Texte intégral
C. Barbier.- Les six membres de l'Arche de Zoé ont été libérés, dispensés de peine par le président tchadien. Souhaitez-vous maintenant que l'Etat paie à leur place les 6,3 millions d'euros d'amendes, qu'ils doivent verser aux 103 enfants qui étaient concernés ?
R.- Il n'y a rigoureusement aucune raison juridiquement pour que l'Etat intervienne en quoi que ce soit dans cette affaire.
Q.- Ils assument ?
R.- Ils ont à assumer, de la même façon qu'il y a aujourd'hui des actions qui sont intentées en justice de la part d'un certain nombre de personnes qui ont apporté de l'argent. C'est à la justice de trancher.
Q.- Débat cet après-midi sur l'envoi de 1.200 soldats français supplémentaires en Afghanistan. Alors pourquoi ce renfort, alors qu'il y a un an, J. Chirac, alors Président, vous-même, ministre de la Défense, et le candidat N. Sarkozy prônaient plutôt un désengagement français ?
R.- Vous savez, la France est effectivement présente avec ses militaires, avec des forces spéciales, avec des aviateurs, avec des militaires de l'armée de terre sur le terrain depuis 2002. Il est évident que dans une nouvelle organisation, il y a eu aussi un certain nombre d'ajustements. Mais ce qui est extrêmement important, c'est de savoir ce que l'on veut faire en Afghanistan. Est-ce qu'on va laisser l'Afghanistan redevenir un lieu d'entraînement pour des terroristes - et nous savons très bien qu'ils sont là -, est-ce que nous allons aider l'Etat afghan à mettre en place ce qui est nécessaire pour une vie normale, c'est-à-dire des juges, c'est-à-dire des hôpitaux ; c'est ça qui est en jeu. Autrement dit, il est évident qu'il faut permettre à ce pays de devenir un pays normal, avec des institutions de l'Etat, avec un véritable développement économique. Si on ne fait pas cela, on ne réussira pas à stabiliser l'Afghanistan, mais il est évident aussi que pour permettre à ce pays d'installer les formes minimales d'un Etat, et pour lui permettre de se développer économiquement, il lui faut de la sécurité. Et cette sécurité ne peut être garantie qu'à condition d'avoir une présence militaire. Je souhaite que ce soit le plus vite possible. Et c'est ce que nous avons essayé de faire depuis quelques années. Je souhaite que ce soit une présence militaire afghane. Ce sont les Afghans qui doivent assurer la sécurité...
Q.- ...Que nous formons.
R.- Aujourd'hui, ils ne le peuvent pas encore. Nous en formons, et notamment la France, la France avec les Etats-Unis, forment des militaires afghans depuis le début. Nous formons, et j'avais lancé cela effectivement, les forces spéciales afghanes depuis, cela doit faire maintenant à peu près deux ans. Il est évident que face à un certain nombre d'offensives talibanes, il faut renforcer les Afghans, leur donner davantage de possibilités de tenir le terrain.
Q.- Vous parliez du risque d'attentats terroristes, mais est-ce que notre sécurité en France n'est pas mise en danger, justement, parce qu'on intervient en Afghanistan ? Est-ce qu'on ne serait pas plus tranquilles à ne pas y aller ?
R.- Non. Alors écoutez, ça, c'est vraiment une illusion totale. La France est une des cibles du terrorisme. Elle n'est pas moins menacée que d'autres grands pays occidentaux, elle n'est pas plus menacée non plus que d'autres grands pays occidentaux. Elle est menacée simplement parce que c'est un pays qui respecte les droits de l'homme, qui respecte l'égalité entre les femmes et les hommes, qui respecte la liberté. Autrement dit, c'est ce modèle de société qui est mis en cause par les terroristes islamiques. Cela implique de notre part une très grande et constante vigilance.
Q.- Est-ce que la vigilance doit croître ? Est-ce que le danger va croissant ? On a entendu plusieurs messages désignant la France récemment...
