Interview de M. Eric Woerth, ministre du budget, des comptes publics et de la fonction publique, à "ITélé" le 12 septembre 2008, sur le budget de l'Etat, les arbitrages en cours (taxe écologique...) et sur le fichier EDVIGE.

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Média : Itélé

Texte intégral

L. Bazin.- On salue E. Woerth qui nous a rejoint sur ce plateau et qui est notre invité politique ce matin. Premier sujet politique du jour et il répondra juste après, c'est l'arrivée évidemment de Benoît XVI en France tout à l'heure... Pianiste amateur mais la messe en latin, E. Woerth, est-ce que la France en fait trop en allant accueillir le Pape à la descente d'avion ? Le protocole ne le prescrit pas ?

Ah non, elle n'en fait pas trop, elle fait ce qu'elle doit faire, c'est quand même naturel. Le Pape, c'est un personnage immense, c'est aussi un chef d'Etat mais c'est un personnage spirituel immense. Donc, c'est très important.

Parce que la France reste la fille aînée de l'Eglise ?

Ah ! Je ne dirai pas ça comme ça mais enfin, la France est de tradition chrétienne, ce n'est pas nouveau, il suffit de passer dans les villages et de regarder les églises, donc c'est très important, c'est aussi...

Donc, c'est une fausse polémique pour vous ?

C'est une petite polémique pour petits esprits pas très inspirés par le Saint-Esprit. Je suis assez choqué par ça au fond et en réalité, je pense que c'est une polémique qui n'ira pas bien loin. Enfin, la visite du Pape c'est très important pour les Français, heureusement que c'est important.

Et vous serez à l'Elysée tout à l'heure ?

Je serai à l'Elysée tout à l'heure avec beaucoup de...

Pas à la messe en revanche ?

Non, pas à la messe mais je vais à la messe régulièrement chez moi à Chantilly. Mais voilà, c'est une tradition, c'est très important là. Et puis la visite du Pape, ça met un peu de sérénité aussi, donc ça devrait être anti-polémique.

On va reparler de polémique - mais budgétaire - avec vous après le journal de Sonia.

Et d'ailleurs... pardon, et d'ailleurs, je vois certains responsables politiques de tradition démocrate chrétienne critiquer les conditions de la visite du Pape, c'est le monde à l'envers. [Rappel de l'actualité]

Merci Sonia et bonjour E. Woerth, re-bonjour.

Re-bonjour.

Ministre des Comptes, de la Fonction publique et du Budget dans une ambiance de crise : baisse de la croissance, petite reprise du chômage et hausse de l'inflation. En plein arbitrage budgétaire aussi puisque je crois que C. Lagarde et vous avez déposé hier soir vos derniers avis auprès de Matignon. On va prendre un petit catalogue, les Français attendent ça...

Essayons, essayons.

Le bonus malus, oui ou non et sur quoi ?

Oui, il y aura des bonus malus, il y en a déjà sur les voitures, vous le savez et il y aura des bonus malus sur d'autres familles de produits.

Lesquels ?

J.-L. Borloo doit les arbitrer in fine mais il y en aura. On parle de réfrigérateurs, on parle de biens d'équipement...

Informatiques ?

Non, non mais on peut parler aussi de certains... en plastique, des choses comme ça. Enfin, je ne vais pas rentrer dans les familles de produits parce que d'abord c'est immense, c'est immense et donc ce sera au ministère de l'Environnement de choisir. Moi, je crois qu'il faut peu de familles de produits...

Combien de familles, une vingtaine de familles ?

Non, j'espère un peu moins, il faut peu de familles de produits...

Vous espérez budgétairement un peu moins...

Et il faut, parce que ce n'est pas mon métier de déterminer les familles de produits, donc ce qu'il faut, c'est que ce soit équilibré sur le plan financier, c'est-à-dire que les malus par catégorie de produits puissent équilibrer les bonus. C'est très important pour les finances publiques parce que la fiscalité verte...

C'est très important mais c'est la quadrature du cercle, on ne va pas se raconter d'histoire, enfin les voitures ça a coûté au moins 140 millions d'euros...

