Texte intégral
Le Predit organise aujourd'hui et les deux jours prochains son 2ème carrefour, après le 1er carrefour qui s'est tenu en juin 1997 à Poitiers.
Je me réjouis de présider à son ouverture et d'inaugurer l'exposition qui accompagne le carrefour et montre les réalisations des acteurs industriels, opérateurs de transports, organismes de recherche, institutionnels ou collectivités locales.
C'est l'occasion de :
. mettre en valeur les avancées et les réalisations des travaux de recherche et de développement engagés depuis le lancement du PREDIT en 1996,
. réfléchir, pour les renouveler, les confirmer ou les infléchir, aux perspectives du programme jusqu'à la fin de l'an 2000.
Permettez-moi donc en quelques mots :
1) de rappeler ce qu'est le Predit et ce qu'en attendent les pouvoirs publics,
2) d'évoquer des éléments d'évaluation à mi-parcours,
3) de souligner la part qu'a prise dans le programme le Ministère chargé de l'Industrie
4) d'évoquer quelques perspectives d'évolution.
1. Le Predit
Le Predit est un programme de soutien à la recherche-développement dans les transports terrestres mis en place par les ministres chargés des transports, de l'industrie, de la recherche et de l'environnement avec l'appui de l'Anvar et de l'Ademe pour les années 1996-2000. Il a vocation à développer les coopérations autour de thèmes ou de projets fédérateurs, en poursuivant cinq grands objectifs :
-développer la qualité de service dans les transports collectifs, pour les rendre plus accessibles, plus confortables et plus fiables en particulier grâce à une meilleure information multi-modale des usagers ;
-accélérer la mise sur le marché de nouveaux véhicules et de systèmes de transports plus propres, moins bruyants et plus économes en énergie ;
-améliorer globalement la sécurité des véhicules et des réseaux, accroître les performances de nos entreprises sur les marchés internationaux, en réduisant notamment les coûts des matériels et des systèmes d'exploitation ;
-promouvoir la réalisation des grands réseaux de transports européens, en harmonisant leurs conditions d'exploitation et en veillant à leur bonne insertion dans le paysage et l'environnement.
Quatre grands domaines sont couverts, qui permettent d'éclairer les stratégies, de soutenir l'innovation :
- en confortant et en renforçant les connaissances scientifiques et techniques et en favorisant l'émergence et la mise au point de nouvelles générations de véhicules et de matériels de transport,
- et d'encourager l'expérimentation.
Les moyens financiers prévus dans le cadre du programme sont à la hauteur de ces enjeux : 7,3 milliards de francs de recherche sur la période 1996-2000, dont 4,7 milliards d'effort propre de recherche développement des entreprises et des organismes de recherche partenaires dans le Predit, 2,1 milliards de francs de soutien de l'Etat et 500 millions de francs attendus des programmes de recherche communautaire pour le financement de projets auxquels participent des organismes de recherche publics et privés français sur les thèmes de recherche reconnus dans le Predit.
Le Comité d'orientation du Predit, que préside M. Dominique Bussereau s'est vu confier le rôle de préciser les grandes orientations à donner au programme, de veiller à la mise en uvre des actions décidées, à leur suivi et à leur évaluation. C'est ainsi que sous son égide 13 groupes thématiques, réunissant industriels, chercheurs, experts, institutionnels, représentants des usagers, ont, par domaine, défini un programme de travail détaillé, décrivant les axes de recherche où les projets élaborés et engagés par les industriels et les organismes de recherche peuvent bénéficier d'un soutien financier.
2. Des éléments de bilan à mi-parcours
Mes collègues ministres et moi-même avons souhaité, que le Predit fasse l'objet d'évaluations régulières et qu'une action forte de diffusion et de valorisation des résultats obtenus soit mise en place.
