Texte intégral
J.-J. Bourdin.- J'ai des questions précises et il y a beaucoup, beaucoup de questions. Première question : les amendes pour stationnement, pas d'amnistie, c'est confirmé ?
D. Bussereau.- C'est la décision du Président, donc c'est à lui ou au garde des Sceaux pour lui de l'annoncer. Mais l'idée et le concept, c'est cela. La sécurité routière c'est important, le stationnement cela fait partie de la sécurité routière, parce que parfois, c'est le passage protégé, c'est les handicapés, etc. Donc, a priori, pas d'amnistie.
Q.- Mais même lorsqu'on n'a pas mis de ticket, qu'on n'a pas mis d'argent dans un horodateur ?
R.- On ne peut pas entrer dans le détail, mais le principe du Président Sarkozy, qui n'a pas pris les Français en traîtres, il a dit, dix mois avant l'élection présidentielle : pas d'amnistie.
Q.- Les résultats de la sécurité routière : enfin des chiffres positifs après un début d'année pas très bon.
R.- C'est vrai.
Q.- Moins de tués sur les routes au mois de mai 2007 par rapport au mois de mai 2006. Une amélioration de 9,4 %, mais encore 346 personnes qui sont mortes sur la route en mai dernier !
R.- Si on regarde depuis 20 ans, 50 % en moins, ce qui est quand même pas mal, par ce que cela veut dire qu'il y a beaucoup plus de circulation automobile et beaucoup moins d'accidents. Si on regarde depuis cinq ans - vous savez que c'était un des grands chantiers du président de la République, J. Chirac - moins de 1.000 morts. Si on regarde depuis le début de l'année, en effet, j'ai les chiffres sous les yeux : on a eu un mauvais mois d'avril, on a eu peur, on s'est dit "est-ce que ça redémarre ?", parce que c'est un mois d'avril comme il y a quelques années. Et puis le mois de mai, malgré la météo pas très bonne, il a beaucoup plu, il n'a pas fait beau au mois de mai, on est revenu à des chiffres normaux. Donc, on peut espérer des chiffres de juin normaux. J.-L. Borloo va donner les résultats statistiques de l'année 2006 dans quelques jours. Et au moment, où naturellement, on part tous en vacances, ni vous, ni moi, mais beaucoup de nos concitoyens partent en vacances - j'irai tout à l'heure à Rosny-sous-Bois le rappeler - : grandes consignes de prudence, la vitesse, l'alcool, la drogue, bien sûr. Et puis des choses auxquelles on ne pense pas : la fatigue, le manque de sommeil, les médicaments que l'on prend habituellement. Bref, toutes les précautions doivent être prises pour rester dans les statistiques qui font que, la France est devenue vertueuse. Cela passe par les mesures de police et de gendarmerie, bien sûr ; les contrôles radars, les contrôles d'alcoolémie. Cela passe aussi, il faut le dire, par un changement de comportement de nos concitoyens. J'ai fait beaucoup de kilomètres sur les routes pendant ces six derniers mois, pour des raisons que vous comprenez aisément, il y a un changement d'attitude de nos concitoyens sur les routes.
Q.- Alors, j'ai des questions précises : oui ou non, faut-il supprimer les panneaux annonçant la présence de radars fixes ?
R.- Il ne faut pas les supprimer. Je rappelle que tout cela est parti d'un magazine, par ailleurs sympathique, qui a lancé cette idée en disant que c'était l'idée du Gouvernement. Aux dernières nouvelles, c'est N. Sarkozy qui a gagné l'élection présidentielle, et pas "Auto Plus", qui n'était pas candidat. Donc, nous n'avons pas l'intention de changer de système. Nous aurons...
Q.- Donc, nous gardons ces panneaux avec...
R.- Pour les radars fixes ...
Q.- Voilà, de la présence de radars fixes...
R.-...puisque vous savez que ces avertissements n'existent pas pour les radars mobiles. Alors, où on en est ? A peu près 2.000 radars, en fin d'année sur le territoire national entre les fixes et les mobiles. Travail en commun avec les autorités européennes pour qu'un conducteur luxembourgeois, allemand, belge, anglais qui...
