Texte intégral
C. Barbier.- Bruxelles, surprise, autorise une forte augmentation de l'aide aux pêcheurs, jusqu'à 30.000 euros par pêcheur et non plus par entreprise. Et en plus, on va les payer pour qu'ils restent à quai parce qu'il n'y a plus de poisson. N'est-ce pas mettre la pêche sous une perfusion un peu ridicule ?
En tout cas, il faut venir en aide à la détresse des pêcheurs. Et je comprends tout à fait qu'aujourd'hui les pêcheurs soient désemparés. Donc c'est un signal et il faut le prendre comme tel. Un signal, qui permettra à ces pêcheurs de pouvoir avoir des revenus minima à un moment où la crise de la pêche atteint des proportions très importantes. Donc, attendons de voir ces annonces qui sont effectivement très récentes. En tout cas, c'est un bon signal et je m'en réjouis.
Echec de la mobilisation syndicale hier contre la réforme des 35 heures. Quelle leçon en tirez-vous ? La voie est-elle libre pour que les 35 heures soient démantelées, ce qui était un peu le sens de vos travaux en 2004 ?
C'était en 2004, et je constatais les conséquences économiques et sociales de cette application uniforme sur l'ensemble du territoire à toutes les entreprises françaises de ce qu'on appelle "le carcan des 35 heures". Ce que je constate c'est que, l'échec de cette mobilisation montre la maturité finalement des salariés de ce pays, qui se disent : ceux qui peuvent et qui souhaitent travailler plus, pourquoi, au nom de quoi, les en empêcherait-on, dans le cadre et dans le respect évidemment de la directive européenne sur le temps maximal ! Il y a là quelque chose de très logique. Négocier dans l'entreprise, c'est quand même plus simple que de négocier dans la branche ou de négocier au plan national, des règles uniformes. Parce que...
C'est plus simple pour l'employeur, pas forcément pour le salarié ?
Pour le salarié aussi, s'il y trouve son intérêt. Et c'est tout l'intérêt des heures supplémentaires que le Gouvernement a mis en place sous l'impulsion du Président.
La directive européenne inquiète beaucoup : 48 heures, 65 si l'on veut. On a l'impression que tous les plafonds sautent ?
Non, tous les plafonds ne sauteront pas. La France - et c'est très clair dans ce qui a été acquis à Bruxelles - la France restera à la directive européenne de 44 heures maximales... 48... ...48 heures, ou de 44 pendant 11 semaines consécutives. Voilà très clairement ce que... Nous n'irons pas au-delà.
La CGPME demande qu'on libère qu'on libère rapidement les quotas d'heures supplémentaires nécessaires pour les métiers sous tension, là où on manque de main-d'oeuvre : restauration, bâtiment, informatique. Allez-vous leur donner satisfaction ?
Je le souhaite, et c'est tout l'objet de la négociation. La négociation par entreprise doit permettre de libérer des pans de travail supplémentaires pour tous ces métiers en tension. Et la CGPME, les petites et moyennes entreprises, on le sait, doivent être très réactives à un certain nombre de commandes nouvelles ou de services nouveaux, et c'est cela qu'il faut : de la réactivité dans notre économie.
X. Bertrand a fâché, a brouillé partenaires sociaux et Gouvernement ?
Je ne le crois pas. Je crois qu'il y a eu une certaine irritation des syndicats à partir d'une position qu'ils souhaitaient voire retranscrire dans la loi, comme si le Parlement ne pouvait pas y mettre son grain de sel. Le Gouvernement a souhaité aller plus loin parce qu'il est aussi sensible à ce qui s'exprime depuis des années au Parlement : la volonté d'en sortir, pour ceux qui le souhaitent, des 35 heures.
Prochain dossier, l'emploi des seniors, des annonces seront faites avant la fin du mois de juin. Des quotas de plus de 55 ans dans l'entreprise, et notamment dans les PME, seront-ils imposés ?
