Texte intégral
Mesdames et Messieurs,
Je suis très heureux de vous accueillir ici pour commencer nos travaux. Nous passerons ensuite à côté dans le Salon de lHorloge où a été signé en 1951 le traité instituant la Communauté européenne du charbon et de lacier, la CECA, point de départ de cette grande aventure européenne que nous poursuivons aujourdhui. Une démonstration du site Internet vous y sera présentée.
Je ne reviendrai pas sur le contexte communautaire, exceptionnellement chargé. Je dirais simplement, mais vous le savez tous, que limportance des échéances justifie plus que jamais un effort pour informer sur lUnion européenne.
A cet égard, je souhaite, à titre de remarque préliminaire, opérer une distinction, à mes yeux importante, en matière de politique dinformation.
Il est essentiel de distinguer deux types dactions :
· les actions de communication : il sagit le plus souvent, dans le cadre de campagnes, de mettre en oeuvre une série dinitiatives liées à une échéance particulière de la construction européenne. Ainsi, jai lancé le 28 janvier dernier, une campagne de communication autour du Traité dAmsterdam. Cette campagne est actuellement en cours, notamment avec la diffusion à une large échelle de la brochure intitulée « Amsterdam, un nouveau pas pour lEurope » qui propose à nos concitoyens, sous une forme pédagogique et attrayante, une mise en perspective du contenu de ce nouveau traité pour en faciliter la compréhension.
· les actions dinformation : il sagit de répondre aux demandes dinformation du grand public sur lUnion européenne, son fonctionnement, ses réalisations,...
Le projet dont je vais vous parler aujourdhui est de cette nature, et cest pourquoi nous avons tenu à organiser, à quelques semaines dintervalle, deux opérations de lancement distinctes. Je souhaite en effet vous présenter les grandes lignes du dispositif dinformation permanente sur lEurope que nous avons décidé de mettre en place. Il sagit encore une fois dun projet conçu en partenariat avec la Commission européenne, et je tiens à cet égard à remercier tout particulièrement Jean-Louis Giraudy, le directeur de son bureau parisien, et son équipe, ainsi que le Commissaire Oreja, en charge de ces questions à Bruxelles. Jexprime aussi ma gratitude au Parlement européen, en la personne de M. Bernard Chevallier, pour son soutien.
Ce dispositif consiste essentiellement en la mise en place dun vaste réseau national dinformation sur lEurope comportant des relais physiques, baptisés GUIDEurope (Guichet dinformation départemental sur lEurope), dans tous les départements.
Lidée est de commencer à créer, dans le domaine européen, une sorte de « service public de linformation », comme il peut en exister dans dautres domaines.
Ce projet novateur et ambitieux, sur lequel nous avons travaillé en coopération étroite avec la Commission européenne, résulte dun constat assez simple, que chacun de nous a pu faire : la construction européenne imprègne de manière croissante lenvironnement dans lequel sinscrit lactivité de nos concitoyens. Elle élargit et renouvelle le champ des possibles, tout en suscitant, il faut le reconnaitre, de nombreuses interrogations de leur part. Je suis donc convaincu quil existe aujourdhui, pour ces raisons, un véritable besoin dinformation du grand public sur lEurope.
Plus précisément, ce projet de réseau est né, de trois observations, directement inspirées de notre expérience de terrain, en particulier à loccasion de mes visites en régions :
· en premier lieu, si nous voulons rapprocher lEurope du citoyen, la rendre populaire à tous les sens du terme, la bonne information de la population est, à lévidence, un préalable élémentaire. A limage de lenquête que nous avions commandée à IPSOS en octobre dernier, toutes les études dopinion convergent, certes, pour mettre en évidence une progression des jugements favorables à la construction européenne. Mais elles montrent aussi la persistance des clivages observés à lépoque de Maastricht, et une identification citoyenne à lEurope encore très abstraite. Or, la méconnaissance du fonctionnement et des réalisations de lUnion européenne contribue certainement à maintenir cette distance.
· en second lieu, nous devons pouvoir répondre à la demande croissante dinformation des acteurs économiques et sociaux. Une information plus ou moins spécialisée, sur des questions aussi diverses par exemple que les conditions détablissement et de libre-circulation, les régimes daide liés à la politique régionale, ou encore les programmes déchange scolaire et universitaire, est de plus en plus recherchée.
