Texte intégral
S. Paoli "Les ajustements" - pour reprendre le mot de L. Jospin - donneront-ils aux Français à qui il a dit que le message des municipales a été reçu, l'impression qu'ils ont en effet été entendus ? Lutte contre l'insécurité, réduction des inégalités sociales et amélioration du cadre de vie, il ratisse large, mais avec quels moyens financiers ? Vous disiez hier que Jospin est en train de se "balladuriser", ce qui a beaucoup énervé monsieur Balladur. Qu'est-ce que vous vouliez dire vraiment ?
- "Je voulais simplement dire que L. Jospin est dans une contradiction compliquée pour lui, puisqu'il est la fois Premier ministre et candidat à l'élection présidentielle. Mais la formule, employée spontanément, est il est vrai, un peu malheureuse, parce que d'abord j'ai un très grand respect pour E. Balladur, pour tout ce qu'il a fait - c'est un véritable homme d'Etat - et parce qu'elle ne correspond pas exactement d'ailleurs à la situation, puisque monsieur E. Balladur, lui, a fait de grandes réformes - je pense en particulier à la réforme des retraites qu'il a engagée, qui était extrêmement courageuse - alors qu'aujourd'hui, L. Jospin, justement, refuse les réformes."
On finissait par se demander si c'était un compliment ou une critique. Vous critiquez tout de même L. Jospin, mais vous épargnez monsieur Balladur.
- "Bien sûr."
Il n'est pas content quand même.
- "Je le comprends très bien, puisque la formule qui a été employée par de nombreux journalistes - j'ai dit que je l'ai employée spontanément - est un peu malheureuse."
Comment trouvez-vous le mot "ajustement", le terme qui a été utilisé par L. Jospin ?
- "On est là devant des mesures hâtives, prises dans la précipitation, qui correspondent plus à du saupoudrage électoraliste qu'à une vision politique. Le Premier ministre perd un peu son sang-froid, il panique, il est obligé de prendre des mesures face au mécontentement des Français. Qu'est-ce qu'on voit ? Soit les mesures sont anodines, peu importantes ; soit elles étaient déjà annoncées et sont seulement avancées de quelques semaines voire de quelques jours - je pense à la loi sur l'eau - ; soit, pour des sujets les plus délicats, on renvoie à plus tard - je pense aux licenciements. Donc, réellement, lorsque je vois les membres de la majorité plurielle dire, pour R. Hue que le compte n'y est pas, et pour les Verts qu'il n'y a pas réellement de volonté politique sur les licenciements, on voit bien qu'on passe progressivement d'une majorité plurielle à une majorité querelle qui met en avant ses divisions, qui ne souhaite plus travailler ensemble, et qui, en fait, ne défend plus l'intérêt des Français."
Ne dites-vous pas qu'il y a dans ces mesures la volonté de répondre justement au message des municipales, c'est-à-dire de dire aux Français : "on a entendu ce que vous disiez sur l'insécurité, sur les revendications sociales et sur la qualité de vie" ?
- "Le problème, c'est le manque de vision politique, puisqu'en quelques jours, dans la panique, on est en train de changer totalement de politique dans certains secteurs. Si l'on prend par exemple la sécurité, nous voyons bien qu'il y a des mesures qui ne sont pas totalement inintéressantes, mais il faut une vraie volonté politique. On fait aujourd'hui dans la précipitation. On passe de la prévention à la répression, ceci dans la précipitation, sans qu'il y ait réellement de volonté politique, de vision politique."
Mais est-ce que là, il n'y a pas une interprétation un peu trop rapide ? Au fond, qu'est-ce que dit L. Jospin ? Il dit : "on va donner une réponse visible et efficace." Alors, visible et efficace, très bien, mais c'est encore assez flou. Est-ce que vous avez une idée plus précise de ce que le Premier ministre souhaite faire en matière d'insécurité ?
