Texte intégral
Monsieur le Président, Mesdames et Messieurs,
Je suis très heureux d'être l'hôte de la Chambre de Commerce et d'Industrie française en Pologne, qui uvre toujours, avec compétence et efficacité, mais aussi avec beaucoup d'amitié, au rapprochement des entreprises françaises et polonaises, et au développement des courants d'affaires entre nos deux pays.
Je tiens particulièrement à remercier le Président Jean Caillot et l'ensemble de ses collaborateurs pour le rôle déterminant que joue la Chambre de Commerce et d'Industrie Française en Pologne.
Avant d'engager la discussion, permettez-moi de dire quelques mots sur le thème qui va occuper ce débat matinal : " l'élargissement de l'Union Européenne au pays d'Europe centrale et orientale : la croissance partagée "
Les Pays d'Europe Centrale et orientale constituent en Europe une zone prometteuse de développement économique, que le processus lié à l'élargissement a pour vocation de consolider.
En effet, si l'on suit le scénario du processus d'élargissement et bien entendu des réformes structurelles qui l'accompagnent, le rythme de croissance annuelle devrait, au cours de prochaines années dépasser les 5% dans cette région d'Europe Centrale et Orientale.
Dans l'hypothèse contraire, en revanche, c'est à une évolution divergente de l'Ouest et de l'Est de l'Europe que l'on assisterait. On comprend de ce point de vue pourquoi l'élargissement est synonyme de croissance partagée : il est un puissant accélérateur de la croissance à l'Est, et cette croissance bénéficie également aux pays de l'Union Européenne qui sont aujourd'hui leurs premiers partenaires économiques et commerciaux. Enfin, à terme l'adhésion des PECO sera la clef du développement et du rayonnement économiques de l'Europe toute entière.
A titre d'illustration de ce potentiel économique et commercial, nos échanges avec les PECO ont plus que doublé en moins de 10 ans : en 1999, ils s'élevaient à 7,5 Milliards d'Euros, avec un solde commercial de plus de 2 Milliards d'Euros. Ce marché de 100 Millions d'habitants se situe à peu près au même niveau que nos échanges avec l'Amérique Latine ou le Japon.
Cette croissance partagée s'est d'abord bâtie sur les accords d'association, dont la Pologne a été, en 1994, l'un des premiers pays signataires.: elle est devenue le premier marché et la premier pays d'accueil des investissements directs étrangers en Europe orientale. Les relations commerciales qu'entretient la Pologne avec l'Union Européenne sont aujourd'hui analogues à celles qui unissent les pays membres.
Dans ce contexte porteur, je me réjouis du dynamisme dont font preuve les relations économiques et commerciales de la France et de la Pologne. Nos échanges ont été multipliés par cinq en moins de 10 ans, pour atteindre en 1999 près de 24,6 Mds de Francs . La structure de nos exportations, accompagne l'adaptation et la modernisation de l'économie polonaise, puisqu'elle concerne, de plus en plus, des biens d'équipement professionnels.
De même nos investissements sont en forte progression : ils ont augmenté de près de 60 % en 1999, grâce à la participation des entreprises françaises dans le secteur des télécommunications , au renforcement de notre présence industrielle et aux derniers développements de la grande distribution française qui représente désormais plus du tiers des investissements français en Pologne.
Ainsi, la Pologne est aujourd'hui l'une des économies en transition les plus performantes, grâce à une croissance vigoureuse, une forte demande interne et une dette maîtrisée : néanmoins le maintien d'un potentiel de croissance élevé et durable dépendra largement :
- de la mise en uvre par les autorités polonaises du programme de privatisations,
- et de leur capacité à assurer un rythme soutenu dans les réformes structurelles et la reprise de l'acquis communautaire.
La France entend bien évidemment accompagner ces efforts, et il est important que les entreprises françaises et franco polonaises puissent s'y associer.
Je pense d'abord aux privatisations à venir et qui intéressent les entreprises françaises, notamment dans le secteur des télécommunications, dans la gestion déléguée, la sidérurgie, les transports ferroviaires ou encore l'agriculture et l'agro-alimentaire.
Je pense également aux secteurs clés pour les réformes structurelles et la reprise de l'acquis communautaire, l'énergie, l'aménagement du territoire et l'environnement, les services aux collectivités, dans lesquels nos entreprises ont également un rôle à jouer pour aider la Pologne dans sa marche vers l'adhésion.