Les carrefours du Predit ont notamment pour rôle d'apporter de tels éléments de bilan et l'organisation de ce 2ème carrefour est conçue pour qu'y soient présentés et débattus les stratégies, les orientations, les premiers résultats ainsi que les perspectives et les enjeux des thèmes concernés.
Sans préjuger de l'issue de vos travaux, il en ressort, comme dans toute évaluation des éléments positifs et d'autres qui le sont moins, mais je considère que les éléments positifs l'emportent sur les autres.
Le Predit constitue une plate-forme, permettant à un grand nombre d'acteurs de se rencontrer et d'échanger, tant pour la préparation des axes de recherche que pour l'élaboration des projets et pour la diffusion de résultats,
-il a une grande pertinence scientifique et technique, le domaine des transports terrestres justifiant par la diversité et l'ampleur de ses aspects techniques et scientifiques un programme de recherche national,
-il a un effet de levier et des effets de réseaux positifs ; il mobilise des acteurs qui n'étaient pas dans le Predit précédent et a permis d'initier des projets de recherche nouveaux, avec des partenariats, entreprises-entreprises, entreprises-laboratoires de recherche, qui devraient se maintenir au delà du Predit,
-il a, grâce notamment au soutien de l'Anvar, favorisé une forte implication des PMI (170 projets aidés à ce jour),
-son taux de réalisation à mi-parcours est satisfaisant ; le total des financements nationaux pour les trois premières années 1996-1997-1998 atteint 1 200 MF soit 57 % des estimations initiales.
Sur d'autres aspects, apparaissent des limites du Predit :
-le potentiel de synergie du programme n'est pas pleinement utilisé et les collaborations peuvent être davantage développées ;
-les axes de recherche se trouvent parfois avec des horizons temporels plus courts et moins stratégiques que ceux préconisés initialement ;
-la complémentarité avec les programmes européens doit être amélioré ;
-un plus grand effort d'intégration dans le Predit des technologies de l'information et des communications doit être fait.
Ces aspects sont des défis que le Predit peut et doit surmonter dans les deux ans à venir et j'y reviendrai en soulignant l'appui que le secrétariat d'Etat à l'industrie est prêt à y apporter.
3. Le rôle du Secrétaire d'Etat à l'Industrie
Un programme interministériel ne fonctionne bien que lorsque la participation de chaque ministère est effective et la coordination assurée.
C'est pourquoi la Direction Générale de l'Industrie, des Technologies de l'Information et des Postes a :
- apporté un appui constant au secrétariat permanent du Predit,
- assuré le secrétariat d'un certain nombre de groupes thématiques et une participation assidue aux travaux d'autres groupes,
- assuré le financement et le suivi des projets qui relevaient de ses attributions, notamment dans le domaine des "objets technologiques".
C'est ainsi que pour les trois années 1996-1997-1998 notre soutien financier s'est élevé à
375 MF, représentant 58 % des estimations des financements sur 5 ans, montrant ainsi la priorité que nous accordons au Predit.
J'indiquerai également que dans le même temps, l'Anvar a accordé 240 MF de soutien à 170 projets, atteignant presque en trois ans les prévisions des 5 années et démontrant ainsi la forte implication des PMI équipementières, les projets se concentrant sur deux thèmes "conception production" et "composants-sous systèmes".
Nous savons tous l'importance que revêt le développement technologique pour l'amélioration de la compétitivité des entreprises du secteur des transports terrestres, qu'elles soient constructeurs et équipementiers automobiles, constructeurs et équipementiers ferroviaires ou opérateurs de transport, mais aussi pour la satisfaction des besoins et des attentes des usagers.
Je voudrais insister sur quelques thèmes déjà fortement engagés :
-le véhicule propre et économe en énergie
Les enjeux qui nous attendent sont redoutables, tant en ce qui concerne la réduction des émissions polluantes que la réduction des émissions de CO², où les constructeurs européens se sont engagés sur un objectif équivalent à une baisse moyenne de 25 % d'ici 2008 par rapport aux émissions de 1995.