Non, je ne le crois pas. Je pense que les quotas ne sont pas souhaitables dans l'économie, qui est une manière très vivante. Il faut arriver, par un certain nombre de mesures incitatives, à faire en sorte qu'on rejoigne le taux moyen qui se pratique en Europe.
C'est quoi les "mesures incitatives" ?
Cela peut être des mesures fiscales ; ça peut être des facilités offertes à des entreprises qui gardent des seniors et qui ont recours à cette expérience qui est irremplaçable. Il y a des entreprises qui voient disparaître leur mémoire collective parce qu'elles ont été enclines à se séparer des seniors. Voir dans la sidérurgie ce qui s'est passé, après les trains de suppressions d'emplois, et notamment toutes les préretraites qui ont eu lieu.
Mais c'est mauvais pour l'emploi des jeunes ? Si on garde les seniors, on n'embauche pas les jeunes ?
Cela n'a rien à voir. Les pays qui réussissent sont des pays qui savent, à la fois, employer leurs seniors et aussi faire en sorte que les jeunes puissent rentrer dans le marché du travail. Ce qu'il faut, c'est élargir la quantité de travail ; il y a de la place pour tous sur le marché du travail dès lors qu'on a une économie compétitive.
Y a-t-il de la place pour tous dans les villes ? La loi de modernisation économique a é été adoptée hier à l'Assemblée. Le Gouvernement a choisi la libre implantation pour les grandes surfaces, pour faire baisser les prix par la concurrence, au détriment du petit commerce, notamment de centre ville, qui va souffrir et qui s'inquiète.
Je ne le crois pas du tout. Je crois qu'il n'y a pas de contradiction entre plus de concurrence dans les grandes surfaces et plus de vitalité pour le commerce de proximité. D'abord, ce n'est pas démontré du tout. Et toutes les études que nous avons montrent qu'on peut avoir une coexistence dans certains lieux de notre territoire entre un commerce de proximité très dynamique, et puis beaucoup de grandes surfaces. Et donc, ce que je veux faire - j'ai annoncé les dix mesures pour le commerce de proximité - c'est nous donner les moyens d'observer ce qui marche, car il marche, il y a un commerce de proximité qui marche dans ce pays. Prenez l'exemple d'Aix : eh bien, je m'y rendrai dans quelques jours, du reste. Ce commerce de proximité à Aix marche très bien, et qu'à Marseille ça marche moins bien. Eh bien, la diffusion des bonnes pratiques, l'observation de celles-ci, et aussi des incitations que nous allons nous donner, devraient permettre de passer ce cap et surtout de mettre fin à une inquiétude qui parfois n'est pas tout à fait légitime.
Que pourront faire les maires des villes de moins de 15.000 habitants, puisqu'ils ont une sorte de droit de veto ou de droit d'alerte pour l'implantation d'une grande surface, concrètement ?
Ils vont pouvoir pendant un an préempter des terrains qui pourraient être destinés à l'implantation de grandes surfaces pour y mettre en place un projet alternatif. S'ils ne font pas dans l'année, eh bien le projet de la grande surface pourra se dérouler. Mais il y a une option alternative que les parlementaires ont souhaité ouvrir et ainsi permettre aux élus locaux d'être responsables d'une certaine manière d'une partie de la vie économique de leur territoire.
La réforme de l'armée va supprimer de l'activité et donc des petits commerces aussi dans de nombreuses villes, notamment en Touraine, chez vous, région assez touchée. Comment compenser, quelles aides allez-vous accorder ?
Je fais tout à fait confiance au ministre de la Défense pour entamer les concertations et prévenir ce qui pourrait être une perte sèche pour un certain nombre de communes. Il y a des moyens pour cela. Il y a aussi l'aménagement du territoire, le ministre en charge de l'Aménagement du territoire doit pouvoir proposer toute une palette des services destinés à palier ces difficultés. En tout cas, il était normal que l'armée française, comme un corps indispensable de la nation, se restructure elle aussi, pour s'adapter au XXIème siècle.
