Déclaration de M. Dominique Bussereau, secrétaire d'Etat chargé des transports, sur la logistique des transports en Ile-de-France, Paris le 27 juin 2007.

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Circonstance : Colloque « Pour un développement compétitif et durable de la logistique en Ile-de-France » organisée par la Chambre de commerce et d'industrie de Paris le 27 juin 2007

Texte intégral

Je vous remercie d'avoir organisé cette journée de rencontres.
Le Gouvernement a innové dans la façon d'organiser son travail. Un Ministre d'Etat dispose dorénavant d'un large portefeuille comprenant l'écologie ainsi que le développement et l'aménagement durables. Nous souhaitons traiter la question des transports dans le cadre du développement durable.
L'attention portée à l'écologie répond à l'impératif de lutte contre le réchauffement climatique et de protection de l'environnement. Mais nous avons besoin également d'une logistique performante. Nous allons essayer de concilier économie et développement durable au cours du Grenelle de l'environnement qui sera organisé par Jean-Louis Borloo à l'automne prochain.
La logistique représente en France 106 millions de mètres carrés d'entrepôts. Je recevais cet après-midi le président pour l'Europe, l'Afrique et l'Asie de FedEx. Il m'a annoncé que son entreprise souhaitait recruter 300 personnes par an au cours des prochaines années. Nous avons également évoqué l'excellent projet Carex.
L'Ile-de-France est la première région pour ce secteur d'activité. Elle a accueilli le tiers des surfaces logistiques construites en France ces dernières années. Elle se caractérise par ces grandes infrastructures aéroportuaires, Roissy et Orly, la présence du port autonome de Paris, qui connaît une belle croissance de trafic et le développement à proximité des grands ports du Havre et de Rouen.
Nous avons besoin d'une vision interrégionale de la logistique en Ile-de-France. Je voudrais souligner l'implication de la CCIP et de la Fédération des Entreprises de Transport et Logistique de France. Je salue la signature en juin 2006 de la charte de bonnes pratiques des transports et livraisons de marchandises dans Paris, qui représente une très bonne concertation entre les partenaires professionnels et institutionnels.
Le Président de la République a inauguré le 26 juin le nouveau satellite S3 à Roissy Charles de Gaulle. Il a donné à cette occasion des orientations très claires. Cet aéroport est une chance et doit disposer des moyens d'un développement durable. Le Président de la République a annoncé la mise en oeuvre d'une charte de développement durable. Le trafic sera augmenté et la protection des riverains accrue. Nous devrons travailler sur les descentes d'avion, avec en particulier une utilisation réduite des réacteurs la nuit. Je crois qu'il faut tordre ici le cou à l'idée absurde de création d'un 3ème aéroport.
S'agissant de l'aménagement de l'Ile-de-France, le Président de la République a rappelé la nécessité de grandes infrastructures. Deux projets méritent une attention particulière : celui de métro périphérique qui relierait en petite couronne toutes les lignes de métro et celui de Charles de Gaulle Express. Ce dernier constitue un projet capital. En effet, Roissy est un des meilleurs aéroports en Europe. Sa seule faiblesse est la ligne B du RER qui a d'autres fonctions. Une desserte propre de l'aéroport doit être créée, en partenariat avec le secteur privé.
Le Président de la République a également rappelé la nécessité de rénover la manière d'aménager nos villes. Un SIAT organisé fin 2008 permettra de clarifier les arbitrages.
Je voudrais aussi saluer les initiatives innovantes prises par Monoprix et l'utilisation de véhicules de livraison propres.
Le Président de la République a évoqué hier la réforme des ports. Le développement de l'Ile-de-France est lié à celui des grands ports français. Nous subissons de plein fouet la concurrence des ports européens. Ainsi Marseille a vu sa part de marché en containers être divisée par deux en dix ans. Ces détournements de trafic ont un impact négatif sur l'emploi et rallongent les parcours terrestres. Le gouvernement souhaite donc réformer le statut des ports autonomes et la gouvernance des ports. Les collectivités territoriales sont bien entendu associées à ce travail.
Le grand chantier de la logistique reste la réforme du fret SNCF. Les chargeurs souhaitent transporter plus de marchandises par la voie ferrée car ils savent que le transport routier n'est pas le plus performant sur les grandes distances. Cependant l'offre ferroviaire est de mauvaise qualité. Madame Idrac prépare un nouveau plan ; j'espère qu'il ne s'agira pas seulement d'un projet de plus. La SNCF doit se réorganiser en profondeur et changer de culture. Dans le cas contraire, nous aurons beau avoir gagné la bataille du rail en 1945, la Deutsche Bahn s'occupera du transport de fret en France.
Nous aurons donc à réfléchir sur l'attribution des sillons. Le Président de la République a annoncé la création d'une autorité administrative indépendante pour tenir compte de l'ouverture du marché. Notre objectif est de diminuer de 25 % en cinq ans la part du fret routier au profit du fret fluvial, ferroviaire et maritime.
Le transport fluvial remporte un succès croissant. Nous disposons en effet d'excellents opérateurs et la SNCF a abandonné certaines parts de marché. Nous devons cependant continuer à encourager le transport fluvial. Le projet majeur en la matière est le canal Seine Nord Europe, qui est fondamental pour notre pays. Nous avons la conjonction d'une volonté politique du gouvernement français, du commissaire européen chargé des transports et des autres pays européens. Le gouvernement s'exprimera sur ce sujet au mois de juillet.
Le SIAT va permettre de remettre à jour les grands projets d'infrastructures et de les traiter à l'aune du développement durable.
Nous nous sommes fixés des objectifs ambitieux. Nous aurons besoin de la région Ile-de-France et de la CCIP pour mener à bien nos projets.Source http://www.etudes.ccip.fr, le 8 août 2007