R.- Encore une fois, nous sommes une cible potentielle. Le risque est là, depuis déjà plusieurs années, et il durera encore, quoique nous fassions, il faut bien le savoir. Donc ce qui est important, c'est effectivement de nous protéger, de nous protéger notamment grâce à du Renseignement, et c'est la raison pour laquelle j'ai décidé la réorganisation des services de Renseignement, DST et RG ; c'est une opération qui a été commencée depuis l'été dernier, et qui sera complètement mise en place au 1er juillet de cette année, avec un accroissement de notre potentiel de Renseignement, et donc de notre efficacité. C'est également la surveillance d'Internet, constante, que nous faisons aujourd'hui, parce qu'Internet, c'est un détecteur des réseaux terroristes, que cela peut également influencer un certain nombre de personnes, y compris des personnes fragiles psychologiquement. Et comme malheureusement, sur Internet, on trouve aussi parfois les moyens de fabriquer un certain nombre d'armements ; j'y suis extrêmement attentive. Et puis, nous surveillons et nous agissons beaucoup contre toutes les filières de recrutement islamistes, et d'ailleurs, au cours de l'année 2007, nous avons arrêté 89 personnes, 89 islamistes, et depuis le début de l'année, nous en avons aussi arrêté 25 qui représentaient un danger potentiel pour notre pays. C'est donc une action permanente, constante qui s'accompagne d'ailleurs, aussi, d'une alerte Vigipirate rouge ; nous sommes en Vigipirate rouge maintenant depuis plusieurs mois, sans qu'il n'y ait aucune baisse de vigilance. Et en permanence, vous avez environ 3.500 hommes et femmes, policiers, gendarmes, militaires de l'armée de terre, de l'armée de l'air, qui sont dans tous les lieux sensibles.
Q.- Est-ce pour cela aussi que vous voulez - Le Figaro le révèle ce matin - créer un PC de crise sous le ministère de l'Intérieur, parce que vous craignez vraiment l'imminence d'attentats ?
R.- Non. Ce que je souhaite, c'est que le ministère de l'Intérieur devienne un grand ministère moderne de la sécurité intérieure. Mon rôle, c'est de protéger les Français, de les protéger contre le risque terroriste, de les protéger aussi contre d'autres accidents, contre des catastrophes naturelles ou des catastrophes industrielles. Et c'est la raison pour laquelle nous avons besoin des moyens les plus modernes, dans un lieu qui soit totalement sécurisé, et qui puisse nous permettre d'intervenir avec la plus grande réactivité et avec la plus grande efficacité. Donc c'est vrai, j'ai souhaité, parce que cela n'existait pas, que nous ayons ce moyen essentiel d'analyse de situation et de commandement, qui soit au lieu où se trouvent les instances de direction du ministère de l'Intérieur.
Q.- L'affaire de la banderole injurieuse envers les Ch'tis, déployée samedi au Stade de France, continue à soulever beaucoup, beaucoup de réactions. L'enquête avance-t-elle, est-ce que des arrestations vont venir rapidement ?
R.- Alors, l'enquête, effectivement, avance, comme cela a été dit. Nous avons mis tous les moyens nécessaires, et c'est là où on voit d'ailleurs tout l'intérêt de la police scientifique et technique qui, désormais, n'est plus réservée simplement aux crimes, mais qui se généralise. En la matière, nous utilisons la vidéo-protection, qui va nous permettre de déterminer avec précision quelles sont les personnes qui ont fait un certain nombre de choses. Nous avons également utilisé les moyens de relevés d'empreintes, d'empreintes génétiques notamment. Nous sommes en train de les analyser à partir des éléments de cette banderole dont nous disposons, ce qui nous permettra, effectivement, d'identifier les auteurs, d'identifier les responsables.
Q.- C'est une question de jour ?
