Texte intégral
T. Legrand.- Vous allez partir juste après le Conseil des ministres, tout à l'heure, avec le Président pour l'Afrique du Sud. Il y aura un arrêt de quelques heures au Tchad et Nicolas Sarkozy rencontrera I. Deby. Or, il y a toujours deux dirigeants de l'opposition démocratique qui ont disparu, est-ce bien le moment d'aller serrer la main du président Deby alors qu'on ne sait rien du sort de ces deux opposants et que le Président Deby fait quand même preuve d'autoritarisme depuis qu'il a réussi à se maintenir au pouvoir il y a quelques semaines ?
R.- Oui, c'est une manière aussi, par notre présence, d'exercer une pression extrêmement forte. D'un côté, ce qui se passe là-bas est stratégique, l'armée française, pendant cette période où le pouvoir a été remis en cause par les rebelles, est restée parfaitement dans son rôle. Je crois que tout le monde le reconnaît aujourd'hui. On a évacué tout de même 1.500 personnes, dont 900 étrangers de 76 nationalités, et nous ne sommes pas ...
Q.- On a un petit peu assisté I. Deby...
R.- ... Et nous ne sommes pas intervenus, nous ne sommes pas sortis de notre rôle. C'est d'ailleurs une première et ça, ça marque aussi un changement. Mais effectivement, au passage, on peut leur rendre hommage. Nous allons donc là-bas parce qu'il y a maintenant l'installation, l'enjeu de l'installation des forces Eufor. Il y a tout de même un enjeu très important de paix et de stabilité dans le Darfour voisin. Mais en même temps, sachez qu'avant le déplacement, en ce moment et pendant le déplacement, et ça ne s'arrêtera pas, nous maintenons une pression. Nous maintenons la pression que des amis qui peuvent se faire entendre, qui peuvent être écoutés, maintiennent pour arriver à ce que, là-dessus...
Q.- Vous n'avez pas peur parce qu'il y a toujours une forme de caution quand on va visiter, comme ça, un chef d'Etat chez lui ?
R.- C'est un allié de la France dans une région où la France joue un rôle important. L'attaque rebelle qu'il a subie nous aurait amené à une situation épouvantable. Donc, à partir de là, si vous voulez, nous n'avons pas à nous immiscer dans des questions de souveraineté des pays, mais par contre, nous pouvons sur la question des droits de l'Homme, la libération des prisonniers, également le respect des accords militaires, à la fois agir - c'est ce que nous avons fait pendant le conflit - et faire passer des messages. Il y a déjà eu des résultats, il y a déjà un ancien président qui a été libéré ; nous allons continuer. C'est comme ça que nous pouvons peser. En restant chez nous, en jugeant de loin, en s'arrogeant le droit de dire "celui-là il est fréquentable, celui-là il n'est pas fréquentable", nous n'avons aucun poids.
Q.- Est-ce qu'il sera aussi question de la grâce des membres de l'Arche de Zoé ?
R.- Ce sont des questions sur lesquelles, franchement, nous avons bien évolué. Je crois que nous avons progressé. Je crois que le président Deby a fait des ouvertures et ce sont des questions, évidemment, qui font tout le temps partie des discussions.
Q.- Ce n'est pas aujourd'hui qu'on saura si les membres de l'Arche de Zoé sont graciés, à l'occasion de cette visite ?
R.- Je ne puis vous le dire. Mais je pense qu'il est préférable que les choses se déroulent normalement, à leur rythme normal.
Q.- Depuis que vous êtes ministre, on vous sent vraiment dans les clous du sarkozysme. Vous êtes un ministre d'ouverture, vous êtes de gauche, et quand on écoute, par exemple, F. Amara, par rapport à C. Boutin ou M. Hirsch, on arrive à discerner leur spécificité. Par exemple, il ne faut pas être extralucide pour deviner que vous ne deviez pas être ravi de la visite du colonel Kadhafi. Eh bien, à l'époque, c'était R. Yade, une ministre UMP pur jus qui a mis les pieds dans le plat pour dire tout bas ce que vous pensiez, sans doute. Comment ça se fait ?
