Texte intégral
Monsieur le Ministre,
Madame la Présidente-Fondatrice du CAMED,
Mesdames et Messieurs les Ambassadeurs,
Mesdames et Messieurs
Je suis très heureuse d'être parmi vous, parce que c'est vrai que la Méditerranée, c'est une mer qui nous rassemble et qui nous sépare aussi parfois d'ailleurs, en tout cas qui nous a parfois séparés. Et on oublie trop souvent qu'elle a été le berceau d'idéaux, elle a été le berceau de civilisations, et des grandes connaissances qui rythment encore notre monde, je pense aux mathématiques, je pense à la philosophie, à la sociologie on l'oublie très souvent d'ailleurs.
On voit bien avec ce débat sur l'Union pour la Méditerranée qu'elle a aussi en elle beaucoup de réponses aux défis à venir. N'oublions pas effectivement que la jeunesse du monde se trouve autour de la Méditerranée, n'oublions pas son immense potentiel énergétique et c'est son devoir dans l'Union pour la Méditerranée, de trouver simplement une réponse aux problèmes dus à la pollution, aux problèmes liés à la montée des eaux pour les littoraux et notamment dans les Etats les questions d'assainissement, de traitements des déchets. Ca n'est pas ça l'Union Pour la Méditerranée, c'est bien plus que ça. C'est quand même une union autour d'un potentiel de connaissances qui est absolument considérable.
Juste avant pour Ijab, j'avais un ami quand j'étais à l'ENA, puisqu'à l'ENA on avait la chance d'avoir la moitié de la promotion qui était des élèves étrangers, donc j'avais un ami qui était libanais et à ma grande surprise il connaissait bien mieux la culture française et connaissait bien mieux l'histoire de France que moi et était bien plus amoureux de la France que nombres d'élèves qui fréquentaient l'ENA, et ça on l'oublie très souvent.
Alors 1 an et demi après le lancement de l'Union Pour la Méditerranée il faut quand même relever qu'il y a déjà de grands projets qui sont lancés. On en a un très beau qu'on avait lancé quand j'étais dans mes précédentes fonctions qu'est le plan solaire. A l'heure où nous discutons des enjeux d'avenir, il faut savoir que le grand enjeu d'avenir c'est la question du climat. Et pour répondre à ses enjeux climatiques il va falloir radicalement changer de modèle énergétique, passer d'énergies qui sont des énergies fossiles à des énergies du futur qui n'émettent pas de gaz à effet de serre, dont l'une d'entre elle, celle qu'a le plus grand potentiel, c'est l'énergie solaire. Et cette énergie qui fut la dernière que nous ayons découverte après le nucléaire, elle fut découverte en France, il y a une trentaine d'années. Et on sait qu'autour de la Méditerranée on a là un des plus grands potentiel de développement de l'énergie solaire. Donc le premier plan qui a été lancé dans le cadre de l'Union Pour la Méditerranée c'est ce fameux plan solaire.
Mais vraiment ne vous y trompez pas ce n'est pas un gadget le solaire avec quelques heures d'ensoleillement vous pouvez approvisionner en énergie le monde pendant plus d'une année. Donc on a un grand potentiel qui nécessite encore d'immenses structures technologiques mais qui est aujourd'hui en bonne voie.
Mais je ne voudrai pas vous parler seulement de ces sujets, je voudrai vous parler de deux sujets d'avenir dans le domaine de l'écologie, qui sont ceux de la biodiversité et de l'eau. La biodiversité c'est un sujet dont en général on ne parle que très peu et pourtant l'année 2010 c'est l'année internationale de la biodiversité, je le répète à chaque fois que je vois quelqu'un. C'est un sujet très mal connu, sachez quand même que la moitié de la pharmacopée provient de la biodiversité, la quasi-totalité de notre alimentation, que la biodiversité, faire la diversité des espèces, des espèces animales et végétales c'est aussi le meilleur moyen de filtrer les eaux, les villes comme New York ont remplacé les stations d'assainissement par des plantes pour épurer leurs eaux. La fameuse eau d'Evian, que vous connaissez tous, est une eau d'une telle qualité car elle passe par une zone humide. Donc la biodiversité c'est tout ça et c'est quelque chose qui est en extrême danger dans le monde, certains scientifiques disent d'ailleurs que nous sommes à l'aube de la sixième extinction des espèces puisque le rythme d'extinction aujourd'hui est mille fois supérieur à son rythme naturel.
