Texte intégral
Monsieur le Président du Gouvernement des Canaries,
Mesdames et Messieurs les Ministres, chers collègues,
Messieurs les Présidents de Région,
Mesdames et Messieurs les Députés Européens,
Mesdames et Messieurs,
Je tiens tout d'abord à vous remercier, Monsieur le Président du Gouvernement des Canaries, pour votre invitation à participer à cette XVème conférence des « Régions Ultra-Périphériques », appellation si bien choisie pour désigner ces territoires européens éloignés du continent. Je dois ajouter qu'originaire de la Guadeloupe, je suis d'autant plus sensible à cette invitation...
La France se félicite du travail que vous avez accompli ici, et souscrit tout particulièrement à votre approche. En effet, s'il est essentiel de continuer à compenser les contraintes structurelles et les handicaps des RUP, il convient aussi et surtout de promouvoir la valeur ajoutée que peuvent apporter les RUP à l'Union et en conséquence de promouvoir une évolution de la stratégie européenne à leur égard.
La France souhaite s'engager activement et rapidement, aux côtés de l'Espagne et du Portugal, dans le processus d'élaboration du prochain mémorandum commun, en renforçant le partenariat et le dialogue entre la Commission, les RUP et les Etats-membres. Il faut à présent regarder au-delà de 2013, et faire émerger une stratégie rénovée et adaptée.
Quand nous avons contribué à la communication « les RUP, une chance pour l'Europe » que voulions-nous exprimer finalement ? Que les RUP, au delà de leur éloignement, de leur isolement, de leurs problèmes d'accessibilité, ont des atouts, et que ces atouts, ces domaines d'excellence, doivent être valorisés par l'Europe.
Certes, les RUP doivent relever des défis qui les touchent plus encore que les autres régions européennes : les conséquences de la mondialisation, le changement climatique, les évolutions démographiques, les flux migratoires, la gestion durable des ressources naturelles. L'Europe doit les soutenir dans cette voie, comme elle doit les aider pour faire face aux difficultés concrètes qui se posent à leurs habitants, tels que le marché du travail réduit, ou les problèmes de logement.
Mais parallèlement, il est indispensable de développer des secteurs porteurs pour lesquels les RUP possèdent des avantages comparatifs forts, et qui peuvent être d'un intérêt majeur pour l'Europe. Il s'agit de secteurs à forte valeur ajoutée tels que, par exemple, l'énergie, la biodiversité, l'agro-alimentaire, l'astrophysique, l'aérospatiale, l'océanographie, la vulcanologie, la géothermie, sans oublier les secteurs liés à la connaissance, à la communication et à la santé...
Dans ces secteurs une démarche innovante est primordiale, grâce notamment à l'émergence de pôles d'excellence et de compétitivité, de plateformes de recherche, et le développement d'infrastructures de recherche de niveau mondial. La mise en oeuvre de stratégies régionales d'innovation, telle qu'initiée en France et en particulier dans les régions d'outre-mer, doit concourir à cet objectif.
Les RUP expérimentent déjà à leur échelle des solutions innovantes et originales en matière de lutte contre les effets du changement climatique, en misant sur les énergies renouvelables endogènes (hydrique, éolienne, solaire, géothermie, biomasse et déchets).
Dans ce contexte, l'Europe pourrait systématiser l'implantation dans les RUP de projets-pilotes de dimension européenne, dans les domaines dans lesquels ils peuvent valoriser leurs atouts. Ce soutien pourrait, par exemple, s'exprimer à travers un meilleur accès des RUP aux programmes de recherche.
Regardons également avec l'Union Européenne, au-delà des Fonds et des projets déjà prévus, comment nous pouvons trouver et développer des projets économiques structurants à l'échelle régionale, pour le bénéfice de tous.
L'objectif est ainsi de définir un véritable modèle de « croissance durable » des RUP basé sur des secteurs à forte valeur ajoutée.
L'insertion régionale des RUP et leur coopération avec les Etats voisins constituent un autre pilier de leur développement et de leur avenir.
Ces voisins sont certes des concurrents. Mais ce sont aussi des partenaires, et de nouveaux marchés potentiels. Compte tenu de leur niveau de développement, les RUP peuvent être des « catalyseurs » de croissance dans leur zone, et s'affirmer en tant que modèles économiques régionaux.