Oui, ça coûte plus, ça coûte plutôt 200 millions d'euros sur les voitures...

200 millions d'euros, encore mieux.

Alors d'un autre côté, l'industrie automobile ne va pas très bien et ça a, d'une certaine façon, contribué à tenir l'industrie en bonne forme.

Oui, mais est-ce qu'on peut se payer ça sur d'autres familles ?

Donc nous... il faut que les bonus malus soient financièrement équilibrés.

Comment, comment ?

Oh ! Ce n'est pas très difficile...

Une nouvelle taxe ?

Le malus c'est une taxe, le bonus c'est un crédit d'impôt d'une certaine façon...

Donc plus de malus que de bonus, voilà ce que vous êtes en train de dire ?

Ceux qui acceptent d'acheter plus cher des produits qui ne sont pas bien pour l'environnement, ils contribuent à ce qui est la base, ils contribuent au financement de produits écologiquement meilleurs. Donc, c'est très important.

Bon, je vous ai entendu, je vous traduits pour que ce soit clair : des gros malus, des petits bonus ?

C'est un problème de volume, après c'est le nombre de choses que vous vendez, moi je n'ai pas... je pense que...

Ça se testera, c'est ça ?

Ce qui est très important, c'est que c'est un principe qui permet de réorienter la consommation, ça c'est bien. Et à partir de ce moment-là, il ne faut pas que la fiscalité verte, que je soutiens puisqu'elle réoriente une consommation vers des produits écologiquement plus corrects, mette les finances publiques dans le rouge.

Ça veut dire que vous avez perdu puisque vous vouliez malus malus...

Je n'ai rien perdu...

Vous vouliez un malus malus, vous nous l'avez dit ici.

Je ne sais pas qui perd ou qui gagne, j'ai lancé le débat, c'est déjà pas mal. Et, deuxième point, j'ai obtenu le fait que ces malus et ces bonus soient financièrement équilibrés.

Bon, voilà un point. Deuxième point, la prime transport. Est-ce que l'Etat va payer ou est-ce que ce sera aux entreprises ?

La prime transport, elle est en train d'être... vous savez qu'il y avait jusqu'au 15 septembre, donc le Premier ministre s'est exprimé à plusieurs reprises. La volonté, c'est qu'il y ait une prime transport, c'est que les entreprises puissent contribuer au déplacement de leurs salariés...

Est-ce que l'Etat va mettre plus d'argent sur la table que prévu ?

L'Etat va mettre de l'argent dans le cadre de réductions de charges sociales et fiscales. Donc, ce ne sera pas de l'argent en direct, ce n'est pas une contribution financière en direct...

Donc les entreprises vont payer ?

Disons que si la prime transport...

Mais par ailleurs, elles bénéficieront des baisses de charges, c'est ça que vous leur dites ?

Exactement, c'est compensé en partie par les baisses de charges, donc c'est intéressant pour les entreprises de le faire...

C'est gagnant, gagnant ça vraiment ?

C'est un coût supplémentaire pour les entreprises, en même temps c'est socialement très important pour les salariés dans le monde où on est, avec des coûts de transport très lourds donc c'est attractif. Une entreprise qui le fait, c'est attractif. Le Premier ministre a indiqué que pour les PME notamment, ce serait... en tout cas, lorsqu'il n'y a pas de transports publics et lorsque la personne prend sa voiture privée, à ce moment-là, c'est à la volonté de l'entreprise, c'est un choix de l'entreprise, c'est un dialogue entre l'entreprise et le salarié...

Elle ne sera pas obligatoire ?

Voilà, ce n'est pas obligatoire, ce n'est pas obligatoire.


Elle ne sera pas obligatoire. Voilà une information supplémentaire. L'impôt sur la fortune, alors le débat a fait rage, il a été vite étouffé, c'est Madame Lagarde qui l'avait lancé. F. Fillon, la semaine dernière, a dit : ça n'est pas d'actualité. Mais dans des rendez-vous un peu plus discrets, sans doute un peu moins médiatisés, le Premier ministre dit « c'est nécessaire une réforme de l'impôt sur la fortune ». Donc oui ou non, est-ce qu'il y aura une réforme de l'impôt sur la fortune ?