Donc à l'heure où nous parlons énormément de climat sachez que la première crise malheureusement qui va nous toucher c'est une crise alimentaire et c'est une crise de biodiversité. Or la mer Méditerranée est une ressource extraordinaire en terme de biodiversité, elle a ceci de fragile qu'elle ne se renouvelle qu'une fois par siècle, comme c'est une mer quasiment fermée. Donc elle est extrêmement sensible à toute forme de pollution, de prélèvements humains, et là évidemment je ne vous parlerai pas du thon rouge le grand sujet d'actualité. Et en même temps s'il y a bien un lieu où on peut expérimenter, découvrir de nouvelles formes de gestion de scène de diversité c'est la Méditerranée.
A titre d'exemple on a déjà réussi à relever de beaux défis, on a créé un sanctuaire dans les Pelagos pour les mammifères marins avec Monaco et avec l'Italie qui marche extrêmement bien, on a créé avec le conservatoire du littoral une méthode de gestion des petites îles que nous partageons avec d'autres pays, mais il y a bien d'autres actions que nous pourrions engager. En France on est en train de développer ce qu'on appelle des ères marines protégées, il y a une au large des calanques, qui est absolument magnifique, il y en a une autre autour de la côte vermeil et le problème est que la France est la seule à développer et à gérer ces espaces.
Nous avons l'ambition si possible de développer des ères marines protégées avec les autres pays, de créer, de protéger la mer Méditerranée car vous le savez il n'y a pas de zone économique exclusive en Méditerranée en d'autres termes c'est une mer qui pour l'instant on gère tant bien que mal mais qu'on ne protège pas à la hauteur de ce qui serait nécessaire. Donc il faut absolument qu'on crée cette zone économique exclusive mais on ne peut pas le faire seul parce que ça nécessite un accord avec l'ensemble des pays autour de la Méditerranée.
Et puis il y a un autre enjeu qui doit nous rassembler autour de la Méditerranée c'est créer à l'échelle internationale un rassemblement de scientifiques pour obtenir un consensus sur cette perte de biodiversité. Parce que c'est quand même absolument extraordinaire le nombre de dépenses qu'il y a pour aller sur la Lune, sur Mars pour aller dans l'espace et sachez qu'on ne connaît quasiment rien de notre planète, de notre Terre, d'ailleurs on devrait l'appeler non pas la Terre mais la mer puisque l'essentiel est composé de la mer.
On ne connaît quasiment rien, on connaît aujourd'hui grosso modo 2 millions d'espèces alors qu'il y en a entre 10 et 100 millions. On ne sait pas expliquer toujours leur rythme de disparition, un rythme considérable pour certaines espèces, donc on est totalement ignorant or à ce jour nous n'avons pas découvert une autre planète où existe la vie. Et quand on parle protection de la biodiversité, on parle de la protection de la vie. Donc il est urgent de créer cette plateforme de scientifiques notamment autour de la Méditerranée pour aboutir à ce consensus sur cet état de dégradation et sur les réponses qu'on peut apporter pour lutter contre la perte de biodiversité. Vous l'avez compris j'ai toute une passion pour le sujet.
Le deuxième sujet qui me passionne et qui doit nous rassembler, il est beaucoup plus immédiat, c'est la question de l'eau, très simplement la question de l'eau. L'eau c'est un enjeu qui pour le coup nous réunit tous autour de la Méditerranée, et la France va organiser en 2012 le forum mondial de l'eau. Ce forum mondial c'est malheureusement l'une des rares instances mondiales où l'on peut vraiment parler de la question de l'eau, qui naît des sous-objectifs, des objectifs du millénaire pour le développement, alors même que c'est la première cause de mortalité à travers le monde, plus de dix fois plus que les guerres, ça tue un enfant toutes les 17 secondes à travers le monde et c'est le seul sujet où vous n'avez même pas une organisation internationale pour s'occuper de l'eau.
A Istanbul lors du dernier forum mondial de l'eau nous ne sommes même pas parvenus entre gouvernements à nous entendre sur le principe d'un droit d'accès à l'eau et à l'assainissement. C'est assez effrayant de constater que vraiment ce sujet qui doit tous nous rassembler, qui est au coeur du développement, parce que comment imaginer un développement quand vous n'avez pas accès à la première source de vie qu'est l'eau. Ce sujet est un sous-objectif des OMD et il n'a même pas une organisation internationale pour le défendre.