S'agissant du programme de privatisations, l'entretien que j'aurai tout à l'heure, avec Monsieur WASACZ, Ministre du Trésor, et le déjeuner-débat qui réunira, autour de ce thème les entreprises qui m'accompagnent, nous permettront, je l'espère, d'avancer de manière concrète sur ces sujets d'intérêt commun.
Quant aux réformes structurelles et la modernisation de l'économie hongroise, j'aurai l'occasion d'en discuter plus longuement cette après midi avec Monsieur STEINHOFF, Ministre de l'Economie, qui voudra bien je l'espère me faire part de la liste projets prioritaires qui figurent dans son " plan reprise de l'acquis communautaire ", et qui à ce titre sont susceptibles de bénéficier des programmes de financements communautaires.
En effet, comme vous le savez, la stratégie de préadhésion renforcée, dont l'Union Européenne a décidé de faire bénéficier l'ensemble des Pays candidats, s'est dotée de nouveaux moyens, les programmes ISPA, destinés à soutenir les réformes structurelles, et SAPARD, pour le secteur agricole, qui viennent compléter les crédits alloués au titre de PHARE.
La Pologne sera le premier pays bénéficiaire de ces financements, et notamment, en qualité de grand pays agricole, du programme SAPARD. A ce titre, je tiens à souligner qu'en raison de sa forte implantation, la grande distribution française en Pologne a tous les atouts pour être un facteur d'intégration et de développement de la filière agricole et agro-alimentaire polonaise, et pour participer ainsi pleinement à la modernisation de ce secteur, étape indispensable au processus d'adhésion à l'Union Européenne.
Ces nouveaux moyens reposent bien entendu sur une logique de financement de projets. L'un des objectifs de ce petit déjeuner est justement, Mesdames et Messieurs, de faire le point sur le contenu des programmes communautaires et de vous permettre de vérifier si les projets auxquels vous envisagez de vous associer sont susceptibles d'être éligibles.
Dans cette perspective il était important, je crois, qu'une représentation de la Délégation de l'Union Européenne à Varsovie puisse nous faire part des grandes orientations qui guident ces programmes et qui présideront à la sélection des projets proposés par les autorités polonaises.
Je vous remercie.
(Source http://www.commerce-exterieur.gouv.fr, le2 mai 2000)
Je suis très heureux d'être l'hôte de la Chambre de Commerce et d'Industrie française en Pologne, qui uvre toujours, avec compétence et efficacité, mais aussi avec beaucoup d'amitié, au rapprochement des entreprises françaises et polonaises, et au développement des courants d'affaires entre nos deux pays.
Je tiens particulièrement à remercier le Président Jean Caillot et l'ensemble de ses collaborateurs pour le rôle déterminant que joue la Chambre de Commerce et d'Industrie Française en Pologne.
Avant d'engager la discussion, permettez-moi de dire quelques mots sur le thème qui va occuper ce débat matinal : " l'élargissement de l'Union Européenne au pays d'Europe centrale et orientale : la croissance partagée "
Les Pays d'Europe Centrale et orientale constituent en Europe une zone prometteuse de développement économique, que le processus lié à l'élargissement a pour vocation de consolider.
En effet, si l'on suit le scénario du processus d'élargissement et bien entendu des réformes structurelles qui l'accompagnent, le rythme de croissance annuelle devrait, au cours de prochaines années dépasser les 5% dans cette région d'Europe Centrale et Orientale.
Dans l'hypothèse contraire, en revanche, c'est à une évolution divergente de l'Ouest et de l'Est de l'Europe que l'on assisterait. On comprend de ce point de vue pourquoi l'élargissement est synonyme de croissance partagée : il est un puissant accélérateur de la croissance à l'Est, et cette croissance bénéficie également aux pays de l'Union Européenne qui sont aujourd'hui leurs premiers partenaires économiques et commerciaux. Enfin, à terme l'adhésion des PECO sera la clef du développement et du rayonnement économiques de l'Europe toute entière.
A titre d'illustration de ce potentiel économique et commercial, nos échanges avec les PECO ont plus que doublé en moins de 10 ans : en 1999, ils s'élevaient à 7,5 Milliards d'Euros, avec un solde commercial de plus de 2 Milliards d'Euros. Ce marché de 100 Millions d'habitants se situe à peu près au même niveau que nos échanges avec l'Amérique Latine ou le Japon.