Linformation est devenue, nous le savons tous, une ressource essentielle dans la société contemporaine. Elle doit donc pouvoir être obtenue facilement, par tous et dans des conditions dégal accès.
Pour résumer mon propos sur ces deux premiers points, nous devons donc ajuster notre système dinformation à la place prise par la dimension européenne dans la vie quotidienne de nos concitoyens. On entend souvent dire, à juste titre, que lEurope est devenue de moins en moins une « affaire étrangère », de plus en plus une « affaire intérieure ».
· Or, et cest ma troisième observation, les moyens existants pour répondre à cet enjeu ne sont pas actuellement satisfaisants, et cela pour trois raisons :
· il existe des campagnes de communication ponctuelles, centrées sur des échéances ou des thèmes spécifiques, par exemple leuro ou le Traité dAmsterdam. Aussi utiles soient-elles pour valoriser les apports concrets de la construction européenne, ces opérations ne suffisent sans doute pas à assurer un impact durable.
· lusage dInternet nest pas suffisamment répandu dans le grand public et en particulier dans les franges de la population les plus modestes, auxquelles il apparaît important de faciliter laccès à linformation sur lEurope.
· enfin, la situation actuelle des relais dinformation sur lEurope est marquée par une grande hétérogénéité. Il existe à travers tout le territoire national, une vraie capacité de mobilisation sur ces questions dinformation : nos contacts permanents avec le monde associatif montrent beaucoup dinitiatives. Près de 200 organismes avaient par exemple répondu à une enquête que nous avions fait réaliser à la fin 1997 dans le but détablir un état des lieux de linformation sur lEurope. La Commission, de son côté, a poursuivi un effort important en développant ses propres relais dinformation, plus dune centaine aujourdhui : centre de documentation européenne, Euro Info Centre, Info-Points Europe,...
La production dinformation offerte au public par ces différents types dorganismes (associations, collectivités locales, chambres consulaires,...) reste toutefois trop dispersée sur le territoire national et sa diffusion trop restreinte. Ainsi par exemple, près dun département sur deux ne comporte actuellement aucune structure conventionnée par la Commission, susceptible dassurer un service dinformation. Il y a clairement intérêt à coordonner et organiser davantage cette activité.
Le projet que nous lançons aujourdhui avec la Commission prendra donc la forme dun réseau national, cohérent et structuré, dinformation sur lEurope. Ce réseau comportera trois échelons :
· au niveau national, Sources dEurope, le centre dinformation créé par le gouvernement français et la Commission, situé à lArche de la Défense, jouera en quelque sorte un rôle de « salle des machines », sera la tête ou le coeur du réseau. Quelle que soit limage, vous percevez bien sa fonction.
· au niveau régional, le dispositif sappuiera sur les relais existants ou en voie de création de la Commission européenne, les Info Points Europe (IPE).
· au niveau départemental, où aucune politique systématique navait été développée jusquà présent, nous établirons donc un nouveau relais dinformation, le GUIDEurope, qui constituera la cellule de base de ce nouvel ensemble.
Il sagit, je tiens à le préciser, déchelons fonctionnels sans lien hiérarchique entre eux. Un autre point me semble important à souligner : cette démarche na pas pour but dunifier ou duniformiser le travail dorganismes très divers, plus ou moins spécialisés, au mépris des réalités et de lexpérience de chacun.
Sans décrire ici de façon exhaustive le fonctionnement de cet ensemble, je voudrais maintenant apporter quelques précisions concernant le statut, les missions, les moyens, et les modalités de mise en place de ces nouveaux relais départementaux, les GUIDEurope :
· sur le statut : le relais départemental, le GUIDEurope, ne constitue pas une nouvelle entité juridique mais, comme son nom lindique, un label et un guichet physique, installé par une convention auprès dun organisme daccueil (association, collectivité locale,...).
· sur les missions : le GUIDEurope se verra attribuer, dans le cadre de cette convention, une mission précise et limitative : fournir une première réponse à la demande dinformation du grand public sur lUnion européenne et orienter, si nécessaire, vers dautres sources dinformations plus spécialisées. Pour éviter toute confusion ou tout malentendu, je précise clairement que ces GUIDeurope nauront aucune vocation à animer le débat politique sur lEurope.