Non, il n'y aura pas de réforme de l'impôt sur la fortune...

Quand le Premier ministre dit « c'est nécessaire »...

Parce qu'il a déjà... mais le Premier ministre, je n'ai pas entendu...

Vous dites « c'est peut-être nécessaire mais ce n'est pas opportun » ?

Mais vous faites parler le Premier ministre, moi je n'ai pas entendu le Premier ministre dire « c'est nécessaire ». Qu'il y ait des questions sur la compétitivité de la France, que les personnes qui sont lésées ne partent pas vivre dans d'autres pays en y apportant leur patrimoine, leurs revenus ou leurs investissements, c'est évidemment excessivement important. Donc, ça ne doit pas être un sujet tabou, surtout pas parce qu'en France on a comme ça un certain nombre de sujets, quelques-uns, qui sont sur des rayonnages et dès qu'on les touche un peu, ça devient absolument catastrophique. Il ne faut pas que ce soit comme ça. L'ISF c'est un vieux débat, on en parle tout le temps, nous l'avons réformé, je veux juste le dire, ça a été d'ailleurs suffisamment compliqué...

...Le bouclier fiscal notamment !

...suffisamment compliqué à faire et c'était suffisamment mis d'ailleurs en débat avec le bouclier fiscal. Le président de la République a indiqué à plusieurs reprises qu'il était aussi favorable à ce qu'on appelle « l'auto-déclaration », ça c'est des modalités techniques mais l'ISF ne sera pas transformé.

Une dernière question sur le budget, comment vous allez faire... pardon, je suis vraiment novice, voire béotien en matière financière. Mais 12 milliards...

Ça n'a pas l'air, compte tenu des questions...

Mais parce que je travaille un peu et puis...

Oui, oui, c'est le nouveau décor qui vous inspire ce matin. '12 milliards de prélèvements... Très réussi d'ailleurs, je ne cherche pas...

C'est gentil de le dire mais ça ne va pas rendre mes questions plus douces. 12 milliards de prélèvements en moins, voilà ce que vous avez dit, donc 12 milliards de moins dans les caisses. 7 milliards de recettes en moins avalées par la croissance, dit D. Migaud, comment on boucle un budget en ajoutant du bonus malus à ça, franchement ?

D'abord il faut faire attention aux chiffres. Hier, j'ai effectivement fait les plus et les moins parce qu'il y avait, là aussi, un certain nombre qui disaient « mais vous mettez beaucoup de taxes, on avait l'impression que la fiscalité augmentait ». Je voulais dire que c'est complètement faux, il n'y a pas d'augmentation de la fiscalité, notre politique ce n'est pas d'augmenter en tendance la fiscalité, c'est de réduire en tendance la fiscalité, en tendance lourde. Il peut y avoir telle ou telle taxe pour financer telle ou telle politique à un moment donné, dans un cadre général qui est la réduction de la fiscalité. C'est une croyance et c'est une conviction économique...

Est-ce qu'on va réussir à boucler ce budget oui ou non sans douloureuse ?

Oui, mais évidemment, mais évidemment. C'est parce qu'on réduit la fiscalité qu'on contribue à relancer l'économie. Alors on est dans une économie...

Ça ce n'est pas tout de suite, ça ce n'est pas tout de suite...

Oui mais c'est un vrai investissement que de le faire, j'ai donné des chiffres. Quand D. Migaud dit « moins 7 milliards de recettes fiscales », moi j'ai dit moins 5 avec quand même un peu plus d'informations dès le mois de juin. Je maintiens cette prévision, c'est moins 5 par rapport à la prévision en début d'année 2008. Il y a deux fois moins de croissance, il y a évidemment moins de recettes. Le budget 2008, il sera stabilisé en terme de déficit public, l'exécution sera stabilisée, on fait tout pour cela jour après jour, donc je n'ai pas d'inquiétude particulière sinon la vigilance...

Donc, vous n'êtes pas à la tête d'un Etat en faillite ?

D'abord, je ne suis pas à la tête d'un Etat...