R.- Oui, absolument, c'est quelque chose que nous sommes en train de faire, c'est effectivement une question de jours. J'ai d'ores et déjà mis en oeuvre tous les éléments pour que puissent être prises les interdictions administratives de stade dès que nous connaîtrons, dès que nous aurons identifié ceux qui ont fabriqué ou ceux qui portaient cette banderole. Et j'ai fait...
Q.- ... Et vous renforcerez la loi ?
R.- Alors, effectivement, aujourd'hui, vous avez deux types d'interdiction : les interdictions judiciaires qui peuvent aller jusqu'à cinq ans, les interdictions administratives de stade qui ne sont que de trois mois, éventuellement extensibles jusqu'à six mois. J'ai prévu dans la future loi d'organisation et de programmation de la police nationale, de la sécurité intérieure, que l'on puisse allonger ces interdictions, qu'on puisse d'une façon tout à fait normale, aller jusqu'à six mois automatiquement, autrement dit quasiment une saison, et qu'éventuellement, en cas de réitération d'acte, on puisse aller jusqu'à un an. Par ailleurs, je suis en train aujourd'hui, également, de mettre en route les éléments de procédure qui pourraient conduire à une interdiction de ces groupes de supporters concernés par les événements et par la banderole, après, bien entendu, avis de la commission...
Q.- La commission nationale de prévention des violences ; vous la saisissez pour qu'éventuellement, elle puisse dissoudre ces clubs de supporters ?
R.- Dès que nous aurons, encore une fois, l'ensemble des éléments, puisque pour l'instant, nous en sommes au niveau de l'enquête pour déterminer les auteurs avec précision et sans contestation possible.
Q.- Et l'interdiction à vie de certains éléments très dangereux, comme le suggérait B. Laporte ?
R.- Ecoutez, sur l'interdiction à vie, c'est autre chose. Il y aura un débat, comme je vous l'ai dit, un débat législatif. De toute façon, il faut bien distinguer ce qui est l'interdiction administrative, qui joue en quelque sorte un rôle de prévention, elle dépend notamment du préfet, et d'autre part, de ce que peut décider la justice. Ça, ce sont les interdictions judicaires de stade.
Q.- L'UMP se réorganise après les municipales. Vous n'êtes pas dans l'organigramme, est-ce que c'est-à-dire que vous considérez, comme C. Estrosi par exemple, que P. Devedjian ne dirige pas bien l'UMP et que c'est un peu une armée mexicaine ?
R.- Oh, écoutez, je crois qu'après les élections, qui n'ont pas été, on ne peut pas dire, une grande réussite pour le parti, il était normal qu'il y ait une certaine réorganisation. Ce sont des sujets qui intéressent certainement beaucoup en interne, je ne suis pas sûre que les Français soient passionnés par ce qui se passe au sein de nos partis...
Q.- Et vous non plus visiblement, vous non plus ça ne vous passionne pas...
R.- Moi, ce qui me passionne d'abord, c'est ce qui relève de ma responsabilité aujourd'hui, c'est-à-dire de protéger les Français contre à la fois le risque terroriste, mais également contre des violences, car je suis très gênée, très préoccupée par la banalisation des insultes et des violences. C'est là le début d'un certain nombre de dérives auxquelles il faut faire extrêmement attention, surtout lorsqu'il s'agit du sport, dont les valeurs sont également des valeurs qui contribuent à l'unité de notre pays.
Q.- Un mot sur les élections, parce que c'est dans votre charge : vous réformerez le scrutin régional, le mode de scrutin ?
R.- Nous sommes en train de réfléchir sur ce mode de scrutin, sur ses inconvénients dans un certain nombre de choses. Il y a effectivement deux domaines sur lesquels je suis déjà en train de travailler, et que nous allons développer. Le premier, c'est tout le problème du redécoupage des circonscriptions législatives et des cantons, et le deuxième, ce sont éventuellement les modes de scrutin, de façon à ce que nous ayons les scrutins qui permettent aux Français d'avoir les représentations les plus conformes à leur volonté et à leurs aspirations. C'est ça la démocratie, et mon rôle, c'est aussi de veiller au respect des institutions et de la démocratie.