Alors s'il y a bien quelque chose qui doit nous rassembler c'est cette question de l'eau autour de la Méditerranée et il serait utile que dans l'organisation de ce forum mondial, qui aura lieu en 2012 et qu'on va faire par étape, qu'on se réfère sur le format du grenelle de l'environnement c'est-à-dire en rassemblant toutes les parties prenantes d'abord au sein des différents pays puis à l'échelle des continents et ensuite à l'échelle mondiale. Il serait extrêmement utile que l'on mette tous clairement sur la table ce droit d'accès à l'eau et à l'assainissement. Ca veut pas dire que l'eau est nécessairement gratuite, ce n'est pas possible, il faut que chacun garde un intérêt à protéger et à préserver cette eau, ça veut simplement dire que tous les gouvernements, toutes les communautés doivent se donner les moyens de cet accès à l'eau et à son assainissement.
C'est un des grands combats qui doit être au coeur de l'Union pour la Méditerranée et je compte beaucoup sur cette union pour nous aider à préparer ce fameux forum mondial de l'eau, ce sera une dimension absolument essentielle d'avoir un discours commun, d'avoir une vision commune autour de la Méditerranée sur cette question de l'eau.
Dans ces enjeux sur l'écologie on oublie souvent de revenir à l'étymologie du mot écologie. Ecologie c'est le lien entre notre maison (ecos) et notre connaissance (logos). L'écologie ça ne se résume pas à une démarche scientifique c'est aussi d'abord un choix de société, c'est dans quel monde nous choisissons de vivre, quelle règle nous acceptons et surtout qu'est-ce que nous faisons pour que nos enfants aient le même droit, à l'avenir, que nous de vivre dans ce monde ?
Ne nous leurrons pas sur cette question de l'écologie, c'est plus qu'un débat scientifique c'est un débat de société. Et dans ce cadre de la Méditerranée on a vraiment un lieu qui rassemble des cultures qui ont toutes été au creuset des connaissances de ce monde, qui ont toutes été au creuset des grandes civilisations de ce monde qui ont d'ailleurs un élément qui les rassemble, qui est le fait qu'on a tous beaucoup investi sur l'être, sur le savoir plus que sur l'avoir. J'ai la conviction que pour relever ce défi écologique autour de la Méditerranée, on a un creuset, on a un formidable fourmillement de connaissances, de savoir, de civilisations qui sont toutes très fières, d'ailleurs, ceci permettra de relever ces défis.
Voilà ce que je voulais vous dire en ouverture de cette table-ronde, et en vous remerciant de votre engagement.
Source http://www.le-camed.com, le 18 mars 2010
Madame la Présidente-Fondatrice du CAMED,
Mesdames et Messieurs les Ambassadeurs,
Mesdames et Messieurs
Je suis très heureuse d'être parmi vous, parce que c'est vrai que la Méditerranée, c'est une mer qui nous rassemble et qui nous sépare aussi parfois d'ailleurs, en tout cas qui nous a parfois séparés. Et on oublie trop souvent qu'elle a été le berceau d'idéaux, elle a été le berceau de civilisations, et des grandes connaissances qui rythment encore notre monde, je pense aux mathématiques, je pense à la philosophie, à la sociologie on l'oublie très souvent d'ailleurs.
On voit bien avec ce débat sur l'Union pour la Méditerranée qu'elle a aussi en elle beaucoup de réponses aux défis à venir. N'oublions pas effectivement que la jeunesse du monde se trouve autour de la Méditerranée, n'oublions pas son immense potentiel énergétique et c'est son devoir dans l'Union pour la Méditerranée, de trouver simplement une réponse aux problèmes dus à la pollution, aux problèmes liés à la montée des eaux pour les littoraux et notamment dans les Etats les questions d'assainissement, de traitements des déchets. Ca n'est pas ça l'Union Pour la Méditerranée, c'est bien plus que ça. C'est quand même une union autour d'un potentiel de connaissances qui est absolument considérable.
Juste avant pour Ijab, j'avais un ami quand j'étais à l'ENA, puisqu'à l'ENA on avait la chance d'avoir la moitié de la promotion qui était des élèves étrangers, donc j'avais un ami qui était libanais et à ma grande surprise il connaissait bien mieux la culture française et connaissait bien mieux l'histoire de France que moi et était bien plus amoureux de la France que nombres d'élèves qui fréquentaient l'ENA, et ça on l'oublie très souvent.