- "En matière d'insécurité, il dit deux choses : d'abord qu'il va augmenter les établissements pour les jeunes - nous l'avions dit avant, et quand il est arrivé au pouvoir en 97, il a arrêté toutes les mesures - et il dit aujourd'hui qu'il faut que le maire soit un peu le coordinateur. C'est ce que nous demandons depuis des années. Lorsque nous demandions cela, il disait que nous voulions des maires-shérifs. Moi ce qui m'inquiète, c'est qu'aujourd'hui nous sommes devant ce qu'on peut appeler des effets d'annonce, qu'il n'y a pas de moyens derrière pour appliquer ces effets et qu'il n'y aura surtout pas de volonté de les appliquer. En matière de sécurité, il faut d'abord savoir ce qu'on veut faire, et ce que l'on doit vouloir faire aujourd'hui, c'est ce que nous définissions, nous, comme la tolérance zéro. Moi je ne me satisfais pas à Bourges de voir mes chauffeurs de bus se faire cracher à la figure. Je ne considère pas que ce soit une incivilité, je considère que c'est un délit et qu'il doit être sanctionné. Est-ce qu'on le dit ? Il faut savoir ce que l'on veut en matière d'application des sanctions, et cela, on ne nous le dit pas. Il faudra aussi une coordination. Et là, on semble aller dans le bon sens, mais qu'est-ce qu'il en sera dans l'application entre le travail en commun entre le maire, le préfet, et le procureur de la République ? On voit tous les jours dans nos villes la difficulté qu'il y a à coordonner les services. Et puis, il faut surtout décloisonner les services administratifs. Je constate dans l'action au quotidien, tous les jours, dans ma ville, que l'administration ment à l'administration. Nous n'arrivons pas - un directeur, un responsable de collège n'arrivent pas - à avoir les informations des services sociaux de l'Etat pour savoir si un jeune est en délinquance dans la rue. Or, quand ils voient un jeune qui commence à avoir des comportements difficiles dans son collège, il faut bien qu'il ait des renseignements. Aujourd'hui, tous les services sont cloisonnés, dans leur propre logique, et ne discutent pas entre eux. C'est tout cela qu'il faut changer."
Est-ce qu'il n'y a pas dans le projet d'associer un peu plus les maires à la définition et au suivi des actions des forces de l'ordre une tentative de décloisonnement et d'une approche plus transversale au fond de ces questions ?
- "C'est ce que nous demandons depuis des années. Mais il faut derrière des moyens, avec une vraie volonté politique d'application. Je constate encore une fois dans le quotidien que quoi qu'on dise, la répercussion, l'application sur le terrain, que ce soit par le préfet ou le procureur, n'est pas totalement directe. On va bien voir. Il y a déjà un signe de donné, c'est bien, mais pourquoi avoir attendu quatre ans pour le faire ?"
La question des moyens est très importante, parce qu'il n'y aura peut-être pas du tout de cagnotte cette année ?
- "La question des moyens n'est d'ailleurs pas la seule. Encore une fois, il faut la volonté politique, c'est-à-dire qu'il faut que la ministre de la Justice fasse en sorte que ce soit appliqué sur le terrain au niveau du parquet et des procureurs. Au niveau de la police, il faut évidemment qu'il y ait une vraie volonté d'application."
On ne peut pas préjuger de ce que peut-être L. Jospin précisera mardi dans son intervention télévisée.
- "Absolument."
Mais la question des moyens est importante, parce que tout cela va coûter assez cher, alors qu'il y a des contraintes européennes sur le budget de l'Etat qui continuent de peser. Comment voyez-vous les choses ?
