Interview de M. Charles Pasqua, président du RPF, à RTL le 2 mai 2000, sur son opposition à la proposition de loi sur le droit de vote des étrangers aux élections municipales.

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Texte intégral

Disons le tout de suite, le débat qui se déroule aujourd'hui à l'Assemblée Nationale sur le droit de vote des étrangers aux élections municipales est juste bon à faire parler, à agiter des idées. Il n'a aucune chance d'aboutir sur une modification de la loi puisqu'il faudrait que les deux chambres votent pour et ,une chose est certaine aujourd'hui, le Sénat de droite ne le fera pas. Vous me le confirmez, Monsieur Pasqua ?
Bien que je ne sois plus sénateur.
J'aimerais bien savoir ce que vous pensez de cette proposition parce que vous avez été assez en pointe, ces derniers temps, en demandant une naturalisation assez massive des sans papiers ?
Non. Je crois qu'il s'agit de savoir la conception que l'on a de la Nation. Pour nous, la notion de citoyen et celle de nationalité ne se divisent pas. On est citoyen quand on est national, quand soit par la naissance, soit par la naturalisation, on a acquis la citoyenneté. Et donc, je ne suis pas favorable à cette proposition de loi.
Les Verts sont dans leur logique, je le reconnais bien volontiers. La gauche, dans son ensemble, ou plus exactement le Premier ministre pratiquent l'esquive. Ils sont pour, sans aller jusqu'au bout, sans s'engager. Cela ne trompe pas grand monde. Je crois qu'il n'est pas exact de dire que la naturalisation est difficile.
Elle est longue, mais on peut favoriser, on peut accélérer les processus. Dès lors que les gens sont réellement intégrés, qu'ils parlent parfaitement notre langue, qu'ils ont assimilé notre culture, je ne vois pas pour quelle raison on leur donnerait pas la nationalité.
Il y a quand même 180000 étrangers qui ont été naturalisés. Ce n'est pas négligeable.
Vous, vous dites qu'il faut aller plus loin Vous continuez de le dire aujourd'hui ?
On peut aller plus loin dès lors que les conditions sont réunies. La différence est de taille. Quelqu'un qui demande sa naturalisation, c'est qu'il veut devenir Français. Ce n'est pas une obligation. Il veut devenir Français, donc il accepte les lois de la République, et çà je trouve que c'est une bonne chose.
Merci, Monsieur Pasqua.
(source http://www.rpfie.org, le 03 mai 2000)