-D'importants travaux de recherche-développement ont été mené :
-sur le cycle carburant-moteur-dépollution (moteurs à mélange pauvre, techniques d'épuration de NOx et des particules diesel) ; ce sont en particulier ce type de travaux qui permettent d'apporter des réponses aux inconvénients que pouvaient présenter le diesel en matière d'émission de particules et qui restaurent la compétitivité environnementale de cette motorisation ;
-sur les batteries de nouvelle génération (batteries lithium-ion) et l'usage des piles à combustible; je suis convaincu que les faiblesses actuelles des véhicules électriques peuvent être résorbées et qu'il y a un véritable enjeu industriel pour notre pays à conserver notre avance en la matière ;
- sur un projet de démonstrateur de petit véhicule faible consommation (entre 70 et 90 g de CO² par km) montrant la faisabilité d'une industrialisation en 2005 avec des critères de confort et de prix de revient compétitifs.
-Le véhicule propre et économe en énergie est un véhicule qui tire le meilleur parti des différentes technologies en matière d'allègement, de propulsion, de traitement des rejets polluants.
C'est aussi bien le véhicule thermique classique à moteur à essence ou à moteur diesel, l'un et l'autre dépollués, que le véhicule "alternatif", à gaz, électrique ou hybride. Dans chacun de ces domaines, et vous le verrez dans les projets nominés et les projets primés qui vous sont présentés, organismes de recherche, constructeurs, équipementiers travaillent et avancent. Les travaux sur les batteries Lithium-ion ou sur l'injection directe essence, qui avaient été engagés dans le Predit précédent et, pour l'injection directe essence, avec la recherche sur le moteur deux temps, sont au meilleur niveau. Et pour le véhicule hybride, les constructeurs disposent aujourd'hui des "briques" nécessaires, pour lesquelles les recherches ont été menées et sont bien avancées (batteries, moteurs électriques, système de gestion de l'énergie)
- les nouveaux matériels de transports urbains : ce qui ici est privilégié est la baisse des coûts de production et d'exploitation des matériels de transport, afin de mettre à disposition des collectivités et des autorités organisatrices de transport les matériels répondant mieux à leurs attentes et à celles des usagers.
-Ce sont les autobus nouvelle génération à moteur roue électrique permettant un plancher bas intégral, des matériels de transport destinés à des systèmes de transport intermédiaires (entre autobus et tramway) : le Civis, avec guidage optique immatériel, le Translhor développé par la société Lohr Industrie ainsi qu'un tramway à coût global réduit
-les nouveaux matériels de transports ferroviaires : outre des recherches concernant les composants et sous systèmes des matériels ferroviaires, ont été engagés des travaux de mise au point de rames articulées pendulaires et des projets relatifs au fret ferroviaire.
4. Les perspectives et les évolutions
Mes collègues ministres et moi-même avons voulu que le Comité d'orientation du Predit fasse "toutes suggestions et recommandations qu'il juge utile sur les inflexions éventuelles à apporter au programme". J'assure à son président que nous les examinerons avec la plus grande attention, et je suis sûr qu'elles tiendront compte de l'évaluation et des débats et échanges qui auront lieu tout au long du carrefour.
Je peux vous assurer que le Ministère chargé de l'Industrie continuera à dégager les moyens nécessaires pour tenir son rôle dans le Predit. J'ai demandé à la Directrice Générale de l'Industrie, des Technologies de l'Information et des Postes de le prévoir dans sa programmation des crédits de R et D en 1999.