Alors 1 an et demi après le lancement de l'Union Pour la Méditerranée il faut quand même relever qu'il y a déjà de grands projets qui sont lancés. On en a un très beau qu'on avait lancé quand j'étais dans mes précédentes fonctions qu'est le plan solaire. A l'heure où nous discutons des enjeux d'avenir, il faut savoir que le grand enjeu d'avenir c'est la question du climat. Et pour répondre à ses enjeux climatiques il va falloir radicalement changer de modèle énergétique, passer d'énergies qui sont des énergies fossiles à des énergies du futur qui n'émettent pas de gaz à effet de serre, dont l'une d'entre elle, celle qu'a le plus grand potentiel, c'est l'énergie solaire. Et cette énergie qui fut la dernière que nous ayons découverte après le nucléaire, elle fut découverte en France, il y a une trentaine d'années. Et on sait qu'autour de la Méditerranée on a là un des plus grands potentiel de développement de l'énergie solaire. Donc le premier plan qui a été lancé dans le cadre de l'Union Pour la Méditerranée c'est ce fameux plan solaire.
Mais vraiment ne vous y trompez pas ce n'est pas un gadget le solaire avec quelques heures d'ensoleillement vous pouvez approvisionner en énergie le monde pendant plus d'une année. Donc on a un grand potentiel qui nécessite encore d'immenses structures technologiques mais qui est aujourd'hui en bonne voie.
Mais je ne voudrai pas vous parler seulement de ces sujets, je voudrai vous parler de deux sujets d'avenir dans le domaine de l'écologie, qui sont ceux de la biodiversité et de l'eau. La biodiversité c'est un sujet dont en général on ne parle que très peu et pourtant l'année 2010 c'est l'année internationale de la biodiversité, je le répète à chaque fois que je vois quelqu'un. C'est un sujet très mal connu, sachez quand même que la moitié de la pharmacopée provient de la biodiversité, la quasi-totalité de notre alimentation, que la biodiversité, faire la diversité des espèces, des espèces animales et végétales c'est aussi le meilleur moyen de filtrer les eaux, les villes comme New York ont remplacé les stations d'assainissement par des plantes pour épurer leurs eaux. La fameuse eau d'Evian, que vous connaissez tous, est une eau d'une telle qualité car elle passe par une zone humide. Donc la biodiversité c'est tout ça et c'est quelque chose qui est en extrême danger dans le monde, certains scientifiques disent d'ailleurs que nous sommes à l'aube de la sixième extinction des espèces puisque le rythme d'extinction aujourd'hui est mille fois supérieur à son rythme naturel.
Donc à l'heure où nous parlons énormément de climat sachez que la première crise malheureusement qui va nous toucher c'est une crise alimentaire et c'est une crise de biodiversité. Or la mer Méditerranée est une ressource extraordinaire en terme de biodiversité, elle a ceci de fragile qu'elle ne se renouvelle qu'une fois par siècle, comme c'est une mer quasiment fermée. Donc elle est extrêmement sensible à toute forme de pollution, de prélèvements humains, et là évidemment je ne vous parlerai pas du thon rouge le grand sujet d'actualité. Et en même temps s'il y a bien un lieu où on peut expérimenter, découvrir de nouvelles formes de gestion de scène de diversité c'est la Méditerranée.
A titre d'exemple on a déjà réussi à relever de beaux défis, on a créé un sanctuaire dans les Pelagos pour les mammifères marins avec Monaco et avec l'Italie qui marche extrêmement bien, on a créé avec le conservatoire du littoral une méthode de gestion des petites îles que nous partageons avec d'autres pays, mais il y a bien d'autres actions que nous pourrions engager. En France on est en train de développer ce qu'on appelle des ères marines protégées, il y a une au large des calanques, qui est absolument magnifique, il y en a une autre autour de la côte vermeil et le problème est que la France est la seule à développer et à gérer ces espaces.
Nous avons l'ambition si possible de développer des ères marines protégées avec les autres pays, de créer, de protéger la mer Méditerranée car vous le savez il n'y a pas de zone économique exclusive en Méditerranée en d'autres termes c'est une mer qui pour l'instant on gère tant bien que mal mais qu'on ne protège pas à la hauteur de ce qui serait nécessaire. Donc il faut absolument qu'on crée cette zone économique exclusive mais on ne peut pas le faire seul parce que ça nécessite un accord avec l'ensemble des pays autour de la Méditerranée.
Et puis il y a un autre enjeu qui doit nous rassembler autour de la Méditerranée c'est créer à l'échelle internationale un rassemblement de scientifiques pour obtenir un consensus sur cette perte de biodiversité. Parce que c'est quand même absolument extraordinaire le nombre de dépenses qu'il y a pour aller sur la Lune, sur Mars pour aller dans l'espace et sachez qu'on ne connaît quasiment rien de notre planète, de notre Terre, d'ailleurs on devrait l'appeler non pas la Terre mais la mer puisque l'essentiel est composé de la mer.