R.- Elle était dans son rôle. Moi-même, j'ai mis les pieds dans le plat lorsque j'ai parlé de la Françafrique, lorsque j'ai parlé quand même, je l'ai fait très fortement, d'une autre coopération avec l'Afrique, d'un autre rapport avec l'Afrique, d'une écoute des sociétés civiles. Je pense que je me suis exprimé avec beaucoup de force. Cela a eu un certain écho en France, mais aussi en Afrique, sur l'évolution de la relation pour donner sens à la feuille de route ...
Q.- Vous n'êtes pas satisfait de ce qui se passe ? La relation Françafrique est toujours "à l'ancienne", avec la diplomatie parallèle ?
R.- Là, les choses ont changé tout de même. La cellule Afrique...
Q.- Quand M. Balkany va en Afrique mandaté par M. Sarkozy ?
R.- Il n'est pas mandaté, si vous voulez.
Q.- Oui, mais il y va...
R.- Tout le monde peut voyager, la question n'est pas là. Les choses évoluent, le Président a réaffirmé sa volonté de changement. On attend son discours en Afrique du Sud qui, je crois, sera important. Mais moi, je suis dans mon rôle, à la fois de responsable de la Coopération mais aussi d'homme de gauche, de rappeler un certain nombre d'exigences dans l'évolution de cette relation. Et pour le reste, si vous voulez, ma démarche à moi - je respecte totalement la démarche de mes collègues que vous avez cités qui viennent de la société civile, qui ont comme moi une sensibilité de gauche -, ma démarche, c'est d'avoir créé une formation politique de manière à pouvoir, au-delà même des municipales, inscrire à travers une Gauche moderne, dans la durée une démarche, certes, d'allié de la politique de réformes du Président et de son gouvernement mais d'exigences également en amont des réformes, au-delà du simple coup de gueule, sur certaines inflexions. Moi, je suis un social-libéral.
Q.- Vous êtes de gauche et vous êtes avocat de formation. Comment vous jugez la façon dont le Président insiste sur l'application immédiate de la loi de rétention de sûreté, malgré la décision du Conseil constitutionnel ?
R.- Vous savez, je suis aussi maire. Je suis beaucoup sur le terrain, j'écoute les gens. Je suis aussi père et évidemment, ce sont des questions, comme citoyen, auxquelles je suis extrêmement sensible. On a mis beaucoup de choses en avant ; moi, j'ai regardé ça de près : le premier président de la cour de cassation, tout en reconnaissant évidemment la décision du Conseil constitutionnel, accepte la mission qui lui est confiée. Et moi, ce qui m'intéresse ...
Q.- Ce n'est pas tout à fait ça. Il dit qu'il veut bien regarder ce qu'il peut faire mais il rappelle - et quand même, il le fait avec ses mots -, le premier président de la cour de cassation rappelle qu'il est hors de question, évidemment, d'aller à l'encontre du Conseil constitutionnel. C'est une fin de non-recevoir.
R.- Mais ce qui est intéressant dans cette démarche, c'est de savoir comment on va trouver une solution pour les personnes qui, en attendant l'application du texte - c'est toute la question de la rétroactivité -, comment allons-nous trouver une solution ? Une solution, d'abord, et là il faut que la droite et la gauche balayent devant leurs propres portes sur la situation dans les prisons, les soins. Ca, ce sont des questions que je connais bien. Comme maire, nous sommes souvent appelés à prendre des décisions par rapport à des personnes qui sont des personnes dangereuses. Donc là-dessus, il y a tout un chemin, il y a tout un travail qui peut être fait pour que déjà, un certain nombre de personnes n'arrivent pas à la fin de leur peine dans une situation de grande dangerosité. Et ensuite, il y a la question de savoir pour celles qui, malgré tout, quoi qu'on ait pu faire et qui est améliorable, seraient en situation extrêmement dangereuse ...
Q.- Il y a les moyens de le faire ?
R.- La question est là ; je crois qu'il faut se mettre autour d'une table. Moi, je pense que la ligne qui a été tracée, c'est l'esprit de la Loi, c'est l'idée qu'on ne peut tout de même attendre des années et des années. A partir de là, on a entendu le point de vue du Conseil constitutionnel, on a entendu l'ouverture et une réflexion qui est faite par le premier président de la cour de cassation. A partir de là, je crois qu'il faut que le travail continue. Il ne faut surtout pas que les Français aient le sentiment ...
