Déclaration de Mme Christine Boutin, ministre du logement et de la ville, sur la réaffirmation du rôle du 1% logement dans un contexte de crise du logement, La Plaine Saint-Denis, le 25 mars 2008.

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Circonstance : Partenariat entre l'entreprise Védiorbis et le groupe CILOVA (collecteur local du 1% logement) à La Plaine Saint-Denis, le 25 mars 2008

Texte intégral

Monsieur le Président de Védiorbis,
Monsieur le Président de CILOVA,
Monsieur le Vice-Président du directoire du CIC,
Mesdames et Messieurs les élus,
Mesdames et Messieurs les directeurs,
Mesdames, Messieurs,
Je suis heureuse de me retrouver ce soir à La Plaine Saint-Denis au siège social de l'entreprise VEDIORBIS. Avec plus de 700 agences et une couverture nationale, avec chaque année, 350 000 collaborateurs délégués chez ses clients, cette enseigne est devenue un acteur majeur sur le marché de l'emploi en dans notre pays.
Je salue également les représentants du groupe CILOVA, collecteur local du 1 % Logement, qui permet aux entreprises de mettre en oeuvre des solutions logement pour les entreprises et leurs salariés.
Je remercie enfin Alain SARDIN, du CIC, pour sa présence.
Vous le savez, le Président de la République a fait du travail un élément central de son action. Le renforcement de l'équipe ministérielle vient de l'illustrer une fois encore. A côté du travail, l'Homme a besoin d'un logement. Le travail et le logement sont donc les deux piliers, les deux jambes qui permettent à l'Homme d'être debout et d'avancer. Aujourd'hui, nous sommes là pour parler du lien entre les deux, si fondamental pour les personnes, si essentiel pour notre machine économique.
L'intérim, Mesdames, Messieurs, ne se résume pas à la flexibilité et la politique sociale dans les entreprises de travail temporaire n'est pas un vain mot.
Au sein des entreprises d'intérim, tant les salariés que les intérimaires peuvent aujourd'hui bénéficier de nombreux avantages auxquels ils n'avaient pas accès auparavant. Il est important de rappeler d'ailleurs que ces sociétés sont des entreprises à part entière, avec des services tels que le conseil, l'accompagnement, la formation, un plan annuel pour des évolutions... tout un éventail de services offert aux salariés afin de les fidéliser et de développer leur capital humain, une des grandes richesses qui sera plus utile que jamais au XXIe.
Là où cette aide prend tout son sens, c'est naturellement dans le domaine délicat du logement. Le monde du logement, en effet, n'est guère adapté au monde des contrats atypiques. Avec des loyers élevés et des bailleurs de plus en plus exigeants, les travailleurs intérimaires sont potentiellement les premières victimes de la crise du logement. Ils suscitent la crainte des bailleurs pour la location et celle des banquiers dans le domaine de l'accession.
Pour un intérimaire, les portes du logement ne s'ouvrent jamais facilement.
Et puis, contrats atypiques ou pas, dans notre société, marquée par l'hyber-modernité, nous avons le devoir de tout mettre en oeuvre pour favoriser la mobilité professionnelle et donc la fluidité des parcours résidentiels.
De nombreux dispositifs ont été conçus pour répondre aux attentes des salariés, tant pour permettre l'accès au logement social public que pour accompagner des démarches d'accession populaire à la propriété. Ils ont été le fruit d'un partenariat étroit entre les partenaires sociaux du 1 % Logement réunis au sein de l'UESL et l'Etat. Pour améliorer les dispositifs existants et pour offrir de nouveaux services, des conventions sont régulièrement signées entre la puissance publique et l'UESL pour définir les engagements du 1 % Logement et l'emploi des fonds.
Cette démarche nationale doit se concrétiser localement.
Védiorbis est une entreprise nationale de grande notoriété dont le siège est ici, dans le Nord de la région parisienne.
Le CILOVA est un collecteur qui développe sur son territoire des politiques ambitieuses et volontaristes. Il réussit à créer des dynamiques entre les partenaires publics et privés. Je pense en particulier à l'aide apportée par le département de l'Oise
- pour le Pass-Foncier
- pour la maison pour 15 euros par jour
- pour les maisons des jeunes qui vont être développées dans le Pays de Roissy.
L'accord qui va être signé entre Védiorbis et le CILOVA est le fruit de la rencontre de deux ambitions pour le territoire et pour les Hommes qui le font vivre. Il est porté par la volonté de quelques personnes, que je tiens à féliciter. Il s'ancre aussi dans des pratiques locales et un réseau de personnes compétentes et motivées.