Des PME nombreuses sont asphyxiées par le blocage portuaire. Que va faire le Gouvernement pour débloquer la situation ?
Je suis favorable évidemment à ce qui est préparé par le Gouvernement et qui va se dérouler à l'Assemblée nationale, à la réforme des ports. J'étais en charge du Commerce extérieur il y a encore peu de temps ; je suis allé en Turquie. La Turquie privatise ses ports, c'est-à-dire, privatiser il ne faut pas en avoir peur, ce n'est pas un gros mot, c'est la capacité qui est donnée à des entreprises privées de faire parfois mieux ce que des organismes publics sont en mal de faire. Ce que la Turquie a fait, avec des activités supérieures à près de 30 % depuis qu'elle a fait, a permis à des entreprises privées d'opérer des travaux de manutention, pourquoi ne le ferait-on pas ici ? Pourquoi ne regarderait-on pas ce qui marche ailleurs, et qu'on ne l'adapterait pas dans notre pays ? C'est tout l'objet du projet de loi qui est présenté par D. Bussereau.
Chèque transport, trajet domicile-travail, que proposez-vous pour les PME ?
D'abord, le Premier ministre a proposé dans une lettre aux partenaires sociaux de négocier sur la forme que pourrait prendre cette aide. Je crois qu'il y a urgence. Le chèque transport n'a pas marché, ça n'a pas été utilisé, pourtant l'idée demeure ? L'idée est de soutenir les salariés qui aujourd'hui sont empêchés de se déplacer ou parce qu'ils doivent se déplacer, justement pour aller sur leur lieu de travail, dépensent beaucoup. Eh bien un soutien doit aujourd'hui être possible ; un soutien de tous. Les entreprises sont prêtes, je le sais pour en avoir discuté, à prendre leur part. Il faut se mettre autour de la table et voir concrètement cette aide.
Assises nationales du tourisme aujourd'hui et demain. Allez-vous annoncer la création d'une cinquième étoile pour les hôtels français, les hôtels cinq étoiles ?
Oui.
Pourquoi ?
Je vais l'annoncer parce que nous allons nous livrer pendant 48 heures durant ces Assises à un état des lieux. Et l'état des lieux, c'est que la demande touristique mondiale va évoluer dans les années qui viennent. Et donc, notre offre touristique, pour partie l'offre d'hébergement, donc l'hôtellerie, doit s'adapter. Figurez-vous que nous avons un référentiel, les étoiles, qui date de près de 20 ans, et que dans ce référentiel, par exemple, pour être deux étoiles il faut pouvoir disposer d'une cabine téléphonique dans le hall de l'hôtel. Je crois que c'est un peu daté. Nous allons avec les professionnels engager cette grande réforme, créer la cinquième étoile, pour tirer l'offre hôtelière vers le haut, c'est ce que demandent les touristes, ça n'est pas uniquement une affaire de pouvoir d'achat. Les touristes veulent des services, et ils peuvent se payer trois jours dans un hôtel cinq étoiles et prendre un "low cost", c'est cela aussi l'offre moderne.
Vous créer la marque "France", pour quoi faire ?
On n'en avait pas. La France est la première destination mondiale, mais aujourd'hui il y a des zones de fragilités qui s'instaurent, nous ne sommes plus que la troisième destination en termes de recettes. Cela prouve qu'il y avait un besoin d'impulser de nouveau une volonté politique forte, avec l'Etat, les régions, pour créer l'équipe de France du tourisme. L'équipe de France du tourisme, j'espère qu'elle réussira un peu mieux que d'autres. Elle doit avoir un maillot, c'est cela la marque. Nous allons créer la marque "France", avec un logo, et cette marque sera rendue publique demain aux Assises du tourisme.
Les Chinois nous boycottent, les agences de voyages chinoises ont retiré la France de leurs brochures. Comment sortir de cette crise ?
D'abord, les consignes ne sont pas officielles et moi j'attends que les choses redeviennent plus sereines. Je pense que la responsabilité des dirigeants chinois devrait s'imposer. Les nouveaux touristes seront aussi des touristes chinois dans les années qui viennent. La France a toute capacité de les accueillir.