Q.- Vous n'êtes pas troublé par ce que dit, par exemple, N. Morano ? Est-ce que les socialistes sont du côté des assassins ?
R.- Moi, c'est moi ; moi, j'emploie mes mots...
Q.- Mais au-delà des mots et de la forme ?
R.-... Je n'emploie pas des formules à l'emporte-pièce. Ce qui m'intéresse très concrètement, c'est comment dans les années à venir, nous allons dans le respect de la loi française, en la faisant bien sûr changer comme on l'a fait, trouver des solutions ...
Q.- Même sur ce sujet, vous n'avez pas de différence avec le Président ?
R.- La question n'est pas là, si vous voulez.
Q.- Ma question est là...
R.- Moi, ma question, aujourd'hui, c'est comment... Enfin, mon sujet, mon souci aujourd'hui... Non, je n'ai pas de désaccord avec le Président sur la sensibilité qu'il a à des personnes qui restent extrêmement dangereuses. Alors là, aujourd'hui, évidemment, on lui cherche querelle absolument sur tout. Moi, je souhaiterais que de temps en temps, on lui fiche un petit peu la paix. Moi, j'ai l'impression qu'aujourd'hui, chaque fois qu'il pose une question, et même des questions extrêmement importantes pour nos concitoyens, on va constamment lui chercher querelle, on va constamment essayer de savoir ce qu'il y a derrière, on va constamment le mettre en accusation d'être dans la politique politicienne et dans l'immédiateté alors que lui-même est avocat aussi. Il a rencontré des victimes, il a rencontré à Pau des familles de victimes. Il a été absolument, non seulement révolté mais il en était malade, si vous voulez... Enfin, c'est terrible ce qui se passe parfois. Et parfois, vous voyez ensuite des pays entiers se mobiliser après des actes horribles, et on dit : "mais qu'est-ce qu'on peut faire ?!" On met en place des commissions. Là, il y a une piste qui est proposée. Bien sûr que nous sommes respectueux et de la loi et de la Constitution, bien sûr que le Président est respectueux de la Constitution, il en est le garant. Mais il faut qu'on trouve une solution et il faut qu'on la trouve ensemble, et pas en se traitant de noms d'oiseaux, ça n'a pas de sens.
Source : Premier ministre, Service d'Information du Gouvernement, le 27 février 2008
R.- Oui, c'est une manière aussi, par notre présence, d'exercer une pression extrêmement forte. D'un côté, ce qui se passe là-bas est stratégique, l'armée française, pendant cette période où le pouvoir a été remis en cause par les rebelles, est restée parfaitement dans son rôle. Je crois que tout le monde le reconnaît aujourd'hui. On a évacué tout de même 1.500 personnes, dont 900 étrangers de 76 nationalités, et nous ne sommes pas ...
Q.- On a un petit peu assisté I. Deby...
R.- ... Et nous ne sommes pas intervenus, nous ne sommes pas sortis de notre rôle. C'est d'ailleurs une première et ça, ça marque aussi un changement. Mais effectivement, au passage, on peut leur rendre hommage. Nous allons donc là-bas parce qu'il y a maintenant l'installation, l'enjeu de l'installation des forces Eufor. Il y a tout de même un enjeu très important de paix et de stabilité dans le Darfour voisin. Mais en même temps, sachez qu'avant le déplacement, en ce moment et pendant le déplacement, et ça ne s'arrêtera pas, nous maintenons une pression. Nous maintenons la pression que des amis qui peuvent se faire entendre, qui peuvent être écoutés, maintiennent pour arriver à ce que, là-dessus...
Q.- Vous n'avez pas peur parce qu'il y a toujours une forme de caution quand on va visiter, comme ça, un chef d'Etat chez lui ?
