Texte intégral
Q - Quel va être le travail de la cellule de crise mise en place que vous allez diriger ?
R - C'est une cellule de crise créée vendredi dernier, afin d'assurer le suivi de l'information de l'affaire en temps réel. Elle réunit les membres du cabinet de Bernard Kouchner, de Jean-Marie Bockel et de mon propre cabinet. Cette cellule a trois objectifs : humanitaire, à savoir s'assurer que les enfants vont bien et que leur futur va correctement se dérouler ; protection consulaire des neuf Français, pour qu'ils soient jugés dans de bonnes conditions ; et protection consulaire des sept ressortissants espagnols, qui ne disposent pas d'ambassade sur place. Par solidarité, et sur demande de l'Espagne, nous allons donc assurer également leur suivi au niveau judiciaire.
Q - Dans quelle mesure la France connaissait l'existence de cette opération ? Et de cette association ?
R - On a reçu Eric Breteau (NDLR : président de l'Arche de Zoé) le 31 juillet dernier, le lendemain d'une réunion avec les ONG au sujet de cette association. En effet, on avait eu vent de nombreuses rumeurs par des parlementaires au sujet d'une vaste opération d'adoption d'enfants. A l'époque, cette opération s'appelait "1.000 enfants du Darfour", et nous avions voulu consulter les ONG pour avoir leur avis. Nous avons alors alerté les familles françaises concernées et nous leur avons fait part de nos inquiétudes. On a tout fait d'un point de vue ministériel, judiciaire, associatif.
Q - Vous aviez donc des inquiétudes depuis un petit moment ?
R - Oui, nous avons tout fait pour les pister et tenter d'éclaircir cette affaire depuis cet été, mais les responsables ont complètement brouillé les pistes. Tout était flou, le lieu n'était pas clair : un jour l'association nous disait que leur opération devait partir du Tchad, un autre jour du Darfour. Les conditions des enfants non plus n'étaient pas claires : les responsables nous ont d'abord parlé d'adoption, et maintenant parlent simplement d'accueil. De plus, l'association "L'Arche de Zoé" ne portait pas le même nom que là-bas : au Darfour, elle utilisait le nom de "Children Rescue".
Q - Au jour d'aujourd'hui, peut-on réellement parler de trafic d'enfants ? Quel rôle ont joué ces Français ?
R - La justice le dira, mais en tous les cas, et je suis claire là-dessus, il s'agissait d'une opération clandestine, illégale, et irresponsable. La justice française a ouvert une enquête sur "L'Arche de Zoé", tandis que la justice tchadienne s'intéresse à "Children Rescue" et aux rôles des Français impliqués. Tant que les enquêtes n'auront pas abouti on ne pourra pas qualifier de manière définitive l'affaire. En tous les cas, j'ai reçu vendredi les familles françaises qui attendaient les enfants, et je m'engage à les tenir au courant des suites de l'affaire.Source http://www.diplomatie.gouv.fr, le 30 octobre 2007
R - C'est une cellule de crise créée vendredi dernier, afin d'assurer le suivi de l'information de l'affaire en temps réel. Elle réunit les membres du cabinet de Bernard Kouchner, de Jean-Marie Bockel et de mon propre cabinet. Cette cellule a trois objectifs : humanitaire, à savoir s'assurer que les enfants vont bien et que leur futur va correctement se dérouler ; protection consulaire des neuf Français, pour qu'ils soient jugés dans de bonnes conditions ; et protection consulaire des sept ressortissants espagnols, qui ne disposent pas d'ambassade sur place. Par solidarité, et sur demande de l'Espagne, nous allons donc assurer également leur suivi au niveau judiciaire.
Q - Dans quelle mesure la France connaissait l'existence de cette opération ? Et de cette association ?
R - On a reçu Eric Breteau (NDLR : président de l'Arche de Zoé) le 31 juillet dernier, le lendemain d'une réunion avec les ONG au sujet de cette association. En effet, on avait eu vent de nombreuses rumeurs par des parlementaires au sujet d'une vaste opération d'adoption d'enfants. A l'époque, cette opération s'appelait "1.000 enfants du Darfour", et nous avions voulu consulter les ONG pour avoir leur avis. Nous avons alors alerté les familles françaises concernées et nous leur avons fait part de nos inquiétudes. On a tout fait d'un point de vue ministériel, judiciaire, associatif.
Q - Vous aviez donc des inquiétudes depuis un petit moment ?
R - Oui, nous avons tout fait pour les pister et tenter d'éclaircir cette affaire depuis cet été, mais les responsables ont complètement brouillé les pistes. Tout était flou, le lieu n'était pas clair : un jour l'association nous disait que leur opération devait partir du Tchad, un autre jour du Darfour. Les conditions des enfants non plus n'étaient pas claires : les responsables nous ont d'abord parlé d'adoption, et maintenant parlent simplement d'accueil. De plus, l'association "L'Arche de Zoé" ne portait pas le même nom que là-bas : au Darfour, elle utilisait le nom de "Children Rescue".
Q - Au jour d'aujourd'hui, peut-on réellement parler de trafic d'enfants ? Quel rôle ont joué ces Français ?
R - La justice le dira, mais en tous les cas, et je suis claire là-dessus, il s'agissait d'une opération clandestine, illégale, et irresponsable. La justice française a ouvert une enquête sur "L'Arche de Zoé", tandis que la justice tchadienne s'intéresse à "Children Rescue" et aux rôles des Français impliqués. Tant que les enquêtes n'auront pas abouti on ne pourra pas qualifier de manière définitive l'affaire. En tous les cas, j'ai reçu vendredi les familles françaises qui attendaient les enfants, et je m'engage à les tenir au courant des suites de l'affaire.Source http://www.diplomatie.gouv.fr, le 30 octobre 2007