Déclaration de M. Michel Sapin, ministre de la fonction publique et de la réforme de l'Etat, sur l'administration électronique et sur la sensibilisation des citoyens à la société de l'information, Paris le 6 juin 2001.

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Circonstance : Inauguration du train de l'Internet à Paris le 6 juin 2001

Texte intégral

Mesdames, Messieurs,
C'est avec un grand plaisir que je me trouve aujourd'hui parmi vous pour cette soirée inaugurale du premier Train de l'internet.
Je tiens à féliciter et à remercier ceux qui sont à l'initiative de cette opération de sensibilisation des citoyens à la société de l'information.
Il y a encore trois ans, je ne suis pas sûr que l'administration française aurait eu sa place dans ce train. C'est dire que dans ce court laps de temps, elle est entrée de plain pied dans la " net-économie ". Elle en est aujourd'hui l'une des premières illustrations, en même temps qu'elle concourt, jour après jour, dans les écoles, les collèges et les lycées, dans les services publics, à l'essor de l'usage d'internet et des technologies de l'information et de la communication.
C'est à ce double titre que le Ministère de la fonction publique et de la réforme de l'Etat est heureux de s'associer aujourd'hui à ce train de l'internet.
L'administration électronique a connu un développement considérable depuis janvier 1998 et le lancement, par le Premier Ministre, du chantier de l'administration électronique au sein du PAGSI - Programme d'Action Gouvernemental pour l'entrée de la France dans la Société de l'Information.
Aujourd'hui, en juin 2001, nous pouvons dire que l'administration électronique est une réalité, et un succès.
Les chiffres l'attestent :
- 3500 sites publics renseignent, chaque mois, plusieurs millions d'internautes. Une enquête récente estimait que 20 % des internautes visitent chaque mois l'un des 10 sites publics les plus fréquentés.
- Depuis octobre 2000, www.service-public.fr est le portail de l'administration française ; il a accueilli 350 000 visiteurs, usagers et agents publics, en avril 2001.
- Plusieurs dizaines de téléservices publics en ligne permettent, entre autres, de commander depuis chez soi un extrait de casier judiciaire, de déclarer en ligne ses revenus, de s'inscrire à l'ensemble des concours enseignants.
Les technologies de l'information et de la communication sont également mises au service de la modernisation des administrations, à travers les intranets en place dans chaque ministère et au sein de chaque département. Ainsi, 300 000 agents publics disposent d'une adresse électronique personnelle en 2001, contre 10 000 en 1997, et 200 000 agents ont accès au web, contre 7500 en 1997.
Bref, un immense travail a été accompli dans le domaine de l'administration électronique par les services publics français, au point que la plupart des actions prévues à ce titre par le PAGSI de janvier 1998 sont aujourd'hui réalisées. De nombreux acteurs de cette aventure sont présents ce soir, et je tiens à les remercier de tout le travail accompli, de leurs efforts et de leur dévouement.
L'impulsion du gouvernement, le travail des administrations à tous les niveaux, ont permis de progresser de manière rapide et utile. Pour autant, il ne s'agit pas de s'arrêter, ni même de ralentir.
Fort de nos réussites, forts de l'expérience acquise, nous souhaitons continuer à ouvrir de nombreux chantiers dans les mois et les années qui viennent pour tirer parti des technologies de l'information et de la communication conformément à nos ambitions et à nos choix politiques.
C'est là tout le sens de la mission parlementaire confiée à Thierry CARCENAC qui a remis, il y a un peu plus d'un mois, son rapport au Premier ministre. La remise de ce rapport a d'ailleurs été l'occasion d'un débat très riche avec les internautes, qui préfigure l'administration électronique citoyenne que j'appelle de mes vux.
Nos objectifs en matière d'administration électronique sont très concrets : je souhaite que chacun puisse, de plus en plus, accomplir ses démarches administratives sur Internet, être prévenu de l'avancement de son dossier par un message sur son téléphone mobile, prendre rendez-vous par Internet avec un agent administratif, recevoir par La Poste les documents que l'on a demandé sur le web - comme c'est déjà le cas pour la demande d'extrait de casier judiciaire.
Il y va de la responsabilité de l'Etat.
Responsabilité vis-à-vis des usagers afin que chacun profite, dans sa vie quotidienne, de services publics nouveaux et améliorés grâce aux gains d'efficacité permis par ces nouveaux outils.
Responsabilité vis-à-vis des acteurs économiques qui mettent en uvre les nouvelles technologies et contribuent à la croissance et à la décrue du chômage dans notre pays.
Responsabilité vis-à-vis des agents des services publics, pour les soutenir dans la mise en place de nouveaux services et de nouveaux types de relations avec les usagers.
Responsabilité enfin vis-à-vis de la société, afin de renforcer démocratie et solidarité, en élargissant le dialogue social, les échanges et le brassage des idées et afin de permettre au plus grand nombre de s'ouvrir sur le monde en utilisant les technologies de l'information et de la communication.
Mesdames, Messieurs,
Comme vous pouvez le constater, le travail ne nous manquera pas, ni dans l'année qui vient, ni au-delà.
D'ici là, le Train de l'internet va permettre à des milliers de nos concitoyens de découvrir ou d'approfondir leur connaissance de la société de l'information, dans laquelle les services publics jouent toute leur place.
Bon voyage au Train, à tous ceux qui l'accompagnent et, notamment, aux agents des centres interministériels de renseignement administratif, qui animeront l'espace " services publics " tout au long de son parcours. Car, pour être virtuels, ces nouveaux téléservices publics n'en nécessitent pas moins un contact direct, physique, avec les usagers : rien ne remplace le sourire et l'écoute du guichetier Et ce dernier sourira d'autant plus qu'il sera assisté, dans ses tâches les plus ingrates ou les plus répétitives, par les outils de la société de l'information.
Je vous remercie de votre attention.
(source http://www.fonction-publique.gouv.fr, le 7 juin 2001)