Source : Premier ministre, Service d'Information du Gouvernement, le 18 juin 2008
En tout cas, il faut venir en aide à la détresse des pêcheurs. Et je comprends tout à fait qu'aujourd'hui les pêcheurs soient désemparés. Donc c'est un signal et il faut le prendre comme tel. Un signal, qui permettra à ces pêcheurs de pouvoir avoir des revenus minima à un moment où la crise de la pêche atteint des proportions très importantes. Donc, attendons de voir ces annonces qui sont effectivement très récentes. En tout cas, c'est un bon signal et je m'en réjouis.
Echec de la mobilisation syndicale hier contre la réforme des 35 heures. Quelle leçon en tirez-vous ? La voie est-elle libre pour que les 35 heures soient démantelées, ce qui était un peu le sens de vos travaux en 2004 ?
C'était en 2004, et je constatais les conséquences économiques et sociales de cette application uniforme sur l'ensemble du territoire à toutes les entreprises françaises de ce qu'on appelle "le carcan des 35 heures". Ce que je constate c'est que, l'échec de cette mobilisation montre la maturité finalement des salariés de ce pays, qui se disent : ceux qui peuvent et qui souhaitent travailler plus, pourquoi, au nom de quoi, les en empêcherait-on, dans le cadre et dans le respect évidemment de la directive européenne sur le temps maximal ! Il y a là quelque chose de très logique. Négocier dans l'entreprise, c'est quand même plus simple que de négocier dans la branche ou de négocier au plan national, des règles uniformes. Parce que...
C'est plus simple pour l'employeur, pas forcément pour le salarié ?
Pour le salarié aussi, s'il y trouve son intérêt. Et c'est tout l'intérêt des heures supplémentaires que le Gouvernement a mis en place sous l'impulsion du Président.
La directive européenne inquiète beaucoup : 48 heures, 65 si l'on veut. On a l'impression que tous les plafonds sautent ?
Non, tous les plafonds ne sauteront pas. La France - et c'est très clair dans ce qui a été acquis à Bruxelles - la France restera à la directive européenne de 44 heures maximales... 48... ...48 heures, ou de 44 pendant 11 semaines consécutives. Voilà très clairement ce que... Nous n'irons pas au-delà.
La CGPME demande qu'on libère qu'on libère rapidement les quotas d'heures supplémentaires nécessaires pour les métiers sous tension, là où on manque de main-d'oeuvre : restauration, bâtiment, informatique. Allez-vous leur donner satisfaction ?
Je le souhaite, et c'est tout l'objet de la négociation. La négociation par entreprise doit permettre de libérer des pans de travail supplémentaires pour tous ces métiers en tension. Et la CGPME, les petites et moyennes entreprises, on le sait, doivent être très réactives à un certain nombre de commandes nouvelles ou de services nouveaux, et c'est cela qu'il faut : de la réactivité dans notre économie.
X. Bertrand a fâché, a brouillé partenaires sociaux et Gouvernement ?
Je ne le crois pas. Je crois qu'il y a eu une certaine irritation des syndicats à partir d'une position qu'ils souhaitaient voire retranscrire dans la loi, comme si le Parlement ne pouvait pas y mettre son grain de sel. Le Gouvernement a souhaité aller plus loin parce qu'il est aussi sensible à ce qui s'exprime depuis des années au Parlement : la volonté d'en sortir, pour ceux qui le souhaitent, des 35 heures.
Prochain dossier, l'emploi des seniors, des annonces seront faites avant la fin du mois de juin. Des quotas de plus de 55 ans dans l'entreprise, et notamment dans les PME, seront-ils imposés ?
Non, je ne le crois pas. Je pense que les quotas ne sont pas souhaitables dans l'économie, qui est une manière très vivante. Il faut arriver, par un certain nombre de mesures incitatives, à faire en sorte qu'on rejoigne le taux moyen qui se pratique en Europe.
