Texte intégral
Intervention de François PATRIAT,
secrétaire d'Etat aux petites et moyennes entreprises, au commerce, à l'artisanat et à la consommation au CFCE
13 février 2001
C'est une banalité que de dire que les très petites entreprises sont le cur de notre économie.
A elles seules, elles exportent plus de 20 % de leur production, ce qui représente plus de 10% de l'ensemble des biens et services exportés par les entreprises françaises.
Sans me lancer dans un inventaire à la Prévert, les secteurs d'activités concernés par ces activités à l'export sont aussi variés que le mobilier d'art, les instruments de musique, les textiles, les bijoux, les stylos, les jouets, les fleurs ou encore les produits alimentaires.
Aux représentants de ces entreprises, aux élus des chambres des métiers, je tenais à marquer ma volonté de les aider à progresser sur les marchés extérieurs.
Soyons ambitieux en ce domaine ! On sait qu'actuellement l'équivalent de 30 000 emplois sont concernés par ces activités à l'export. Mais un important gisement d'emplois existe à cet égard et chaque milliard d'exportations supplémentaires représente 1000 emplois créés.
Dans un contexte de mondialisation croissante des échanges, le nombre de TPE ayant vocation à l'exportation devrait ainsi croître d'environ 10 000 chaque année.
Mais je pense également aux responsables de très nombreuses entreprises sous-traitantes. Elles sont indirectement des exportatrices, lorsque leur production est intégrée dans des produits finis exportés par d'autres entreprises.
Le fait de participer à l'élaboration de produits complexes achetés par des clients étrangers exigeants est, pour ces sous-traitants, une voie naturelle vers l'exportation en direct et un développement à l'international. Il en est ainsi, en particulier, des secteurs techniques comme la construction navale ou l'aéronautique.
Nos chefs de très petites entreprises, ont des atouts. Ils doivent pourtant encore mieux savoir quels outils sont à leur disposition pour les valoriser.
Leur créativité, combinée à des savoirs faire traditionnels ; leurs démarches qualité ; les aides à l'innovation ; les aides à l'exportation, notamment au niveau régional au travers des contrats de plan État-Région et des programmes d'aide régionaux de développement à l'international - les PARDI - sont autant d'atouts et d'aides précieux.
Parmi les acteurs les aidant dans leurs activités à l'export, je voulais rendre hommage au travail de terrain accompli depuis maintenant deux ans par les spécialistes du Centre français du commerce extérieur.
Certes, les obstacles à vaincre sont encore nombreux, les procédures administratives sont parfois complexes, les risques à l'export non négligeables.
Mais la convention avec la direction des entreprises commerciales, artisanales et de services qui finance 50 % des interventions donne, à cet égard, pleine satisfaction. Au travers de cette convention, nous voulons aider ces TPE à conquérir des marchés extérieurs, à les guider dans cette aventure. Nous veillerons à en assurer la pérennité.
Dans ce cadre, le rôle que j'ai assigné à la DECAS, vise à ce que les TPE :
soient mieux informées sur leurs possibilités de développement à l'export ;
soient plus souvent conviées à participer aux salons nationaux et internationaux ;
disposent de produits d'assurance-prospection mieux adaptés à leurs ressources.
Au travers de ces objectifs, il ne s'agit pas de satisfaire à une mode mais bien de permettre aux TPE de prendre dès aujourd'hui leur place, toute leur place, dans des marchés de plus en plus mondialisés.
Même si toutes ces petites entreprises n'ont pas de vocation exportatrice, toutes sont appelées à faire une offre concurrentielle à un client de plus en plus mobile. Par conséquent, toutes ont intérêt à observer ce qui se fait dans les pays voisins et à en tirer des idées de produits et services nouveaux. Cela est de nature à stimuler leur esprit d'innovation et leur capacité potentielle à exporter.
La DECAS et CFCE (au travers de la MAT) peuvent s'appuyer sur les relais de terrain.
Ceux ci sont complémentaires :
D'une part, il y a les délégués régionaux au commerce et à l'artisanat et les directeurs régionaux du commerce extérieur dont le rôle est primordial au plan technique. Les nombreux exemples de dossiers réussis qu'ils vous ont présentés montrent bien l'intérêt majeur de leur travail. Qu'ils en soient ici chaleureusement remerciés.
Mais il y a surtout le réseau consulaire des chambres de métiers. Comme élus, vous connaissez mieux que quiconque les réalités de l'entreprise. Vous disposez d'ores et déjà d'outils nombreux et adaptés au sein de vos chambres. Dynamisez les, au besoin en vous redéployant sur ces nouveaux objectifs.
Mon message, à cet égard, est clair : impliquez vous pleinement dans cette ouverture des TPE au commerce international. Je vous encourage, par conséquent, à faire preuve de volontarisme dans cette mission de développement de l'export. Encouragez l'organisation et la participation à des réunions organisées par le CFCE et sa " Mission artisanat et très petites entreprises ". Favorisez l'existence de clubs export où se retrouvent des personnes expérimentées. Utilisez les ressources documentaires mises gratuitement à votre disposition par le CFCE.
Elus des chambres régionales et de l'APCM, je vous encourage à poursuivre vos efforts d'animation et d'incitation en vue d'utiliser toutes les possibilités offertes par le CFCE via la MAT. Vous avez là, à votre disposition, une ressource extraordinairement riche à découvrir. Nombre de pays nous l'envient.
Je suis persuadé que vous pourrez optimiser vos moyens en utilisant à plein le CFCE dans son rôle de centre de ressources. Profitez de la longue expérience qu'il a en ce domaine.
Mais pour aller plus loin encore dans la dynamisation des TPE à l'export, la DECAS a développé une coopération et des actions communes avec la direction des relations économiques extérieures (la " DREE ").
Je m'en félicite. Ceci représente, à mes yeux, une optimisation des ressources administratives au plus grand bénéfice des usagers que sont les TPE en l'espèce. C'est là tout le sens que je donne à cette coopération administrative.
La présence, à mes côtés, de François HUWART, indique notre volonté de mieux articuler la complémentarité de nos services au travers de la signature de cet accord inter-directionnel. J'y vois, pour l'avenir, le gage d'une action encore plus efficace des pouvoirs publics.
En définitive, ce protocole que nous allons parapher dans quelques minutes est là pour mieux aider les chefs d'entreprises dans leur conquête de nouveaux marchés.
Pour conclure, je voulais vous exprimer ma satisfaction pour le bilan des actions conduites par le CFCE en faveur des TPE en 2000. Mais je tenais également à saluer le dévouement de tous les acteurs qui sont au service de cette cause : les chambres des métiers comme les administrations aujourd'hui représentées.
Je souhaite que leur action soit confortée pour les années à venir.
(source http://www.minefi.gouv.fr, le 14 mars 2001)