Source : Premier ministre, Service d'Information du Gouvernement, le 1er avril 2008
R.- Il n'y a rigoureusement aucune raison juridiquement pour que l'Etat intervienne en quoi que ce soit dans cette affaire.
Q.- Ils assument ?
R.- Ils ont à assumer, de la même façon qu'il y a aujourd'hui des actions qui sont intentées en justice de la part d'un certain nombre de personnes qui ont apporté de l'argent. C'est à la justice de trancher.
Q.- Débat cet après-midi sur l'envoi de 1.200 soldats français supplémentaires en Afghanistan. Alors pourquoi ce renfort, alors qu'il y a un an, J. Chirac, alors Président, vous-même, ministre de la Défense, et le candidat N. Sarkozy prônaient plutôt un désengagement français ?
R.- Vous savez, la France est effectivement présente avec ses militaires, avec des forces spéciales, avec des aviateurs, avec des militaires de l'armée de terre sur le terrain depuis 2002. Il est évident que dans une nouvelle organisation, il y a eu aussi un certain nombre d'ajustements. Mais ce qui est extrêmement important, c'est de savoir ce que l'on veut faire en Afghanistan. Est-ce qu'on va laisser l'Afghanistan redevenir un lieu d'entraînement pour des terroristes - et nous savons très bien qu'ils sont là -, est-ce que nous allons aider l'Etat afghan à mettre en place ce qui est nécessaire pour une vie normale, c'est-à-dire des juges, c'est-à-dire des hôpitaux ; c'est ça qui est en jeu. Autrement dit, il est évident qu'il faut permettre à ce pays de devenir un pays normal, avec des institutions de l'Etat, avec un véritable développement économique. Si on ne fait pas cela, on ne réussira pas à stabiliser l'Afghanistan, mais il est évident aussi que pour permettre à ce pays d'installer les formes minimales d'un Etat, et pour lui permettre de se développer économiquement, il lui faut de la sécurité. Et cette sécurité ne peut être garantie qu'à condition d'avoir une présence militaire. Je souhaite que ce soit le plus vite possible. Et c'est ce que nous avons essayé de faire depuis quelques années. Je souhaite que ce soit une présence militaire afghane. Ce sont les Afghans qui doivent assurer la sécurité...
Q.- ...Que nous formons.
R.- Aujourd'hui, ils ne le peuvent pas encore. Nous en formons, et notamment la France, la France avec les Etats-Unis, forment des militaires afghans depuis le début. Nous formons, et j'avais lancé cela effectivement, les forces spéciales afghanes depuis, cela doit faire maintenant à peu près deux ans. Il est évident que face à un certain nombre d'offensives talibanes, il faut renforcer les Afghans, leur donner davantage de possibilités de tenir le terrain.
Q.- Vous parliez du risque d'attentats terroristes, mais est-ce que notre sécurité en France n'est pas mise en danger, justement, parce qu'on intervient en Afghanistan ? Est-ce qu'on ne serait pas plus tranquilles à ne pas y aller ?
R.- Non. Alors écoutez, ça, c'est vraiment une illusion totale. La France est une des cibles du terrorisme. Elle n'est pas moins menacée que d'autres grands pays occidentaux, elle n'est pas plus menacée non plus que d'autres grands pays occidentaux. Elle est menacée simplement parce que c'est un pays qui respecte les droits de l'homme, qui respecte l'égalité entre les femmes et les hommes, qui respecte la liberté. Autrement dit, c'est ce modèle de société qui est mis en cause par les terroristes islamiques. Cela implique de notre part une très grande et constante vigilance.
Q.- Est-ce que la vigilance doit croître ? Est-ce que le danger va croissant ? On a entendu plusieurs messages désignant la France récemment...
