leur personnel, la qualification, la mobilité en entreprise. Et puis, on pourrait aussi imaginer de moduler en fonction de la responsabilité environnementale, celui qui pollue devrait payer beaucoup plus cher que celui qui ne pollue pas.
Q- Et vous souhaitez taxer aussi les entreprises qui licencient, les entreprises bénéficiaires qui licencient ?
R- Mais évidemment. Exemple très concret : Airbus l'année dernière, plus de 2 milliards d'euros de profits, 570 millions de déficit cette année. Est-ce qu'on doit, sur une activité qui s'amortit sur le long terme, quand on fait des recherches pour un nouvel avion, ça dure 5 ans, 10 ans, 15 ans d'amortir effectivement la fabrication, est-ce que c'est normal de calculer le bénéfice sur 6 mois ou sur 1 an ? Bien sûr que non. Moi, je souhaite qu'on lisse les choses et qu'on fasse en sorte effectivement... qu'on ne distribue pas de dividendes aux entreprises qui sont en difficulté et qui ne réinvestissent pas suffisamment dans l'avenir.
Q- Extension des 35 heures aux PME ?
R- Bien sûr.
Q- A toutes les PME, quelle que soit la taille ?
R- A toutes les PME, ce qui suppose qu'on invente pour les petites entreprises, des formules de coopération entre entreprises, ça existe déjà dans certaines régions, par exemple le Nord Pas-de-Calais. C'est évident que si vous avez des petites entreprises avec moins de 10 salariés, l'unique comptable de l'entreprise, s'il passe 35 heures et qu'il doit faire en 35 heures ce qu'il faisait en 39, ça ne va pas fonctionner. Par contre, des coopératives d'employeurs permettant d'embaucher le comptable supplémentaire qui apportera un soutien dans chacune des entreprises, c'est tout à fait possible, ça existe déjà.
Q- La santé, un sujet dont on ne parle pas suffisamment dans cette campagne. Alors, vous proposez l'instauration d'un système de représentation des usagers dans les services de santé ?
R- Bien sûr.
Q- Le financement du système de soins par tous les revenus, je dis bien tous les revenus, pas seulement les revenus salariés ?
R- Bien sûr, pas seulement.
Q- Donc les revenus du capital, tous les revenus.
R- Tous les revenus devraient contribuer. Mais je crois que l'essentiel est ailleurs. L'essentiel, si vous me le permettez, c'est que je pense indispensable de donner la priorité à la prévention, l'essentiel des maladies nouvelles aujourd'hui ou des maladies au long cours, ce sont des maladies de civilisation liées aux conditions d'environnement ou de travail, qu'il s'agisse du diabète, des maladies cardio-vasculaires, mais surtout des cancers qui progressent rapidement, c'est d'abord sur l'environnement qu'on peut agir. Deuxième chose, je crois que nous sommes les premiers consommateurs mondiaux de médicaments par tête de pipe, les premiers consommateurs de somnifères et d'antidépresseurs. Il suffirait de revenir au niveau de consommation de médicaments d'un pays comme la Norvège, qui n'est pas un désert médical, dans lequel le niveau de santé est excellent, pour résorber ce qu'on appelle le trou de la Sécurité sociale, le déficit de 10 milliards d'euros à peu près par an.
Q- L'idée d'une franchise pour responsabiliser le patient ?
R- Je suis contre.
Q- Pourquoi ?
R- Je suis pour qu'on responsabilise le patient, qu'on lui donne...
Q- Mais comment, comment est-ce qu'on le responsabilise ?
R- Comment ? D'abord dans l'éducation sanitaire, qui est totalement négligée dans notre pays. Ensuite effectivement par l'idée qui doit être véhiculée par les médecins qu'il n'y a pas forcément une prescription à l'issue de chaque consultation, mais que ça peut être des conseils d'hygiène. Pour lutter contre l'obésité, il n'y a pas à se tortiller, il n'y a pas de médicament qui permette de lutter, il faut faire du sport, avoir une activité physique régulière, ce qui n'est pas le cas des candidats à la présidentielle en ce moment, et s'alimenter sainement.
Q- Alors il y a aussi légalisation du cannabis, dépénalisation des autres drogues, on vous pose sans cesse la question...
R- J'ai noté que ça fait partie aussi des propositions des auditeurs de RMC...
Q- Oui, exact.