R.- C'est un allié de la France dans une région où la France joue un rôle important. L'attaque rebelle qu'il a subie nous aurait amené à une situation épouvantable. Donc, à partir de là, si vous voulez, nous n'avons pas à nous immiscer dans des questions de souveraineté des pays, mais par contre, nous pouvons sur la question des droits de l'Homme, la libération des prisonniers, également le respect des accords militaires, à la fois agir - c'est ce que nous avons fait pendant le conflit - et faire passer des messages. Il y a déjà eu des résultats, il y a déjà un ancien président qui a été libéré ; nous allons continuer. C'est comme ça que nous pouvons peser. En restant chez nous, en jugeant de loin, en s'arrogeant le droit de dire "celui-là il est fréquentable, celui-là il n'est pas fréquentable", nous n'avons aucun poids.
Q.- Est-ce qu'il sera aussi question de la grâce des membres de l'Arche de Zoé ?
R.- Ce sont des questions sur lesquelles, franchement, nous avons bien évolué. Je crois que nous avons progressé. Je crois que le président Deby a fait des ouvertures et ce sont des questions, évidemment, qui font tout le temps partie des discussions.
Q.- Ce n'est pas aujourd'hui qu'on saura si les membres de l'Arche de Zoé sont graciés, à l'occasion de cette visite ?
R.- Je ne puis vous le dire. Mais je pense qu'il est préférable que les choses se déroulent normalement, à leur rythme normal.
Q.- Depuis que vous êtes ministre, on vous sent vraiment dans les clous du sarkozysme. Vous êtes un ministre d'ouverture, vous êtes de gauche, et quand on écoute, par exemple, F. Amara, par rapport à C. Boutin ou M. Hirsch, on arrive à discerner leur spécificité. Par exemple, il ne faut pas être extralucide pour deviner que vous ne deviez pas être ravi de la visite du colonel Kadhafi. Eh bien, à l'époque, c'était R. Yade, une ministre UMP pur jus qui a mis les pieds dans le plat pour dire tout bas ce que vous pensiez, sans doute. Comment ça se fait ?
R.- Elle était dans son rôle. Moi-même, j'ai mis les pieds dans le plat lorsque j'ai parlé de la Françafrique, lorsque j'ai parlé quand même, je l'ai fait très fortement, d'une autre coopération avec l'Afrique, d'un autre rapport avec l'Afrique, d'une écoute des sociétés civiles. Je pense que je me suis exprimé avec beaucoup de force. Cela a eu un certain écho en France, mais aussi en Afrique, sur l'évolution de la relation pour donner sens à la feuille de route ...
Q.- Vous n'êtes pas satisfait de ce qui se passe ? La relation Françafrique est toujours "à l'ancienne", avec la diplomatie parallèle ?
R.- Là, les choses ont changé tout de même. La cellule Afrique...
Q.- Quand M. Balkany va en Afrique mandaté par M. Sarkozy ?
R.- Il n'est pas mandaté, si vous voulez.
Q.- Oui, mais il y va...
R.- Tout le monde peut voyager, la question n'est pas là. Les choses évoluent, le Président a réaffirmé sa volonté de changement. On attend son discours en Afrique du Sud qui, je crois, sera important. Mais moi, je suis dans mon rôle, à la fois de responsable de la Coopération mais aussi d'homme de gauche, de rappeler un certain nombre d'exigences dans l'évolution de cette relation. Et pour le reste, si vous voulez, ma démarche à moi - je respecte totalement la démarche de mes collègues que vous avez cités qui viennent de la société civile, qui ont comme moi une sensibilité de gauche -, ma démarche, c'est d'avoir créé une formation politique de manière à pouvoir, au-delà même des municipales, inscrire à travers une Gauche moderne, dans la durée une démarche, certes, d'allié de la politique de réformes du Président et de son gouvernement mais d'exigences également en amont des réformes, au-delà du simple coup de gueule, sur certaines inflexions. Moi, je suis un social-libéral.
Q.- Vous êtes de gauche et vous êtes avocat de formation. Comment vous jugez la façon dont le Président insiste sur l'application immédiate de la loi de rétention de sûreté, malgré la décision du Conseil constitutionnel ?
R.- Vous savez, je suis aussi maire. Je suis beaucoup sur le terrain, j'écoute les gens. Je suis aussi père et évidemment, ce sont des questions, comme citoyen, auxquelles je suis extrêmement sensible. On a mis beaucoup de choses en avant ; moi, j'ai regardé ça de près : le premier président de la cour de cassation, tout en reconnaissant évidemment la décision du Conseil constitutionnel, accepte la mission qui lui est confiée. Et moi, ce qui m'intéresse ...