Q.- On n'a pas avancé là-dessus ?
R.- Si, cela avance bien, mais on a déjà signé un accord avec certains pays, maintenant on est en train d'en signer avec d'autres pour que tout le monde soit égal devant le délit de trop grande vitesse.
Q.- Donc, on garde ces panneaux, on garde la présence des radars ?
R.- On garde ces panneaux, il n'y a pas de souci là-dessus. Et cela montre que l'objectif n'est pas de punir, l'objectif est de prévenir et de faire baisser la vitesse.
Q.- Installation de nouveaux radars dans les semaines et les mois qui viennent ?
R.- Cela se poursuit. On avait un programme de 1.000, on passe à un programme de 2.000. Donc, il y aura 2.000 radars en fin d'année. Cela veut dire pour chacun d'entre nous, une grande prudence et une grande attention.
Q.- Et pourquoi les grands axes, les autoroutes... ?
R.- Toujours sur les grands axes, si voulez les endroits dangereux. Je vois dans mon département, en Charente-Maritime, il y a un endroit où quatre jeunes se sont tués il y a quelques années, sur une route départementale. On a mis un radar à cet endroit-là. Ce n'est pas la plus passante, mais il y a un vrai problème de danger. Donc, les endroits dangereux, les endroits où il faut réduire la vitesse parce qu'il y a des risques de bouchons, des risques de ralentissements, et puis des axes urbains. Vous avez vu qu'à Paris, dans une rue dont j'ai oublié le nom, qui descend de la Gare du Nord vers le coeur de Paris, qui est en...
Q.- Rue de Maubeuge.
R.- Rue de Maubeuge, qui est une rue dans laquelle la pente est assez vive, on a mis un radar pour empêcher les automobilistes d'aller trop vite. Et puis, des radars couplés également à des feux rouges, enfin tous les systèmes.
Q.- Vous les développez les radars couplés à des feux rouges ?
R.- Absolument. Mais l'objectif ce n'est pas la répression, l'objectif c'est que chacun fasse attention.
Q.- Restons quand même sur les radars. Les radars mesurant les distances de sécurité ?
R.- Ce n'est pas une mauvaise idée. Vous savez déjà que dans certaines régions de France - je pense à un département où on vous écoute beaucoup, qui est le département de la Gironde - il y a beaucoup de contrôles par hélicoptère sur la route nationale 10, pour regarder en particulier les camions, portugais, espagnols, enfin de toute l'Europe, qui circulent sur l'axe Nord-Sud, de vérifier qu'ils ont bien entre eux les intervalles. Donc cela, c'est une surveillance généralisée qui se développe, et je crois qu'il faut faire très attention. D'ailleurs, cela pose par ailleurs le problème du trop grand nombre de poids-lourds sur nos routes. Puis, vous avez remarqué qu'en inaugurant le nouveau satellite de Roissy avant hier, le Président a rappelé qu'il souhaitait baisser d'un quart le trafic routier des poids-lourds sur nos routes durant les cinq ans.
Q.- L'ivresse au volant, l'alcool au volant, oui ou non ? Hier, vous avez dit "non, il n'en est pas question". Oui ou non, allez-vous baisser le taux d'alcoolémie dans le sang au volant, à 0,2 gr ?
R.- La réponse est "non", nous restons à 0,5, qui est déjà un bel effort par rapport à ce qui s'était passé auparavant. Mais naturellement, nous allons renforcer les contrôles, car si nous maintenons, et nous maintenons ce niveau, cela veut dire qu'il faut qu'il soit respecté. Donc pendant la période estivale, que l'on fait la fête, etc., il faudra faire attention parce que les contrôles seront renforcés. Je souhaite aussi personnellement, et le Gouvernement également, qu'on développe l'autocontrôle. C'est-à-dire que, vous avez des voitures extrêmement modernes, vous avez un GPS qui vous indique le coin de la rue d'une ville en Moldavie, et puis vous n'avez pas à proximité un éthylomètre simple d'usage qui vous permettrait de vous tester avant de prendre le volant.
Q.- Pourquoi ne pas équiper obligatoirement toutes les voitures vendues ?