R- Ce n'est pas par laxisme, moi je suis médecin, comme vous l'avez rappelé, j'ai des enfants, je ne trouve pas que c'est glorieux de consommer des drogues, mais je ne fais pas beaucoup de différence entre les drogues légales comme l'alcool et le tabac et les drogues illégales. Je considère que la politique actuelle, elle fait surtout le jeu des dealers et des trafiquants qui gagnent beaucoup d'argent, sans empêcher la diffusion des drogues chez les jeunes. Quand on cumule effectivement des drogues illégales et des drogues légales, comme les premix qui sont vendus partout et qui les saoulent en quelques minutes, je pense qu'on est loin de la fête et on est loin vraiment de l'usage récréatif des drogues.
Q- Et qui contiennent beaucoup de sucre et qui font grossir.
R- Et voilà.
Q- Je continue, création d'un... on change Le logement ; d'un ministère de la Coopération solidaire, du Commerce international et des migrations...
R- L'idée là, c'est de sortir l'immigration de l'orbite du ministère de l'Intérieur, ce n'est pas un problème d'ordre public, c'est un problème de coopération et d'intégration. Et donc, il nous semble plus juste d'avoir un ministère qui traite effectivement du codéveloppement.
Q- Alors les reconstructions d'ensembles HLM ou les déconstructions, vous appelez ça des déconstructions, seront soumises à référendum local.
R- Oui, je crois que c'est toujours une violence pour les personnes, dont on annonce qu'on va détruire la tour ou l'immeuble, surtout quand il y a des centaines ou des milliers de dossiers de logement social qui sont en attente. Je pense que dans bon nombre de situations, les habitants préfèrent la réhabilitation, le programme de l'Agence Nationale de Rénovation Urbaine aujourd'hui, c'est d'abord détruire puis reconstruire. Les gens le ressentent vraiment durement, et en plus ils savent très bien que quand on reconstruit, on ne reconstruit pas toujours autant de logements, très sociaux, qu'il le faudrait.
Q- Alors possibilité donnée aux couples de même sexe de se marier et d'adopter, là vous êtes claire sur le sujet.
R- Oui je suis claire, et je constate que la quasi-totalité des candidats ont rejoint effectivement cette position d'ailleurs.
Q- Bien. Vous êtes favorable aussi, alors on parle d'Education maintenant, à
la "slow fac", c'est quoi ça ?
R- Alors en gros, l'idée c'était de dire qu'on ne va pas à l'université uniquement pour accumuler le plus vite possible des connaissances, pour ingurgiter des données comme un ordinateur, on y va aussi pour apprendre à devenir un citoyen, un adulte capable effectivement de faire des choix professionnels, de faire des choix civiques, de s'ouvrir à l'éducation et à la culture des autres aussi. Et donc l'idée, que c'était l'université c'est d'abord un lieu de vie. Et ça paraît d'autant plus important qu'aujourd'hui, une bonne partie des jeunes renonce à faire des études, choisissent des filières courtes, parce qu'ils savent très bien que leurs parents ne pourront pas les aider.
Q- Allocations d'autonomie pour les 18-25 ans.
R- C'est l'idée aussi.
Q- Vous n'êtes pas la seule à proposer cette idée...
R- Mais j'ai été la première.
Q- Mais vous avez été la première, ça a été repris peut-être, je ne sais pas. Création d'une VIème République proportionnelle, on en a parlé, à toutes les élections, retour à un service public de l'eau, gratuité des 40 premiers litres d'eau consommée par personne et par jour ?
R- Oui, parce qu'aujourd'hui c'est l'inverse, vous avez une part fixe qui tient compte des frais de branchement, sauf que la part fixe elle pèse beaucoup plus lourdement sur le budget de la personne âgée qui est au minimum vieillesse, que sur les personnes effectivement qui remplissent leur piscine ou qui arrosent leur golf.
Q- Suppression de la publicité sur les chaînes de télé publique...
R- En financement par une petite taxe prélevée sur les pub chez les chaînes privées.
Q- Europe fédérale, oui ou non ?
R- Oui.
Q- Oui ?
R- Europe fédérale des régions.
Q- Pour l'adhésion de la Turquie aussi ?
R- Pour l'adhésion de la Turquie.
Q- Bien. Création d'une gouvernance européenne ?
R- L'idée, c'est effectivement de faire évoluer les règles de décision au niveau européen, nous avons besoin d'un Traité constitutionnel qui fixe les règles du jeu qui permettent de décider. A 27, ça devient de plus en plus compliqué si on veut avoir l'unanimité ou une majorité qualifiée. Et puis, je crois que la voix des citoyens en Europe, elle doit être mieux entendue, le rôle du Parlement européen doit être revalorisé.Source:premier-ministre, Service d'information du gouvernement, le 13 avril 2007