Leur positionnement géographique singulier représente également un atout pour l'Union européenne dans son ensemble. Ils en sont des avant-postes et sont appelés, de ce fait, à contribuer au rôle que l'Europe aspire à jouer au plan international. A ce titre, il convient de soutenir la définition d'une « politique de grand voisinage » aux frontières externes de l'Union européenne, qui permette aux RUP d'améliorer leur coopération avec leurs voisins.
Dans ce cadre, il me parait nécessaire d'approfondir davantage le dialogue entre les RUP, les PTOM, les pays ACP et les organisations régionales. Mais nous devons aussi rechercher ensemble les solutions nous permettant de surmonter nos difficultés structurelles et les freins au développement et au commerce qui se posent à l'échelle régionale.
Il me paraît également essentiel que l'Union européenne tienne compte de la double appartenance des RUP à leur environnement régional et à l'Europe dans cette politique de « grand voisinage », y compris pour la détermination de sa politique commerciale.
Un dernier mot sur les « Etats généraux de l'outre-mer » qui sont actuellement organisés en France : ce vaste processus de consultation et de concertation, voulu par le Président Sarkozy, a permis à chacun de s'exprimer sans tabou et d'apporter sa contribution pour jeter les bases d'un nouveau modèle économique, social, politique et culturel pour les outre-mer français.
Un « comité interministériel » doit tout prochainement arrêter une première série de décisions issues des travaux des États Généraux.
Les questions européennes ont bien entendu été discutées ; elles ont fait l'objet de débats, et de nombreuses propositions, y compris sur les évolutions institutionnelles.
Je voudrais maintenant terminer, Monsieur le Président du gouvernement des Canaries, en vous remerciant pour votre accueil, et en soulignant le grand intérêt de cette réunion, à laquelle j'ai eu le plaisir d'être conviée. Nous allons maintenant, sur la base de vos travaux, préparer tous ensemble notre « mémorandum commun ».
Un chaleureux « merci » à tous les acteurs de cette XVème conférence des Présidents de RUP.
Source http://www.outre-mer.gouv.fr, le 3 novembre 2009
Mesdames et Messieurs les Ministres, chers collègues,
Messieurs les Présidents de Région,
Mesdames et Messieurs les Députés Européens,
Mesdames et Messieurs,
Je tiens tout d'abord à vous remercier, Monsieur le Président du Gouvernement des Canaries, pour votre invitation à participer à cette XVème conférence des « Régions Ultra-Périphériques », appellation si bien choisie pour désigner ces territoires européens éloignés du continent. Je dois ajouter qu'originaire de la Guadeloupe, je suis d'autant plus sensible à cette invitation...
La France se félicite du travail que vous avez accompli ici, et souscrit tout particulièrement à votre approche. En effet, s'il est essentiel de continuer à compenser les contraintes structurelles et les handicaps des RUP, il convient aussi et surtout de promouvoir la valeur ajoutée que peuvent apporter les RUP à l'Union et en conséquence de promouvoir une évolution de la stratégie européenne à leur égard.
La France souhaite s'engager activement et rapidement, aux côtés de l'Espagne et du Portugal, dans le processus d'élaboration du prochain mémorandum commun, en renforçant le partenariat et le dialogue entre la Commission, les RUP et les Etats-membres. Il faut à présent regarder au-delà de 2013, et faire émerger une stratégie rénovée et adaptée.
Quand nous avons contribué à la communication « les RUP, une chance pour l'Europe » que voulions-nous exprimer finalement ? Que les RUP, au delà de leur éloignement, de leur isolement, de leurs problèmes d'accessibilité, ont des atouts, et que ces atouts, ces domaines d'excellence, doivent être valorisés par l'Europe.
Certes, les RUP doivent relever des défis qui les touchent plus encore que les autres régions européennes : les conséquences de la mondialisation, le changement climatique, les évolutions démographiques, les flux migratoires, la gestion durable des ressources naturelles. L'Europe doit les soutenir dans cette voie, comme elle doit les aider pour faire face aux difficultés concrètes qui se posent à leurs habitants, tels que le marché du travail réduit, ou les problèmes de logement.