· sur les moyens : la documentation, notamment les brochures distribuées au public, sera fournie gratuitement aux GUIDEurope, dans le cadre dun système global dapprovisionnement mis en place avec les Info-Point Europe de la Commission. Des équipements informatiques seront mis à disposition par nos soins. Sources dEurope fournira également un certain nombre de prestations aux GUIDEurope, par exemple la formation de leur personnel.
Mais je dois également préciser que, pour le reste, linstauration des GUIDEurope nimpliquera pas dautres coûts. Aucune subvention ou aide au fonctionnement ne doit être attendue de la part des organismes qui souhaiteraient accueillir un GUIDEurope dans leurs locaux. Cette donnée importante entraîne évidemment un certain nombre de conséquences sur le choix dimplantation des GUIDEurope : les organismes daccueil devront non seulement être bien situés géographiquement dans leur département, être accessibles au public, mais ils devront aussi disposer du personnel et des moyens correspondants à leurs missions.
· concernant enfin les modalités de mise en place des GUIDEurope, jai demandé aux préfets, qui ont à plusieurs reprises apporté une contribution décisive à la réussite de nos campagnes de communication, de suivre ce dossier dans leurs départements. Ils devront, dans les prochaines semaines, donner à ce projet la publicité nécessaire, recueillir et instruire les candidatures et nous les transmettre avant le 31 mars.
Une commission sera parallèlement constituée, au plan national, pour opérer, le cas échéant, la sélection entre les diverses candidatures dans chaque département. Composée de représentants du ministère chargé des Affaires européennes, de la Commission européenne, de Sources dEurope et du SIG, celle-ci tiendra le plus grand compte des appréciations qui lui auront été transmises par les préfets. Elle veillera également à la recherche dun équilibre global entre les différentes catégories dorganismes (associations, collectivités locales,...) retenus.
Mais il ne sagit en aucune manière dexclure des organismes non retenus, mais, au contraire de créer une dynamique associant tous les partenaires intéressés. Cest pourquoi, sera créé un conseil dorientation auprès de chaque GUIDEurope pour coordonner les efforts de tous, en partriculier des associations, et faciliter les échanges dexpérience.
Jajoute, à cet égard, quil est essentiel que soit valorisé et pris en compte, à cette occasion, lapport du monde associatif à ce travail dinformation du grand public. Dans notre sphère de compétence, nous mesurons en effet le rôle essentiel quil joue dans ce domaine : je fais référence ici dabord aux associations à vocation européenne (Mouvement européen, Maison de lEurope,...). Mais je pense aussi à toutes celles qui, intervenant sur dautres champs - aide sociale, exclusion, culture, jeunesse...- sintéressent de plus en plus à lEurope, et contribuent parfois à créer ces solidarités transnationales, si nécessaires à la constitution dune citoyenneté européenne. Comme vous le savez peut-être se tiendront les 20 et 21 février prochains, les premières Assises nationales de la vie associative, organisées à linitiative du Premier ministre. Une table-ronde sera spécifiquement consacrée aux questions européennes. Jy participerai.
Jai évoqué le rôle de Sources dEurope comme « salle des machines » du réseau. Jai souhaité illustrer cette nouvelle mission du centre en invitant ses responsables, dont je tiens à saluer au passage le professionnalisme, à présenter une démonstration de son site internet. Ce site, le premier et le plus grand site national dinformation sur lUnion européenne créé dans un pays de lUnion, fonctionne déjà avec succès depuis plusieurs mois. La présentation concrète qui suivra notre réunion éclairera vous montrera les potentialités offertes par cet outil, notamment les services quil apportera au réseau.
Je voudrais, pour conclure, regarder lavenir. Le maillage assez dense du territoire que nous recherchons à travers ce dispositif représente, vous laurez compris, un objectif ambitieux. Sa réalisation prendra nécessairement du temps. Mais jai réellement la conviction que nous lançons là, avec la Commission, une nouvelle dynamique dans la politique dinformation sur lEurope et que cette démarche portera ses fruits dans les années qui viennent, quelle contribuera, à sa manière, à rendre lEurope plus intelligible et familière.
Dans limmédiat, je sais pouvoir compter sur votre concours pour donner à cette initiative tout lécho quelle mérite, en relayant linformation à partir de chaque préfecture./.