C'est quoi les "mesures incitatives" ?
Cela peut être des mesures fiscales ; ça peut être des facilités offertes à des entreprises qui gardent des seniors et qui ont recours à cette expérience qui est irremplaçable. Il y a des entreprises qui voient disparaître leur mémoire collective parce qu'elles ont été enclines à se séparer des seniors. Voir dans la sidérurgie ce qui s'est passé, après les trains de suppressions d'emplois, et notamment toutes les préretraites qui ont eu lieu.
Mais c'est mauvais pour l'emploi des jeunes ? Si on garde les seniors, on n'embauche pas les jeunes ?
Cela n'a rien à voir. Les pays qui réussissent sont des pays qui savent, à la fois, employer leurs seniors et aussi faire en sorte que les jeunes puissent rentrer dans le marché du travail. Ce qu'il faut, c'est élargir la quantité de travail ; il y a de la place pour tous sur le marché du travail dès lors qu'on a une économie compétitive.
Y a-t-il de la place pour tous dans les villes ? La loi de modernisation économique a é été adoptée hier à l'Assemblée. Le Gouvernement a choisi la libre implantation pour les grandes surfaces, pour faire baisser les prix par la concurrence, au détriment du petit commerce, notamment de centre ville, qui va souffrir et qui s'inquiète.
Je ne le crois pas du tout. Je crois qu'il n'y a pas de contradiction entre plus de concurrence dans les grandes surfaces et plus de vitalité pour le commerce de proximité. D'abord, ce n'est pas démontré du tout. Et toutes les études que nous avons montrent qu'on peut avoir une coexistence dans certains lieux de notre territoire entre un commerce de proximité très dynamique, et puis beaucoup de grandes surfaces. Et donc, ce que je veux faire - j'ai annoncé les dix mesures pour le commerce de proximité - c'est nous donner les moyens d'observer ce qui marche, car il marche, il y a un commerce de proximité qui marche dans ce pays. Prenez l'exemple d'Aix : eh bien, je m'y rendrai dans quelques jours, du reste. Ce commerce de proximité à Aix marche très bien, et qu'à Marseille ça marche moins bien. Eh bien, la diffusion des bonnes pratiques, l'observation de celles-ci, et aussi des incitations que nous allons nous donner, devraient permettre de passer ce cap et surtout de mettre fin à une inquiétude qui parfois n'est pas tout à fait légitime.
Que pourront faire les maires des villes de moins de 15.000 habitants, puisqu'ils ont une sorte de droit de veto ou de droit d'alerte pour l'implantation d'une grande surface, concrètement ?
Ils vont pouvoir pendant un an préempter des terrains qui pourraient être destinés à l'implantation de grandes surfaces pour y mettre en place un projet alternatif. S'ils ne font pas dans l'année, eh bien le projet de la grande surface pourra se dérouler. Mais il y a une option alternative que les parlementaires ont souhaité ouvrir et ainsi permettre aux élus locaux d'être responsables d'une certaine manière d'une partie de la vie économique de leur territoire.
La réforme de l'armée va supprimer de l'activité et donc des petits commerces aussi dans de nombreuses villes, notamment en Touraine, chez vous, région assez touchée. Comment compenser, quelles aides allez-vous accorder ?
Je fais tout à fait confiance au ministre de la Défense pour entamer les concertations et prévenir ce qui pourrait être une perte sèche pour un certain nombre de communes. Il y a des moyens pour cela. Il y a aussi l'aménagement du territoire, le ministre en charge de l'Aménagement du territoire doit pouvoir proposer toute une palette des services destinés à palier ces difficultés. En tout cas, il était normal que l'armée française, comme un corps indispensable de la nation, se restructure elle aussi, pour s'adapter au XXIème siècle.
Des PME nombreuses sont asphyxiées par le blocage portuaire. Que va faire le Gouvernement pour débloquer la situation ?