R.- Très franchement, je vais en discuter avec les constructeurs. Cela fait des années que je ne comprends pas cela. Ce sont aujourd'hui des appareils au point techniquement, qui ne prennent pas de place, qui ne sont pas coûteux pour le fabricant, je vais en parler avec les constructeurs, cela me paraît essentiel. Donc, "l'autocontrôle. Et puis, dernier point : attention, attention au mélange terrifiant de la drogue et de l'alcool. Le risque d'accidents, quand il y a du cannabis plus de l'alcool, est multiplié par 15, donc, là, c'est terrible. Et beaucoup d'accidents du samedi soir, de la nuit du samedi au dimanche, sont des accidents liés au mélange alcool-stupéfiants.
Q.- Les tests salivaires - puisque nous parlons de drogue, des tests de dépistage - ne seraient pas vraiment efficaces, c'est ce que disent beaucoup de spécialistes, il faut encore les coupler à des prélèvements d'urine ou des prélèvements de sang.
R.- Ma collègue la ministre de l'Intérieur, M. Alliot-Marie, est en train de tester des tests salivaires sur tout un ensemble de régions de France, aussi bien que la police, les CRS, la gendarmerie. On verra à l'issue de ce test ce qu'il en est...
Q.- Si c'est efficace, on généralise quand ?
R.- Si c'est efficace, on généralisera dès qu'il y aura accident, comme c'est déjà le cas pour les tests alcool. Le risque aujourd'hui, de plus en plus important c'est le mélange des deux, mais déjà lorsqu'on a consommé du cannabis, le risque d'accident est multiplié par deux et c'est quelque chose sur lequel il faut naturellement intervenir efficacement et rapidement.
Q.- On va pouvoir savoir le nombre de points qu'il nous reste sur nos permis de conduire à partir de mardi, ce sera opérationnel mardi prochain, il faut le préciser. Voilà une bonne idée. Parce que, vous savez qu'il y a énormément de Français qui roulent sans permis aujourd'hui ?
R.- Vous savez pourquoi ? Un, parce que on a retiré des points en totalité, et deux, parce que c'est quelque chose sur lequel je veux travailler et m'atteler, le permis de conduire aujourd'hui pour les jeunes, c'est quelque chose de très cher. Une famille qui a plusieurs enfants qui doivent passer le permis, parfois c'est inatteignable. Et vous avez des jeunes qui ont besoin du permis de conduire pour travailler, pour vivre, qui n'ont pas pu passer leur permis. Donc, je vais travailler avec J.-L. Borloo très fortement à la réforme du permis de conduire, non pas pour changer les règles de passage du permis, mais pour permettre plus facilement aux jeunes...
Q.- Il faut augmenter le nombre d'inspecteurs par exemple ?
R.- Augmenter et puis faciliter... Si vous voulez, c'est hors de prix. Une famille en région parisienne qui a deux ou trois enfants, c'est plusieurs milliers d'euros pour chacun.
Q.- Alors qu'est-ce qu'on pourrait faire ?
R.- Il y a des idées intéressantes. J'ai entendu sur votre antenne il y a peu de temps, la ville de Carcassonne, a proposé aux jeunes de faire des travaux d'intérêt général, et ils ne sont pas payés en euros, ils sont payés en heures de conduite. Voilà une très très bonne idée. On pourrait développer cela avec beaucoup d'autres villes, je vais en parler au président de l'Association des maires de France, J. Pélissard. On peut trouver d'autres idées, également cela peut être l'Etat qui sert de relais. En tout cas, si vous voulez, dans la conduite sans permis, il y a ceux qui n'ont plus leurs points, et puis il y a beaucoup de jeunes qui conduisent sans permis.
Q.- Pourquoi ne pas permettre aux conducteurs de récupérer plus vite leurs points ?
R.- Tout est envisageable. Ce qu'il faut d'abord, c'est donner de réelles informations sur les points...
Q.- Peut-être faut-il trop de temps ? On ne récupère qu'1 point... Ne pourrait-on pas, là, changer un peu les choses ?
R.- Avec J.-L. Borloo, nous considérons que tous les dossiers sont ouverts en la matière. Mais l'impératif numéro 1 c'est l'impératif de sécurité routière.