(Source http://www.diplomatie.gouv.fr, février 1999)
Je suis très heureux de vous accueillir ici pour commencer nos travaux. Nous passerons ensuite à côté dans le Salon de lHorloge où a été signé en 1951 le traité instituant la Communauté européenne du charbon et de lacier, la CECA, point de départ de cette grande aventure européenne que nous poursuivons aujourdhui. Une démonstration du site Internet vous y sera présentée.
Je ne reviendrai pas sur le contexte communautaire, exceptionnellement chargé. Je dirais simplement, mais vous le savez tous, que limportance des échéances justifie plus que jamais un effort pour informer sur lUnion européenne.
A cet égard, je souhaite, à titre de remarque préliminaire, opérer une distinction, à mes yeux importante, en matière de politique dinformation.
Il est essentiel de distinguer deux types dactions :
· les actions de communication : il sagit le plus souvent, dans le cadre de campagnes, de mettre en oeuvre une série dinitiatives liées à une échéance particulière de la construction européenne. Ainsi, jai lancé le 28 janvier dernier, une campagne de communication autour du Traité dAmsterdam. Cette campagne est actuellement en cours, notamment avec la diffusion à une large échelle de la brochure intitulée « Amsterdam, un nouveau pas pour lEurope » qui propose à nos concitoyens, sous une forme pédagogique et attrayante, une mise en perspective du contenu de ce nouveau traité pour en faciliter la compréhension.
· les actions dinformation : il sagit de répondre aux demandes dinformation du grand public sur lUnion européenne, son fonctionnement, ses réalisations,...
Le projet dont je vais vous parler aujourdhui est de cette nature, et cest pourquoi nous avons tenu à organiser, à quelques semaines dintervalle, deux opérations de lancement distinctes. Je souhaite en effet vous présenter les grandes lignes du dispositif dinformation permanente sur lEurope que nous avons décidé de mettre en place. Il sagit encore une fois dun projet conçu en partenariat avec la Commission européenne, et je tiens à cet égard à remercier tout particulièrement Jean-Louis Giraudy, le directeur de son bureau parisien, et son équipe, ainsi que le Commissaire Oreja, en charge de ces questions à Bruxelles. Jexprime aussi ma gratitude au Parlement européen, en la personne de M. Bernard Chevallier, pour son soutien.
Ce dispositif consiste essentiellement en la mise en place dun vaste réseau national dinformation sur lEurope comportant des relais physiques, baptisés GUIDEurope (Guichet dinformation départemental sur lEurope), dans tous les départements.
Lidée est de commencer à créer, dans le domaine européen, une sorte de « service public de linformation », comme il peut en exister dans dautres domaines.
Ce projet novateur et ambitieux, sur lequel nous avons travaillé en coopération étroite avec la Commission européenne, résulte dun constat assez simple, que chacun de nous a pu faire : la construction européenne imprègne de manière croissante lenvironnement dans lequel sinscrit lactivité de nos concitoyens. Elle élargit et renouvelle le champ des possibles, tout en suscitant, il faut le reconnaitre, de nombreuses interrogations de leur part. Je suis donc convaincu quil existe aujourdhui, pour ces raisons, un véritable besoin dinformation du grand public sur lEurope.
Plus précisément, ce projet de réseau est né, de trois observations, directement inspirées de notre expérience de terrain, en particulier à loccasion de mes visites en régions :
· en premier lieu, si nous voulons rapprocher lEurope du citoyen, la rendre populaire à tous les sens du terme, la bonne information de la population est, à lévidence, un préalable élémentaire. A limage de lenquête que nous avions commandée à IPSOS en octobre dernier, toutes les études dopinion convergent, certes, pour mettre en évidence une progression des jugements favorables à la construction européenne. Mais elles montrent aussi la persistance des clivages observés à lépoque de Maastricht, et une identification citoyenne à lEurope encore très abstraite. Or, la méconnaissance du fonctionnement et des réalisations de lUnion européenne contribue certainement à maintenir cette distance.
· en second lieu, nous devons pouvoir répondre à la demande croissante dinformation des acteurs économiques et sociaux. Une information plus ou moins spécialisée, sur des questions aussi diverses par exemple que les conditions détablissement et de libre-circulation, les régimes daide liés à la politique régionale, ou encore les programmes déchange scolaire et universitaire, est de plus en plus recherchée.