Sans que soient changés une organisation et un fonctionnement qui ont fait la preuve de leur pertinence, il convient que le Comité d'Orientation et les groupes thématiques travaillent à des évolutions sur les aspects du Predit jugés comme moins positifs. J'en retiendrai deux :
1/ la synergie avec les programmes européens. Le 5ème PCRD démarre et la France est intervenue dans les débats préparatoires pour que les transports terrestres aient une place à la hauteur de leur importance dans l'activité économique européenne et dans les aspirations des usagers. C'est, je crois, chose faite et la séance plénière de cet après-midi comme les ateliers qui suivront vous donneront une première occasion de nourrir concrètement le souci de synergie et de collaboration entre Predit et 5ème PCRD. Je voudrai que l'on s'appuie davantage sur le programme Eureka et je demande à mes services d'en faire la promotion auprès des acteurs nationaux, grandes entreprises comme entreprises médianes ou petites.
2/ la place des nouvelles technologies de l'information et des communications : des axes de recherches lui sont déjà consacrés dans le programme de travail, des projets ont été soutenus qui y font appel mais il sont divers et présentés de façon dispersée ; d'autres projets ont été soutenus notamment par le Ministère chargé de l'Industrie, en dehors du cadre du Predit parce que leurs thèmes étaient plus transversaux que spécifiques aux transports terrestres. Il s'agit autant de visibilité insuffisante que de place insuffisante, mais il vous appartient - il nous appartient - de corriger cela. La Direction Générale de l'Industrie, des Technologies de l'Information et des Postes est prête à vous apporter son appui pour la définition d'une action qui pourrait être consacrée dans les deux ans qui viennent aux technologies de l'information et des communications dans les transports terrestres et financée au titre du Predit.
J'ajouterai enfin combien je suis attaché, comme je l'avais souligné sur un plan plus général l'an dernier aux assises de l'innovation, à ce que les entreprises petites et moyennes et les entreprises médianes participent au Predit, soit directement en pilotant des projets, soit comme associées à des projets menés en collaboration par des grandes entreprises, les laboratoires de recherche pouvant y apporter leur compétences scientifiques et techniques. Mais là, ce n'est pas une inflexion ou une évolution pour le Predit, c'est la poursuite de l'action engagée.
Monsieur le Président, Mesdames, Messieurs, je vous souhaite bon carrefour.
(Source http://www.industrie.gouv.fr, le 06 avril 1999)
Je me réjouis de présider à son ouverture et d'inaugurer l'exposition qui accompagne le carrefour et montre les réalisations des acteurs industriels, opérateurs de transports, organismes de recherche, institutionnels ou collectivités locales.
C'est l'occasion de :
. mettre en valeur les avancées et les réalisations des travaux de recherche et de développement engagés depuis le lancement du PREDIT en 1996,
. réfléchir, pour les renouveler, les confirmer ou les infléchir, aux perspectives du programme jusqu'à la fin de l'an 2000.
Permettez-moi donc en quelques mots :
1) de rappeler ce qu'est le Predit et ce qu'en attendent les pouvoirs publics,
2) d'évoquer des éléments d'évaluation à mi-parcours,
3) de souligner la part qu'a prise dans le programme le Ministère chargé de l'Industrie
4) d'évoquer quelques perspectives d'évolution.
1. Le Predit
Le Predit est un programme de soutien à la recherche-développement dans les transports terrestres mis en place par les ministres chargés des transports, de l'industrie, de la recherche et de l'environnement avec l'appui de l'Anvar et de l'Ademe pour les années 1996-2000. Il a vocation à développer les coopérations autour de thèmes ou de projets fédérateurs, en poursuivant cinq grands objectifs :
-développer la qualité de service dans les transports collectifs, pour les rendre plus accessibles, plus confortables et plus fiables en particulier grâce à une meilleure information multi-modale des usagers ;
-accélérer la mise sur le marché de nouveaux véhicules et de systèmes de transports plus propres, moins bruyants et plus économes en énergie ;
-améliorer globalement la sécurité des véhicules et des réseaux, accroître les performances de nos entreprises sur les marchés internationaux, en réduisant notamment les coûts des matériels et des systèmes d'exploitation ;
-promouvoir la réalisation des grands réseaux de transports européens, en harmonisant leurs conditions d'exploitation et en veillant à leur bonne insertion dans le paysage et l'environnement.