On ne connaît quasiment rien, on connaît aujourd'hui grosso modo 2 millions d'espèces alors qu'il y en a entre 10 et 100 millions. On ne sait pas expliquer toujours leur rythme de disparition, un rythme considérable pour certaines espèces, donc on est totalement ignorant or à ce jour nous n'avons pas découvert une autre planète où existe la vie. Et quand on parle protection de la biodiversité, on parle de la protection de la vie. Donc il est urgent de créer cette plateforme de scientifiques notamment autour de la Méditerranée pour aboutir à ce consensus sur cet état de dégradation et sur les réponses qu'on peut apporter pour lutter contre la perte de biodiversité. Vous l'avez compris j'ai toute une passion pour le sujet.
Le deuxième sujet qui me passionne et qui doit nous rassembler, il est beaucoup plus immédiat, c'est la question de l'eau, très simplement la question de l'eau. L'eau c'est un enjeu qui pour le coup nous réunit tous autour de la Méditerranée, et la France va organiser en 2012 le forum mondial de l'eau. Ce forum mondial c'est malheureusement l'une des rares instances mondiales où l'on peut vraiment parler de la question de l'eau, qui naît des sous-objectifs, des objectifs du millénaire pour le développement, alors même que c'est la première cause de mortalité à travers le monde, plus de dix fois plus que les guerres, ça tue un enfant toutes les 17 secondes à travers le monde et c'est le seul sujet où vous n'avez même pas une organisation internationale pour s'occuper de l'eau.
A Istanbul lors du dernier forum mondial de l'eau nous ne sommes même pas parvenus entre gouvernements à nous entendre sur le principe d'un droit d'accès à l'eau et à l'assainissement. C'est assez effrayant de constater que vraiment ce sujet qui doit tous nous rassembler, qui est au coeur du développement, parce que comment imaginer un développement quand vous n'avez pas accès à la première source de vie qu'est l'eau. Ce sujet est un sous-objectif des OMD et il n'a même pas une organisation internationale pour le défendre.
Alors s'il y a bien quelque chose qui doit nous rassembler c'est cette question de l'eau autour de la Méditerranée et il serait utile que dans l'organisation de ce forum mondial, qui aura lieu en 2012 et qu'on va faire par étape, qu'on se réfère sur le format du grenelle de l'environnement c'est-à-dire en rassemblant toutes les parties prenantes d'abord au sein des différents pays puis à l'échelle des continents et ensuite à l'échelle mondiale. Il serait extrêmement utile que l'on mette tous clairement sur la table ce droit d'accès à l'eau et à l'assainissement. Ca veut pas dire que l'eau est nécessairement gratuite, ce n'est pas possible, il faut que chacun garde un intérêt à protéger et à préserver cette eau, ça veut simplement dire que tous les gouvernements, toutes les communautés doivent se donner les moyens de cet accès à l'eau et à son assainissement.
C'est un des grands combats qui doit être au coeur de l'Union pour la Méditerranée et je compte beaucoup sur cette union pour nous aider à préparer ce fameux forum mondial de l'eau, ce sera une dimension absolument essentielle d'avoir un discours commun, d'avoir une vision commune autour de la Méditerranée sur cette question de l'eau.
Dans ces enjeux sur l'écologie on oublie souvent de revenir à l'étymologie du mot écologie. Ecologie c'est le lien entre notre maison (ecos) et notre connaissance (logos). L'écologie ça ne se résume pas à une démarche scientifique c'est aussi d'abord un choix de société, c'est dans quel monde nous choisissons de vivre, quelle règle nous acceptons et surtout qu'est-ce que nous faisons pour que nos enfants aient le même droit, à l'avenir, que nous de vivre dans ce monde ?
Ne nous leurrons pas sur cette question de l'écologie, c'est plus qu'un débat scientifique c'est un débat de société. Et dans ce cadre de la Méditerranée on a vraiment un lieu qui rassemble des cultures qui ont toutes été au creuset des connaissances de ce monde, qui ont toutes été au creuset des grandes civilisations de ce monde qui ont d'ailleurs un élément qui les rassemble, qui est le fait qu'on a tous beaucoup investi sur l'être, sur le savoir plus que sur l'avoir. J'ai la conviction que pour relever ce défi écologique autour de la Méditerranée, on a un creuset, on a un formidable fourmillement de connaissances, de savoir, de civilisations qui sont toutes très fières, d'ailleurs, ceci permettra de relever ces défis.
Voilà ce que je voulais vous dire en ouverture de cette table-ronde, et en vous remerciant de votre engagement.
Source http://www.le-camed.com, le 18 mars 2010