Q.- Ce n'est pas tout à fait ça. Il dit qu'il veut bien regarder ce qu'il peut faire mais il rappelle - et quand même, il le fait avec ses mots -, le premier président de la cour de cassation rappelle qu'il est hors de question, évidemment, d'aller à l'encontre du Conseil constitutionnel. C'est une fin de non-recevoir.
R.- Mais ce qui est intéressant dans cette démarche, c'est de savoir comment on va trouver une solution pour les personnes qui, en attendant l'application du texte - c'est toute la question de la rétroactivité -, comment allons-nous trouver une solution ? Une solution, d'abord, et là il faut que la droite et la gauche balayent devant leurs propres portes sur la situation dans les prisons, les soins. Ca, ce sont des questions que je connais bien. Comme maire, nous sommes souvent appelés à prendre des décisions par rapport à des personnes qui sont des personnes dangereuses. Donc là-dessus, il y a tout un chemin, il y a tout un travail qui peut être fait pour que déjà, un certain nombre de personnes n'arrivent pas à la fin de leur peine dans une situation de grande dangerosité. Et ensuite, il y a la question de savoir pour celles qui, malgré tout, quoi qu'on ait pu faire et qui est améliorable, seraient en situation extrêmement dangereuse ...
Q.- Il y a les moyens de le faire ?
R.- La question est là ; je crois qu'il faut se mettre autour d'une table. Moi, je pense que la ligne qui a été tracée, c'est l'esprit de la Loi, c'est l'idée qu'on ne peut tout de même attendre des années et des années. A partir de là, on a entendu le point de vue du Conseil constitutionnel, on a entendu l'ouverture et une réflexion qui est faite par le premier président de la cour de cassation. A partir de là, je crois qu'il faut que le travail continue. Il ne faut surtout pas que les Français aient le sentiment ...
Q.- Vous n'êtes pas troublé par ce que dit, par exemple, N. Morano ? Est-ce que les socialistes sont du côté des assassins ?
R.- Moi, c'est moi ; moi, j'emploie mes mots...
Q.- Mais au-delà des mots et de la forme ?
R.-... Je n'emploie pas des formules à l'emporte-pièce. Ce qui m'intéresse très concrètement, c'est comment dans les années à venir, nous allons dans le respect de la loi française, en la faisant bien sûr changer comme on l'a fait, trouver des solutions ...
Q.- Même sur ce sujet, vous n'avez pas de différence avec le Président ?
R.- La question n'est pas là, si vous voulez.
Q.- Ma question est là...
R.- Moi, ma question, aujourd'hui, c'est comment... Enfin, mon sujet, mon souci aujourd'hui... Non, je n'ai pas de désaccord avec le Président sur la sensibilité qu'il a à des personnes qui restent extrêmement dangereuses. Alors là, aujourd'hui, évidemment, on lui cherche querelle absolument sur tout. Moi, je souhaiterais que de temps en temps, on lui fiche un petit peu la paix. Moi, j'ai l'impression qu'aujourd'hui, chaque fois qu'il pose une question, et même des questions extrêmement importantes pour nos concitoyens, on va constamment lui chercher querelle, on va constamment essayer de savoir ce qu'il y a derrière, on va constamment le mettre en accusation d'être dans la politique politicienne et dans l'immédiateté alors que lui-même est avocat aussi. Il a rencontré des victimes, il a rencontré à Pau des familles de victimes. Il a été absolument, non seulement révolté mais il en était malade, si vous voulez... Enfin, c'est terrible ce qui se passe parfois. Et parfois, vous voyez ensuite des pays entiers se mobiliser après des actes horribles, et on dit : "mais qu'est-ce qu'on peut faire ?!" On met en place des commissions. Là, il y a une piste qui est proposée. Bien sûr que nous sommes respectueux et de la loi et de la Constitution, bien sûr que le Président est respectueux de la Constitution, il en est le garant. Mais il faut qu'on trouve une solution et il faut qu'on la trouve ensemble, et pas en se traitant de noms d'oiseaux, ça n'a pas de sens.
Source : Premier ministre, Service d'Information du Gouvernement, le 27 février 2008