Source : Premier ministre, Service d'information du Gouvernement, le 28 juin 2007
D. Bussereau.- C'est la décision du Président, donc c'est à lui ou au garde des Sceaux pour lui de l'annoncer. Mais l'idée et le concept, c'est cela. La sécurité routière c'est important, le stationnement cela fait partie de la sécurité routière, parce que parfois, c'est le passage protégé, c'est les handicapés, etc. Donc, a priori, pas d'amnistie.
Q.- Mais même lorsqu'on n'a pas mis de ticket, qu'on n'a pas mis d'argent dans un horodateur ?
R.- On ne peut pas entrer dans le détail, mais le principe du Président Sarkozy, qui n'a pas pris les Français en traîtres, il a dit, dix mois avant l'élection présidentielle : pas d'amnistie.
Q.- Les résultats de la sécurité routière : enfin des chiffres positifs après un début d'année pas très bon.
R.- C'est vrai.
Q.- Moins de tués sur les routes au mois de mai 2007 par rapport au mois de mai 2006. Une amélioration de 9,4 %, mais encore 346 personnes qui sont mortes sur la route en mai dernier !
R.- Si on regarde depuis 20 ans, 50 % en moins, ce qui est quand même pas mal, par ce que cela veut dire qu'il y a beaucoup plus de circulation automobile et beaucoup moins d'accidents. Si on regarde depuis cinq ans - vous savez que c'était un des grands chantiers du président de la République, J. Chirac - moins de 1.000 morts. Si on regarde depuis le début de l'année, en effet, j'ai les chiffres sous les yeux : on a eu un mauvais mois d'avril, on a eu peur, on s'est dit "est-ce que ça redémarre ?", parce que c'est un mois d'avril comme il y a quelques années. Et puis le mois de mai, malgré la météo pas très bonne, il a beaucoup plu, il n'a pas fait beau au mois de mai, on est revenu à des chiffres normaux. Donc, on peut espérer des chiffres de juin normaux. J.-L. Borloo va donner les résultats statistiques de l'année 2006 dans quelques jours. Et au moment, où naturellement, on part tous en vacances, ni vous, ni moi, mais beaucoup de nos concitoyens partent en vacances - j'irai tout à l'heure à Rosny-sous-Bois le rappeler - : grandes consignes de prudence, la vitesse, l'alcool, la drogue, bien sûr. Et puis des choses auxquelles on ne pense pas : la fatigue, le manque de sommeil, les médicaments que l'on prend habituellement. Bref, toutes les précautions doivent être prises pour rester dans les statistiques qui font que, la France est devenue vertueuse. Cela passe par les mesures de police et de gendarmerie, bien sûr ; les contrôles radars, les contrôles d'alcoolémie. Cela passe aussi, il faut le dire, par un changement de comportement de nos concitoyens. J'ai fait beaucoup de kilomètres sur les routes pendant ces six derniers mois, pour des raisons que vous comprenez aisément, il y a un changement d'attitude de nos concitoyens sur les routes.
Q.- Alors, j'ai des questions précises : oui ou non, faut-il supprimer les panneaux annonçant la présence de radars fixes ?
R.- Il ne faut pas les supprimer. Je rappelle que tout cela est parti d'un magazine, par ailleurs sympathique, qui a lancé cette idée en disant que c'était l'idée du Gouvernement. Aux dernières nouvelles, c'est N. Sarkozy qui a gagné l'élection présidentielle, et pas "Auto Plus", qui n'était pas candidat. Donc, nous n'avons pas l'intention de changer de système. Nous aurons...
Q.- Donc, nous gardons ces panneaux avec...
R.- Pour les radars fixes ...
Q.- Voilà, de la présence de radars fixes...
R.-...puisque vous savez que ces avertissements n'existent pas pour les radars mobiles. Alors, où on en est ? A peu près 2.000 radars, en fin d'année sur le territoire national entre les fixes et les mobiles. Travail en commun avec les autorités européennes pour qu'un conducteur luxembourgeois, allemand, belge, anglais qui...
Q.- On n'a pas avancé là-dessus ?