- "Ce qu'on constate d'abord, c'est qu'il y a dérapage et le dérapage était annoncé dès hier, puisque sur 2002, on nous annonce déjà un déficit budgétaire plus important que ce qui était envisagé au départ. Je dirais que ce qui est le plus grave, c'est qu'on a gaspillé dans les dernières années les fruits de la croissance. Aujourd'hui, le Gouvernement n'a plus aucune marge de manoeuvre financière, alors même que dans les trois dernières années, il engrangeait des recettes tout à fait considérables. Prenons le sujet essentiel des sages-femmes. Le problème des sages-femmes est fondamentale, il est très important. On est au coeur d'un problème de société, parce que c'est la troisième profession médicale qui n'est pas reconnue comme telle. Il faut résoudre ce problème, peut-être sur plusieurs années. Vous avez un deuxième problème qui s'enclenche. Aujourd'hui, c'est tout de même complètement inadmissible que les agents hospitaliers, les infirmières des hôpitaux publics soient à 39 heures, alors même que dans le privé, elles sont à 35 heures. Je trouve qu'il y a une inéquité. L'Etat oblige le privé à faire ce qu'il ne s'oblige pas à lui-même. Il va falloir passer aux 35 heures. Il y a là des montants financiers tout à fait considérables. Je suis président de l'hôpital de Bourges. Quand je demande un poste supplémentaire d'infirmière, on ne me le donne pas parce qu'on n'en a pas les moyens. Comment est-ce qu'on va faire quand il va falloir passer d'ici le 1er janvier 2002 de 39 heures à 35 heures ? Combien cela va-t-il coûter ? On ne nous le dit pas. Un énorme problème également est la différence de revenus qu'il y a entre le monde hospitalier dans le secteur privé, les cliniques, et le monde hospitalier dans le secteur public. Quand on va passer aux 35 heures, on va créer des postes dans les hôpitaux publics, et à ce moment, il va y avoir un transfert des infirmières ou des sages-femmes du secteur privé vers le secteur public. On va déstabiliser totalement le secteur de la santé, et personne n'en parle."
Juste un mot. L. Jospin botte en touche en disant que c'est à la majorité plurielle de décider s'il faut ou non taxer les bénéfices des entreprises qui licencient. Qu'en dites-vous ?
- "Il botte en touche sur les sujets les plus essentiels, c'est-à-dire la question du licenciement. Manifestement, il repousse à plus loin des décisions qu'il devrait prendre."
(Source http://sig.premier-ministre.gouv.fr, le 13 avril 2001)
- "Je voulais simplement dire que L. Jospin est dans une contradiction compliquée pour lui, puisqu'il est la fois Premier ministre et candidat à l'élection présidentielle. Mais la formule, employée spontanément, est il est vrai, un peu malheureuse, parce que d'abord j'ai un très grand respect pour E. Balladur, pour tout ce qu'il a fait - c'est un véritable homme d'Etat - et parce qu'elle ne correspond pas exactement d'ailleurs à la situation, puisque monsieur E. Balladur, lui, a fait de grandes réformes - je pense en particulier à la réforme des retraites qu'il a engagée, qui était extrêmement courageuse - alors qu'aujourd'hui, L. Jospin, justement, refuse les réformes."
On finissait par se demander si c'était un compliment ou une critique. Vous critiquez tout de même L. Jospin, mais vous épargnez monsieur Balladur.
- "Bien sûr."
Il n'est pas content quand même.
- "Je le comprends très bien, puisque la formule qui a été employée par de nombreux journalistes - j'ai dit que je l'ai employée spontanément - est un peu malheureuse."
Comment trouvez-vous le mot "ajustement", le terme qui a été utilisé par L. Jospin ?