Quatre grands domaines sont couverts, qui permettent d'éclairer les stratégies, de soutenir l'innovation :
- en confortant et en renforçant les connaissances scientifiques et techniques et en favorisant l'émergence et la mise au point de nouvelles générations de véhicules et de matériels de transport,
- et d'encourager l'expérimentation.
Les moyens financiers prévus dans le cadre du programme sont à la hauteur de ces enjeux : 7,3 milliards de francs de recherche sur la période 1996-2000, dont 4,7 milliards d'effort propre de recherche développement des entreprises et des organismes de recherche partenaires dans le Predit, 2,1 milliards de francs de soutien de l'Etat et 500 millions de francs attendus des programmes de recherche communautaire pour le financement de projets auxquels participent des organismes de recherche publics et privés français sur les thèmes de recherche reconnus dans le Predit.
Le Comité d'orientation du Predit, que préside M. Dominique Bussereau s'est vu confier le rôle de préciser les grandes orientations à donner au programme, de veiller à la mise en uvre des actions décidées, à leur suivi et à leur évaluation. C'est ainsi que sous son égide 13 groupes thématiques, réunissant industriels, chercheurs, experts, institutionnels, représentants des usagers, ont, par domaine, défini un programme de travail détaillé, décrivant les axes de recherche où les projets élaborés et engagés par les industriels et les organismes de recherche peuvent bénéficier d'un soutien financier.
2. Des éléments de bilan à mi-parcours
Mes collègues ministres et moi-même avons souhaité, que le Predit fasse l'objet d'évaluations régulières et qu'une action forte de diffusion et de valorisation des résultats obtenus soit mise en place.
Les carrefours du Predit ont notamment pour rôle d'apporter de tels éléments de bilan et l'organisation de ce 2ème carrefour est conçue pour qu'y soient présentés et débattus les stratégies, les orientations, les premiers résultats ainsi que les perspectives et les enjeux des thèmes concernés.
Sans préjuger de l'issue de vos travaux, il en ressort, comme dans toute évaluation des éléments positifs et d'autres qui le sont moins, mais je considère que les éléments positifs l'emportent sur les autres.
Le Predit constitue une plate-forme, permettant à un grand nombre d'acteurs de se rencontrer et d'échanger, tant pour la préparation des axes de recherche que pour l'élaboration des projets et pour la diffusion de résultats,
-il a une grande pertinence scientifique et technique, le domaine des transports terrestres justifiant par la diversité et l'ampleur de ses aspects techniques et scientifiques un programme de recherche national,
-il a un effet de levier et des effets de réseaux positifs ; il mobilise des acteurs qui n'étaient pas dans le Predit précédent et a permis d'initier des projets de recherche nouveaux, avec des partenariats, entreprises-entreprises, entreprises-laboratoires de recherche, qui devraient se maintenir au delà du Predit,
-il a, grâce notamment au soutien de l'Anvar, favorisé une forte implication des PMI (170 projets aidés à ce jour),
-son taux de réalisation à mi-parcours est satisfaisant ; le total des financements nationaux pour les trois premières années 1996-1997-1998 atteint 1 200 MF soit 57 % des estimations initiales.
Sur d'autres aspects, apparaissent des limites du Predit :
-le potentiel de synergie du programme n'est pas pleinement utilisé et les collaborations peuvent être davantage développées ;
-les axes de recherche se trouvent parfois avec des horizons temporels plus courts et moins stratégiques que ceux préconisés initialement ;
-la complémentarité avec les programmes européens doit être amélioré ;
-un plus grand effort d'intégration dans le Predit des technologies de l'information et des communications doit être fait.
Ces aspects sont des défis que le Predit peut et doit surmonter dans les deux ans à venir et j'y reviendrai en soulignant l'appui que le secrétariat d'Etat à l'industrie est prêt à y apporter.
