Texte intégral
Malgré la modestie du budget de mon ministère aux regards des coûts des investissements en matière de nouvelles technologies, Jeunesse et Sports ne pouvait se mettre à l'écart d'un médium auquel les jeunes sont particulièrement sensibles et qu'ils sont également habiles et rapides à s'approprier.
Pour autant, nous n'avons pas cédé aux sirènes de la technologie, en gardant notre cap sur le contenu et sur ce qui constitue l'axe majeur de ma politique jeunesse : l'accès de tous, jeunes gens et jeunes filles, aux activités et aux outils de la culture, de l'information, de l'éducation, du sport.
L'objectif est bien de valoriser, de rendre plus accessible à tous les jeunes un ensemble de services qui fonctionnent déjà bien mais pour un public souvent géographiquement ou socialement privilégié.
Le message du Premier ministre à Hourtin sur l'usage dInternet fait écho, me semble-t-il aux ambitions originelles de la République Française : l'égal accès en tout point du territoire au service public.
Pour les jeunes, et le Premier ministre se souvient certainement de cette interpellation lors des Rencontres Nationales de la Jeunesse fin 1997, l'égalité républicaine commence par l'égal accès à l'information.
L'information utile, l'information fiable, l'information sur tous les domaines qui les concernent eux, les jeunes.
L'information gratuite, enfin.
A ce titre, j'ai le plaisir d'annoncer le lancement imminent de deux sites web pour la jeunesse, l'un consacré à l'information jeunesse et l'autre consacré à l'initiative des jeunes.
Le 27 janvier prochain, j'inaugurerai le site Web du réseau information jeunesse. Il s'agit d'un site de 400 pages, mais qui en contiendra 800 dans quelques mois, mettant à disposition des fiches pratiques d'information sur des sujets qui intéressent particulièrement les jeunes : vie pratique et santé, Europe et international, loisirs et sports, offres de stages, études et métiers.
Ce site d'intérêt général et qui répond à une demande capitale des jeunes en matière de guichet unique d'information sera accompagné progressivement de sites régionaux déclinant l'information jeunesse de proximité.
Par ailleurs, j'inaugurerai à l'occasion de la fête de l'Internet, le 19 mars prochain le site Défi-Jeunes consacré à l'aide aux initiatives des jeunes.
Ce site Web orientera les jeunes, en fonction de leur projet, vers l'ensemble des aides, bourses ou prix existants. J'ajoute qu'il est prévu un dispositif spécifique pour les initiatives en matière de nouvelles technologies : c'est la bourse Cyberdéfi d'aide à la création de sites Web, comprenant l'hébergement et la promotion de ces réalisations de jeunes.
Je ferai deux remarques complémentaires sur ces deux sites innovants :
- 1. D'abord, la place qui y est réservée à la question de l'emploi et de la création d'activité qui est et demeure la priorité n°1 des jeunes et du gouvernement, y compris sur Internet.
- 2. Ensuite, le fait quInternet ne remplacera en aucune façon l'accueil physique ou téléphonique initial. Il est l'indispensable complément qui peut délester des structures parfois encombrées, et qui n'en seront désormais que plus efficaces.
Néanmoins, consciente de l'écart qui reste encore à combler entre les jeunes internautes confirmés, disposant à la maison de tout l'équipement requis, et, d'autre part les jeunes pour qui Internet est une abstraction inaccessible, je demeure particulièrement attentive aux questions de l'accès matériel des jeunes et à leur formation aux nouveaux réseaux. Ma collègue Catherine TRAUTMANN parlait très justement des risques « d'illectronisme ». Il ne s'agit pas que l'instrument capable de démocratiser l'accès à l'information se transforme en nouvel outil d'exclusion.
C'est pourquoi le Plan d'action ministériel pour la Société de l'Information du ministère de la Jeunesse et des Sports prévoit un maillage du territoire avec des infocentres, lieux ressource labellisés, pour les jeunes, cofinancés par l'Etat et les collectivités locales, avec, et j'insiste sur ce point, des animateurs spécialisés et un projet pédagogique d'éducation populaire. Je sais pertinemment que d'autres ministères conçoivent des projets équivalents : le ministère de l'Emploi et de la Solidarité, le ministère de la Justice, le ministère de la Culture et le ministère de l'Agriculture et de la Pêche.
Aussi, je souhaite que nous opérions des synergies entre nos différents centres multimédia, peut-être par un label commun afin de garantir davantage que de simples bornes Internet et de rendre l'action de l'Etat plus cohérente et enfin plus lisible.
(Source http://www.jeunesse-sports.gouv.fr)