Mais parallèlement, il est indispensable de développer des secteurs porteurs pour lesquels les RUP possèdent des avantages comparatifs forts, et qui peuvent être d'un intérêt majeur pour l'Europe. Il s'agit de secteurs à forte valeur ajoutée tels que, par exemple, l'énergie, la biodiversité, l'agro-alimentaire, l'astrophysique, l'aérospatiale, l'océanographie, la vulcanologie, la géothermie, sans oublier les secteurs liés à la connaissance, à la communication et à la santé...
Dans ces secteurs une démarche innovante est primordiale, grâce notamment à l'émergence de pôles d'excellence et de compétitivité, de plateformes de recherche, et le développement d'infrastructures de recherche de niveau mondial. La mise en oeuvre de stratégies régionales d'innovation, telle qu'initiée en France et en particulier dans les régions d'outre-mer, doit concourir à cet objectif.
Les RUP expérimentent déjà à leur échelle des solutions innovantes et originales en matière de lutte contre les effets du changement climatique, en misant sur les énergies renouvelables endogènes (hydrique, éolienne, solaire, géothermie, biomasse et déchets).
Dans ce contexte, l'Europe pourrait systématiser l'implantation dans les RUP de projets-pilotes de dimension européenne, dans les domaines dans lesquels ils peuvent valoriser leurs atouts. Ce soutien pourrait, par exemple, s'exprimer à travers un meilleur accès des RUP aux programmes de recherche.
Regardons également avec l'Union Européenne, au-delà des Fonds et des projets déjà prévus, comment nous pouvons trouver et développer des projets économiques structurants à l'échelle régionale, pour le bénéfice de tous.
L'objectif est ainsi de définir un véritable modèle de « croissance durable » des RUP basé sur des secteurs à forte valeur ajoutée.
L'insertion régionale des RUP et leur coopération avec les Etats voisins constituent un autre pilier de leur développement et de leur avenir.
Ces voisins sont certes des concurrents. Mais ce sont aussi des partenaires, et de nouveaux marchés potentiels. Compte tenu de leur niveau de développement, les RUP peuvent être des « catalyseurs » de croissance dans leur zone, et s'affirmer en tant que modèles économiques régionaux.
Leur positionnement géographique singulier représente également un atout pour l'Union européenne dans son ensemble. Ils en sont des avant-postes et sont appelés, de ce fait, à contribuer au rôle que l'Europe aspire à jouer au plan international. A ce titre, il convient de soutenir la définition d'une « politique de grand voisinage » aux frontières externes de l'Union européenne, qui permette aux RUP d'améliorer leur coopération avec leurs voisins.
Dans ce cadre, il me parait nécessaire d'approfondir davantage le dialogue entre les RUP, les PTOM, les pays ACP et les organisations régionales. Mais nous devons aussi rechercher ensemble les solutions nous permettant de surmonter nos difficultés structurelles et les freins au développement et au commerce qui se posent à l'échelle régionale.
Il me paraît également essentiel que l'Union européenne tienne compte de la double appartenance des RUP à leur environnement régional et à l'Europe dans cette politique de « grand voisinage », y compris pour la détermination de sa politique commerciale.
Un dernier mot sur les « Etats généraux de l'outre-mer » qui sont actuellement organisés en France : ce vaste processus de consultation et de concertation, voulu par le Président Sarkozy, a permis à chacun de s'exprimer sans tabou et d'apporter sa contribution pour jeter les bases d'un nouveau modèle économique, social, politique et culturel pour les outre-mer français.
Un « comité interministériel » doit tout prochainement arrêter une première série de décisions issues des travaux des États Généraux.
Les questions européennes ont bien entendu été discutées ; elles ont fait l'objet de débats, et de nombreuses propositions, y compris sur les évolutions institutionnelles.
Je voudrais maintenant terminer, Monsieur le Président du gouvernement des Canaries, en vous remerciant pour votre accueil, et en soulignant le grand intérêt de cette réunion, à laquelle j'ai eu le plaisir d'être conviée. Nous allons maintenant, sur la base de vos travaux, préparer tous ensemble notre « mémorandum commun ».
Un chaleureux « merci » à tous les acteurs de cette XVème conférence des Présidents de RUP.
Source http://www.outre-mer.gouv.fr, le 3 novembre 2009