Texte intégral
Monsieur le Président de l'AFOM,
Monsieur le Directeur Général de l'AFOM,
Cher Denis Rapone, (membre du collège de l'ARCEP)
Cher Bernard Benhamou,
Je me réjouis de clore cette conférence de presse aujourd'hui, car l'accessibilité numérique au sens large est une question qui me tient particulièrement à coeur. Je crois que les outils numériques, par tous les services qu'ils peuvent rendre au quotidien, sont devenus peu à peu incontournables : en effet, ils sous-tendent presque tous nos liens sociaux. De plus, ces outils numériques peuvent constituer un réel progrès, par exemple lorsqu'ils permettent de développer de nouvelles applications d'aide aux personnes en situation de fragilité.
Mais ironie du sort, ce sont justement ces personnes qui ont le plus de difficultés à accéder aux nouvelles technologies, alors qu'elles en seraient les plus grandes bénéficiaires. Dès lors, tout ce qui peut faciliter leur accès est une priorité pour le Gouvernement ; car le progrès technique ne vaut que s'il est partagé par tous, surtout ceux qui en ont le plus besoin. Ai-je besoin de rappeler que la question du handicap concerne une famille sur cinq en France ?
Depuis un an, des progrès significatifs ont été réalisés en termes d'accessibilité numérique.
- Par exemple, l'accessibilité d'Internet : le 16 mai 2009, le décret d'application de la loi du 11 février 2005 est enfin paru, qui marque le compte à rebours pour la mise aux normes des sites publics. Le Référentiel Général d'Accessibilité pour les Administrations, ou RGAA, qui détaille les critères d'accessibilité pour les sites des administrations, a quant à lui été publié le 29 octobre 2009 ;
- ces jours-ci l'association Braillenet lance l'Institut de l'Accessibilité Numérique. Cet institut donnera une meilleure visibilité à l'ensemble des actions qu'elle mène avec ses organismes membres et ses partenaires, en faveur de l'accessibilité numérique ;
- pour notre part, nous développons au secrétariat d'État un template de blog accessible que nous mettrons gratuitement à disposition avant l'été. Ce template, décliné en une quinzaine de variantes graphiques de manière à plaire au plus grand nombre, sera spécialement conçu pour offrir au lecteur handicapé un confort maximal ;
- de même, nous ne pouvons que nous réjouir de l'installation le 11 février 2010, par Valérie LETARD, secrétaire d'Etat auprès du ministre d'Etat, et par Nadine MORANO, secrétaire d'Etat chargée de la famille et de la solidarité, de l'observatoire interministériel de l'accessibilité et de la conception universelle, dont je salue ici le représentant Monsieur TANNIOU ;
- enfin, le 18 février dernier, j'ai procédé au lancement du portail Proxima Mobile. Ce portail développé par la Délégation aux Usages de l'Internet (dont je salue ici le Délégué, Bernard BENHAMOU) rassemble des services mobiles de proximité dans des domaines aussi divers que la vie locale, la culture, le tourisme, la santé, l'emploi ou le développement durable, ainsi que l'on vous l'a présenté tout à l'heure. Parmi ces services, cinq ont été retenus qui s'adressent plus particulièrement aux personnes handicapées. Ils ont force d'exemple : ce sont des projets pionniers, innovants, et ils méritent d'être encouragés, comme ils l'ont été aujourd'hui dans le cadre de cette rencontre.
La téléphonie mobile est un cas emblématique d'usage du numérique comme lien social. Aussi, au sein du problème plus large de l'accessibilité, est-il normal de lui accorder une attention particulière. C'est ce qui a été fait par la charte signée conjointement en 2005 par le secrétariat d'État aux personnes handicapées, la Délégation Interministérielle aux Personnes handicapées, l'AFOM, et l'ARCEP.
Aujourd'hui, vous venez de prendre connaissance du bilan de cette charte pour l'année passée, et des perspectives à venir pour cette année. Plusieurs points qui ont été abordés me semblent particulièrement importants :
- tout d'abord, si l'on parle d'accessibilité, il faut être exhaustif. À propos des téléphones mobiles par exemple, c'est autant le matériel qui doit être accessible que les services proposés. Aussi était-il primordial d'ouvrir la charte aux constructeurs, ce qui a été fait en 2007. De même était-il important de ne pas laisser de côté les opérateurs virtuels, les MVNO, dans les opérateurs signataires. Désormais, ces derniers suivent la charte dans la classification de leurs produits, et proposent entre 6 et 15 appareils pour chaque type de handicap ;
- un autre point important à mes yeux est d'avoir inclus immédiatement des associations et des panels de testeurs dans vos réflexions ;
- vous avez également mis en place la base de données internationale GARI (Global Accessibility Reporting Initiative), qui a permis le regroupement systématique et organisé de beaucoup d'informations disparates sur l'accessibilité des appareils mobiles.