Certes, mais vous ne gouvernez pas un Etat en faillite ?

Je fais partie d'un Gouvernement qui n'est pas dans un Etat en faillite, loin de là. C'est dans un Etat au contraire qui doit être extrêmement vigilant avec ses finances publiques, et croyez-moi j'y veille, et dont la solution ne passe pas par l'augmentation des prélèvements obligatoires ou par l'immobilisme, ça passe par la réforme. Nous l'avons dit à beaucoup de reprises, c'est une conviction profonde.

E. Woerth reste, ne vous inquiétez pas, il va pouvoir ajouter son mot au zapping bien évidemment en écoutant ce que les autres ont dit sur les autres antennes, ça reste le zapping. [...] On est toujours en compagnie d'E. Woerth et c'est l'heure du zapping politique. Donc pour ceux qui ne vous ont pas découvert E. Woerth, voilà, c'est fait. Vous nous disiez tout à l'heure que vous étiez assez choqué de la polémique autour de l'arrivée de Benoît XVI en France. Vous nous disiez également qu'il y aurait bien des bonus malus, à condition que tout ça s'équilibre, gros malus, petit bonus.

Je disais que le Saint-Esprit n'inspire pas nécessairement ceux qui ont décidé de polémiquer sur la visite du Pape, voilà.

Ce matin, il faut entendre sur les autres antennes Monseigneur Barbarin, l'archevêque de Lyon. (...) Positive, d'ouverture ou laïcité tempérée ?

Une laïcité décontractée, un Etat qui est l'Etat, les Eglises qui sont les Eglises, le respect des croyances individuelles de chacun, et puis en même temps une histoire : L'histoire de la France et de l'Europe.

Et puis un président peut-être qui ne s'installe pas dans les domaines spirituels, ce qu'on lui reproche aujourd'hui.

Mais le président de la République a raison de parler de spiritualité, enfin ça... heureusement, c'est quelque chose qui nourrit en partie notre vie, qui provoque débat, au contraire c'est bien qu'il en parle. Ça ne veut pas dire qu'il ne respecte pas la laïcité de l'Etat. On est dans le règne des confusions aujourd'hui, il ne faut pas de tabou, il faut être décomplexé dans la vie.

Décomplexé, décontracté. B. Tapie un peu tendu encore après son audition devant les députés, c'est l'affaire du Lyonnais, c'est plus trivial mais il y a des sous derrière.

[... extrait interview B. Tapie]

Est-ce que Tapie est une victime dans cette affaire ?

Ecoutez, ce n'est pas à moi de le dire, c'est au juge. Il y a de multiples décisions, il y a eu plus de 10 ans de procès...

Décisions l'année dernière, N. Sarkozy qui a donc demandé à un tribunal arbitral de trancher.

Ce n'est pas une décision de N. Sarkozy, il y a un tribunal arbitral parce qu'au bout de 10 ou 12 ans... vous savez, c'est classique les tribunaux arbitraux dans le monde des affaires, c'est quelque chose de très courant. Extrêmement courant.

J. Peyrelevade rappelait que pour Disneyland, il avait fallu une loi pour pouvoir faire trancher par un tribunal arbitral...

Oui mais enfin, J. Peyrelevade...

L'audition de Disney.

J. Peyrelevade confond beaucoup de choses, enfin je veux dire J. Peyrelevade, il y met aussi beaucoup d'affect, il déteste le président de la République, il le traduit dans tous ses bouquins, donc c'est comme ça, il ne faut pas accorder beaucoup d'importance à cela. Moi, je vois simplement que cette affaire aujourd'hui a été tranchée par des arbitres indépendants, dans un cadre classique de décision de justice arbitrale, voilà. Moi je suis le patron de...

Vous avez aimé le spectacle télévisé...

Moi je suis le patron du Fisc et donc, nous allons nous surtout récupérer les créances que nous détenons vis-à-vis de B. Tapie et de ses entreprises qui sont en liquidation...

Combien ?

Oh ! C'est beaucoup, je ne veux pas donner ici les chiffres mais j'ai écrit le jour même...

350 millions d'euros, quelque chose comme ça ?