R.- Encore une fois, nous sommes une cible potentielle. Le risque est là, depuis déjà plusieurs années, et il durera encore, quoique nous fassions, il faut bien le savoir. Donc ce qui est important, c'est effectivement de nous protéger, de nous protéger notamment grâce à du Renseignement, et c'est la raison pour laquelle j'ai décidé la réorganisation des services de Renseignement, DST et RG ; c'est une opération qui a été commencée depuis l'été dernier, et qui sera complètement mise en place au 1er juillet de cette année, avec un accroissement de notre potentiel de Renseignement, et donc de notre efficacité. C'est également la surveillance d'Internet, constante, que nous faisons aujourd'hui, parce qu'Internet, c'est un détecteur des réseaux terroristes, que cela peut également influencer un certain nombre de personnes, y compris des personnes fragiles psychologiquement. Et comme malheureusement, sur Internet, on trouve aussi parfois les moyens de fabriquer un certain nombre d'armements ; j'y suis extrêmement attentive. Et puis, nous surveillons et nous agissons beaucoup contre toutes les filières de recrutement islamistes, et d'ailleurs, au cours de l'année 2007, nous avons arrêté 89 personnes, 89 islamistes, et depuis le début de l'année, nous en avons aussi arrêté 25 qui représentaient un danger potentiel pour notre pays. C'est donc une action permanente, constante qui s'accompagne d'ailleurs, aussi, d'une alerte Vigipirate rouge ; nous sommes en Vigipirate rouge maintenant depuis plusieurs mois, sans qu'il n'y ait aucune baisse de vigilance. Et en permanence, vous avez environ 3.500 hommes et femmes, policiers, gendarmes, militaires de l'armée de terre, de l'armée de l'air, qui sont dans tous les lieux sensibles.
Q.- Est-ce pour cela aussi que vous voulez - Le Figaro le révèle ce matin - créer un PC de crise sous le ministère de l'Intérieur, parce que vous craignez vraiment l'imminence d'attentats ?
R.- Non. Ce que je souhaite, c'est que le ministère de l'Intérieur devienne un grand ministère moderne de la sécurité intérieure. Mon rôle, c'est de protéger les Français, de les protéger contre le risque terroriste, de les protéger aussi contre d'autres accidents, contre des catastrophes naturelles ou des catastrophes industrielles. Et c'est la raison pour laquelle nous avons besoin des moyens les plus modernes, dans un lieu qui soit totalement sécurisé, et qui puisse nous permettre d'intervenir avec la plus grande réactivité et avec la plus grande efficacité. Donc c'est vrai, j'ai souhaité, parce que cela n'existait pas, que nous ayons ce moyen essentiel d'analyse de situation et de commandement, qui soit au lieu où se trouvent les instances de direction du ministère de l'Intérieur.
Q.- L'affaire de la banderole injurieuse envers les Ch'tis, déployée samedi au Stade de France, continue à soulever beaucoup, beaucoup de réactions. L'enquête avance-t-elle, est-ce que des arrestations vont venir rapidement ?
R.- Alors, l'enquête, effectivement, avance, comme cela a été dit. Nous avons mis tous les moyens nécessaires, et c'est là où on voit d'ailleurs tout l'intérêt de la police scientifique et technique qui, désormais, n'est plus réservée simplement aux crimes, mais qui se généralise. En la matière, nous utilisons la vidéo-protection, qui va nous permettre de déterminer avec précision quelles sont les personnes qui ont fait un certain nombre de choses. Nous avons également utilisé les moyens de relevés d'empreintes, d'empreintes génétiques notamment. Nous sommes en train de les analyser à partir des éléments de cette banderole dont nous disposons, ce qui nous permettra, effectivement, d'identifier les auteurs, d'identifier les responsables.
Q.- C'est une question de jour ?
R.- Oui, absolument, c'est quelque chose que nous sommes en train de faire, c'est effectivement une question de jours. J'ai d'ores et déjà mis en oeuvre tous les éléments pour que puissent être prises les interdictions administratives de stade dès que nous connaîtrons, dès que nous aurons identifié ceux qui ont fabriqué ou ceux qui portaient cette banderole. Et j'ai fait...