Une fois la méthode de travail clairement posée, c'est logiquement qu'en 2009 ont suivi les nombreuses améliorations qui ont été évoquées aujourd'hui, ce qui a permis une croissance soutenue de ce marché relativement nouveau. Car il me paraît fondamental de le rappeler ici : l'accessibilité ne concerne pas que les personnes handicapées ! Les efforts que nous consentons pour mieux les intégrer ont toujours des répercussions bénéfiques pour l'ensemble des utilisateurs, en termes d'ergonomie comme en termes d'applications. Autrement dit, ce qui simplifie la vie d'une personne handicapée peut simplifier la vie de tout le monde. Et je pense ici particulièrement aux seniors, dont la proportion croissante dans la population française ne saurait être ignorée.
Enfin pour conclure, j'aimerais souligner que la démarche initiée par cette charte s'inscrit dans une volonté plus large, au niveau européen. Ainsi, le fait que l'AFOM ait présenté la charte à la Commission Européenne, en l'occurrence à la Direction Générale en charge de la Société de l'Information, et qu'elle promeuve les actions françaises comme « bonne pratique », permet de montrer la volonté de la France en matière d'e-inclusion. Il ne me reste plus qu'à souhaiter que l'année prochaine, le bilan soit aussi positif qu'il est prometteur cette année. Au Secrétariat d'État, nous continuerons à suivre de près les initiatives en matière d'accessibilité et à les encourager, comme nous l'avons toujours fait. Nous n'hésiterons pas non plus à mettre la main à la pâte à travers nos différents projets, et gageons que l'année à venir verra de nombreuses bonnes volontés se joindre à nous tous.
Source http://www.prospective-numerique.gouv.fr, le 27 mai 2010
Monsieur le Directeur Général de l'AFOM,
Cher Denis Rapone, (membre du collège de l'ARCEP)
Cher Bernard Benhamou,
Je me réjouis de clore cette conférence de presse aujourd'hui, car l'accessibilité numérique au sens large est une question qui me tient particulièrement à coeur. Je crois que les outils numériques, par tous les services qu'ils peuvent rendre au quotidien, sont devenus peu à peu incontournables : en effet, ils sous-tendent presque tous nos liens sociaux. De plus, ces outils numériques peuvent constituer un réel progrès, par exemple lorsqu'ils permettent de développer de nouvelles applications d'aide aux personnes en situation de fragilité.
Mais ironie du sort, ce sont justement ces personnes qui ont le plus de difficultés à accéder aux nouvelles technologies, alors qu'elles en seraient les plus grandes bénéficiaires. Dès lors, tout ce qui peut faciliter leur accès est une priorité pour le Gouvernement ; car le progrès technique ne vaut que s'il est partagé par tous, surtout ceux qui en ont le plus besoin. Ai-je besoin de rappeler que la question du handicap concerne une famille sur cinq en France ?
Depuis un an, des progrès significatifs ont été réalisés en termes d'accessibilité numérique.