J'ai écrit le jour même aux liquidateurs, puisqu'il y a plusieurs liquidateurs dans cette affaire, pour leur rappeler le niveau des créances et la nécessité de les payer maintenant. Donc l'Etat va évidemment se rembourser.

Et il restera au bout du compte 100 millions d'euros à B. Tapie que l'Etat va débourser.

Ça, c'est affaire personnelle. C'est la vie personnelle, c'est l'affaire personnelle de B. Tapie et s'il y a des responsabilités...

Les comptes de l'Etat quand même !

Oui mais c'est la responsabilité... c'est le compte du CDR, c'est la responsabilité de la justice de dire le droit.

M.-G. Buffet était sur France 2, aux 4 Vérités ce matin, elle est revenue sur le fichier EDVIGE, voilà un autre dossier polémique sur lequel on va vous entendre.

[... extrait interview M.-G. Buffet.] Ecoutez, le président de la République a mis fin à la polémique je crois, il a...

Il a dédit le Premier ministre, le ministre des Affaires sociales...

Il a demandé au ministre...

Le ministre de l'Intérieur...

Le ministre de l'Intérieur, au Premier ministre de recevoir celles et ceux qui ont à évoquer cette affaire, et puis de transformer les choses s'il y avait vraiment un problème de libertés publiques. Mais enfin, il ne faut pas que... enfin, on ne vit pas dans un Etat qui doit être naïf, il se passe beaucoup de choses, il faut combattre la délinquance là où elle est, il faut pouvoir... c'est des vieux fichiers, des fichiers qui datent des années 90, il faut évidemment faire attention à ce qu'on écrit sur les uns et sur les autres. Quand vous tapez Google, quand vous allez sur Internet, j'aime autant vous dire que vous avez beaucoup de renseignements sur les uns et sur les autres...

J'espère que les policiers ont de meilleures sources que les internautes...

Je n'en sais rien, je ne suis pas policier mais je vois simplement moi ce qu'on obtient en allant sur Internet. Donc, il faut évidemment que l'Etat soit organisé et puisse combattre ce qu'il a à combattre, assurer la sécurité...

Mais le Président a eu raison de mettre fin à la polémique ?

Evidemment, évidemment, c'est une mauvaise polémique, il ne faut pas qu'elle se développe. On est dans un Etat profondément respectueux des libertés publiques, tout est fait pour cela. Donc s'il y a un problème, on le met sur la table et en même temps on avance quand même, on avance, il faut avancer.

Un dernier mot, il y a ce matin un petit déjeuner qui se déroule en ce moment, pendant qu'on parle, entre Monsieur Copé et Monsieur Bertrand qui étaient supposés être les deux ennemis pour la présidentielle de 2017, rendez-vous compte où nous en sommes. Ça devrait se passer quelque part dans un grand hôtel parisien, si je ne m'abuse le Lutetia. Qu'est-ce que vous en pensez de la médiatisation de cette affaire-là, ce n'est pas un peu étrange de retrouver tout ça sur la place publique ?

Non, écoutez quand les gens s'opposent, on dit « c'est horrible, il y a des divisions », ça c'est le Parti socialiste...

Ou l'UMP oui.

Le Parti socialiste. Et quand les gens essaient au contraire de trouver des terrains d'entente, c'est plutôt une bonne nouvelle je crois...

Donc, vous saluez la réconciliation des frères ennemis de l'UMP ?

Les réconciliations ne se font pas à coup de petits déjeuners, ça se fait dans le temps. Si les gens s'estiment être en concurrence, il faut qu'ils parlent. Et à l'UMP, on a tendance à se parler, en tout cas les problèmes de personnes ne dominent pas, vous l'avez remarqué, c'est le problème de fond qui domine et on anime le débat sur le fond.

Et vous en avez des questions de fond à régler, merci d'avoir été avec nous.

Il y en a beaucoup, merci à vous.

Merci beaucoup d'avoir inauguré cette nouvelle image d'I Télé que vous allez découvrir évidemment...

Très belle image.

Merci pour elle et pour nous.

Source : Premier ministre, Service d'Information du Gouvernement, le 12 septembre 2008