Linformation est devenue, nous le savons tous, une ressource essentielle dans la société contemporaine. Elle doit donc pouvoir être obtenue facilement, par tous et dans des conditions dégal accès.
Pour résumer mon propos sur ces deux premiers points, nous devons donc ajuster notre système dinformation à la place prise par la dimension européenne dans la vie quotidienne de nos concitoyens. On entend souvent dire, à juste titre, que lEurope est devenue de moins en moins une « affaire étrangère », de plus en plus une « affaire intérieure ».
· Or, et cest ma troisième observation, les moyens existants pour répondre à cet enjeu ne sont pas actuellement satisfaisants, et cela pour trois raisons :
· il existe des campagnes de communication ponctuelles, centrées sur des échéances ou des thèmes spécifiques, par exemple leuro ou le Traité dAmsterdam. Aussi utiles soient-elles pour valoriser les apports concrets de la construction européenne, ces opérations ne suffisent sans doute pas à assurer un impact durable.
· lusage dInternet nest pas suffisamment répandu dans le grand public et en particulier dans les franges de la population les plus modestes, auxquelles il apparaît important de faciliter laccès à linformation sur lEurope.
· enfin, la situation actuelle des relais dinformation sur lEurope est marquée par une grande hétérogénéité. Il existe à travers tout le territoire national, une vraie capacité de mobilisation sur ces questions dinformation : nos contacts permanents avec le monde associatif montrent beaucoup dinitiatives. Près de 200 organismes avaient par exemple répondu à une enquête que nous avions fait réaliser à la fin 1997 dans le but détablir un état des lieux de linformation sur lEurope. La Commission, de son côté, a poursuivi un effort important en développant ses propres relais dinformation, plus dune centaine aujourdhui : centre de documentation européenne, Euro Info Centre, Info-Points Europe,...
La production dinformation offerte au public par ces différents types dorganismes (associations, collectivités locales, chambres consulaires,...) reste toutefois trop dispersée sur le territoire national et sa diffusion trop restreinte. Ainsi par exemple, près dun département sur deux ne comporte actuellement aucune structure conventionnée par la Commission, susceptible dassurer un service dinformation. Il y a clairement intérêt à coordonner et organiser davantage cette activité.
Le projet que nous lançons aujourdhui avec la Commission prendra donc la forme dun réseau national, cohérent et structuré, dinformation sur lEurope. Ce réseau comportera trois échelons :
· au niveau national, Sources dEurope, le centre dinformation créé par le gouvernement français et la Commission, situé à lArche de la Défense, jouera en quelque sorte un rôle de « salle des machines », sera la tête ou le coeur du réseau. Quelle que soit limage, vous percevez bien sa fonction.
· au niveau régional, le dispositif sappuiera sur les relais existants ou en voie de création de la Commission européenne, les Info Points Europe (IPE).
· au niveau départemental, où aucune politique systématique navait été développée jusquà présent, nous établirons donc un nouveau relais dinformation, le GUIDEurope, qui constituera la cellule de base de ce nouvel ensemble.
Il sagit, je tiens à le préciser, déchelons fonctionnels sans lien hiérarchique entre eux. Un autre point me semble important à souligner : cette démarche na pas pour but dunifier ou duniformiser le travail dorganismes très divers, plus ou moins spécialisés, au mépris des réalités et de lexpérience de chacun.
Sans décrire ici de façon exhaustive le fonctionnement de cet ensemble, je voudrais maintenant apporter quelques précisions concernant le statut, les missions, les moyens, et les modalités de mise en place de ces nouveaux relais départementaux, les GUIDEurope :
· sur le statut : le relais départemental, le GUIDEurope, ne constitue pas une nouvelle entité juridique mais, comme son nom lindique, un label et un guichet physique, installé par une convention auprès dun organisme daccueil (association, collectivité locale,...).
· sur les missions : le GUIDEurope se verra attribuer, dans le cadre de cette convention, une mission précise et limitative : fournir une première réponse à la demande dinformation du grand public sur lUnion européenne et orienter, si nécessaire, vers dautres sources dinformations plus spécialisées. Pour éviter toute confusion ou tout malentendu, je précise clairement que ces GUIDeurope nauront aucune vocation à animer le débat politique sur lEurope.