- Par exemple, l'accessibilité d'Internet : le 16 mai 2009, le décret d'application de la loi du 11 février 2005 est enfin paru, qui marque le compte à rebours pour la mise aux normes des sites publics. Le Référentiel Général d'Accessibilité pour les Administrations, ou RGAA, qui détaille les critères d'accessibilité pour les sites des administrations, a quant à lui été publié le 29 octobre 2009 ;
- ces jours-ci l'association Braillenet lance l'Institut de l'Accessibilité Numérique. Cet institut donnera une meilleure visibilité à l'ensemble des actions qu'elle mène avec ses organismes membres et ses partenaires, en faveur de l'accessibilité numérique ;
- pour notre part, nous développons au secrétariat d'État un template de blog accessible que nous mettrons gratuitement à disposition avant l'été. Ce template, décliné en une quinzaine de variantes graphiques de manière à plaire au plus grand nombre, sera spécialement conçu pour offrir au lecteur handicapé un confort maximal ;
- de même, nous ne pouvons que nous réjouir de l'installation le 11 février 2010, par Valérie LETARD, secrétaire d'Etat auprès du ministre d'Etat, et par Nadine MORANO, secrétaire d'Etat chargée de la famille et de la solidarité, de l'observatoire interministériel de l'accessibilité et de la conception universelle, dont je salue ici le représentant Monsieur TANNIOU ;
- enfin, le 18 février dernier, j'ai procédé au lancement du portail Proxima Mobile. Ce portail développé par la Délégation aux Usages de l'Internet (dont je salue ici le Délégué, Bernard BENHAMOU) rassemble des services mobiles de proximité dans des domaines aussi divers que la vie locale, la culture, le tourisme, la santé, l'emploi ou le développement durable, ainsi que l'on vous l'a présenté tout à l'heure. Parmi ces services, cinq ont été retenus qui s'adressent plus particulièrement aux personnes handicapées. Ils ont force d'exemple : ce sont des projets pionniers, innovants, et ils méritent d'être encouragés, comme ils l'ont été aujourd'hui dans le cadre de cette rencontre.
La téléphonie mobile est un cas emblématique d'usage du numérique comme lien social. Aussi, au sein du problème plus large de l'accessibilité, est-il normal de lui accorder une attention particulière. C'est ce qui a été fait par la charte signée conjointement en 2005 par le secrétariat d'État aux personnes handicapées, la Délégation Interministérielle aux Personnes handicapées, l'AFOM, et l'ARCEP.
Aujourd'hui, vous venez de prendre connaissance du bilan de cette charte pour l'année passée, et des perspectives à venir pour cette année. Plusieurs points qui ont été abordés me semblent particulièrement importants :
- tout d'abord, si l'on parle d'accessibilité, il faut être exhaustif. À propos des téléphones mobiles par exemple, c'est autant le matériel qui doit être accessible que les services proposés. Aussi était-il primordial d'ouvrir la charte aux constructeurs, ce qui a été fait en 2007. De même était-il important de ne pas laisser de côté les opérateurs virtuels, les MVNO, dans les opérateurs signataires. Désormais, ces derniers suivent la charte dans la classification de leurs produits, et proposent entre 6 et 15 appareils pour chaque type de handicap ;
- un autre point important à mes yeux est d'avoir inclus immédiatement des associations et des panels de testeurs dans vos réflexions ;
- vous avez également mis en place la base de données internationale GARI (Global Accessibility Reporting Initiative), qui a permis le regroupement systématique et organisé de beaucoup d'informations disparates sur l'accessibilité des appareils mobiles.
Une fois la méthode de travail clairement posée, c'est logiquement qu'en 2009 ont suivi les nombreuses améliorations qui ont été évoquées aujourd'hui, ce qui a permis une croissance soutenue de ce marché relativement nouveau. Car il me paraît fondamental de le rappeler ici : l'accessibilité ne concerne pas que les personnes handicapées ! Les efforts que nous consentons pour mieux les intégrer ont toujours des répercussions bénéfiques pour l'ensemble des utilisateurs, en termes d'ergonomie comme en termes d'applications. Autrement dit, ce qui simplifie la vie d'une personne handicapée peut simplifier la vie de tout le monde. Et je pense ici particulièrement aux seniors, dont la proportion croissante dans la population française ne saurait être ignorée.
Enfin pour conclure, j'aimerais souligner que la démarche initiée par cette charte s'inscrit dans une volonté plus large, au niveau européen. Ainsi, le fait que l'AFOM ait présenté la charte à la Commission Européenne, en l'occurrence à la Direction Générale en charge de la Société de l'Information, et qu'elle promeuve les actions françaises comme « bonne pratique », permet de montrer la volonté de la France en matière d'e-inclusion. Il ne me reste plus qu'à souhaiter que l'année prochaine, le bilan soit aussi positif qu'il est prometteur cette année. Au Secrétariat d'État, nous continuerons à suivre de près les initiatives en matière d'accessibilité et à les encourager, comme nous l'avons toujours fait. Nous n'hésiterons pas non plus à mettre la main à la pâte à travers nos différents projets, et gageons que l'année à venir verra de nombreuses bonnes volontés se joindre à nous tous.
Source http://www.prospective-numerique.gouv.fr, le 27 mai 2010