Je suis favorable évidemment à ce qui est préparé par le Gouvernement et qui va se dérouler à l'Assemblée nationale, à la réforme des ports. J'étais en charge du Commerce extérieur il y a encore peu de temps ; je suis allé en Turquie. La Turquie privatise ses ports, c'est-à-dire, privatiser il ne faut pas en avoir peur, ce n'est pas un gros mot, c'est la capacité qui est donnée à des entreprises privées de faire parfois mieux ce que des organismes publics sont en mal de faire. Ce que la Turquie a fait, avec des activités supérieures à près de 30 % depuis qu'elle a fait, a permis à des entreprises privées d'opérer des travaux de manutention, pourquoi ne le ferait-on pas ici ? Pourquoi ne regarderait-on pas ce qui marche ailleurs, et qu'on ne l'adapterait pas dans notre pays ? C'est tout l'objet du projet de loi qui est présenté par D. Bussereau.
Chèque transport, trajet domicile-travail, que proposez-vous pour les PME ?
D'abord, le Premier ministre a proposé dans une lettre aux partenaires sociaux de négocier sur la forme que pourrait prendre cette aide. Je crois qu'il y a urgence. Le chèque transport n'a pas marché, ça n'a pas été utilisé, pourtant l'idée demeure ? L'idée est de soutenir les salariés qui aujourd'hui sont empêchés de se déplacer ou parce qu'ils doivent se déplacer, justement pour aller sur leur lieu de travail, dépensent beaucoup. Eh bien un soutien doit aujourd'hui être possible ; un soutien de tous. Les entreprises sont prêtes, je le sais pour en avoir discuté, à prendre leur part. Il faut se mettre autour de la table et voir concrètement cette aide.
Assises nationales du tourisme aujourd'hui et demain. Allez-vous annoncer la création d'une cinquième étoile pour les hôtels français, les hôtels cinq étoiles ?
Oui.
Pourquoi ?
Je vais l'annoncer parce que nous allons nous livrer pendant 48 heures durant ces Assises à un état des lieux. Et l'état des lieux, c'est que la demande touristique mondiale va évoluer dans les années qui viennent. Et donc, notre offre touristique, pour partie l'offre d'hébergement, donc l'hôtellerie, doit s'adapter. Figurez-vous que nous avons un référentiel, les étoiles, qui date de près de 20 ans, et que dans ce référentiel, par exemple, pour être deux étoiles il faut pouvoir disposer d'une cabine téléphonique dans le hall de l'hôtel. Je crois que c'est un peu daté. Nous allons avec les professionnels engager cette grande réforme, créer la cinquième étoile, pour tirer l'offre hôtelière vers le haut, c'est ce que demandent les touristes, ça n'est pas uniquement une affaire de pouvoir d'achat. Les touristes veulent des services, et ils peuvent se payer trois jours dans un hôtel cinq étoiles et prendre un "low cost", c'est cela aussi l'offre moderne.
Vous créer la marque "France", pour quoi faire ?
On n'en avait pas. La France est la première destination mondiale, mais aujourd'hui il y a des zones de fragilités qui s'instaurent, nous ne sommes plus que la troisième destination en termes de recettes. Cela prouve qu'il y avait un besoin d'impulser de nouveau une volonté politique forte, avec l'Etat, les régions, pour créer l'équipe de France du tourisme. L'équipe de France du tourisme, j'espère qu'elle réussira un peu mieux que d'autres. Elle doit avoir un maillot, c'est cela la marque. Nous allons créer la marque "France", avec un logo, et cette marque sera rendue publique demain aux Assises du tourisme.
Les Chinois nous boycottent, les agences de voyages chinoises ont retiré la France de leurs brochures. Comment sortir de cette crise ?
D'abord, les consignes ne sont pas officielles et moi j'attends que les choses redeviennent plus sereines. Je pense que la responsabilité des dirigeants chinois devrait s'imposer. Les nouveaux touristes seront aussi des touristes chinois dans les années qui viennent. La France a toute capacité de les accueillir.
Source : Premier ministre, Service d'Information du Gouvernement, le 18 juin 2008