R.- Si, cela avance bien, mais on a déjà signé un accord avec certains pays, maintenant on est en train d'en signer avec d'autres pour que tout le monde soit égal devant le délit de trop grande vitesse.
Q.- Donc, on garde ces panneaux, on garde la présence des radars ?
R.- On garde ces panneaux, il n'y a pas de souci là-dessus. Et cela montre que l'objectif n'est pas de punir, l'objectif est de prévenir et de faire baisser la vitesse.
Q.- Installation de nouveaux radars dans les semaines et les mois qui viennent ?
R.- Cela se poursuit. On avait un programme de 1.000, on passe à un programme de 2.000. Donc, il y aura 2.000 radars en fin d'année. Cela veut dire pour chacun d'entre nous, une grande prudence et une grande attention.
Q.- Et pourquoi les grands axes, les autoroutes... ?
R.- Toujours sur les grands axes, si voulez les endroits dangereux. Je vois dans mon département, en Charente-Maritime, il y a un endroit où quatre jeunes se sont tués il y a quelques années, sur une route départementale. On a mis un radar à cet endroit-là. Ce n'est pas la plus passante, mais il y a un vrai problème de danger. Donc, les endroits dangereux, les endroits où il faut réduire la vitesse parce qu'il y a des risques de bouchons, des risques de ralentissements, et puis des axes urbains. Vous avez vu qu'à Paris, dans une rue dont j'ai oublié le nom, qui descend de la Gare du Nord vers le coeur de Paris, qui est en...
Q.- Rue de Maubeuge.
R.- Rue de Maubeuge, qui est une rue dans laquelle la pente est assez vive, on a mis un radar pour empêcher les automobilistes d'aller trop vite. Et puis, des radars couplés également à des feux rouges, enfin tous les systèmes.
Q.- Vous les développez les radars couplés à des feux rouges ?
R.- Absolument. Mais l'objectif ce n'est pas la répression, l'objectif c'est que chacun fasse attention.
Q.- Restons quand même sur les radars. Les radars mesurant les distances de sécurité ?
R.- Ce n'est pas une mauvaise idée. Vous savez déjà que dans certaines régions de France - je pense à un département où on vous écoute beaucoup, qui est le département de la Gironde - il y a beaucoup de contrôles par hélicoptère sur la route nationale 10, pour regarder en particulier les camions, portugais, espagnols, enfin de toute l'Europe, qui circulent sur l'axe Nord-Sud, de vérifier qu'ils ont bien entre eux les intervalles. Donc cela, c'est une surveillance généralisée qui se développe, et je crois qu'il faut faire très attention. D'ailleurs, cela pose par ailleurs le problème du trop grand nombre de poids-lourds sur nos routes. Puis, vous avez remarqué qu'en inaugurant le nouveau satellite de Roissy avant hier, le Président a rappelé qu'il souhaitait baisser d'un quart le trafic routier des poids-lourds sur nos routes durant les cinq ans.
Q.- L'ivresse au volant, l'alcool au volant, oui ou non ? Hier, vous avez dit "non, il n'en est pas question". Oui ou non, allez-vous baisser le taux d'alcoolémie dans le sang au volant, à 0,2 gr ?
R.- La réponse est "non", nous restons à 0,5, qui est déjà un bel effort par rapport à ce qui s'était passé auparavant. Mais naturellement, nous allons renforcer les contrôles, car si nous maintenons, et nous maintenons ce niveau, cela veut dire qu'il faut qu'il soit respecté. Donc pendant la période estivale, que l'on fait la fête, etc., il faudra faire attention parce que les contrôles seront renforcés. Je souhaite aussi personnellement, et le Gouvernement également, qu'on développe l'autocontrôle. C'est-à-dire que, vous avez des voitures extrêmement modernes, vous avez un GPS qui vous indique le coin de la rue d'une ville en Moldavie, et puis vous n'avez pas à proximité un éthylomètre simple d'usage qui vous permettrait de vous tester avant de prendre le volant.
Q.- Pourquoi ne pas équiper obligatoirement toutes les voitures vendues ?