3. Le rôle du Secrétaire d'Etat à l'Industrie
Un programme interministériel ne fonctionne bien que lorsque la participation de chaque ministère est effective et la coordination assurée.
C'est pourquoi la Direction Générale de l'Industrie, des Technologies de l'Information et des Postes a :
- apporté un appui constant au secrétariat permanent du Predit,
- assuré le secrétariat d'un certain nombre de groupes thématiques et une participation assidue aux travaux d'autres groupes,
- assuré le financement et le suivi des projets qui relevaient de ses attributions, notamment dans le domaine des "objets technologiques".
C'est ainsi que pour les trois années 1996-1997-1998 notre soutien financier s'est élevé à
375 MF, représentant 58 % des estimations des financements sur 5 ans, montrant ainsi la priorité que nous accordons au Predit.
J'indiquerai également que dans le même temps, l'Anvar a accordé 240 MF de soutien à 170 projets, atteignant presque en trois ans les prévisions des 5 années et démontrant ainsi la forte implication des PMI équipementières, les projets se concentrant sur deux thèmes "conception production" et "composants-sous systèmes".
Nous savons tous l'importance que revêt le développement technologique pour l'amélioration de la compétitivité des entreprises du secteur des transports terrestres, qu'elles soient constructeurs et équipementiers automobiles, constructeurs et équipementiers ferroviaires ou opérateurs de transport, mais aussi pour la satisfaction des besoins et des attentes des usagers.
Je voudrais insister sur quelques thèmes déjà fortement engagés :
-le véhicule propre et économe en énergie
Les enjeux qui nous attendent sont redoutables, tant en ce qui concerne la réduction des émissions polluantes que la réduction des émissions de CO², où les constructeurs européens se sont engagés sur un objectif équivalent à une baisse moyenne de 25 % d'ici 2008 par rapport aux émissions de 1995.
-D'importants travaux de recherche-développement ont été mené :
-sur le cycle carburant-moteur-dépollution (moteurs à mélange pauvre, techniques d'épuration de NOx et des particules diesel) ; ce sont en particulier ce type de travaux qui permettent d'apporter des réponses aux inconvénients que pouvaient présenter le diesel en matière d'émission de particules et qui restaurent la compétitivité environnementale de cette motorisation ;
-sur les batteries de nouvelle génération (batteries lithium-ion) et l'usage des piles à combustible; je suis convaincu que les faiblesses actuelles des véhicules électriques peuvent être résorbées et qu'il y a un véritable enjeu industriel pour notre pays à conserver notre avance en la matière ;
- sur un projet de démonstrateur de petit véhicule faible consommation (entre 70 et 90 g de CO² par km) montrant la faisabilité d'une industrialisation en 2005 avec des critères de confort et de prix de revient compétitifs.
-Le véhicule propre et économe en énergie est un véhicule qui tire le meilleur parti des différentes technologies en matière d'allègement, de propulsion, de traitement des rejets polluants.
C'est aussi bien le véhicule thermique classique à moteur à essence ou à moteur diesel, l'un et l'autre dépollués, que le véhicule "alternatif", à gaz, électrique ou hybride. Dans chacun de ces domaines, et vous le verrez dans les projets nominés et les projets primés qui vous sont présentés, organismes de recherche, constructeurs, équipementiers travaillent et avancent. Les travaux sur les batteries Lithium-ion ou sur l'injection directe essence, qui avaient été engagés dans le Predit précédent et, pour l'injection directe essence, avec la recherche sur le moteur deux temps, sont au meilleur niveau. Et pour le véhicule hybride, les constructeurs disposent aujourd'hui des "briques" nécessaires, pour lesquelles les recherches ont été menées et sont bien avancées (batteries, moteurs électriques, système de gestion de l'énergie)
- les nouveaux matériels de transports urbains : ce qui ici est privilégié est la baisse des coûts de production et d'exploitation des matériels de transport, afin de mettre à disposition des collectivités et des autorités organisatrices de transport les matériels répondant mieux à leurs attentes et à celles des usagers.