Cette croissance partagée s'est d'abord bâtie sur les accords d'association, dont la Pologne a été, en 1994, l'un des premiers pays signataires.: elle est devenue le premier marché et la premier pays d'accueil des investissements directs étrangers en Europe orientale. Les relations commerciales qu'entretient la Pologne avec l'Union Européenne sont aujourd'hui analogues à celles qui unissent les pays membres.
Dans ce contexte porteur, je me réjouis du dynamisme dont font preuve les relations économiques et commerciales de la France et de la Pologne. Nos échanges ont été multipliés par cinq en moins de 10 ans, pour atteindre en 1999 près de 24,6 Mds de Francs . La structure de nos exportations, accompagne l'adaptation et la modernisation de l'économie polonaise, puisqu'elle concerne, de plus en plus, des biens d'équipement professionnels.
De même nos investissements sont en forte progression : ils ont augmenté de près de 60 % en 1999, grâce à la participation des entreprises françaises dans le secteur des télécommunications , au renforcement de notre présence industrielle et aux derniers développements de la grande distribution française qui représente désormais plus du tiers des investissements français en Pologne.
Ainsi, la Pologne est aujourd'hui l'une des économies en transition les plus performantes, grâce à une croissance vigoureuse, une forte demande interne et une dette maîtrisée : néanmoins le maintien d'un potentiel de croissance élevé et durable dépendra largement :
- de la mise en uvre par les autorités polonaises du programme de privatisations,
- et de leur capacité à assurer un rythme soutenu dans les réformes structurelles et la reprise de l'acquis communautaire.
La France entend bien évidemment accompagner ces efforts, et il est important que les entreprises françaises et franco polonaises puissent s'y associer.
Je pense d'abord aux privatisations à venir et qui intéressent les entreprises françaises, notamment dans le secteur des télécommunications, dans la gestion déléguée, la sidérurgie, les transports ferroviaires ou encore l'agriculture et l'agro-alimentaire.
Je pense également aux secteurs clés pour les réformes structurelles et la reprise de l'acquis communautaire, l'énergie, l'aménagement du territoire et l'environnement, les services aux collectivités, dans lesquels nos entreprises ont également un rôle à jouer pour aider la Pologne dans sa marche vers l'adhésion.
S'agissant du programme de privatisations, l'entretien que j'aurai tout à l'heure, avec Monsieur WASACZ, Ministre du Trésor, et le déjeuner-débat qui réunira, autour de ce thème les entreprises qui m'accompagnent, nous permettront, je l'espère, d'avancer de manière concrète sur ces sujets d'intérêt commun.
Quant aux réformes structurelles et la modernisation de l'économie hongroise, j'aurai l'occasion d'en discuter plus longuement cette après midi avec Monsieur STEINHOFF, Ministre de l'Economie, qui voudra bien je l'espère me faire part de la liste projets prioritaires qui figurent dans son " plan reprise de l'acquis communautaire ", et qui à ce titre sont susceptibles de bénéficier des programmes de financements communautaires.
En effet, comme vous le savez, la stratégie de préadhésion renforcée, dont l'Union Européenne a décidé de faire bénéficier l'ensemble des Pays candidats, s'est dotée de nouveaux moyens, les programmes ISPA, destinés à soutenir les réformes structurelles, et SAPARD, pour le secteur agricole, qui viennent compléter les crédits alloués au titre de PHARE.
La Pologne sera le premier pays bénéficiaire de ces financements, et notamment, en qualité de grand pays agricole, du programme SAPARD. A ce titre, je tiens à souligner qu'en raison de sa forte implantation, la grande distribution française en Pologne a tous les atouts pour être un facteur d'intégration et de développement de la filière agricole et agro-alimentaire polonaise, et pour participer ainsi pleinement à la modernisation de ce secteur, étape indispensable au processus d'adhésion à l'Union Européenne.
Ces nouveaux moyens reposent bien entendu sur une logique de financement de projets. L'un des objectifs de ce petit déjeuner est justement, Mesdames et Messieurs, de faire le point sur le contenu des programmes communautaires et de vous permettre de vérifier si les projets auxquels vous envisagez de vous associer sont susceptibles d'être éligibles.
Dans cette perspective il était important, je crois, qu'une représentation de la Délégation de l'Union Européenne à Varsovie puisse nous faire part des grandes orientations qui guident ces programmes et qui présideront à la sélection des projets proposés par les autorités polonaises.
Je vous remercie.
(Source http://www.commerce-exterieur.gouv.fr, le2 mai 2000)