- "On est là devant des mesures hâtives, prises dans la précipitation, qui correspondent plus à du saupoudrage électoraliste qu'à une vision politique. Le Premier ministre perd un peu son sang-froid, il panique, il est obligé de prendre des mesures face au mécontentement des Français. Qu'est-ce qu'on voit ? Soit les mesures sont anodines, peu importantes ; soit elles étaient déjà annoncées et sont seulement avancées de quelques semaines voire de quelques jours - je pense à la loi sur l'eau - ; soit, pour des sujets les plus délicats, on renvoie à plus tard - je pense aux licenciements. Donc, réellement, lorsque je vois les membres de la majorité plurielle dire, pour R. Hue que le compte n'y est pas, et pour les Verts qu'il n'y a pas réellement de volonté politique sur les licenciements, on voit bien qu'on passe progressivement d'une majorité plurielle à une majorité querelle qui met en avant ses divisions, qui ne souhaite plus travailler ensemble, et qui, en fait, ne défend plus l'intérêt des Français."
Ne dites-vous pas qu'il y a dans ces mesures la volonté de répondre justement au message des municipales, c'est-à-dire de dire aux Français : "on a entendu ce que vous disiez sur l'insécurité, sur les revendications sociales et sur la qualité de vie" ?
- "Le problème, c'est le manque de vision politique, puisqu'en quelques jours, dans la panique, on est en train de changer totalement de politique dans certains secteurs. Si l'on prend par exemple la sécurité, nous voyons bien qu'il y a des mesures qui ne sont pas totalement inintéressantes, mais il faut une vraie volonté politique. On fait aujourd'hui dans la précipitation. On passe de la prévention à la répression, ceci dans la précipitation, sans qu'il y ait réellement de volonté politique, de vision politique."
Mais est-ce que là, il n'y a pas une interprétation un peu trop rapide ? Au fond, qu'est-ce que dit L. Jospin ? Il dit : "on va donner une réponse visible et efficace." Alors, visible et efficace, très bien, mais c'est encore assez flou. Est-ce que vous avez une idée plus précise de ce que le Premier ministre souhaite faire en matière d'insécurité ?
- "En matière d'insécurité, il dit deux choses : d'abord qu'il va augmenter les établissements pour les jeunes - nous l'avions dit avant, et quand il est arrivé au pouvoir en 97, il a arrêté toutes les mesures - et il dit aujourd'hui qu'il faut que le maire soit un peu le coordinateur. C'est ce que nous demandons depuis des années. Lorsque nous demandions cela, il disait que nous voulions des maires-shérifs. Moi ce qui m'inquiète, c'est qu'aujourd'hui nous sommes devant ce qu'on peut appeler des effets d'annonce, qu'il n'y a pas de moyens derrière pour appliquer ces effets et qu'il n'y aura surtout pas de volonté de les appliquer. En matière de sécurité, il faut d'abord savoir ce qu'on veut faire, et ce que l'on doit vouloir faire aujourd'hui, c'est ce que nous définissions, nous, comme la tolérance zéro. Moi je ne me satisfais pas à Bourges de voir mes chauffeurs de bus se faire cracher à la figure. Je ne considère pas que ce soit une incivilité, je considère que c'est un délit et qu'il doit être sanctionné. Est-ce qu'on le dit ? Il faut savoir ce que l'on veut en matière d'application des sanctions, et cela, on ne nous le dit pas. Il faudra aussi une coordination. Et là, on semble aller dans le bon sens, mais qu'est-ce qu'il en sera dans l'application entre le travail en commun entre le maire, le préfet, et le procureur de la République ? On voit tous les jours dans nos villes la difficulté qu'il y a à coordonner les services. Et puis, il faut surtout décloisonner les services administratifs. Je constate dans l'action au quotidien, tous les jours, dans ma ville, que l'administration ment à l'administration. Nous n'arrivons pas - un directeur, un responsable de collège n'arrivent pas - à avoir les informations des services sociaux de l'Etat pour savoir si un jeune est en délinquance dans la rue. Or, quand ils voient un jeune qui commence à avoir des comportements difficiles dans son collège, il faut bien qu'il ait des renseignements. Aujourd'hui, tous les services sont cloisonnés, dans leur propre logique, et ne discutent pas entre eux. C'est tout cela qu'il faut changer."