Q.- ... Et vous renforcerez la loi ?
R.- Alors, effectivement, aujourd'hui, vous avez deux types d'interdiction : les interdictions judiciaires qui peuvent aller jusqu'à cinq ans, les interdictions administratives de stade qui ne sont que de trois mois, éventuellement extensibles jusqu'à six mois. J'ai prévu dans la future loi d'organisation et de programmation de la police nationale, de la sécurité intérieure, que l'on puisse allonger ces interdictions, qu'on puisse d'une façon tout à fait normale, aller jusqu'à six mois automatiquement, autrement dit quasiment une saison, et qu'éventuellement, en cas de réitération d'acte, on puisse aller jusqu'à un an. Par ailleurs, je suis en train aujourd'hui, également, de mettre en route les éléments de procédure qui pourraient conduire à une interdiction de ces groupes de supporters concernés par les événements et par la banderole, après, bien entendu, avis de la commission...
Q.- La commission nationale de prévention des violences ; vous la saisissez pour qu'éventuellement, elle puisse dissoudre ces clubs de supporters ?
R.- Dès que nous aurons, encore une fois, l'ensemble des éléments, puisque pour l'instant, nous en sommes au niveau de l'enquête pour déterminer les auteurs avec précision et sans contestation possible.
Q.- Et l'interdiction à vie de certains éléments très dangereux, comme le suggérait B. Laporte ?
R.- Ecoutez, sur l'interdiction à vie, c'est autre chose. Il y aura un débat, comme je vous l'ai dit, un débat législatif. De toute façon, il faut bien distinguer ce qui est l'interdiction administrative, qui joue en quelque sorte un rôle de prévention, elle dépend notamment du préfet, et d'autre part, de ce que peut décider la justice. Ça, ce sont les interdictions judicaires de stade.
Q.- L'UMP se réorganise après les municipales. Vous n'êtes pas dans l'organigramme, est-ce que c'est-à-dire que vous considérez, comme C. Estrosi par exemple, que P. Devedjian ne dirige pas bien l'UMP et que c'est un peu une armée mexicaine ?
R.- Oh, écoutez, je crois qu'après les élections, qui n'ont pas été, on ne peut pas dire, une grande réussite pour le parti, il était normal qu'il y ait une certaine réorganisation. Ce sont des sujets qui intéressent certainement beaucoup en interne, je ne suis pas sûre que les Français soient passionnés par ce qui se passe au sein de nos partis...
Q.- Et vous non plus visiblement, vous non plus ça ne vous passionne pas...
R.- Moi, ce qui me passionne d'abord, c'est ce qui relève de ma responsabilité aujourd'hui, c'est-à-dire de protéger les Français contre à la fois le risque terroriste, mais également contre des violences, car je suis très gênée, très préoccupée par la banalisation des insultes et des violences. C'est là le début d'un certain nombre de dérives auxquelles il faut faire extrêmement attention, surtout lorsqu'il s'agit du sport, dont les valeurs sont également des valeurs qui contribuent à l'unité de notre pays.
Q.- Un mot sur les élections, parce que c'est dans votre charge : vous réformerez le scrutin régional, le mode de scrutin ?
R.- Nous sommes en train de réfléchir sur ce mode de scrutin, sur ses inconvénients dans un certain nombre de choses. Il y a effectivement deux domaines sur lesquels je suis déjà en train de travailler, et que nous allons développer. Le premier, c'est tout le problème du redécoupage des circonscriptions législatives et des cantons, et le deuxième, ce sont éventuellement les modes de scrutin, de façon à ce que nous ayons les scrutins qui permettent aux Français d'avoir les représentations les plus conformes à leur volonté et à leurs aspirations. C'est ça la démocratie, et mon rôle, c'est aussi de veiller au respect des institutions et de la démocratie.
Source : Premier ministre, Service d'Information du Gouvernement, le 1er avril 2008