R.- Très franchement, je vais en discuter avec les constructeurs. Cela fait des années que je ne comprends pas cela. Ce sont aujourd'hui des appareils au point techniquement, qui ne prennent pas de place, qui ne sont pas coûteux pour le fabricant, je vais en parler avec les constructeurs, cela me paraît essentiel. Donc, "l'autocontrôle. Et puis, dernier point : attention, attention au mélange terrifiant de la drogue et de l'alcool. Le risque d'accidents, quand il y a du cannabis plus de l'alcool, est multiplié par 15, donc, là, c'est terrible. Et beaucoup d'accidents du samedi soir, de la nuit du samedi au dimanche, sont des accidents liés au mélange alcool-stupéfiants.
Q.- Les tests salivaires - puisque nous parlons de drogue, des tests de dépistage - ne seraient pas vraiment efficaces, c'est ce que disent beaucoup de spécialistes, il faut encore les coupler à des prélèvements d'urine ou des prélèvements de sang.
R.- Ma collègue la ministre de l'Intérieur, M. Alliot-Marie, est en train de tester des tests salivaires sur tout un ensemble de régions de France, aussi bien que la police, les CRS, la gendarmerie. On verra à l'issue de ce test ce qu'il en est...
Q.- Si c'est efficace, on généralise quand ?
R.- Si c'est efficace, on généralisera dès qu'il y aura accident, comme c'est déjà le cas pour les tests alcool. Le risque aujourd'hui, de plus en plus important c'est le mélange des deux, mais déjà lorsqu'on a consommé du cannabis, le risque d'accident est multiplié par deux et c'est quelque chose sur lequel il faut naturellement intervenir efficacement et rapidement.
Q.- On va pouvoir savoir le nombre de points qu'il nous reste sur nos permis de conduire à partir de mardi, ce sera opérationnel mardi prochain, il faut le préciser. Voilà une bonne idée. Parce que, vous savez qu'il y a énormément de Français qui roulent sans permis aujourd'hui ?
R.- Vous savez pourquoi ? Un, parce que on a retiré des points en totalité, et deux, parce que c'est quelque chose sur lequel je veux travailler et m'atteler, le permis de conduire aujourd'hui pour les jeunes, c'est quelque chose de très cher. Une famille qui a plusieurs enfants qui doivent passer le permis, parfois c'est inatteignable. Et vous avez des jeunes qui ont besoin du permis de conduire pour travailler, pour vivre, qui n'ont pas pu passer leur permis. Donc, je vais travailler avec J.-L. Borloo très fortement à la réforme du permis de conduire, non pas pour changer les règles de passage du permis, mais pour permettre plus facilement aux jeunes...
Q.- Il faut augmenter le nombre d'inspecteurs par exemple ?
R.- Augmenter et puis faciliter... Si vous voulez, c'est hors de prix. Une famille en région parisienne qui a deux ou trois enfants, c'est plusieurs milliers d'euros pour chacun.
Q.- Alors qu'est-ce qu'on pourrait faire ?
R.- Il y a des idées intéressantes. J'ai entendu sur votre antenne il y a peu de temps, la ville de Carcassonne, a proposé aux jeunes de faire des travaux d'intérêt général, et ils ne sont pas payés en euros, ils sont payés en heures de conduite. Voilà une très très bonne idée. On pourrait développer cela avec beaucoup d'autres villes, je vais en parler au président de l'Association des maires de France, J. Pélissard. On peut trouver d'autres idées, également cela peut être l'Etat qui sert de relais. En tout cas, si vous voulez, dans la conduite sans permis, il y a ceux qui n'ont plus leurs points, et puis il y a beaucoup de jeunes qui conduisent sans permis.
Q.- Pourquoi ne pas permettre aux conducteurs de récupérer plus vite leurs points ?
R.- Tout est envisageable. Ce qu'il faut d'abord, c'est donner de réelles informations sur les points...
Q.- Peut-être faut-il trop de temps ? On ne récupère qu'1 point... Ne pourrait-on pas, là, changer un peu les choses ?
R.- Avec J.-L. Borloo, nous considérons que tous les dossiers sont ouverts en la matière. Mais l'impératif numéro 1 c'est l'impératif de sécurité routière.
Source : Premier ministre, Service d'information du Gouvernement, le 28 juin 2007