-Ce sont les autobus nouvelle génération à moteur roue électrique permettant un plancher bas intégral, des matériels de transport destinés à des systèmes de transport intermédiaires (entre autobus et tramway) : le Civis, avec guidage optique immatériel, le Translhor développé par la société Lohr Industrie ainsi qu'un tramway à coût global réduit
-les nouveaux matériels de transports ferroviaires : outre des recherches concernant les composants et sous systèmes des matériels ferroviaires, ont été engagés des travaux de mise au point de rames articulées pendulaires et des projets relatifs au fret ferroviaire.
4. Les perspectives et les évolutions
Mes collègues ministres et moi-même avons voulu que le Comité d'orientation du Predit fasse "toutes suggestions et recommandations qu'il juge utile sur les inflexions éventuelles à apporter au programme". J'assure à son président que nous les examinerons avec la plus grande attention, et je suis sûr qu'elles tiendront compte de l'évaluation et des débats et échanges qui auront lieu tout au long du carrefour.
Je peux vous assurer que le Ministère chargé de l'Industrie continuera à dégager les moyens nécessaires pour tenir son rôle dans le Predit. J'ai demandé à la Directrice Générale de l'Industrie, des Technologies de l'Information et des Postes de le prévoir dans sa programmation des crédits de R et D en 1999.
Sans que soient changés une organisation et un fonctionnement qui ont fait la preuve de leur pertinence, il convient que le Comité d'Orientation et les groupes thématiques travaillent à des évolutions sur les aspects du Predit jugés comme moins positifs. J'en retiendrai deux :
1/ la synergie avec les programmes européens. Le 5ème PCRD démarre et la France est intervenue dans les débats préparatoires pour que les transports terrestres aient une place à la hauteur de leur importance dans l'activité économique européenne et dans les aspirations des usagers. C'est, je crois, chose faite et la séance plénière de cet après-midi comme les ateliers qui suivront vous donneront une première occasion de nourrir concrètement le souci de synergie et de collaboration entre Predit et 5ème PCRD. Je voudrai que l'on s'appuie davantage sur le programme Eureka et je demande à mes services d'en faire la promotion auprès des acteurs nationaux, grandes entreprises comme entreprises médianes ou petites.
2/ la place des nouvelles technologies de l'information et des communications : des axes de recherches lui sont déjà consacrés dans le programme de travail, des projets ont été soutenus qui y font appel mais il sont divers et présentés de façon dispersée ; d'autres projets ont été soutenus notamment par le Ministère chargé de l'Industrie, en dehors du cadre du Predit parce que leurs thèmes étaient plus transversaux que spécifiques aux transports terrestres. Il s'agit autant de visibilité insuffisante que de place insuffisante, mais il vous appartient - il nous appartient - de corriger cela. La Direction Générale de l'Industrie, des Technologies de l'Information et des Postes est prête à vous apporter son appui pour la définition d'une action qui pourrait être consacrée dans les deux ans qui viennent aux technologies de l'information et des communications dans les transports terrestres et financée au titre du Predit.
J'ajouterai enfin combien je suis attaché, comme je l'avais souligné sur un plan plus général l'an dernier aux assises de l'innovation, à ce que les entreprises petites et moyennes et les entreprises médianes participent au Predit, soit directement en pilotant des projets, soit comme associées à des projets menés en collaboration par des grandes entreprises, les laboratoires de recherche pouvant y apporter leur compétences scientifiques et techniques. Mais là, ce n'est pas une inflexion ou une évolution pour le Predit, c'est la poursuite de l'action engagée.
Monsieur le Président, Mesdames, Messieurs, je vous souhaite bon carrefour.
(Source http://www.industrie.gouv.fr, le 06 avril 1999)