Est-ce qu'il n'y a pas dans le projet d'associer un peu plus les maires à la définition et au suivi des actions des forces de l'ordre une tentative de décloisonnement et d'une approche plus transversale au fond de ces questions ?
- "C'est ce que nous demandons depuis des années. Mais il faut derrière des moyens, avec une vraie volonté politique d'application. Je constate encore une fois dans le quotidien que quoi qu'on dise, la répercussion, l'application sur le terrain, que ce soit par le préfet ou le procureur, n'est pas totalement directe. On va bien voir. Il y a déjà un signe de donné, c'est bien, mais pourquoi avoir attendu quatre ans pour le faire ?"
La question des moyens est très importante, parce qu'il n'y aura peut-être pas du tout de cagnotte cette année ?
- "La question des moyens n'est d'ailleurs pas la seule. Encore une fois, il faut la volonté politique, c'est-à-dire qu'il faut que la ministre de la Justice fasse en sorte que ce soit appliqué sur le terrain au niveau du parquet et des procureurs. Au niveau de la police, il faut évidemment qu'il y ait une vraie volonté d'application."
On ne peut pas préjuger de ce que peut-être L. Jospin précisera mardi dans son intervention télévisée.
- "Absolument."
Mais la question des moyens est importante, parce que tout cela va coûter assez cher, alors qu'il y a des contraintes européennes sur le budget de l'Etat qui continuent de peser. Comment voyez-vous les choses ?
- "Ce qu'on constate d'abord, c'est qu'il y a dérapage et le dérapage était annoncé dès hier, puisque sur 2002, on nous annonce déjà un déficit budgétaire plus important que ce qui était envisagé au départ. Je dirais que ce qui est le plus grave, c'est qu'on a gaspillé dans les dernières années les fruits de la croissance. Aujourd'hui, le Gouvernement n'a plus aucune marge de manoeuvre financière, alors même que dans les trois dernières années, il engrangeait des recettes tout à fait considérables. Prenons le sujet essentiel des sages-femmes. Le problème des sages-femmes est fondamentale, il est très important. On est au coeur d'un problème de société, parce que c'est la troisième profession médicale qui n'est pas reconnue comme telle. Il faut résoudre ce problème, peut-être sur plusieurs années. Vous avez un deuxième problème qui s'enclenche. Aujourd'hui, c'est tout de même complètement inadmissible que les agents hospitaliers, les infirmières des hôpitaux publics soient à 39 heures, alors même que dans le privé, elles sont à 35 heures. Je trouve qu'il y a une inéquité. L'Etat oblige le privé à faire ce qu'il ne s'oblige pas à lui-même. Il va falloir passer aux 35 heures. Il y a là des montants financiers tout à fait considérables. Je suis président de l'hôpital de Bourges. Quand je demande un poste supplémentaire d'infirmière, on ne me le donne pas parce qu'on n'en a pas les moyens. Comment est-ce qu'on va faire quand il va falloir passer d'ici le 1er janvier 2002 de 39 heures à 35 heures ? Combien cela va-t-il coûter ? On ne nous le dit pas. Un énorme problème également est la différence de revenus qu'il y a entre le monde hospitalier dans le secteur privé, les cliniques, et le monde hospitalier dans le secteur public. Quand on va passer aux 35 heures, on va créer des postes dans les hôpitaux publics, et à ce moment, il va y avoir un transfert des infirmières ou des sages-femmes du secteur privé vers le secteur public. On va déstabiliser totalement le secteur de la santé, et personne n'en parle."
Juste un mot. L. Jospin botte en touche en disant que c'est à la majorité plurielle de décider s'il faut ou non taxer les bénéfices des entreprises qui licencient. Qu'en dites-vous ?
- "Il botte en touche sur les sujets les plus essentiels, c'est-à-dire la question du licenciement. Manifestement, il repousse à plus loin des décisions qu'il devrait prendre."
(Source http://sig.premier-ministre.gouv.fr, le 13 avril 2001)