· sur les moyens : la documentation, notamment les brochures distribuées au public, sera fournie gratuitement aux GUIDEurope, dans le cadre dun système global dapprovisionnement mis en place avec les Info-Point Europe de la Commission. Des équipements informatiques seront mis à disposition par nos soins. Sources dEurope fournira également un certain nombre de prestations aux GUIDEurope, par exemple la formation de leur personnel.
Mais je dois également préciser que, pour le reste, linstauration des GUIDEurope nimpliquera pas dautres coûts. Aucune subvention ou aide au fonctionnement ne doit être attendue de la part des organismes qui souhaiteraient accueillir un GUIDEurope dans leurs locaux. Cette donnée importante entraîne évidemment un certain nombre de conséquences sur le choix dimplantation des GUIDEurope : les organismes daccueil devront non seulement être bien situés géographiquement dans leur département, être accessibles au public, mais ils devront aussi disposer du personnel et des moyens correspondants à leurs missions.
· concernant enfin les modalités de mise en place des GUIDEurope, jai demandé aux préfets, qui ont à plusieurs reprises apporté une contribution décisive à la réussite de nos campagnes de communication, de suivre ce dossier dans leurs départements. Ils devront, dans les prochaines semaines, donner à ce projet la publicité nécessaire, recueillir et instruire les candidatures et nous les transmettre avant le 31 mars.
Une commission sera parallèlement constituée, au plan national, pour opérer, le cas échéant, la sélection entre les diverses candidatures dans chaque département. Composée de représentants du ministère chargé des Affaires européennes, de la Commission européenne, de Sources dEurope et du SIG, celle-ci tiendra le plus grand compte des appréciations qui lui auront été transmises par les préfets. Elle veillera également à la recherche dun équilibre global entre les différentes catégories dorganismes (associations, collectivités locales,...) retenus.
Mais il ne sagit en aucune manière dexclure des organismes non retenus, mais, au contraire de créer une dynamique associant tous les partenaires intéressés. Cest pourquoi, sera créé un conseil dorientation auprès de chaque GUIDEurope pour coordonner les efforts de tous, en partriculier des associations, et faciliter les échanges dexpérience.
Jajoute, à cet égard, quil est essentiel que soit valorisé et pris en compte, à cette occasion, lapport du monde associatif à ce travail dinformation du grand public. Dans notre sphère de compétence, nous mesurons en effet le rôle essentiel quil joue dans ce domaine : je fais référence ici dabord aux associations à vocation européenne (Mouvement européen, Maison de lEurope,...). Mais je pense aussi à toutes celles qui, intervenant sur dautres champs - aide sociale, exclusion, culture, jeunesse...- sintéressent de plus en plus à lEurope, et contribuent parfois à créer ces solidarités transnationales, si nécessaires à la constitution dune citoyenneté européenne. Comme vous le savez peut-être se tiendront les 20 et 21 février prochains, les premières Assises nationales de la vie associative, organisées à linitiative du Premier ministre. Une table-ronde sera spécifiquement consacrée aux questions européennes. Jy participerai.
Jai évoqué le rôle de Sources dEurope comme « salle des machines » du réseau. Jai souhaité illustrer cette nouvelle mission du centre en invitant ses responsables, dont je tiens à saluer au passage le professionnalisme, à présenter une démonstration de son site internet. Ce site, le premier et le plus grand site national dinformation sur lUnion européenne créé dans un pays de lUnion, fonctionne déjà avec succès depuis plusieurs mois. La présentation concrète qui suivra notre réunion éclairera vous montrera les potentialités offertes par cet outil, notamment les services quil apportera au réseau.
Je voudrais, pour conclure, regarder lavenir. Le maillage assez dense du territoire que nous recherchons à travers ce dispositif représente, vous laurez compris, un objectif ambitieux. Sa réalisation prendra nécessairement du temps. Mais jai réellement la conviction que nous lançons là, avec la Commission, une nouvelle dynamique dans la politique dinformation sur lEurope et que cette démarche portera ses fruits dans les années qui viennent, quelle contribuera, à sa manière, à rendre lEurope plus intelligible et familière.
Dans limmédiat, je sais pouvoir compter sur votre concours pour donner à cette initiative tout lécho quelle mérite, en relayant linformation à partir de chaque préfecture./.
(Source http://www.diplomatie.gouv.fr, février 1999)