Le CILOVA, collecteur du 1 % Logement, participe et met en oeuvre ces dynamiques. Le CILOVA a su développer une gamme complète de services à la personne qui prend en compte toutes les étapes d'un projet :
- en amont tout d'abord avec un conseil avec un souci permanent de pédagogie pour permettre à tous de faire les bons choix, c'est-à-dire les choix adaptés,
- pour le montage de l'opération, une assistance financière,
- pour le suivi du projet enfin, une sécurisation financière de l'accédant et un dispositif de prévention des expulsions.
L'entreprise connaît ses salariés. Le CILOVA sait répondre à leurs attentes pour le logement. Le partenariat va permettre de proposer un service adapté aux salariés qui ont un projet de logement. L'objectif, pour la première année, de 100 ménages en accession et de 100 ménages en location est ambitieux car c'est un objectif sur lequel chacun va s'engager fermement.
Je n'oublie pas non plus le second accord, avec le CIC, qui va permettre de proposer des services financiers adaptés pour la réalisation des projets. Ce partenariat qui permet une offre globale doit créer la confiance qui est, nous le savons tous, la clef de voûte de tout projet immobilier car ce n'est qu'en confiance que les gens peuvent se projeter dans l'avenir.
Bien sûr, cet accord aura ensuite vocation à s'étendre progressivement à toute la France.
Aujourd'hui, je suis donc particulièrement satisfaite du partenariat entre VEDIORBIS et CILOVA qui incarne ces orientations sur le terrain avec un service au plus près de ceux qui en ont besoin.
Cet accord s'inscrit pleinement dans notre volonté de développer en France le statut de propriétaire, particulièrement auprès de publics modestes, de favoriser la mixité sociale et de fluidifier les parcours résidentiels.
Je ne doute pas du succès de cette démarche qui va permettre d'apporter une preuve supplémentaire l'utilité du 1 % Logement, au service des entreprises, des salariés et de l'Etat.
Je tiens à rappeler les principaux dispositifs associant l'Etat et les partenaires du 1 % Logement :
- le programme national de rénovation urbaine (PNRU), financé jusqu'en 2013 à hauteur de 12 milliards d'euros (6 milliards de l'Etat, 6 milliards du 1 % logement)
- le plan de cohésion sociale, avec une participation financière à hauteur de 220 millions d'euros,
- la maison pour 15 euros par jour qui repose sur le dispositif du Pass-Foncier mis en place par le 1 % Logement avec une dissociation du bâti et du foncier, ce dernier étant porté par un C. I. L.,
- le développement de la garantie des risques locatifs, la GRL, qui doit être généralisée avec un prix en baisse,
- les aides pour les locataires, avec le Loca-Pass qui permet à tous les locataires d'avoir un prêt sur la durée du bail pour le paiement du mois de dépôt de garantie restant.
Et nos « nouvelles frontières »- si je puis m'exprimer ainsi - sont :
- la mise en oeuvre du droit au logement opposable,
- la rénovation des centres anciens de nos villes,
- l'encouragement de la mixité sociale,
- la construction de 500 000 nouveaux logements par an, dont 120 000 logements sociaux,
- l'avènement d'une France de propriétaires,
- et bien sûr, encore et toujours, la fluidité des parcours résidentiels afin que le logement puisse accompagner les différentes phases de la vie de chacun, que ce soit l'évolution de la structure familiale ou l'évolution de la situation géographique.
Le 1 % Logement doit y contribuer.
Voilà qui me donne l'occasion de réaffirmer publiquement devant vous ma détermination à conserver ce compromis fondateur de nos politiques contemporaines du logement, qu'est le 1% Logement. Créé après la guerre pour répondre à une crise du logement et un besoin de renforcer les structures industrielles de la France, il garde toute sa pertinence aujourd'hui pour répondre à une nouvelle crise du logement et aux défis de la politique de l'emploi.
Bien sûr ! Il sera nécessairement, de veiller à un meilleur contrôle de l'usage de ses fonds. Vous savez que sur ce point, je suis personnellement favorable à l'instauration d'un renforcement du rôle du parlement avec un contrôle parlementaire.
Mais, au bout du compte, ma préoccupation est que le 1 % Logement devienne un outil performant au service des missions prioritaires que je viens d'évoquer. Il s'agit, ni plus ni moins, de redonner plus de souffle et d'efficacité à notre action. Il s'agit, ni plus ni moins, de pouvoir encourager des initiatives innovantes comme celle qui nous réunit aujourd'hui.
Cela en vaut vraiment la peine !
Je vous remercie.
Source http://www.logement.gouv.fr, le 26 mars 2008